Archive | juin 2018

Album sur les chats, les éléphants et les marmottes

Un album Gallimard Jeunesse.
Toute ressemblance avec un de mes chats serait purement fortuite. Dans cet album, ce n’est pas Chablis, le chat blanc que tous prenaient pour une femelle parce qu’il était blanc, c’est Michel qui va de maison en maison et se fait dorloter. Une chance que, dans ce quartier, tous soient aussi accueillants avec les chats.
Mais un jour, Michel, ou quel que soit le nom qui lui a été donné, disparaît. Tous alors se mettent activement à sa recherche, et découvrent que tous connaissent ce chat, sous un nom différent et que, finalement, il a permis de combler une certaine forme de solitude.
Il permet aussi des rencontres – le chat, facteur de lien social, un bon sujet de thèse, un bel exemple que cet album.

Pauvre petit Chat est l’histoire d’un chaton tout blanc, perdu au coeur de la nuit la plus noire. Il est tout petit, ce chaton, et un rien l’effraie. Un sac, un lampadaire, un couvercle de poubelle qui se soulève, une porte qui claque… Tout peut devenir rapidement effrayant quand on est ainsi plongé dans la nuit la plus noire qui soit. Peu de couleurs dans cet album – en avons-nous en pleine nuit ? Mais, finalement, un message plein d’espoir puisque tous vont concourir à aider le petit chat à retrouver sa maison.

 

Présentation de l’éditeur : 

Le jour, tous les éléphants sont gris. Tous, sauf Elmer. Elmer est multicolore. Son caractère non plus n’est pas comme celui des autres : il aime beaucoup rire et plaisanter. Mais sa différence le rend malheureux. Alors, en pleine nuit, Elmer s’enfuit et décide de se peindre en gris. Mais la couleur suffit-elle à gommer les différences ?

Mon avis : 

Je crois que je n’ai jamais vraiment fait attention aux animaux qui peuplent les albums, et pourtant, j’en ai lu quelques uns depuis le début de l’année. Si Babar est l’éléphant qui a accompagné mon enfance, j’étais trop grande quand Elmer a fait son apparition pour la première fois. Et pourtant, Elmer est un éléphant très sympathique.
La page d’ouverture nous montre des éléphants de toutes tailles, et de tous âges. Ils sont tous gris, et leur dessin, leur posture s’emboîtent parfaitement. Puis vient Elmer, un éléphant différent des autres parce qu’il est de toutes les couleurs. De plus, il aime beaucoup rire, faire des plaisanteries. Ne pas être comme les autres n’est pas facile tous les jours, et Elmer décide de se fondre dans la masse. Mais Elmer, même s’il ressemble désormais à un éléphant des plus ordinaires reste Elmer.
Ce que j’aime spontanément dans cet album est le fait de revendiquer le droit d’être différent – parce que nous sommes tous différents, il ne faut jamais l’oublier. Les dessins, qui ne laissent aucun « blanc » dans la page, sont très réussis et très colorés.
Il est toujours important d’avoir un éléphant avec soi.

Présentation de l’éditeur :

C’est l’été et pourtant il neige. Mariette et Soupir, les deux petites marmottes, sont ravies : elles s’amusent à laisser leurs empreintes dans la neige.

Mon avis :

Voici Mariette et Soupir qui sont deux petites marmottes assez turbulentes. Nous sommes en été mais il a neigé, et ils en profitent pour jouer, un peu. Ils font de la luge, ils dessinent des silhouettes dans la neige, et trouvent même un cerisier, bien loin de leur terrier.
Sauf qu’après, il faut bien rentrer, ramener les cerises – ils ne vont pas tout manger tout de suite – et surtout, se demander comment leur maman, qui leur dit toujours d’être si prudent, a pu connaître ce cerisier dans sa jeunesse…
Les dessins, dans des tons pastels, dessinés comme avec des crayons de couleur, rendent bien l’idée que nous sommes dans la montagne. L’auteur ose jouer sur les formats – comme au moment où les petites marmottes gravissent la montagne. De même, les contrastes entre le jour et la nuit sont très bien rendus, et se passent de texte.
Une série à découvrir.

