Archive | juillet 2015

Challenge Polar et thriller – les catégories

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Je sais qu’il existait des catégories dans les versions précédentes du challenge. Aussi, ai-je décidé d’en créer à mon tour, mais en ne conservant pas les noms précédents. Je propose donc :

– jusqu’à cinq livres lus : Imogène.

–  de cinq à quinze livres lus : Montalbano.

– de quinze à vingt-cinq livres lus : Miss Marple.

– de vingt-cinq à quatre-vingt livres lus : Sherlock Holmes.

– plus de quatre-vingt livres lus : Walt Longmire (je ne sais absolument pas pour qui je crée cette catégorie – et je siffloterai négligemment si je savais siffler).

Le récapitulatif du challenge est disponible sur cette page : Challenge Polar et Thriller. Je le mets à jour régulièrement (du moins, pour l’instant, j’y arrive ! ).

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Un plat qui se mange froid d’Anne Perry

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Présentation de l’éditeur :

Août 1792. Paris tremble sous la Terreur. Dans les trois ans qui ont suivi la chute de la Bastille, les forces économiques se sont épuisés et le pouvoir royal s’écroule sous le poids de son inefficacité. Le peuple est affamé de pain mais également de vengeance. Tout comme Camille. Travaillant aux services de l’illustre Madame de Staël, elle confie son enfant à Sophie, une amie. Mais, un accident tragique arrive : l’enfant meurt alors que Sophie est dans les bras de son amant. Camille cède peu à peu à la tentation de concocter une vengeance aussi sûre que sordide, en tablant sur la folie meurtrière des sans-culottes qui décapitent à tour de bras tout citoyen.

 

imageMon avis :

Ce roman est très court, et a pour héroïne Camille, une jeune femme qui travaille pour Madame de Staël. Selon une autre édition, anglaise celle-ci, l’héroïne se prénomme Célie – oui, comme celle de A l’ombre de la guillotine, intrigue qui se déroule après celle-ci. En effet, si la capitale est témoin d’événements sanglants, si la violence va crescendo, sans discernement aucun, il n’est pas encore question que le roi soit emprisonné ou jugé.

Veuve, Camille a vécu une seconde tragédie : la mort de son fils Jean-Baptiste. Elle tente de surmonter sa douleur, cependant Thérèse, qui travaille elle aussi pour madame de Staël, attise celle-ci. Elle entretient même savamment sa rancune contre Sophie, la jeune femme qui devait garder le nourrisson, et contre Georges, l’amant de celle-ci, au point de pousser Camille à se venger.

C’était vraiment très simple de le faire, à cette époque – presque trop simple eut égard à la brièveté de l’intrigue, alors qu’il est si difficile, si complexe de venir en aide aux personnes que l’on aime ou que l’on estime, comme Madame de Staël le fera à plusieurs reprises, en dépit de son état (elle est enceinte de son troisième enfant, Albert). Plus qu’un roman policier, ce roman se rapproche des contes de Noël qu’écrit Anne Perry tous les ans : c’est en effet la morale de l’histoire qui compte, plus que l’histoire elle-même. J’ai vraiment eu l’impression d’une fin trop abrupte, de personnages rapidement abandonnés, dont j’aurai pourtant aimé connaître le devenir, savoir pourquoi, par exemple, Sophie ne parle jamais avec Camille de son fils défunt. Pudeur face à la douleur de la jeune mère ou indifférence ?

Un plat qui se mange froid n’est pas vraiment une histoire de vengeance, plutôt une histoire de rédemption et une peinture sanglante de la Révolution française.

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Challenge Les filles de Mrs Bennet

Ce challenge est organisé par deedee1310 sur le forum Livraddict. Il est axé sur Orgueil et Préjugés de Jane Austen, l’un des l ivres préférés de l’organisatrice.

Chaque mois et pendant un an, notre objectif sera de lire un livre correspondant à une consigne! Les consignes ne sont pas choisies au hasard puisqu’elles reprennent chacune un événement du livre.

J’ai eu envie de participer non seulement parce que j’aime les romans de Jane Austen, mais aussi parce que j’aime les challenges ludiques.

Voici  les consignes :

{Septembre}: Lire un livre dans laquelle un charmant inconnu s’installe dans le voisinage.
Coeur Cerise de Cathy Cassidy.

