Archive | juin 2015

Journal d’un louveteau garou XX

Cher journal

Dire que je pensais que l’arrivée des soeurs Du Coussinet Tordu était une catastrophe ! J’ai appris bien pire ce week-end ! Nous allons avoir un petit frère ou une petite soeur !

« C’est une excellente nouvelle ! »

Gentiane Du Coussinet Tordu a étreint joyeusement mon petit frère, elle affirme qu’un membre de plus dans la famille apporte un supplément de bonheur, et qu’elle se souvient de sa joie à la naissance de ses petits frères jumeaux, Nicolas et Antoine.

Et tu ne sais pas le plus beau, cher journal : Valère a suggéré à mes parents d’avoir un sixième louveteau « afin qu’il ne se sente pas seul ». En effet, a-t-il argumenté, lui et le futur bébé auront trop d’écart d’âge pour jouer pleinement ensemble. Il faut absolument un petit frère !!!! Mes parents se sont demandés comment ils n’ont pas eu l’idée plus tôt.

Je comprends pourquoi Jorisson a prolongé son engagement dans la meute du Nord.

Je te laisse, cher journal, j’ai vraiment besoin de me remettre.

Anatole Sganou, 4e Bleu.

Northanger abbey de Jane Austen

couv52413723Résumé de l’intrigue :

Une jeune provinciale de bonne famille est envoyée à Bath, prendre les eaux, pour faire son apprentissage du monde et des intermittences du coeur.

Mon avis :

Ce roman n’est pas celui de Jane Austen dont on parle le plus, même si Val McDermid en a fait une adaptation moderne et totalement ratée. En effet, si elle a respecté point par point le déroulé de l’intrigue, ce qui faisait l’intérêt de ce roman en 1817 est totalement passé à la trappe deux siècle plus tard.

Mais revenons à Catherine Morland : elle est une jeune fille des années 1800, un peu moins gâtée que les autres. Elle n’a aucun talent particulier, plutôt même de grosses difficultés. Sa mère, qui enchaîne les grossesses, n’a pas le temps de s’occuper de ses aînés. Catherine n’est guère sortie de son village – elle ne s’y ennuie pas, attention ! – aussi quand Mr et Mrs Allen l’invitent à les accompagner à Bath, les parents de la jeune fille donnent leur accord. Et voici la jeune fille, ignorante des usages du monde, et son chaperon, pas très futée, au prise avec des jeunes gens très habitués au badinage.

En effet, Catherine n’imagine pas que l’on puisse parler pour ne rien dire. Elle n’imagine pas non plus qu’on puisse mentir, enjoliver la réalité, ou faire passer des considérations matérielles avant les sentiments ou le devoir. Et si son frère se fiance avec Isabelle, avec laquelle Catherine, partageant son goût pour les romans gothique, est devenue amie, elle ne comprend pas que le langage à double sens de la fiancée, se plaignant de manière à peine déguisée du peu que Mr Morland peut donner aux fiancés, ou du fait qu’elle se distrait bien plus maintenant qu’elle est fiancée qu’avant. Tout ceci occupe la première partie du roman et ce n’est qu’après que le lecteur parvient à Northanger Abbey, rêve absolue pour une jeune femme admiratrice de romans gothiques comme Catherine. Et la catastrophe est proche : tout le monde n’est pas aussi rêveur, aussi imaginatif qu’elle.

Northanger abbey n’est pas le roman que je conseillerai pour découvrir Jane Austen. En revanche, il est à découvrir absolument pour tous ceux qui veulent lire une défense en bonne et due forme du roman et de ses qualités, ainsi que pour les amateurs de littérature gothique.

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Mystik, le chat qui voulait découvrir le monde

Présentation de l’éditeur :

Mystik est un jeune chat au pedigree irréprochable, qui vit avec sa famille chez une vieille comtesse. un seul interdit : ne jamais sortir de la maison. Il risquerait de tomber sur un de ces monstres que les humains appellent des chiens ! Mais le jour où la comtesse meurt, survient un inquiétant personnage flanqué de deux chats menaçants. Mystik sait qu’il lui faut maintenant s’aventurer dans le vaste monde afin de trouver un chien pour protéger les siens…

150113081711974778Défis Premier roman

Mon avis :

Si vous avez aimé La guerre des clans ou L’école des chats, mais trouvé que la série, tout de même, est un peu longue, ce livre est fait pour vous et pour les jeunes lecteurs, il me semble bien plus facile d’accès. Puis, je ne pense pas que l’auteur ait cherché à copier Erin Hunter, mais à exprimer son intérêt pour les chats.