 

La sirène et la licorne par Erin Mosta

Présentation de l’éditeur :

La licorne, c’est Lili.🦄
17 ans, cheveux longs couleur arc-en-ciel, ballerines pailletées. Elle est passionnée par les effets spéciaux et le maquillage au cinéma. Elle a été harcelée sur le Net par les élèves de sa classe. Pour oublier, elle quitte la banlieue parisienne et part en vacances chez sa tante près de l’océan. En apparence, tout va bien et elle assume. La réalité est moins facile.

Mon avis : 

Ce livre est un coup de coeur, c’est aussi simple que cela. Je vous rassure, je vais vous égrener les raisons juste après. C’est un premier roman, et j’espère qu’Erin Mosta, l’auteur, conservera cette liberté d’écriture dans ces oeuvres suivantes.
Le roman est écrit du point de vue d’Elisabeth, dite Lili. Oui, Lili comme licorne aussi. Elle est hors-norme, différente. Le tour de force de ce roman n’est pas de nous montrer le harcèlement, mais l’après, quand le phénomène retombe, quand la victime se reconstruit après ce qu’elle a subi. Lili est suffisamment forte et lucide pour analyser ce qui s’est passé, ce qui lui a fait le plus mal – pour prendre le recul. Surtout, elle n’a pas l’intention de changer. Elle aime la chimie, elle veut être maquilleuse au cinéma, plus précisément dans les effets spéciaux (et, par expérience de prof, il ne faut pas être une bille pour cela), et aime les filles. Voilà, c’est écrit. Je ne dis pas nécessairement que sa famille accueille à bras ouverts tout ce qui fait que Lili est spéciale. Je dis simplement qu’elle sait ce qu’elle veut, et n’hésite pas à profiter de ses vacances en Charente pour perfectionner quelques maquillages et autres effets spéciaux. Elle est de plus accompagné par un magnifique modèle de mâle. Non, pas Rayane, son meilleur ami, Renfield, son chat, option castagneur obèse. C’est grâce à lui qu’elle va entrer en contact avec ses voisins, par la découverte d’une petite boule blanche et poilu. Oui, un gros chat peut être protecteur envers un chaton en détresse.
Ce n’est pas qu’il est difficile de se faire des amis, c’est qu’il est difficile de faire à nouveau confiance. Résister à la tentation de changer pour se fondre dans le moule, Lili y parvient parfaitement, même si ce n’est pas si simple. Elle sait que sa famille n’est pas vraiment dans les normes, elle est même plutôt remplie de non-dits, de secrets, et Lili a aussi pour ambition d’en finir avec ce climat.
Oui, depuis le début, je ne vous parle que de la licorne, et j’oublie la sirène. Non parce que ce second personnage ne m’intéresse pas, il est tout aussi riche que celui de Lili. Nous aurions pu avoir une narration alternée, comme c’est très fréquent, Lili un chapitre, Chris (la sirène) un autre, mais le fait de découvrir Chris par les yeux de Lili, de pouvoir modifier peu à peu notre opinion sur ceux qui entourent Chris -Julien, le meilleur ami, ses parents, presque psychorigides, son frère, futur médecin qui porte bien son prénom (Tristan) – apporte un plus à ce récit, empêche les personnages de se figer.
Oui, nous retrouvons aussi les attendus du roman « de vacances », avec la présence de la plage si ce n’est que l’espace n’est pas du tout occupé de la même manière. Il ne s’agit pas de se montrer pour séduire, mais de partir pour conquérir un autre espace : la mer. Il suffirait de changer une seule lettre pour obtenir tout autre chose.
La sirène et la licorne est un roman fort et émouvant, que je vous recommande fortement.