{Octobre}: Lire un livre où la relation entre les deux protagonistes principaux débute mal/Un livre dans lequel les deux héros se détestent
Nord et Sud d’Elizabeth Gaskell.

{Novembre}: Lire un livre dans lequel le personnage féminin est courtisée par deux hommes.
Nés à minuit tome 1: Attirance de C.C Hunter

{Décembre}: Lire un livre dans lequel le personnage féminin voit sa meilleure amie/sa sœurs s’engager. avec son ex ou un homme qu’elle avait rejeté.
Mort sur le Nil d’Agatha Christie (en VO).

{Janvier} Un livre dans laquelle les personnages sont séparés/Rupture
Rose soie de Camille Adler.

{Février}: Lire un livre dans lequel les personnages se retrouvent après une longue période
Persuasion de Jane Austen.

{Mars}: Un livre dans lequel l’héroïne refuse une demande en mariage.
Claudine à Paris de Colette.

{Avril}: Un livre dans lequel le héros écrit une lettre au personnage féminin.

{Mai}: Lire un livre dans lequel le personnage féminin fait un voyage/road trip
Le manuscrit proscrit de Nur Jahan ou bien Mange, prie aime.

{Juin}: Lire un livre dans lequel les personnages s’enfuient pour se marier
Le flambeur de Sarah MacLean.

{Juillet}: Un livre dans lequel le personnage féminin est secrètement amoureuse

{Août}: Un livre qui à pour principal sujet: un mariage!
Un mariage et cinq célibataires de Meredith Goldstein.

Les Jokers! (au cas où).

« Un livre qui se passe au XIXe siècle. »
Le journal de Mr Knightley d’Amanda Grange.
« Un livre qui a été adapté: Au cinéma ou à la Télé. »
« Un livre qui traîne dans votre PAL. (Depuis plus d’un an) »
Charlotte Collins de Jennifer Becter.
« Un livre de plus de 500 pages »
Le secret de Wilkie Collins.
« Une paralittérature sur O&P »
L’autre Mrs Darcy d’Elizabeth Aston

Mission secrète d’Uderzo et Goscinny

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Mon résumé :

Oumpah-Pah est arrivé en France en compagnie de son ami Double-Scalp… euh, je veux dire Hubert de La Pâte Feuilleté. Son but est de ramener des chevaux à sa tribu. Cependant, le roi confie une mission très importante et très secrète à La Pâte Feuilletée. Que va-t-il se passer ?

Mon avis :

Je ne veux pas dire, mais tout le monde sera d’accord avec moi, Oumpah-Pah compris : la discrétion n’est pas le fort de son ami Double-Scalp. Aussi, lui confier une mission secrète n’était peut-être pas une bonne idée !

Passons, passons… après tout, ils n’avaient que lui sous la main, et s’il a encore bien des leçons à recevoir, notamment de la part d’un de ses amis, un certain indien grand et très discret en dépit de sa corpulence, son dévouement et son courage ne sont pas à prouver.

Rempli d’aventures et de rebondissements, Mission secrète fait passer un bon moment de lecture aux fans de Goscinny et Uderzo.

La vie devant ses yeux

Présentation du film (source : allociné) :

Briar Hill, une paisible banlieue du Connecticut, fut autrefois bouleversée par un terrible drame : un étudiant perdit la raison et tua une quinzaine de ses camarades de classe…
Quinze ans plus tard, Diana semble avoir surmonté cette tragédie. Son mari Paul, qu’elle a connu au lycée, est devenu professeur de beaux-arts à l’université. Sa fille Emma n’en finit pas de grandir et semble avoir hérité du caractère marqué de sa mère. Diana a théoriquement tout pour être heureuse. Sa vie semble épanouie et seule l’ombre de la tragédie l’obsède encore.

Le film est adapté du roman éponyme de Laura Kasischke.

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Mon avis :

La nuit dernière, j’ai eu ce que j’appelle une belle insomnie. Bilan : en allumant la télévision, je suis tombée sur le générique de ce film, et quand j’ai vu qu’il était adapté d’un roman de Laura Kasischke, j’ai eu envie de le visionner (histoire d’optimiser mon insomnie).

