Archive | juillet 2014

Challenge 1 % littéraire 2013 : le bilan

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Après avoir lu le billet de Jostein et son bilan époustouflant, je me suis décidée à dresser le bilan du Challenge 1% rentrée Littéraire 2013 organisé par Hérisson ( Délivrer les Livres). J’ai lu cette année 8 % de la rentrée littéraire, soit 48 livres.

Si j’ai fait un aussi bon score, c’est grâce aux nombreux livres voyageurs qui sont arrivés jusqu’à moi, et aux partenariats. Je pense notamment à ceux obtenus grâce à Babelio ou à Libfly.

Déjà, une nouvelle rentrée littéraire approche. Je me réinscrirai avec plaisir, mais je sais que mon score ne sera pas aussi bon (avec ce challenge, c’est vraiment une année sur deux pour moi).

Voici donc mes lectures et mes coups de coeur :

1 New York sous l’occupation de Jean Le Gall
Les voyages de Daniel Ascher de Déborah Lévy-Bertherat
Corpus Equi de Diane Ducret
Journal d’un écrivain en pyjama de Dany Laferrière.
5 Faites vos valises les enfants, demain on va en Amérique ! de Valérie Tordjmann.
comment les eskimos gardent les bébés au chaud de Mei-Ling Hopwood
Proust contre Cocteau de Claude Arnaud.
Le fils de Sam Green de Sibylle Grimbert
Le souhait de Hu-Jie, de Jocelyne Marque
10Lucia Antonia, funambule de Daniel Morvan
La femme à la clef de Vonne Van der Meer
Miss Lily Ann de Lucienne Cluytens.
Zoanthropes, tome 2 de Mathias Rouage
Instinct primaire de Pia Petersen.
Esprit d’hiver de Laura Kasischke
Aile d’ange d’Ingelin Rossland
La servante du seigneur de Jean-Louis Fournier
La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson
chambre n°2 de Julie Bonnot
20La nostalgie heureuse d’Amélie Nothomb
21Courir sur la faille de Naomi Benaron
Sur ta tombe de Ken Bruen
Concerto pour la main morte d’Olivier Bleys coeurRL2013
La main noire de Robert Vincent
25 Wilma Tenderfoot et l’énigme de l’homme masqué d’Emma Kennedy  (jeunesse)
Le bataillon créole de Raphaël Confiant
 L’invention de nos vies de Karine Tuil
Mon père n’est pas un héros de Christophe Léon (jeunesse)
Compagnie K de William March.
30 Ballade d’un amour inachevé de Louis-Philippe Dalembert
31 Le royaume disparu de Brigitte Aubert
 La réforme de l’opéra de Pékin de Maël Renouard.
La grâce des brigands de Véronique Ovaldé
 Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussesq
35 J’ai perdu tout ce que j’aimais de Sacha Sperling
Sauf les fleurs de Nicolas Clément coeurRL2013
Pas assez pour faire une femme de Jeanne Benameur.
Après l’amour d’Agnès Vannouvong
 Partition silencieuse d’Ea Sola
40 Marilyn-monroe la cicatrice de Claude Delay
41 Dans le silence du vent de Louise Erdrich
42 Le quatrieme mur de Sorj Chalandon
43 Muette d’Eric Pessan coeurRL2013

44 La ruche d’Arthur Loustalot
45 Trois-femmes et un fantome de Roddy Doyle
46 La fabrique du monde de Sophie Van der Linden
47 Un jour dans la forêt de Marie Sizun
48 Les faibles et les forts de Judith Perrignon coeurRL2013

The commitments de Roddy Doyle

tous les livres sur Babelio.com

Présentation de l’éditeur :

Il est inutile de chercher Barrytown sur un plan de Dublin et de ses environs. Car ce faubourg de la capitale irlandaise, rendu célèbre par la trilogie que lui a consacrée Roddy Doyle, n’existe pas. Ou plutôt Barrytown est partout autour de Dublin, là où vivent ces Monsieur-tout-le-monde qui aiment leur Bushmills bien tassé et fait au pays.*

95322822Challenge cinéma chez Ostinato 

Circonstance d’écriture :

Je commence cette journée dans la légèreté, je la terminerai plus sérieusement.

