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Mon année cinéma : The fall guy de David Leitch

Bonjour à tous

Pour ce rare billet cinéma, je ferai court : ce film est une grosse dinguerie cinématographique. Je me suis beaucoup amusée en le voyant, j’ai beaucoup aimé ce qui avait été fait du personnage de Colt Seavers, ce cascadeur qui reprend du service après une longue pause due à une grave blessure. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’étais fan de la série L’homme qui tombe à pic et je ne pouvais rater son adaptation cinématographique. Bonne nouvelle : l’adaptation n’est pas ratée.

J’ai aimé aussi les clins d’oeil fait à d’autres productions cinématographiques (voir Miami Vice, une des rares adaptations de séries télévisées qui ne soient pas catastrophiques) ou encore la place donnée (n’était-ce pas le but du film ?) à tous ceux que l’on ne voit pas et qui sont pourtant indispensables pour que le film se fasse (et indispensable pour promener les chiens de la vedette). Ne sont pas oubliés non plus la productrice toujours sur les nerfs et la star du film, déjà mentionnée, hautement imbuvable.

J’ajoute que la B.O. du film est très réussie également !

Ne ratez pas non plus J.C., très demandé tout au long du film, ou encore la courte apparition de deux des acteurs de la série originale lors du générique de fin.

Je manque de temps actuellement pour aller au cinéma, mais je ne regrette pas du tout ces deux heures de film !!!!

 

Mon année cinéma 2023 : Aquaman et le royaume perdu

Bonjour à tous

Je n’ai pas vu Aquaman, le premier film de la série, et je pourrais presque vous dire que cela n’a aucune importance – j’ai compris ce qui s’était passé dans le 1 en regardant le 2. En regardant le titre du film, on peut cependant se demander comment quelqu’un a pu être assez distrait pour perdre un royaume. J’ajoute que je viens de survoler les critiques de la presse, qui sont toutes soit mauvaises, soit très mauvaises. Pire : j’ai découvert pourquoi le personnage de Mera, qui est pourtant la reine d’Atlantide, la femme d’Aquaman, la mère de son fils Arthur Junior, avait un rôle réduit à la portion congrue, juste de « belles » apparitions, sans presque de paroles à prononcer : des « fans » bien virils ont, d’après les inrockuptibles (je cite mes sources) menacer de boycotter le film à cause de sa présence. Bizarrement, quand il s’agit d’une femme, on ne sépare pas l’oeuvre de l’artiste. Deuxième bizarrement : Amber Heard a eu le courage de demander le divorce pour violence conjugale, et si la bataille juridique a été complexe, l’actrice est allée au bout des choses. Bizarrement (trois) : même si certains appelaient au boycott des films de son célèbre ex-mari, cela n’a pas empêcher une standing ovation au festival de Cannes, et je ne pense pas non plus que son rôle ait été rapetissé.

Alors Aquaman 2… me donne une impression de déjà vu. C’est Thor en nettement moins bien, ne serait-ce que parce qu’Orm, son petit frère, n’a pas une once du charisme de Tom Hiddleston alias Loki, charismatique quel que soit le rôle qu’il joue. Un autre acteur aurait joué Loki, les films successifs auraient été nettement moins intéressants. Puis, pour les trois premiers Thor, du moins, il y avait un scénariste au commande. Ici, on est dans du très très classique du point de vue du film, avec une intrigue qui peine à se mettre en place, des personnages pas assez exploités, un humour lourd, voire bien lourd. Il y a tout de même quelques bonnes idées, qui jouent avec les clichés de ce genre de film, mais ce n’est pas le plus fréquent. Le film cherche surtout à en mettre plein les yeux du point de vue des batailles qui m’ont rappelé… Thor, avec beaucoup plus d’esbouffre et moins d’émotions, comme si je ne parvenais pas à croire à ce que vivaient les personnages. La faute peut-être à des méchants qui m’ont fait penser à la série Transformers (ce n’est pas très bon signe, vous en conviendrez). Tout le monde n’est pas le scénariste des Gardiens de la galaxie 3 qui veut – oui, j’ai parfois pensé à ce film, à cause du décor et du message écologique mais on est très loin, dans Aquaman, de l’émotion ressentie devant les Gardiens de la galaxie 3, sans parler du scénario, qui se tient de bout en bout.