Et bien…… Si je n’ai rien contre les réalisateurs qui jouent avec le spectateur, encore faut-il que le résultat soit à la hauteur du « jeu » que le spectateur subit pendant plus d’une heure et demie. Rien à reprocher aux acteurs : ils jouent bien, et c’est presque la moindre des choses, eut égard à la complexité du scénario, qui présente dans un film tout ce que je déteste dans un roman, à savoir une action qui ne se déroule que pendant une journée ou deux, entrecoupée de retour en arrière qui nous renvoie au moment où Diana a vécu cette épisode traumatique. Ses retours en arrière sont d’ailleurs assez répétitifs, et assez sanglants, et je ne vous parle pas seulement de la fusillade, sur laquelle nous reviendrons plusieurs fois. Diana est la « bad girl », qui transgresse tous les interdits, se rebelle face à sa mère, aimante mais débordée, alors que Maureen, sa meilleure amie, est son antithèse : sage,  croyante, elle donne des conseils avisées à sa meilleure amie, inquiète de savoir quand la vie commencera vraiment.

Et la vie de Diana – adulte – apparaît très vite comme un chef d’œuvre d’immobilisme et de transformation. Immobilisme, parce qu’elle enseigne désormais dans l’établissement où a eu lieu la fusillade, elle est mariée avec son amour de jeunesse, celui-là même que Maureen, sa meilleure amie, l’a aidée à conquérir, elle a une fille et elle tend la main à une gamine aussi rebelle qu’elle-même l’était à l’époque. Transformation, parce que l’ado rebelle est devenue une femme sage, mariée, ayant un métier stable. Elle se trouve confrontée de la part de sa fille à la même rébellion qu’elle faisait subir à sa mère mais plus précocement. Il faut dire qu’elle a scolarisé sa fille chez les bonnes sœurs – en mémoire de Maureen ?

Car de Maureen, point de traces, sauf dans les flash-back. Une autre amie est là pourtant, et bien là – on comprendra pourquoi à la fin. Laissez toute vraisemblance à votre porte, laissez vous bercer par ce rêve, peut-être y parviendrez-vous. Pas moi : nous sommes en plein cauchemar. Il n’est qu’une scène que je retiens, à la fin, celle qui lève le secret que porte Diana et dont le sens est à trouver pour le spectateur qui vient de voir le film. Peut-être ceux qui ont lu le roman, qui comporte une énorme différence au sujet de cette scène centrale, interpréteront les événements différemment.

Si le sujet vous intéresse (les survivants d’une tuerie dans un établissement scolaire), je ne saurai trop vous conseiller, outre les films Bowling for Columbine de Michael Moore ou Elephant de Gus Van Sant le premier épisode de la saison 4 de la série Cold Case, « De sang froid« . N‘est-il pas dommage que des séries soient plus émouvantes, questionnent davantage que des films dont les scénaristes, le réalisateur et les acteurs s’auto-congratulent sur la profondeur de leur oeuvre ? Vouloir montrer comment la vie d’une adolescente ordinaire peut basculer est une chose, je ne suis pas sûre que Diana soit une adolescente si ordinaire que cela (et je ne dévoilerai pas les scènes que j’ai en tête, afin de ne pas trop en dévoiler sur le film).

Bad boy de Peter Robinson

9782226220615gQuatrième de couverture :

Jaff est beau, ambitieux, et sait s’entourer d’un irrésistible parfum de mystère. Mais il est aussi très dangereux. Tracy, la fille de l’inspecteur Banks, a cédé à son charme… et à son emprise. Au point d’accepter de le suivre pour échapper à la police qui le recherche pour détention d’arme. Pour la jeune fille, c’est le début d’une traque mortelle à travers le pays. De retour en Angleterre, Banks, qui ignore le coup de tête de sa fille, est confronté à l’enquête la plus angoissante et la plus personnelle de sa carrière.

Mon avis :

Première lecture de cet auteur, avec ce roman qui est sorti en 2010. Je me demande ce qu’en penseront les fans de l’auteur. Pour ma part, je trouve déjà que le quatrième de couverture occulte la première partie du récit pour se concentrer sur la fille du personnage principal, comme si elle seule avait de l’importance dans ce récit, et c’est bien dommage. Le véritable point de départ du récit est le fait qu’une amie de Banks, Juliet Doyle, demande à le voir parce qu’elle a trouvé dans les affaires de sa fille Erin un pistolet, et qu’elle ne sait pas quoi faire. De cette révélation à la police suivra une succession de procédures scrupuleusement respectées qui entraîneront une succession de drame.