Mon avis :

Fans de toutes les émissions de télé-crochets possibles et imaginables, bonjour ! Il suffit d’allumer sa petite lucarne pour avoir connaissance d’un nouveau « casting », d’un nouveau « concept » destiné à révolutionner l’industrie musicale et à amener à la connaissance du public de nouveaux talents.

Jimmy Rabitte, lui, a des ambitions moins commerciales : monter le premier groupe de soul music de Dublin. Lui qui est toujours à l’affût des nouvelles tendances, qui connaît avant tous ses amis les musiques qui plairont demain, se sent les épaules assez larges pour y parvenir. Il ne joue pas d’instruments de musique, ne chante pas ? Ce n’est pas grave. Il s’improvise directement de casting, et tant pis si sa mère se pose des questions sur toutes les personnes qui viennent chez eux – son fils serait-il devenu un dealer ?

Ses méthodes sont vraiment très particulières puisqu’il n’auditionne pas à proprement parler, non, il questionne sur les influences musicales de chacun. Il réunit ainsi un groupe avec les mêmes idéaux. Il ne reste plus maintenant qu’à apprendre à jouer de leurs instruments respectifs, et aux trois très jolies choristes de chanter juste. Leur acharnement musical, sous la direction de Joey Les Lèvres, le seul musicien professionnel du lot, fait plaisir à lire – peut-être pas à attendre, puisque même la maman de l’un d’entre eux, pourtant sourde, n’en peut plus.

J’ai aimé lire les aventures musicales de ses bras cassés irlandais, leurs répétitions, leurs concerts (avec une trentaine de spectateurs pour commencer), les changements au sein de groupe. Et j’ai lu trop de romans irlandais déprimants pour ne pas me réjouir de cet optimisme, de cette énergie qui habitent les personnages.

– Rome ne s’est pas faite en un jour.
– Mais Dublin, si !

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Les faibles et les forts de Judith Perrignon


Présentation de l’éditeur :

Il a l’air d’un roi, le fleuve. Il est là depuis toujours, rouge à force de creuser l’argile, rivière Rouge, c’est son nom. La nuit, il brille. Le jour, il est plat comme le verre et ne reflète que le ciel, les nuages et les arbres. Il semble ne pas nous voir. Nous sommes une quinzaine, nous venons ici presque chaque jour depuis deux semaines tant la chaleur semble vouloir nous punir, mais il passe, indifférent à nos enfants qui s’élancent, à leurs mères qui disent, Attention au courant, et aux vieilles, comme moi, qui se retranchent à l’ombre sur leurs sièges pliants.

Circonstances particulières :

En lisant ce livre, j’ai beaucoup pensé à Mohammed C*** et à sa soeur Fanta. Je leur dédie ce billet, même si je ne pense pas que mon ancienne élève lise ce blog.

Mon avis :

J’ai commencé ce livre après La Ruche, qui m’a déçu. Ce livre-ci commence par un coup de poing. L’auteur a su retranscrire parfaitement les paroles de Mary Lee, la grand-mère, sa colère face à Marcus, son petit-fils. Nous rentrons très vite dans l’intimité de cette famille de Louisiane, qui, malgré la descente de police, malgré les soucis, s’apprête à passer une journée au bord du fleuve. Une journée « de détente », pensaient-ils.

Chaque personnage est vraiment vivant, fortement caractérisé, attachant, chacun à sa manière. La suite n’en est que plus difficile.

Puis vient le retour en arrière, la tragédie vécue par Mary Lee et son frère dans sa jeunesse. Elle n’est pas la cause de ce qui survient au bord du fleuve. La cause véritable est à chercher dans la ségrégation qui sévissait aux Etats-Unis il y a un demi-siècle à peine.

Je n’ai pas envie d’en dire plus, tant la force de ce texte se suffit à lui-même.

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Un jour dans la forêt de Marie Sizun

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Présentation de l’éditeur (extrait) :

Qu’est-ce qui pousse Sabine, petite élève de 5e, solitaire et rêveuse, à ne pas se rendre en classe, ce matin de printemps ?
Pourquoi décide-t-elle ce jour-là de faire l’école buissonnière, et d’aller à la découverte d’un Paris qu’elle ne connaît pas très bien et qui l’a toujours fascinée ?