Je vous épargne la scène bonus, parce qu’elle est franchement ratée – si vous cherchez une scène finale réussie, regardez plutôt Shrek 2 ! En revanche, le dénouement lorgne clairement du côté d’Ironman – et là encore, même si l’on voit comme un clin d’oeil à son illustre aîné, l’on ne peut que se dire que cette scène n’a pas DU TOUT le même impact.

Ah oui, un dernier pour la route : l’on voit aussi des points communs avec Black Panther – dans la thématique « révélation d’un royaume et d’une technologie inconnus ». Je crois n’avoir rien oublié, et tant pis pour les spoilers – de toute façon, tout ou presque est connu dans le synopsis du film !

Voici la bande annonce (qui contient aussi énormément d’informations) :

Mon année cinéma et spectacle : un peu d’animation !

Bonjour à tous

Alors qu’il fait froid, que les marchés de Noël ouvrent un peu partout, je dresse un court bilan de spectacle, de film que je suis allée voir récemment.

Tout d’abord, Cendrillon de Jules Massenet, à l’opéra Bastille. Des chanteurs excellents, une mise en scène inventive et drôle (mention spéciale pour Cendrillon qui a mal aux pieds à cause de ses chaussures à talon) et musique à redécouvrir : Cendrillon n’est pas l’oeuvre la plus connue de Massenet, non plus que l’adaptation la plus connue du conte (c’est certainement celle de Rossini). Cet opéra ne comporte qu’un seul rôle masculine, celui du père de Cendrillon, un rôle de baryton. Eh oui : le prince est tenu par une femme, une mezzo-soprano, c’est le choix du compositeur d’avoir pris, pour son couple d’amoureux, deux voix au timbre très proche.

Un extrait de l’oeuvre :

En ce qui concerne le cinéma, je privilégie en ce moment les films d’animation (enfin, quand j’ai le temps d’aller au cinéma). Je ne pouvais pas ne pas voir Nina et le secret du hérisson, un film sur lequel je n’ai pas compris les critiques négatives. En effet, certains disent qu’il n’y a pas de hérisson dans le film, j’en déduis donc qu’ils ont dormi pendant une bonne partie du film. Je l’ai vu pendant les précédentes vacances scolaires.

Nina est une petite fille qui aime écouter les histoires que lui raconte son père, le soir. Le héros ? Un hérisson qui peine à trouver et à garder un travail, cependant il ne se décourage pas ! Mais un jour, le père de Nina n’a plus l’énergie de créer une histoire : l’usine dans laquelle il travaille est occupée, elle est sans doute sur le point de fermer, en partie à cause des magouilles de son patron, qui a détourné une grosse somme d’argent et se trouve maintenant en prison. Que faire ? Nina, aidé par son ami Mehdi dont le père est un collègue de son père, part en quête du trésor (la fameuse grosse somme d’argent) caché dans l’usine.

Film pour enfants oui, mais qui brasse des thèmes très larges : le chômage, la difficile reconversion professionnel, le courage de se lancer dans une nouvelle voie professionnel mais aussi la maltraitance faite aux animaux. Non, le hérisson du film ne sera pas maltraité mais le chien du vigile, lui, morfle à de nombreuses reprises à cause de son maître, qui se repose sur son chien, et tant pis ce qu’il advient de lui. Il est là pour cela !

Voici la bande -annonce.

Je terminerai par un film de saison, un incontournable : L’incroyable Noël de Shaun le mouton.
Shaun et Timmy, l’agneau du troupeau, sont les héros de courts métrages très drôles, qui voit le fermier préparer Noël de manière très personnelle – mais pourquoi pas ? Bien dans l’air du temps, ce film met également en scène un couple d’influenceur, prêt à tout pour montrer sa vie parfaite, et tant pis s’il faut parfois retoucher certaines photos, tant pis si l’on néglige son fils unique parce qu’il y a mieux à faire au même moment dans la vie virtuelle.
Grands-parents, parents, enfants ont beaucoup ri dans la salle.