Et pendant ce temps, Banks est en vacances. Attention ! Il est vraiment en vacances et ne fait vraiment que profiter de son séjour aux États-Unis, séjour dont il rêvait depuis fort longtemps. Il n’est ni Jules Maigret, ni Hercule Poirot, les crimes ne surgissent pas subitement devant lui, même s’il met ses pas dans ceux de Sam Spade (vive l’intertextualité). Son fils, lui, est en tournée avec son groupe de rock au Japon. Sa fille, elle, fait une crise d’adolescence, à 24 ans – elle n’avait sans doute pas eu le temps d’en faire une avant.

Pauvre petite Tracy, euh pardon, Francesca, elle a changé de prénom, elle n’aime pas le sien et ses parents n’ont pas eu les moyens de lui en payer un second (je cite Banks). Elle a déçu ses parents ! Elle, l’écolière moderner, l’étudiante scrupuleuse, n’a pas déroché son diplôme avec une mention prestigieuse, et, depuis deux ans, elle se contente de vendre des livres, attendant mieux. Par contre, au niveau bêtises, elle se dépasse : je ne parle pas de sa coupe de cheveux, de sa teinture, de ses piercings, non, je parle de ses sorties alcoolisées, droguées, et des relations sexuelles avec le premier venu qui en découle sans que rien dans son comportement ou dans celui de ses amies (elles font exactement la même chose) ne lui semble dégradant. Et flirter avec le petit ami de sa meilleure amie ne lui pose pas de problème, s’enfuir avec lui non plus, même après avoir appris que son amie Erin avait de gros ennuis, en partie à cause de ses fréquentations.

Bien sûr, le lecteur sait très bien comment se terminera le livre – pour Banks et sa fille. Décidément, les policiers n’ont pas de chance avec leurs filles ! Cependant, les péripéties sont vraiment très attendues, très banales. Les seules points positifs de cette intrigue est de permettre de résoudre des cold case, et de mettre un terme avec un affrontement continu et tendu dans le cas de Banks. Il permet aussi de voir – un peu – le racisme ordinaire. Je n’insisterai pas sur l’image désastreuse que ce roman donne des femmes. Mis à part Annie et Winsome, deux courageuses et intègres enquêtrices, les autres sont crédules, trouillardes, capricieuses, ont la mémoire courte, ne pense qu’à leur intérêt. Je n’aime pas non plus l’idée que, oui, des individus ont été torturés, parfois à mort, mais, après tout, ils étaient très méchants, et leur torture a permis de capturer les sbires d’un grand méchant. Certes, tous les enquêteurs ne pensent pas ainsi, mais il suffit d’un seul pour me déranger fortement. Je ne parle pas non plus de l’image désastreuse donnée de la police – les méthodes de recrutement me semblent à revoir.

Bad boy est un livre à réserver aux fans de Peter Robinson. Quant à moi, je me demande quand même comment une jeune femme de 2014 peut se soumettre aussi vite à un homme – quelques heures pour briser une volonté en deux/trois phrases, c’est un peu facile.

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Oumpah-Pah et les pirates de Goscinny et Uderzo

Mon résumé :

La paix est revenue. Tout va bien pour Oumpa-Pah et son ami à double scalpe Hubert de la pâte Feuilleté. Du coup, notre fier indien découvre le nouvel animal venu de l’ancien monde : le cheval. Il a très envie d’en ramener à sa tribu. Pour cela, il lui faudra traverser l’océan, ce qui n’est pas sans danger.

Mon avis :

Cette bande dessinée est la troisième aventure d’Oumpah-Pah, personnage qu’Uderzo et Goscinny ont délaissé après le succès de deux célèbres gaulois – et leur potion magique.

Oumpah-Pah découvre le cheval ! Ou plutôt, le cheval parfaitement dressé, un modèle du genre, ne se remettra jamais de sa rencontre avec le fier guerrier – et le nouveau monde ne comptait encore personne capable de murmurer à l’oreille des chevaux. Qu’à cela ne tienne, Oumpah-Pah voit tout de suite l’utilité de cet animal pour sa tribu, et entreprend un grand voyage pour en ramener.