Crime et déluge de MC Beaton

Mon avis : 

Cette fois-ci, c’est vraiment la fin entre Agatha et James. Le divorce a été prononcé, et Agatha part noyer son chagrin loin, très loin, sur une île quasiment déserte. Comme elle n’est pas (encore) une détective privée mais une enquêtrice amateur, aucun crime ne sera commis pendant ses vacances. Après, je ne dis pas – un meurtre peut survenir n’importe où, même dans un décor presque pas paradisiaque.

A son retour, une catastrophe l’attend, un déluge noie sa région de l’Angleterre, et une jeune mariée est retrouvée noyée. Il n’en faut pas plus pour qu’Agatha enquête à nouveau, parce que la mort de cette douce et pure jeune femme n’est pas liée à la catastrophe naturelle qui s’est abattue dans les Costwold, elle a été entièrement causée par la main de l’homme – ou de la femme, ne présumons pas d’entrée de jeu l’identité du coupable.

Kylie, la défunte, était aimée de tous. Son fiancé la pleure, sa mère, Freda, qui adorait son innocente et unique enfant, la pleure, et elle charge même Agatha Raisin d’enquêter – officieusement – sur la personne qui a ôté la vie à une enfant si adorable, si innocente.

Les méthodes d’enquêtrice d’Agatha sont un peu farfelues. Pour ne pas dire énormément. Il ne lui faut cependant pas tant de temps que cela pour se rendre compte que la douce Kylie n’avait rien d’une jeune fille innocente, plutôt une jeune femme opportuniste, qui savait parfaitement où était son intérêt (financier) et comment obtenir des personnes qui l’entouraient ce qu’elle désirait. Les pistes se révèlent presque trop nombreuses pour Agatha, plus sèche que jamais, presque mal embouchée. On peut légitimement se demander comment elle parvient à enquêter en étant si imbuvable, même avec celle qui jusque là était sa meilleure amie.

Un nouvel homme a débarqué dans sa vie. Exit James, perdu dans son monastère en France. Exit Charles, qui s’est marié avec une française. Voici John Armitage, auteur de romans policiers à succès, qui cherche le calme dans ce charmant village anglais. Il écrit, sans véritablement connaître, d’après Agatha qui en est issue, le monde des bas-fonds dans lequel il situe ses romans. Il n’a surtout aucune envie d’être sollicité par les femmes qui viennent en nombre lui souhaiter la bienvenue. C’est ça aussi, être un écrivain à succès – ou un homme célibataire et séduisant dans un village. Il reste assez incolore cependant, parce qu’il ne se rend pas compte de ce que les femmes projètent sur lui, et n’est pas prêt à entendre non plus ce que d’autres ont à lui dire – comptez sur la femme du pasteur pour lui dire sincèrement ce qu’elle pense de son attitude.

Au passage, chaque tome d’Agatha Raison égratigne un peu la société contemporaine. Ici, ce sont les relations homme/femme qui en prennent pour leur grade, notamment le rôle des magazines, qui ont fait des femmes des êtres jetables, des êtres ne peuvent vivre et être heureuses que sous le regard d’un homme. Ces mêmes hommes d’ailleurs ne se fient qu’aux apparences et sont incapables de dire qui est vraiment la femme dont ils pensent être amoureux, s’appuyant sur ses attraits, et ignorant superbement sa personnalité. Tout miser sur l’apparence : les jeunes femmes issues des classes très moyennes ne rêvent que de s’extraire de leur milieu d’origine, parce qu’elles valent mieux (slogan publicitaire en vue) et pensent qu’elles sont trop belles pour y vivre. Aucune n’utilise la solution d’Agatha, en son jeune âge, pour s’élever dans la société : le travail. Trop compliqué.

Une piste s’ouvre à la fin du tome 12 quand à l’avenir d’Agatha. Reste à savoir si elle la suivra.

Le grand livre de l’horreur, tome 4 : Dans la demeure du docteur Jekyll de N.M. Zimmermann

Présentation de l’éditeur :

Pour sa quatrième mission, Le Grand Livre de l’Horreur envoie Virgile sauver L’Étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde. Seul problème ? Virgile n’a pas lu ce roman ! Heureusement, il peut compter sur son amie Lili, qui, elle, a étudié l’histoire…

Mon avis : 

Voici le tome 4 du grand livre de l’horreur – et j’espère bien qu’il y en aura un cinquième voire plus si affinité. En effet, dans ce quatrième tome, Virgile part en classe de mer (horreur) avec sa soeur aînée (double horreur) et bien sûr, sans son lapin qui a du rester tranquillement chez lui à grignoter des carottes.