Billet (un peu) futile : cinéma et citations.

J’avertis dès le titre, comme cela, vous pouvez passer votre chemin si vous n’aimez pas les futilités.

Non, je ne parle pas de mes chats, ce n’est pas un sujet futile !

Aujourd’hui, je suis allée au cinéma, et je me suis décidée à racheter une carte « dix entrées ». Je n’avais plus de « tickets » depuis août. L’ouvreur (je maîtrise mal les termes techniques) me file à la place une carte fidélité « à activer en ligne » et sur laquelle il a mis les dix places. « Vous allez souvent au cinéma. Ce  n’est pas une question. Non, parce que, pour acheter une carte dix places, vous allez forcément SOUVENT au cinéma ». (euh…. la carte est valable un an donc techniquement, je peux très bien n’y aller qu’une fois par mois pendant dix mois).

Si j’ai parlé cinéma, c’est que je suis en pleine écriture de billets en retard, et que je voulais mettre en avant cette citation d’un très grand acteur français, citation que j’ai entendu pour la première fois lors d’un festival de Cannes où le film dans lequel il jouait fut abondamment hué, citation qui, je dois le dire, guide mes critiques de films (et aussi les critiques de livres, si l’on remplace « cinq minutes » par « cinq pages ») :

« J’ai toujours préféré 5 minutes sublimes dans un prétendu navet à 90 minutes banales , sans éclat , dans un film réputé  » bien  » . Je défendrai toujours le moment de génie d’un Francis Blanche , d’un Fernandel , d’un Jules Berry dans un film classé  » alimentaire  » ( par ceux qui pensent manger raffiné tous les jours , je suppose ) à une de ces oeuvres intouchables qui suintent l’ennui et la fausse sincérité . » (Vous avez dit Serrault ? de Michel Serrault). 

Tout cela pour dire que j’ai visionné aujourd’hui, dans une salle quasiment pleine, The old Oak de Ken Loach, que je ne lirai pas les critiques de ce film, mais que les cinq minutes étaient bien là (et le film est loin d’être un navet). Je dis aussi que, dans la rangée où j’étais, beaucoup de « reniflements » ont accompagné la fin du film (et tant pis pour ceux qui, en sortant, disaient « je n’ai rien compris »).

Mon année cinéma 2023-2024 : Normandie cinéma

Bonjour à tous

La région Normandie offre ce week-end une opération très intéressante, surtout pour ceux qui fréquentent les multiplexes :toutes les places, à toutes les séances sont à 5 € ce week-end. Aujourd’hui, je me suis donc rendue dans le multiplexe que je ne fréquente quasiment plus depuis 2015, c’est à dire depuis qu’il a été racheté par la chaine Kinepolis.

Je le dis, je le répète, pour moi, les salles n’ont pas changé, seul l’agencement est un peu différent. Autre changement : l’on est placé quand on achète ses places (mais j’avais oublié ce principe, et, dans la première salle, au deux tiers vide, je me suis assise n’importe où. Note : pour la seconde séance, je me suis assise à ma place, mais la salle était au trois quart vide.) Je tiens à préciser que je suis allée voir des films qui ne sont pas diffusés dans mes cinémas préférés – à quoi bon, sinon ?


Le premier film que j’ai vu est un dessin animé, Les chats au musée, film français mignon, mais sans plus. L’animation est belle, les personnages sont sympathiques mais il ne faut pas trop chercher la vraisemblance, la logique, même pour un dessin animé ! Je trouve que certains personnages, certaines situations n’ont pas été exploitées jusqu’au bout, dans une volonté, à mes yeux, de rester dans le « gentil » et le « mignon ». J’ai trouvé aussi que le dessin des chats était un peu trop caricatural, les chats sont très gros, presque comme des chats-peluches, ou très maigres. Les chiens ne sont pas très futés – enfin, les deux seuls chiens que l’on verra – la souris est une grande amatrice d’art… Bref, gentil, mignon, mais j’ai vu nettement mieux, y compris pour la moral : « il ne faut pas mentir ».