Je ne vous passerai pas sous silence le terrible danger auquel le jeune homme s’expose : le changement de nourriture ! La cuisine européenne, pour ne pas dire la cuisine maritime, ce n’est pas bon pour la santé d’un jeune indien. Heureusement, sa maman veille sur lui et lui a préparé de quoi tenir. Il n’est pas sûr, par contre, que les autres membres d’équipage tiendront.

En effet, qui pourrait oublier le pirate qui écume les mers, le terrible Brake ! Il est l’illustre ancêtre (ou descendant, cela dépend de quel point de vue on considère la chronologie) des pirates que rencontreront Astérix et Obélix lors de leur pérégrination. Il est juste un peu plus effrayant, un poil plus difficile à vaincre… et très drôle également.

Oumpah-Pah, une série de cinq bandes dessinées à redécouvrir.

Betty d’Arnaldur Indridason

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Présentation de l’éditeur :

Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister… Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû… J’aurais dû… J’aurais dû…
Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse.

Mon avis :

Arnaldur Indridason est bien sûr l’auteur des enquêtes d’Erlendur. Il est aussi l’auteur de romans noirs, dont ce magistral Betty.

Il est difficile de parler de ce roman, il faut vraiment le lire pour apprécier le talen, magistral, d’Indridason. Le lecteur, dès les premières pages, croient en savoir beaucoup : le narrateur, qui aime Betty, se trouve en prison, la police l’accuse d’être coupable du meurtre du mari de Betty, Tomas, un riche homme d’affaires. Qu’y a-t-il à dire de plus, si ce ne sont les circonstances du meurtre ? Beaucoup.

Le récit alterne le présent, en prison, et le passé, de la rencontre avec Betty jusqu’à ce que passé et présent se rejoignent. Le choix d’un narrateur à la première personne, forcément subjectif, clamant à la fois son amour et son innocence ne peut que modifier la perception qu’a le lecteur de cette histoire. De plus, le narrateur, mutique sauf dans ses longs monologues intérieurs, se trouve confronté à d’autres personnes, les enquêteurs, bien sûr, mais aussi son avocat, les psychiatres, et même sa mère, qui est venue lui rendre visite, pour tenter de renouer les liens après des années de brouille. De là, émerge un autre récit, d’autres visions de cette affaire, qui montre aussi à quel point la perception du narrateur peut être brouillée par ses émotions, et pas seulement par son amour.

Bien sûr, il y a le coup de théâtre qui survient au milieu du récit. Je ne l’ai pas vu venir, je ne pense pas être la seule dans ce cas. Il permet vraiment de voir la suite du roman autrement, et, contrairement à maints coups de théâtre qui ressemblent davantage à des tours de magie, celui-ci est totalement crédible. Le tout est vraiment de résister à la tentation d’expliquer en quoi il change bien des choses à notre propre perception de l’intrigue – et à celles des enquêteurs, au sens large du terme.

Betty, un livre à lire pour tout ceux qui hésitent encore à découvrir l’oeuvre d’Indridason.

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Les humeurs d’un réalisateur – III

Il semblerait qu’un petit incident – tout petit – ait interrompu le tournage. Guillaume Berthier, dans son état ordinaire, est amené à auditionner le réalisateur et le scénariste-coach- figurant (entre autres personnes).

Audition du réalisateur stressé :

– Je récapitule, dis-je. Vous avez demandé au scénariste de la tuer ou de la défigurer.

– Dans la série DANS LA SERIE ! Je suis peut-être à bout de nerfs, je suis à bout de nerf, je n’ai trouvé que cette solution pour être débarrassé de cette actrice caractérielle ! Ce n’est pas faute d’avoir cherché, et trouvé des solutions qui n’ont guère fonctionné jusque là, un échec sous toute la ligne.

– Selon vous, qui a fait cela ?

– Barbara elle-même. Elle est timbrée !

Audition du scénariste-figurant-coach, etc, etc….

– Oui, le réalisateur m’a demandé de supprimer son personnage, ou de le défigurer pour qu’une autre actrice la remplace. Je comprends qu’il ait eu une telle demande, cependant, je ne pouvais remanier le scénario comme ça, sans en parler à mes collègues et aux producteurs. Puis… il est impossible d’écrire un tel scénario, sauf à vouloir commettre un meurtre dans la vraie vie. Qui irait mettre de vraies balles dans un revolver chargé à blanc ?