V’lan ! Virgile se retrouve projeté dans l’univers du docteur Jekyll, avec Lili qui a lu le livre – un livre court, que tout élève se devrait de lire (oui, c’est la prof de français qui parle). Comme de bien entendu, la scène dans laquelle ils se retrouvent projetée n’existe pas dans le roman, ce serait beaucoup trop facile, n’est-ce pas ? Les tomes du grand livre de l’horreur sont une véritable invention, non une banale réécriture.

Se retrouver face à Hyde est tout sauf facile. Grâce à Virgile et Lili, nous pouvons mieux comprendre ce qu’on ressentit les victimes de Hyde, face sombre d’un être apprécié par tous. Mention spéciale pour le docteur Lannyon, fort sympathique, et pour le maliseur, qui ne l’est pas. J’ai aimé aussi l’intrusion de la professeur de français – par la bouche de Lili (une élève qui suit les cours de français, cela se fête).

Un tome 4 très réussi à nouveau, et très plaisant à lire.

 

Instant d’écriture : Dans le domaine du jamais plus

L’année scolaire est presque terminée. Ce sont les derniers cours, les livres sont rendus.Le brevet des collèges commence demain, ultimes révisions, ou pause pour celles et ceux qui se sont donnés à fond toute l’année – avant les deux jours d’épreuve.

Bien sûr, nous pensons déjà aux vacances, moins à l’année prochaine – je parle de l’année scolaire.

Pour une autre de mes élèves, nous sommes entrés dans le domaine du jamais plus.

Elle ne connaîtra pas les vacances à venir.

Elle ne connaîtra pas les épreuves du bac, pas même les épreuves anticipées.

Elle ne travaillera jamais dans une agence immobilière comme elle le souhaitait.

Elle n’exploitera plus jamais son « gène de la paresse ».

Elle ne fera jamais plus de gaffe.

Elle ne sourira plus.

Comment meurt-on à quinze ans ?

 

Le journal rouge de Lily R. Davis

Présentation de l’éditeur :

« Avec quelle force me battrais-je encore pour quelques mots ? Des mots… Des mots que nous jetions sur le papier ; une drôle de façon de lever le poing ; de hurler. Des mots pour se révolter. Des mots pour tout changer ! » Nous sommes en 1965, à Washington. Tout le monde reprend en chœur les refrains des Beatles et les slogans lors des marches citoyennes. La jeunesse se soulève contre la ségrégation, contre la Guerre.
La jeunesse veut aimer sans contraintes. C’est la génération hippie. Rose a passé des années dans un pensionnat pour jeunes filles et si elle regarde de loin cette nouvelle liberté, elle ne sent pas le droit d’y plonger. Orpheline, recueillie par un oncle Colonel dans les Marines et basé à Saigon, Rose se sent prise aux pièges. Elle invente alors Max. Un pseudonyme derrière lequel elle se cache pour écrire des chroniques dans un journal universitaire. Alec est un activiste. Il se bat pour un monde en paix, pour toutes les vérités. Il se bat surtout pour mettre fin à cette guerre, au Vietnam, qui emporte trop de jeunes soldats. Avec ses amis, ils travaillent pour un petit journal clandestin. Le Aldous.

Merci à Netgalley et aux éditions MxM Bookmark pour ce partenariat.