Le second film que j’ai vu est Mystère à Venise de Kenneth Branagh, que j’ai nettement préféré. Heureusement que je n’ai pas lu les critiques sur Allociné avant, parce qu’elles sont très négatives. Quant à la bande annonce, je ne l’avais pas aimé du tout. Ce qui m’a poussé à voir ce film, c’est que je pouvais le voir en VO.

Alors oui, ce film est très différent du roman – en fait, il faut penser, en regardant ce film, davantage au personnage de Poirot, à la manière dont on peut créer une intrigue autour de lui plutôt qu’au roman lui-même. Certains ont regretté que la part du fantastique ne soit pas plus grande – mais Poirot n’a jamais été un adepte du spiritisme. D’autres, en sortant, ont dit ne pas avoir compris le mobile du crime – comprendre le pourquoi, je ne dis pas mais ils ne pouvaient pas dire que le mobile n’était pas expliqué ! J’ai aimé à quel point le passé, immédiat ou plus lointain, s’invite dans ce film – la seconde guerre mondiale est toute proche, et, bien des années plus tôt, d’autres événements atroces ont eu lieu. J’ai passé un très bon moment à Venise en la compagnie d’Hercule Poirot et d’Ariadne Oliver, même si, contrairement au précédent, ce film n’est ni gentil, ni mignon, et rappelle que certaines personnes sont tout à fait prêtes à abuser de la souffrance des autres.

Mon année cinéma : La beauté du geste

Bonjour à tous

Finalement, j’ai vu un dernier film avant la reprise, qui m’angoisse beaucoup : nouveau défi cette année, je deviens (pour un an ? pour plus longtemps ?) professeure principale de 3e. J’aurai à nouveau de cinquième, ce niveau qui fut pendant des années, pour ne pas dire une grosse décennie, mon niveau préférée, au point que j’eus, une année, la moitié des cinquièmes de l’établissement. Je n’aurai pas de 4e cette année, mais ce ne sera que partie remise. Mon cartable (rouge) est prêt, avec le nouvel agenda, cahier de grammaire et autres carnet dont je me sers pour noter mes progressions. Ce n’est pas de reprendre, c’est de ne plus pouvoir rester autant de temps que je le voulais avec mes chats (Ambre est allongé à mes côtés, Annunziata est installée auprès de Sultan, Odabella ronfle, Fidélio s’est mis les orteils de la patte arrière dans les narines), surtout s’ils ne sont pas en forme (un blessé ce jour, Charmeur, qui souffre déjà de troubles neurologiques).

Mais revenons à la beauté du geste, film japonais. Voici son synopsis : Keiko vit dans les faubourgs de Tokyo où elle s’entraîne avec acharnement à la boxe. Sourde, c’est avec son corps qu’elle s’exprime. Mais au moment où sa carrière prend son envol, elle décide de tout arrêter…

Comme souvent, j’ai lu les critiques après avoir vu  le film, après avoir constaté à quel point elles n’étaient pas bonnes sur Allociné, alors que la critique de Première l’était.

Je ne regrette pas d’avoir vu ce film (en VO), j’ai aimé ce film, cette histoire simple qui montre à la fois la fin d’une époque (la salle de boxe où s’entraine Keiko ferme définitivement alors qu’elle était la plus ancienne du Japon) et le début, peut-être, d’une nouvelle vie pour Keiko. Sourde, elle est la première femme handicapée à obtenir une licence de boxeuse professionnelle. Mais elle veut tout arrêter. Keiko (du moins, c’est mon opinion) ne semble pas avoir pour but de devenir championne, je dirai plutôt que la boxe, la routine de l’entraînement, dont elle note chaque étape quotidiennement, l’aide à se structurer, à exprimer ce qu’elle ressent, elle qui ne s’exprimer que par la langue des signes (le seul mot qu’elle prononce est « oui »). Le Covid complexifie sa vie, elle ne peut plus lire sur les lèvres.

C’est un film sur le quotidien, plein de petits riens, de ces gestes qu’il faut faire et refaire, un film plein de l’anxiété de Keiko aussi quand son entraîneur de toujours tombe malade, ou plutôt rechute, lui qui avait déjà été victime d’un AVC dix ans plus tôt.