Mystik est un chat de race, comme tous les membres de sa famille – il a, simplement, un petit défaut, ses yeux ne sont pas parfaits, ils ne correspondent pas aux standards de la race. Et pour ceux qui ont côtoyé des fans de chats de race, je sais à quel point certains ne jurent que par ces standards – la Comtesse semble être de ceux-là. Mystik n’a jamais quitté sa demeure, et ne sait pas ce qui se passe au-delà des murs. Il lui faudra le décès de la Comtesse, et l’installation d’un inquiétant héritier, pour qu’il tente sa chance au-dehors.

Viennent alors la définition de ce qu’est un chat pour le narrateur : un être libre, qu’on ne peut enfermer, et qui doit se nourrir tout seul. Certes. Mais quand je vois les « gangs » qui se sont répartis la ville (avec des personnages parfois irréels et fantomatiques), je me dis que la présence de l’homme ne peut pas faire tant de mal que cela, ne serait-ce que pour s’inquiéter des multiples disparitions. Je ne vous en dirai pas la cause, mais je dirai cependant que, dans la vie réelle, il serait bon que les hommes se posent des questions. Mais si ces chats n’appartiennent à personne, qui se souciera d’eux ?

Roman jeunesse à la dimension fantastique, Mystik ravira les plus jeunes lecteurs.

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Indiana de Georges Sand

IndianaGeorgeSand-187x300Mon résumé :

Indiana est mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, qui ne la comprend pas. Mariage arrangé, bien sûr, comme tous les mariages de cette époque. Elle dépérit, en dépit de la présence de son cousin et de sa soeur de lait. Mais un jour, elle tombe amoureuse.

150113081711974778Défis Premier roman

Mon avis :

Mes études de lettres sont loin, et je ne suis pas une spécialiste de l’oeuvre de Georges Sand. C’est vraiment un avis de lectrice que je rédige ici, non d’enseignante – et faire lire Georges Sand est devenu très compliqué, même si certains de ses romans sont encore au programme.

Deux jeunes femme, Indiana et Noun, sa soeur de lait créole, trois hommes, son mari, son cousin Ralph, son séducteur Raymon. Indiana, très jeune, a grandi loin de la France, avec pour seule compagne une soeur de lait et un père très sévère, très distant. Elle a été mariée au mieux, avec un homme respectable, industrieux, un homme sans imagination qui ne comprend pas sa femme, pour la simple et bonne raison qu’il ne lui vient pas à l’idée qu’il y ait quelque chose à comprendre (et là, je ne parle même pas de quelqu’un). Indiana dépérit, non comme l’ancêtre de madame Bovary, elle ne rêve pas à l’amour, elle ne l’a jamais rencontré, ou imaginé – jusqu’à ce qu’il survienne en la présence d’un beau jeune homme.

Mais les différences sont là, et bien là, et Georges Sand, dès ce premier roman, analyse finement à quel point les conséquences sont différentes pour un homme ou pour une femme – enfin, si tant est qu’il y ait des conséquences pour un homme. Raymon de Ramière – tel est le nom du séducteur – fait de la séduction un jeu pervers, entièrement tourné vers sa satisfaction personnelle et son intérêt. Indiana a trop peu de connaissance des usages du monde pour comprendre que le langage que lui tient Raymon n’est que des mots, justement, une joute de l’esprit. A une époque où les combats guerriers, où les duels ne sont plus de mises, il ne reste qu’un adversaire à vaincre, à humilier : la femme.