– Vous n’avez pas de meilleurs systèmes de défense ?

– J’ignorai qu’il m’en fallait un ! Je ne suis ni mis en examen, ni placé en garde ç vue. La blessure de Barbara, qui aurait été bien plus grave si l’acteur qui jouait ce truand savait viser, ne m’apporte rien. En tant que responsable du développement de son personnage, je suis au chômage technique pendant plusieurs semaines, sauf à inclure sa blessure dans le scénario.

– Vous êtes donc libre pour un nouveau projet ?

– A moins de terminer le tome 3 de Jubilation et confitures, je n’ai rien de pressé.

Je m’arrêtais de taper notre entretien.

– Vous êtes Diane Delendo, l’auteur de Jubilation et confiture, tarte aux plumes et Toutes les crêpes de mes nuits ?

– Oui, dit-il, un peu gêné. Je ne pensais pas qu’un commandant de la criminelle connaîtrait mon nom de « plume rose », ni mes livres.  C’est Franck qui a trouvé mon pseudo.

-Et [censuré]. Quand je devrais dire à Franck, notre médecin légiste attitré, que j’ai auditionné son frère…..

Audition du malheureux acteur qui lui a tiré dessus :

– Mac, mac, mac…

– Non, ce n’est pas un mac, c’est un pc des plus ordinaires.

– Ma carrière est foutue !

Au regard de son cv, elle n’était déjà pas en très bonne posture.

– Je devais viser à côté, j’ai visé à côté, et je l’ai atteinte ! Qui voudra m’embaucher après cela, alors que je ne sais même pas tirer avec un revolver chargé à blanc !

Le reste de l’audition est à peu près du même tonneau, impossible d’en tirer quoi que ce soit d’autres.

Audition de l’accessoiriste :

– Trente-cinq ans, vous entendez, trente-cinq ans de métier. Alors, non, je n’ai pas confondu -ce n’est pas possible. Ce n’est pas à vous que je vais apprendre qu’en plus, ce n’est pas le même poids ! Si je tenais la personne qui a fait cela, je le condamnerai à des travaux d’intérêts généraux à l’hôpital – pour lui montrer les dégâts que font de vrais balles.

J’avais l’impression qu’on n’était pas plus avancé, sauf à interroger l’actrice elle-même – dès que les médecins jugeront qu’elle peut l’être.

 

Sur le sentier de la guerre de Goscinny et Uderzo.

Mon résumé :

Oumpah-Pah a retrouvé les siens, et HUbert de la Pâte Feuilleté jouit d’un repos bien mérité à Fort-Petit. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les Pieds-PLats, ennemis héréditaires des shavashavah, n’avaient attaqué Oumpah-Pah. Qui déterrera la hache de guerre ?

Mon avis :

Seconde aventure de l’indien Oumpah-Pah (sur cinq), sur le sentier de la guerre nous montre la vie quotidienne de ce sympathique guerrier, capable de s’endormir n’importe où et de prendre son petit déjeuner au lit – pour gagner du temps. Il nous montre également ses talents de chanteur, talents qui semblent être partagés par bon nombre d’indiens.

Ce sont à de joyeuses aventures que nous convient ce personnage et son ami Double-Scalp, alias Hubert de la Pâte Feuilletée. Les retrouvailles entre les deux amis seront joyeuses et mouvementées. Les quiproquos seront de plus très nombreux, jouant sur les différents modes de communication. Il n’est déjà pas facile de se comprendre en parlant, il l’est moins encore en envoyant des signaux de fumées ! Même à l’usage, une langue unique est soumise à des variantes : il y a un fossé entre le langage de cours du dirigeant de Fort-Petit, truffé d’imparfait et de plus-que-parfait du subjonctif et de l’accent fort coloré d’Old Bully. Ne parlons pas non plus des procédures très codifiées pour déclarer la guerre, ou pour conclure la paix : tout doit être respecté, et tant pis si cela prend du temps, à mi-chemin entre tradition et future bureaucratie moderne.

S’il est une tradition qui est bien respectée et qui perdurera, c’est bien le banquet final, même si Fort-Petit n’est pas encore un irréductible village gaulois.