Pas de musique dans ce film, sauf (et encore) celle que joue le frère de Keiko, simplement le bruit des corps, leur déplacement, le bruit des coups aussi, et les conséquences sur les corps – ni Keiko ni ses adversaires ne craignent de se faire mal.

Ci-dessous, la bande-annonce.

Mon année cinéma : Anatomie d’une chute de Justine Triet

Bonjour à tous

Cet article conclut (avant le bilan) mon année cinéma 2022-2023. Je ne dirai pas qu’en allant voir ce film je suis sortie de ma zone de confort, ce serait complètement absurde, d’autant plus que je déteste cet expression : à force de sortir de cette fameuse zone qui, chez moi, est très vaste, l’on ne sait plus trop à quoi elle correspond, cette fameuse « zone », ni pourquoi il faudrait la quitter.

Je ne vais jamais voir les films qui ont reçu une palme d’or, jamais. J’évite même soigneusement les films qui ont été sélectionnés, il est très rare qu’ils me plaisent – par contre, ceux qui sont projetés hors compétition, pas de soucis. Cependant, je me suis laissée tenter – parce que Swann Arlaud jouait dans le film.

Première remarque : les cinémas uniquement arts et essais, c’est bien, mais l’ambiance dans la salle était pesante. Des spectateurs, à l’autre bout de la salle, se sont disputés à plusieurs reprises, ne supportant pas le moindre bruit. Il ne faut surtout pas qu’ils aillent voir un film indien ! Ils quitteraient la salle au bout de cinq minutes, ils ne supporteraient pas l’ambiance – moi, c’est plutôt celle-ci que je ne supporte pas.

Contrairement à des critiques que j’ai lues, je ne cherche pas à refaire le film, il est comme il est. J’ajoute qu’un film n’a pas à être moral, et si certaines scènes ont choqué les spectateurs, si ceux-ci auraient voulu les voir supprimées, c’est plutôt à eux de se questionner sur ce que la réalisatrice a voulu nous montrer, nous raconter.

Déjà, il nous parle de la difficulté d’enquêter, puis de juger – je parle au sens juridique du terme, pas au sens moral, non, parce que la morale n’épargnera pas l’héroïne, justement. Lors du procès (car c’est un film de procès, genre peu développé en France), sa vie professionnelle, personnelle, intime sera impitoyablement disséquée. Pire (à mes yeux), c’est le procès de la littérature qui est fait, ce film montrant qu’encore et toujours certains confondent l’art et la vie – si l’autrice a écrit cela dans un roman, c’est donc vrai (oui, c’est vrai, mais dans les limites de ce roman, justement). Ses œuvres deviennent donc des pièces à conviction, les œuvres que n’a pas écrites son mari des pièces à charge – contre elle.

Il est question de handicap, de culpabilité aussi – j’ai beaucoup aimé la tirade dans laquelle elle parle du handicap de son fils, justement : elle explique qu’elle veut avant tout voir un enfant, son enfant, et tout ce qu’il pourra faire dans la vie, non un enfant handicapé.

Reste le grand absent du film, le père, la victime, celui dont la mort ouvre quasiment le film, celui dont il faudra déterminer si la mort est un suicide, un accident ou un meurtre. Certains faits, certaines paroles pourront choquer, bousculer, du moins, je l’espère, et amener à nous interroger sur la charge mentale, sur la création littéraire. L’on en viendrait presque à oublier Snoop, le chien-guide de Daniel, celui qui atteindra une dimension presque métaphorique à la fin du film – et qui sera au centre d’une scène qui m’a donné envie de quitter la salle de cinéma avant la fin. Et même si « aucun animal n’a été blessé », formule consacrée, un animal ne signe pas de contrat pour tourner (il est bon, parfois, de rappeler des évidences).

Pour terminer, voici la bande annonce :

 

Detective Conan : le sous-marin noir De Yuzuru Tachikawa

J’aime beaucoup cette série de manga, même si j’ai tout d’abord découvert l’animé alors que j’étais encore étudiante – j’en garde de très bons souvenirs. Aussi, cette année comme l’année dernière, dès que j’ai su qu’un nouveau film tiré de ses aventures sortaient au cinéma, j’ai cherché à le voir. Coïncidence amusante : il était projeté dans le même cinéma, la même salle que Jailer, et la même place m’a été attribuée (oui, dans certains cinémas, les places sont réservées, je le découvre).