La grande force de ce roman est sa subtilité. Georges Sand démontre beaucoup, sans forcer le trait. Ces séducteurs, qui n’ont que faire de leurs actes (Noun, enceinte, se suicide, Indiana peut tout perdre) ont eu des mères, qui les ont élevés de telle manière qu’ils sont devenus ce qu’ils sont, ou qui ont marqué de telles préférences, de telles préventions qu’elles n’ont su s’occuper d’égale manière de leurs rejetons. Dois-je rappeler que l’amour maternel n’est pas une obligation, surtout à une époque où la maternité était subie, non choisie. Il est aussi d’autres femmes, dans la société, pour conforter ses hommes, celles qui ont su jouer avec les apparences, asseoir leurs positions, et tant pis pour celles qui chutent par trop grande naïveté/honnêteté (les deux vont souvent de paires). Je pense ici à la tante d’Indiana, qui n’a pas grand chose à apprendre de Tartuffe.

Le bonheur est-il de ce monde ? Il n’existe pas en tout cas selon les règles en vigueur dans la société des années 1830.

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Dernière énigme d’Agatha Christie

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Giles et Gwenda ont tout pour être heureux, ils viennent de se marier, s’établissent en Angleterre. Alors, pourquoi Gwenda est-elle si inquiète ?

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Mon avis :

Ce livre est dans ma PAL depuis je ne sais combien de temps – la preuve, le premier brouillon de cet article date du 27 octobre 2012, période à laquelle j’enchaînais les lectures de romans d’Agatha Christie, n’en finissant un que pour en reprendre un autre. J’ai commencé la lecture de ce roman hier soir, j’en ai lu les deux tiers, et je l’ai terminé ce matin.

Dernière énigme est la dernière enquête qui met en scène Miss Marple, ce qui ne veut pas dire qu’elle a perdu de ses qualités, ou que l’intrigue en est dépourvue. Au début, tout semblait pourtant calme et serein. Nous avions en face de nous un charmant couple de jeunes mariés, Giles et Gwenda. Ils sont orphelins tous les deux, ont grandi en Nouvelle-Zélande et ont décidé de s’établir en Angleterre. Giles a tellement confiance en sa femme qu’il la charge d’acheter une maison. Elle est immédiatement séduite par celle qu’elle découvre, au Sud de l’Angleterre. Puis, petit à petit, des phénomènes étranges surgissent : Gwenda veut faire percer une porte, elle existait déjà, mais avait été murée. Elle souhaite placer un escalier dans le jardin, il existait déjà, il était recouvert de terre. Elle pense à un papier peint bien particulier pour la chambre, il a été recouvert d’une affreuse peinture beige, mais il était là, et bien là. Le paroxysme est atteint au cours d’une soirée théâtre pendant laquelle Gwenda voit une femme se faire étrangler dans le hall de sa maison.

Prémonition ? Folie ? Nous sommes chez Agatha Christie, et si le hasard, les coïncidences existent, il ne faut pas crier à la folie trop tôt, mais chercher des explications rationnelles. Heureusement, Miss Marple, la tante de lointains cousins de Giles, est là au bon moment, prête à écouter, à chercher des explications, et à les trouver – partiellement. Elle met en garde les jeunes gens : remuer le passé, ce n’est pas bon. A une époque où les séries télévisées sont friandes de cold case, il semble qu’Agatha Christie maîtrisait déjà bien son sujet – et pas seulement dans Dernière énigme !

Pas de policiers, pas d’enquêtes officielles, même dix-huit ans plus tôt, puisqu’il n’y a pas eu de meurtres – juste une femme qui quitte son mari, un mari qui meurt peu après, et une petite fille, née d’un premier mariage, confiée à la famille de sa mère. Un mari, une femme, qui se sont rencontrés sur le bateau qui les ramenait des Indes – ou l’art de rester anglais en toutes circonstances, que l’on soit dans une plantation de thé, dans son régiment, ou dans un charmant petit village au bord de la mer.

Il peut s’en passer des choses, dans ses charmants petits villages paisibles. Il peut s’en passer, des choses, dans ses couples que l’on estime paisibles, unis. La passion, la jalousie, peut prendre bien des visages. Le danger aussi – et s’en prémunir n’est pas toujours facile. Dernière énigme est avant tout une étude de la nature humaine, de ses passions, de ses qualités, de ses défauts, poussés parfois jusqu’à leur paroxysme. Aller au devant des apparences, oui. Mais se préserver, ne pas se mettre en danger est aussi important. Jusqu’où peut-on aller pour retrouver ou conserver sa tranquillité d’esprit ? Une question à laquelle Agatha Christie répond de manière variée, étonnante, n’allant pas vraiment là où le lecteur pouvait s’attendre. Un roman policier peut aussi avoir un dehors paisible, et dissimuler le pire. Magistral, comme toujours.