Mon avis :

Je suis en vacances (fait établi), j’ai beaucoup de mal à décrocher (pensée pour l’année scolaire passée, pensées pour l’année scolaire à venir) et je lis un livre qui se passe dans un contexte… scolaire. Et je ne peux m’empêcher de le regarder avec mes yeux d’enseignante.

Autant vous le dire tout de suite : Edith Lemagre m’a semblé insupportable, et vraiment (plus ?) faite pour être professeur. Qu’il existe des professeurs comme elle, je ne le mets pas en doute, j’en ai croisée quand j’étais élève (et je ne suis pas la seule). Là où j’enseigne, il serait impensable d’agir ainsi. Une élève de 6e se perd le premier jour ? Les nôtres se perdent … je n’ose vous dire jusqu’à quelle date. Les élèves n’ont pas de culture, manquent de culture, etc, etc. Ne serait-ce pas notre métier de leur en apporter, de la culture, sous toutes ses formes – sachant qu’il existe aussi différentes formes de culture, et que ceux qui pensent ne pas en avoir du tout, en possèdent tout de même, bien qu’elle ne soit pas classique. Et son cours sur Demain, dès l’aube ! J’espère que le mien n’était pas aussi pénible, aussi « formel » aux dépens du sens du texte. Je me suis aussi demandée en quelle année situer ce roman. La « réorientation » en fin de 5e, le latin débuté en 4e ne sont plus possibles de nos jours – et pourtant les élèves ont des ordinateurs, tout en lisant Le grand Meaulnes.

Si vous avez tenu jusque là de la lecture de mon billet, bravo !

Sabine s’est perdue dans ce lycée (collège ?) parisien, élitiste, dans lequel les professeurs ne prennent même pas la peine de consulter le dossier de leurs élèves, et ne pensent qu’à leur carrière. Sabine a décroché, et le soutien scolaire s’est envolé [il paraît qu’on aide trop les élèves en difficulté, si, si.]. Sabine vit mal, entre un père violent, puis absent, qui a recommencé sa vie sans se soucier de sa fille, et sa mère, qui ne ressemble pas du tout aux mères de ses camarades. Sa mère tranche, sa mère est différente, sa mère ne correspond pas aux attentes des professeurs. Pourtant – et heureusement – mère et fille s’aiment, Sabine pense à sa mère, et sa mère s’inquiète pour elle.

Et Sabine a fait le collège buissonnier, s’est promenée dans Paris, a fait des rencontres, jamais de mauvaises, non, au contraire les personnes qu’elle a rencontrées l’ont amené à se poser des questions, à exprimer ce qu’elle ressent, à reprendre confiance en elle. La fin est presque trop rose, trop belle – même si je souhaiterai que toutes les Edith Lemagre du monde se remettent en cause, et que toutes les Sabine trouvent quelqu’un qui leur tendent la main.

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Alpha et Oméga, tome 1 : le cri du loup de Patricia Briggs

couv25170144Présentation de l’éditeur :

Anna est un loup-garou.
Elle découvre un nouveau sens à son existence quand le fils du roi des loups-garous débarque en ville pour réprimer les troubles au sein de la meute de Chicago… et qu’il insuffle à Anna un pouvoir qu’elle n’avait jamais ressenti.

Mon avis :

Bienvenue dans le Montana ! (Oui, je sais, j’aime beaucoup commencer mes billets par « bienvenue »). Comme le Maine, cette région est calme, très calme. La preuve : Anna vient d’intégrer la meute des loups-garous, bien plus sympathiques que celle qu’elle vient de quitter – ou plutôt celle dont on vient de la sauver. Dans cette vaste région, les loups-garous vivent (presque) en bonne entente avec les habitants. Il y a bien des « ratés » quelquefois, mais la condition de loups-garous n’est pas facile tous les jours, ou toutes les nuits.