Nous étions deux dans la salle, peut-être parce que j’avais choisi la séance en V.O. – j’aime beaucoup entendre le japonais, j’aime aussi entendre les voix des doubleurs originaux, dans le cas des animés.

Voici le résumé, pris sur le site Allociné :

Cette nouvelle aventure du célèbre détective se déroule en mer, près de l’île de Hachijô, Tokyo.
Des ingénieurs du monde entier se sont réunis pour une opération à grande échelle sur « La bouée du Pacifique », une installation en mer permettant de relier entre elles les caméras de sécurité appartenant aux forces de police du monde entier. De plus, une nouvelle technologie mettant à profit un système de reconnaissance faciale y fait l’objet de tests. Pendant ce temps, Conan qui visite l’île avec les Détectives Juniors reçoit un appel de Subaru Okiya l’informant qu’une employée d’Europol a été assassinée en Allemagne par Gin, de l’Organisation des Hommes en Noir.
Inquiet, Conan se faufile dans la bouée du Pacifique et découvre qu’une ingénieure a été kidnappée par l’Organisation.

J’ai aimé le film, qui nous parle d’espionnage, et des réels problèmes que peuvent poser les logiciels de reconnaissance faciale. Certes, nous n’avons pas les mêmes raisons de le craindre que le personnage de « Sherry », et les scientifiques qui l’ont mis au point le faisaient dans de bonnes intentions. Même ainsi, ils peuvent causer des problèmes – tout le monde n’a pas envie d’être retrouvés, personne n’a envie d’être fliqué, observé. Les actions sont spectaculaires, dignes d’un Mission impossible ou d’un James Bond pour les gadgets. Certains scènes sont aussi plus intimistes et nous questionnent, questionnent sur la place que l’on veut bien accorder aux enfants (les écouter, prendre en compte ce qu’ils vivent) et à l’enfance (la sienne, celle des autres) dans nos sociétés.

Voici la bande-annonce (la première musique que l’on entend, c’est le thème Détective Conan, qui est toujours joué à des moments cruciaux des différents films, la seconde, c’est le générique de fin

).

 

Mon année cinéma 17 : Jailer de Nelson Dilipkumar

Bonjour à tous

J’aime tenté de nouvelles expériences cinématographiques, et hier, je suis allée voir un film indien (VO tamoul sous-titré) : Jailer de Nelson Dilipkumar.

Et, pour la première fois depuis huit ans, je suis retournée dans le complexe cinéma qui avait été ma salle de prédilection pendant quinze ans, complexe qui depuis n’appartient plus à l’UGC mais à la chaine Kinepolis. Après la fermeture de l’UGC, les transformations effectuées, les tarifs qui ont flambé, les horaires qui ont changé et n’étaient plus compatibles avec mes envies, je n’y étais plus allée. J’ai franchis le pas hier, et j’ai constaté que les salles n’avaient pas vraiment changé, c’est tout ce qui est autour de l’accueil qui l’a été.

Jailer n’a que très peu de séances en France, il n’y avait qu’une seule et unique séance en Normandie, et la salle n’était qu’à moitié pleine, à la grande déception des spectateurs présents. Mais la déception n’a été que de courte durée parce que je peux vous dire que le spectacle est autant dans la salle que sur l’écran : à chaque apparition de l’acteur vedette Rajinikanth, dont c’est le 169 e film, c’était le délire dans la salle. Et quand je dis « apparition », je vous laisse imaginer ce qui se passait quand il était en action.

 Muthuvel Pandian, son personnage, est un homme paisible, marié, père d’un policier intègre, grand-père d’un petit-fils qui tient une chaîne instagram à laquelle toute la famille est priée de participer. Sa vie bascule le jour où Yarun, son fils, disparaît – la police ne veut pas reconnaître qu’il est mort, ni qu’il n’est pas le premier policier à s’approcher trop du trafic d’œuvres d’art à dispataître. Muthuvel reprend alors du service, si j’ose dire.