4264735417100142514.to_resize_150x3000Challenge sous les toits de l'univers 3

 

La piste du crime de William Wilkie Collins

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Valéria Woodwill a tout pour être heureuse. Mais quel secret peut bien dissimuler Eustache, son mari ? Elle tâchera de le découvrir, au risque de compromettre son mariage et son bonheur.

Mon avis :

Il est des livres qui vieillissent moins bien que d’autres. La piste du crime est de ceux-là.

Le roman, que j’ai lu en ebook sur la liseuse, est racontée par une narratrice. Soit. Mais elle n’est pas une héroïne de Jane Austen, non. Elle est toute engoncée dans ce qu’elle peut et ne peut pas faire en tant que femme et affligée du plus vieux défaut féminin : la curiosité.

Elle était pourtant heureuse, en se mariant. Dès les premières pages, le lecteur sait pourtant qu’un événement est survenu qui a gâché son bonheur, puisque l’écriture est rétrospective. Il faut cependant le quart du roman, des atermoiements, des coïncidences un peu tirées par les cheveux pour que l’on découvre le « secret » de son mari, en même temps que Valéria. Rien ne serait sans doute arrivé si celle-ci n’était orpheline : des parents auraient demandé plus de renseignements sur leur futur beau-fils, et ne se seraient pas contentés de si peu. Rien ne serait arrivé non plus s’il avait eu confiance en sa femme. Celle-ci ayant découvert son secret, il la quitte, ne supportant plus de vivre avec elle. Vous avez dit « lâcheté » ? Non, délicatesse d’esprit ! Pour lui prouver son amour et sa bonne foi, Valéria va donc tout tenter pour innocenter son mari – mieux qu’un tribunal n’a su le faire trois ans plus tôt.

Ne croyez pas que le rythme s’accélère, Valéria passe son temps à présenter ses excuses pour sa témérité, à exprimer sa honte face à ce qu’elle a fait, à subir (et à suivre) les conseils des autres – je dois cependant dire que certains sont fort judicieux. Et les cent pages suivantes restent tout aussi statiques. Valéria lit, Valéria rencontre un ami de son mari, un personnage dont la difformité physique induit nécessairement (autre temps, autre idée) une déformation morale, une folie, dirait-on, bref, un être peu fréquentable, entouré de personnes à qui le qualificatif « d’humains » est à peine concédé.

Oui, il y aura quelques rebondissements, et si l’enquête nous mènera de l’Écosse à New York, l’héroïne se rendra en Espagne, au chevet de la petite nature qui lui tient lieu de mari. Les émotions violentes peuvent faire du mal à ce pauvre chéri. Tiens, déjà, à l’époque, on tenait compte du moral pour la guérison ? Magnifique ! Par contre, que sa femme, enceinte, s’épuise à son chevet, ne pose pas de problème – les femmes sont des infirmières nées, après tout.

Oui (bis), on saura qui est le coupable ! Ou la coupable. Encore heureux, au bout de 400 pages de lecture (sur 422). J’ai presque eu envie de dire « tout ça, pour ça ». Ce sont des choses qui arrivent…

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Jours tranquilles, brèves rencontres d’Eve Babitz

5515-cover-stars-54fd5facc99c8Présentation de l’éditeur :

Un acteur qui fuit les studios le temps d’un match de base-ball et une starlette qui déteste sa célébrité, des plages californiennes et des bars où l’alcool coule à flot, Los Angeles… et Eve. Eve qui promène au coeur de ce monde son insolente sensualité et nous le raconte avec beaucoup d’esprit et une superbe légèreté. Hédoniste et éternelle amoureuse, Eve Babitz possède une voix sans égale et nous entraine à travers une ville frénétique comme un studio de cinéma et pétillante comme une coupe de champagne.