Surtout quand des ennemis très puissants se pointent dans le coin, alors que franchement, la meute ne demandait rien à personne, surtout maintenant qu’Anna, une Omega, les a rejoints, et qu’ils pourront la chouchouter. Enfin, surtout Charles, fils du chef de la meute, et son assassin personnel. Attention ! Etre l’assassin de la meute ne signifie en aucun cas prendre plaisir à ce travail, ou se muer en tueur sanguinaire. C’est un sale boulot, il faut bien que quelqu’un le fasse, et autant que ce soit quelqu’un de doué. Lui et Anna forment un couple charmant, Charles ayant pour but d’apaiser Anna, de lui montrer que toutes les meutes, tous les loups, ne sont pas des monstres comme ceux de Chicago.

Alors oui, Anna n’est pas plongée tout de suite dans l’action – mais vu ce qu’elle a vécu précédemment, elle a bien droit à un peu de quiétude. A cause d’un ennemi machiavélique (il est rarement des ennemis sympathiques), elle se retrouve plongée au cœur des étendues sauvages du Montana, découvre un climat surprenant pour la citadine qu’elle était. Les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit, elle le savait déjà. Pas besoin d’être un loup-garou pour apprivoiser la bête qui sommeille en soi.

J’ai bien aimé cette lecture, et je lira d’autres livres de cette auteur.

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La fabrique du monde de Sophie Van der Linden

Présentation de l’éditeur :

Aujourd’hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi.
Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie et s’autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.

1312260953408502211846257Défi premier roman

Mon avis :

Se demande-t-on comment les vêtements Made in China que l’on porte sont fabriqués ? Mei et ses compagnes d’infortune reçoivent des commandes – mille cinq cents pantalons, cinq cents chemisiers – et n’ont que quelques jours pour les exécuter. Elles passent leurs journées à l’usine, ne se lèvent que pour avaler un bol de soupe ou regagner leur dortoir, à l’aube parfois, pour boucler la commande. Paraphrasant Voltaire et son Candide, je répondrai : « c’est à ce prix que l’on porte des vêtements en Europe. »

Mei est différente, Mei aurait pu poursuivre ses études, comme le souhaitait son institutrice. Ses parents ont envoyé son frère à l’université, ils l’ont envoyé à l’usine. Mei possède un livre, cadeau de sa grand-mère défunte, différente elle aussi, survivante des événements qui ont secoué la Chine. Elle écrit des poèmes, aussi, et rêve, à une autre existence, à une autre vie possible. Certaines de ses camarades rêvent aussi, à un meilleur emploi (dans un bureau), à un mariage qui les sortirait de cet atelier. Rêve bien plus prosaïque. La révolte ? Impossible. A la moindre rebellion, c’est la paye du mois toute entière qui saute. Parle-t-on bien toujours de condition de travail ou d’esclavage ? Mei et ses compagnes ne font plus qu’un avec leur machine, et les tissus défilent, défilent, défilent, au point que le soir, il n’y a plus de place que pour l’épuisement.

Un temps, très bref, Mei s’évadera. Comme une trêve dans la répétition des jours, des gestes. Un temps trop bref. La société prime sur l’individu, et peu ont le courage de vivre leur vie, d’affronter le regard des autres, la peur des jours à venir, la solitude aussi, sous une certaine forme.

La fabrique du monde est un premier roman concis et touchant.

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Dérives sanglantes de William G. Tapply

couv46135400.pngédition Gallmeister- 272 pages.

4ème de couverture :

Suite à un improbable accident de montagne qui lui a fait perdre la mémoire, Stoney Calhoun est un homme sans passé. Cinq ans après avoir quitté l’hôpital, une confortable somme d’argent en poche, il a refait sa vie dans le Maine et coule des jours paisibles entre la boutique de pèche ou il travaille et sa cabane enfouie au cœur des bois. Jusqu’à ce que son meilleur ami disparaisse. Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les découvertes macabres. Au fur et à mesure, il se découvre d’inattendus talents d’enquêteur- qui vont le confronter aux fantômes de son passé. Première aventure de Stoney Calhoun, Dérive sanglante nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d’histoire du Maine, jusqu’à un final aussi violent qu’étonnant.

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Mon avis :

Soyez les bienvenus dans le Maine, l’un des Etats les plus méconnus des Etats-Unis. Cet état est sans doute un des plus paisibles. Ses points forts ? La pêche et le calme. Le respect aussi. Comme le dit si bien Stoney Calhoun, le héros de cette histoire :

C’était comme ça dans la région. Les gens braconnaient, trompaient leurs femmes, trichaient sur leur feuille d’impôts et conduisaient bourrés. De temps à autre, ils se tiraient dessus, très bien. Mais les habitants du Maine, bon Dieu, ils respectaient la propriété privée !