Oubliez tout ce que vous avez vu au cinéma, le film (tous les films indiens ?) est une totale dinguerie. Les péripéties et autres retournements de situation s’enchaînent à un rythme effréné (et pourtant, le film dure 2 h 50), et certaines séquences sont totalement improbables – voir le personnage de Blast Mohan (joué par Sunil), acteur hautement imbu de lui-même et qui se met lui-même dans des situations délirantes. J’ai aussi beaucoup aimé Vimal (joué par Yogi Babu), le chauffeur de taxi, qui se retrouve embarqué dans cette histoire presque malgré lui.

Beaucoup de mouchoirs sont utilisés dans le film, mais ce n’est pas pour éponger des larmes – âmes un peu trop sensibles s’abstenir. On rit beaucoup aussi, et cela ne posera pas de problèmes à votre voisin de séance, qui rira sans doute encore plus fort que vous.

Mon année cinéma 16 : Le manoir hanté de Justin Simien

Oui, je sais, je fais le grand écart avec les films que je regarde en ce moment !

Voici le résumé proposé par Allociné, un peu modifié par mes soins :

Inspiré de l’attraction mythique des parcs Disneyland, le manoir hanté raconte l’histoire d’une mère Gabbie et son fils de neuf ans Travis qui engagent une équipe de pseudo-experts  (enfin, surtout de bras cassés) pour les aider à chasser les différents spectres et fantômes qui hantent leur maison.

Le manoir hanté est un pur divertissement. L’on rit beaucoup, l’on peut être ému aussi lors de certaines scènes (de jeunes spectateurs, à la sortie, ont admis avoir pleuré).

Je ne me suis pas demandé ce que les acteurs venaient faire dans ce film, parce que, franchement, il est réussi, tant du point de vue de la caractérisation des personnages que du scénario, qui rappelle parfois des évidences, à savoir qu’une personne qui vous aimait et qui est décédée souhaite avant tout vous voir heureux. Attention, cela ne signifie pas que vous n’avez pas le droit d’exprimer votre douleur, de vivre votre chagrin, gare aussi à ceux qui vous diraient le contraire et voudraient vous voir tourner la page très vite parce que votre douleur leur pèse, cela veut dire que vous avez le droit d’être heureux, même si cette personne n’est plus là, parce qu’une personne qui vous aime ne peut vouloir vous voir malheureux (ou alors, c’est que cette personne ne vous aime pas vraiment, mais là, c’est une autre histoire). Oui, ce film, plus sensible qu’il n’y paraît, est vraiment source de réflexion.

Ben est en le parfait exemple, lui qui tente de contenir la tristesse qui l’étreint. Alors oui, aller dans un manoir hanté et prendre des fantômes en photo, lui qui ne croit pas aux fantômes, c’est juste une promenade comme une autre pour lui, il ne prend pas du tout au sérieux les propos de Gabbie – enfin, jusqu’à ce qu’il lui arrive quelques bricoles, et que Gabbie lui dise bien qu’elle a vu clair dans son jeu : avoir des fantômes dans la maison qu’elle vient d’acheter est une chose, ne pas voir qu’il faisait semblant de prendre des photos en est une autre.

Je l’admets, c’est parce qu’Owen Wilson, acteur que j’aime beaucoup, jouait dans ce film que j’ai eu envie d’aller le voir – et la présence de Jamie Lee Curtis (je ne vous dévoilerai pas son rôle) est une bonne surprise. Owen Wilson joue un exorciste un peu à côté de la plaque, mais, comme il le dit lui-même, ce n’est pas de sa faute si les fantômes sont trop bêtes pour comprendre le latin !!!! Quant à Harriet, voyante extra-lucide de son état, elle manque avant tout de confiance en elle, pas de lucidité ! N’oublions pas le dernier personnage, professeur à la santé chancelante de son état, incarné par Danny DeVito, qui accomplit son rêve dans cette histoire – et tant mieux pour lui !

Le film est interdit au moins de 13 ans aux USA, il est tout public en France. Je déconseillerai tout de même ce film aux moins de dix ans parce que, comme le dit Gabbie à plusieurs reprises, il est des choses qu’un enfant de neuf ans ne doit pas entendre.