Merci aux éditions Gallmeister et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

Mon avis :

Curieux objet littéraire que celui-ci. Est-ce un roman, un recueil de nouvelles ? Est-ce un ouvrage d’invention, une autobiographie à peine déguisée ? Le point commun entre tous ces textes, d’inégales longueur, est Eve, toujours présente mais jamais omniprésente, et ce mystérieux destinataire pour lequel elle écrit de courtes présentations en forme d’avertissement avant presque chaque chapitre.
Eve a des parents, Eve a une jeune sœur, plus belle qu’elle, plus mince, Eve a des amitiés, des amours, des amants, elle rencontre des personnes au milieu de fêtes où l’alcool et la drogue sont présents, où la mort par surdose de drogue est une possibilité parmi d’autres de quitter ce monde.
L’auteur est comparée à Francis Scott et Zelda Fitzgerald. Pour ma part, je la rapprocherai aussi de Dorothy Parker, avec quelques nuances. Fitzgerald est un chantre de la côte Est, des grandes villes, Eve Babizt est une jeune femme de la côte Ouest et surtout de Los Angeles. Cette ville, ceux qui y vivent, ceux qui en partent pour se rendre dans le « désert » (Palm Springs) ou au bord de la mer, ceux qui en subissent les conditions climatiques si particulières (Le Sirocco) sont le centre de ce livre. Le ton est léger, quoi qu’il arrive, que la narratrice visite des vignobles ou s’ennuie à avec ses hôtes. Rien ne semble grave, ni un divorce, ni un suicide, comme si les personnages (les personnes ?) étaient libres de choisir jusqu’au bout leur destin. étaient libres de choisir jusqu’au bout leur destin. Eve nous montre aussi un milieu artistique très vigoureux, avec ses créateurs, et ses actrices en devenir. Elle nous montre aussi des femmes « parfaites », ce qu’elle n’est pas, celles qui ont « tout », non sans humour.
Jours tranquilles, brèves rencontres est un livre à ne pas lire d’une traite, mais à déguster chapitre par chapitre, pour mieux apprécier la diversité de ces « brèves rencontres. »

Le club Vésuvius de Mark Gatiss

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Lucifer est un portraitiste de talent, et un agent secret. Il n’est pas insensible aux charmes des belles jeunes femmes, ni à celui des beaux jeunes hommes. Et quand des scientifiques meurent subitement, et qu’un collègue de travail (non, pas un peintre) disparaît de façon tragique, c’est qu’une nouvelle mission attend Lucifer.

4264735417Mon avis bref :

J’ai adoré ! J’attends la traduction des deux tomes suivants.

Mon avis développé :

J’ai adoré (quoi, je me répète ? Oui !). J’ai vraiment été charmée par Lucifer, peintre, agent secret et (presque) mauvais garçon à plein temps. Ce qui m’a plu est cet humour constant, cette liberté de ton dans cette Angleterre victorienne mâtinée de Steampunk.

C’est peu de dire que la vie de Lucifer, trépidante, est pleine de surprise. Si son patron (le choix du lieu de rencontre est absolument désopilant) le plonge dans des situations invraisemblables, Lucifer est tout à fait capable de le faire tout seul ! Les risques du métier.

Imbu de lui-même ? Oui, mais pas imbuvable. Ce James Bond victorien (il est au moins aussi souvent en danger que le célèbre espion) peut se vanter de ses bonnes fortunes, tant masculines que féminines, et reconnaître ses défauts, non sans immodestie. Pas facile de sauver le monde et son chéri (sans e, bien sûr), tout en sauvant sa peau si possible ! Etre espion, artiste peintre et séducteur, toute une histoire.

Un excellent moment de lecture – et l’espoir que les deux tomes suivants soient traduits prochainement !

 

Généalogie VI

Je partage avec vous quelques photos de famille. Elle date des années 1920 ou 1930.

Joseph Prévost et ses filsAu milieu, assis, Joseph Prévost, né en 1856, entouré par ses fils Célestin, né en 1892 et Marcel, né en 1898.

La photo suivante est plus facile à dater. En effet, les deux petites filles, prénommées Lucienne et Denise, sont nées en 1929 pour celle de gauche, 1931 pour celle de droite.

Les deux dames sont leurs arrières-grands-mères. Marie Clée, née Legros, à gauche, a 74 ans ans, elle a eu un fils unique, Georges, qui a épousé Geneviève, fille d’Aimée Prévost, née Dubois, âgée de 75 ans sur la photo. Elle a eu neuf enfants. Aimée était mariée à Joseph Prévost (sur la photo ci-dessus). Lucienne et Denise sont les filles aînées de Georgette, fille de Georges et Geneviève. Lucienne est décédée en 2006. Denise a 84 ans.