Stoney a perdu la mémoire mais il ne souffre pas de tourments existentiels démesurés. Il s’est construit une vie : il tient une boutique de pêche, il a un chien, Ralph. De temps en temps, il emmène des clients à la pêche. Il a une liaison avec Kate, qui reste avec son mari, malade. L’équilibre est fragile mais Stoney respecte Kate, ses choix, ses décisions. Tout allait pour le mieux, jusqu’au jour où il n’a pu conduire un client à une partie de pêche. Lyle, son ami, l’a conduit à sa place, et l’on a retrouvé que son corps – son client s’est volatilisé.

Est-ce un choc dans la vie de Stoney ? Oui !!! Mais que pensiez-vous ? Que votre meilleur ami soit tué et que vous, vous continuiez comme si de rien n’était ? L’équilibre de Stoney est rompu. Surtout, les cauchemars sont là. Cauchemars de jour, cauchemars de nuit, cauchemars nocturnes qui hantent le jour. Le psy a bien sûr une interprétation très psychanalytique. Stoney en a une autre – plus réaliste. Il est bon d’écouter son instinct, même si celui-ci est très surprenant.

La réalité est parfois pire que ce que l’on pouvait craindre. Le passé de certains membres très respectés de la communauté aussi. William G Tapply joue habilement avec les idées reçues, les clichés. Il ne joue pas la surenchère de l’horreur : ce qu’il nous raconte l’est déjà assez.

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Les travaux d’Hercule d’Agatha Christie.

Mon avis :

Poirot souhaitait se consacrer à la culture des courges, à l’amélioration de leur goût. Il suffit d’une charmante discussion avec le professeur Burton pour qu’il décide de se confronter à un nouveau défi : les travaux d’Hercule. En effet, le professeur lui reproche son manque de culture et lui vante les mérites d’Hercule, le demi-dieu. Du coup, Hercule se documente, et il ne lui plaît pas du tout, ce malabar ! D’ailleurs, aucune divinité antique, qu’il compare à des délinquants, ne trouve grâce à ses yeux. « Ils » vont voir ce qu’ils vont voir.

Du lion de Némée à la capture de Cerbère, en passant par la ceinture d’Hippolyte, Agatha Christie revisite les thèmes antiques dans ses nouvelles, en les adaptant à la société anglaise. Elle en prend d’ailleurs pour son grade, la société anglaise et ses traditions. Les jeunes anglais sont des gentlemen – et un peu naïfs, et un peu xénophobes aussi. Les pensionnats sont irréprochables, leurs réputations traversent les frontières. Les vieilles familles cachent parfois des secrets sordides, les militaires ont des filles indisciplinées, les vieilles dames fondent devant les enfants.

Mais surtout, surtout, il ne faut pas se fier aux apparences. Surtout pas. Tel un magicien, Hercule Poirot dissipe les illusions, quitte à faire un peu mal à certains. Il n’est pas toujours facile de regarder la vérité en face. Certains ne le veulent pas, à leurs risques et périls. La plupart, heureusement, éprouve un profond soulagement quand elle apparaît.

Hercule Poirot excelle dans un rôle : rendre les couples heureux ! Il l’avait fait dès La mystérieuse affaire de Styles, il avait continué dans Le crime du golf. Il s’en donne à cœur joie dans « La biche au pied d’airain », la plus atypique des nouvelles, énonçant des principes de bons sens hilarants :

–           Ça n’a vraiment rien d’indispensable ! Ce n’est pas une fatalité. Quel besoin avez-vous de mourir ? Vous devez bien être après tout capable de vous battre pour la vie aussi bien qu’un autre, non ?

Il s’en donne à cœur joie dans d’autres nouvelles, comme si, finalement, les véritables travaux d’Hercule consistaient à retirer tout ce qui empêche ses clients d’être heureux.