Aimée, Marie, Lucienne et Denise

Changer la vie

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Présentation de l’éditeur :

1981. Les murs de Paris se couvrent des affiches du candidat Mitterrand, avec le slogan socialiste « changer la vie ». André et son ami François ont une vingtaine d’années. Par tempérament, fidélité ou rébellion, ils participent à la grande fête du 10 mai.
L’occasion leur étant donnée de passer l’été à New York, les deux amis s’y précipitent, persuadés de croiser Bob Dylan dans le Village ou de rencontrer Lou Reed au Max’s Kansas City. Tandis que François s’éclipse dans les recoins de la scène gay new-yorkaise, André, guidé par la jolie Giulia et par son employeur, Logan, gauchiste devenu patron d’une maison d’édition marginale, découvre le rythme frénétique de la « ville qui ne dort jamais »…
Roman d’apprentissage, roman des illusions, des déceptions, Changer la vie est porté par une allégresse d’écriture nourrie par sa bande-son : un medley de titres rock impeccablement enchaînés, qui communique au lecteur son énergie et son goût de vivre.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat.


Mon avis :

« Changer la vie » était le slogan de Mittérand, alors candidat à l’élection présidentielle de 1981. Son nom est généreusement écorché par le père de François, meilleur ami du narrateur. La vie des personnages change-t-elle après cette élection ?

Déjà, André, le narrateur, et François, son meilleur ami, ne sont pas franchement des militants très investis et si leur vie change, c’est parce qu’ils quittent Paris pour New York, juste après les élections. Mais avant…. et bien la première partie du roman est assez brouillonne. Il est question de la jeunesse d’André, de ses amours, balbutiantes, de ses expériences sportives et sexuelles pas vraiment concluantes et pas toujours intéressantes. Particularité : les jeunes filles que rencontrent André ont souvent des prénoms dont l’orthographe ne répond pas aux normes établies. Une fois, deux fois, trois fois… c’était presque un running gag. Le prénom, dernier moyen de se singulariser quand on est en rien quelqu’un d’extraordinaire.

En fait, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette première partie, vous l’aurez sans doute compris. Je me suis crispée, avec les notes du traducteur. Jeu avec le lecteur, bien sûr. Même si ces remarques sur les procédés stylistiques, sur les tics de langage ne sont pas si nombreuses, elles m’ont agacée. Il est des jours où  je n’ai pas envie que l’on me fasse remarquer que je lis une fiction, surtout quand celle-ci n’est pas assez ancrée dans la réalité. De ces années-là, nous ne saurons presque rien, si ce n’est les éléments négatifs, et encore, brièvement résumés.

La vraie intrigue est ailleurs, à New York, parce que le narrateur s’éparpille moins, tout en dénouant les fils de l’amitié qui le liait à François. En revanche, il se lie avec Jenny, une vieille dame dont il doit écrire les souvenirs dans ce qui sera peut-être le best-seller de l’année. Le « devoir de mémoire » commençait à se faire jour, et quoi de mieux que les mémoires d’une espionne, le récit de ce qu’elle a subi, des personnalités qu’elle a connue ? Mais je ne me suis pas sentie aussi en empathie avec elle que je l’aurai voulu, à cause de cette citation, sur les soldats, mais qu’elle applique aux résistants :  » Vous savez, dit-elle avec un bon sourire, ce que Romain Gary pensait de ceux qui racontent leur guerre ; qu’ils insultent leurs camarades morts; alors raconter sa résistance, c’est encore pire. » Certes. Mais pour moi, parler veut dire transmettre, veut dire aussi faire vivre le souvenir de ceux dont on a voulu tout éliminer. Et le narrateur avait suffisamment joué avec moi pour que je mette de la distance entre Jenny et moi.

Long retour en arrière, Changer la vie est l’histoire de deux amis que la vie a séparé, de personnes qui ont rêvé leur vie au lieu de la vivre, telle Pam qui passe à côté de sa fille. Un roman léger sans l’être – et j’aurai aimé que la fin soit dite en face à François, et non écrite.