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La vengeance des betteraves de Siobhan Rowden

Mon avis : 

Tout va très bien chez Lebeurk Inc (prononcé Lé-Beur, ne faites pas d’erreur), spécialisés dans les cornichons vinaigrés. Tout. Certes, une petite dispute a éclaté entre la directrice de l’usine, madame Beatrix Lebeur et sa fille Hatty, rien toutefois qui ne puisse être rapidement résolu. Cette dernière souhaiterait en effet fermer le département de Conservation ténébreuse, qui a pourtant assuré la fortune de la famille. A sa mère de lui démontrer les vertus de la morve de rhinocéros de première qualité ! Pendant ce temps, Barnabé fait des cauchemars. Il rêve constamment de trolls, ces trolls dont il descend, ces trolls qui ont kidnappé son père  l’an dernier, ces trolls dont un exemplaire figure, confis, dans le département ultra-secret dont il a la direction.

Il s’y passe des choses étranges, dans ce département. Je ne vous parle pas des choses étranges et ordinaires – après tout, l’on y met au point les inventions de demain. Non, des choses étranges et pénibles, comme cette explosion qui fit passer à travers le toit un des vaillants chercheurs. Si vous le retrouvez, n’hésitez pas à le ramener à bon port.

Le pire survient néanmoins. Les trolls reviennent ! Ils menacent directement la famille et l’usine des Lebeurk ! Lutter contre des trolls, quand on n’a plus vraiment de contact volontaire avec l’ennemi (Beatrix a été bannie par sa tante à l’âge de dix-huit ans) est extrêmement compliqué. Quand, de plus, on souffre d’un léger surpoids, il devient difficile de se faufiler dans les passages secrets, quand bien même on pratique le karaté, le trapèze volant ou le chant choral – les personnes âgées à moitié troll ont des emplois du temps bien remplis.

Les situations cocasses s’accumulent, les périls aussi, les premiers l’emportent sur les seconds. J’ai très souvent souri, et même ri en lisant ce livre. La famille apparaît comme étant très importante dans ce livre, il faut rester uni, se soutenir les uns les autres, et ce n’est pas Beatrix qui traite son gendre d’abruti très régulièrement qui vous dira le contraire.

A quand un tome 3 ?

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Skully Fourbery n’est plus de ce monde de Derek Landy


Mon résumé :

Voici presque un an que Skully a disparu, presque un an que Stéphanie alias Valkyrie Caïne met tout en oeuvre pour rouvrir le portail et faire revenir son ami. La seule solution pour rouvrir le portail : trouver le vrai crâne de Skully.

Mon avis :

Je sens que mon résumé vous ne vous fait pas vraiment envie. Et encore, je vous passe sous silence d’autres péripéties encore plus sanglantes que celle-ci. Trouver l’authentique crâne de Skully (il en avait emprunté un autre depuis que le sien lui a été volé).

Valkyrie ne passe quasiment plus de temps chez elle – d’ailleurs, sa vie « normale », « ordinaire », elle s’en moque complètement. L’énergie déployée pour sauver Skully, les risques qu’elle prend sont nombreux, démesurés. Elle a de fidèles amis pour parvenir à sauver celui qui a beau être un squelette, est tout de même sa presque âme soeur, son indispensable compagnon.  Fletcher a beau se démener, la jeune fille le remarque à peine, et Skully… aussi :

– Fletcher. T’ai-je remercié pour avoir ouvert le portail et m’avoir ramené ?
– Non, mais ne vous en privez pas.
– Tu aurais pu provoquer l’extinction de la race humaine, ajouta le squelette d’un ton joyeux, mais ce n’est pas moi qui vais t’en tenir rigueur.

Plus de dangers, bien réels, plus de menaces qui planent sur l’avenir des personnages, plus d’ennemis, et pas des moindres (quelle idée de sortir de prison un criminel au bout de deux cents ans ? Ah, le Sanctuaire espérait qu’il mourrait avant, c’est raté) rendent ce tome particulièrement palpitant et particulièrement sombres. Vampires et zombies ne sont pas les meilleurs compagnons de jeu. D’ailleurs, il ne se termine pas vraiment sur une victoire, mais sur une quasi défaite, avec des « gentils » à terre, et des méchants qui ont repris du poil de la bête, pour ne pas dire recruter de ci, de là.

A quand une traduction des tomes 5 et 6 ?

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