Mon avis :

Le journal rouge est un livre que j’aurai aimé pleinement aimé. Cependant, j’ai eu quelques réticences qui font que ce livre n’est pas le coup de coeur que j’avais pensé à un moment qu’il serait.
Tout d’abord, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit, j’ai eu du mal à m’attacher à Rose-Maxine, jeune fille à la jeunesse plus compliquée qu’elle n’en avait l’air. Puis, dès que Rose s’investit pleinement dans le journal, dans les témoignages qu’elle recueille, dans l’aide aussi qu’elle fournit aux autres, elle éclot peu à peu à elle-même. A ce moment, je me suis vraiment plongée, passionnée pour le récit.
Vient, enfin, le coup de théâtre du milieu du roman (je n’ai pas d’autre terme pour le nommer), auquel je m’attendais un peu, même si j’attendais un peu un autre tournant dans le roman. L’on passe ensuite par d’autres étapes du récit (difficile de dire lesquelles sans révéler l’intrigue) qui permettent de montrer le plus de facettes possibles de la guerre du Vietnam et de ses conséquences, jusque dans ces retraits les plus sombres.
Vient la fin du récit, en forme d’épilogue, et c’est véritablement là que j’ai été un peu amère, parce que le devenir des personnages m’a semblé presque trop banal, trop proche de ce que l’on pouvait attendre. De faibles restrictions cependant, et si vous avez envie de découvrir un roman qui parle de la guerre du Vietnam, de la libération de la femme, des droits des minorités, n’hésitez pas.

Le poney qui n’aimait pas les cavaliers de Séverine de la Croix et Pauline Roland

Présentation de l’éditeur :

Comment être heureux quand on est un poney mais qu’on n’aime pas les cavaliers ? Surtout quand, chaque jour, un cavalier vous monte sur le dos. Et si la solution était tout simplement de s’en débarrasser ? Facile à dire, mais pas facile à faire…

Mon avis : 

J’ai découvert cet album par le plus grand des hasards à Saint-Maur-des-fossés, et je dois dire que je suis totalement conquise. Que ce soit le texte ou que ce soit les illustrations, l’ensemble est très drôle et très enlevé.

Robert, le beau Robert, qui la brunette tant aimait (ou pas), n’est pas le héros d’une chanson du temps jadis, mais un poney aux crins rebelles et à l’embonpoint assez conséquent. Comme tous les poneys, il aime, il adore, il chérit les carottes, et avec des carottes, on pourrait le faire avancer à peu près n’importe où. Il est pourtant très inventif pour éviter absolument d’être monté par les cavaliers de son club. Je reconnais cependant que les jeunes cavalières exagèrent. Qui, même pour un concours hippique, mettrait autant de rubans roses à un poney mâle ? Je sais bien que les chevaux s’en moquent, il est des limites à ce qu’un fier destrier peut supporter.

Pour terminer, la photo d’un autre poney aux problèmes capillaires certains.

 

Le président a disparu de James Patterson et Bill Clinton

Présentation de l’éditeur :

« Oui, Le Président a disparu relève de la fiction – c’est un thriller – mais James Patterson et moi avons imaginé trois journées parmi les plus terrifiantes de l’histoire de la présidence. Et qui pourraient véritablement avoir lieu », Bill Clinton.

Mon avis :

Je risque de me faire taper sur les doigts. Je n’ai pourtant aucun problème à dire que ce livre est parfait pour les vacances qui approchent ! Il a l’efficacité des précédentes oeuvres de James Patterson : les chapitres sont courts, l’intrigue se déroule sans temps mort, avec des coups de théâtre réguliers, des retournements de situation qui font que le lecteur a toujours envie de tourner les pages et de poursuivre sa lecture.
Cependant… même si Bill Clinton est co-auteur, ce thriller n’a rien de révolutionnaire. L’intrigue met en scène la puissance des USA, mais aussi sa fragilité, les haines qu’elle a attisées – et encore, le président qui est le personnage principal/narrateur est fort sympathique, humaniste, prenant soin des autres avant de lui-même. Si l’on met à la place un président moins « parfait », je n’ose imaginer l’intrigue que l’on aurait obtenu. D’ailleurs, même les adversaires, en dépit de leurs objectifs, restent proprets et manquent un peu d’épaisseur, à une exception près.
Bien sûr, l’on découvre (un peu) les coulisses d’une présidence, la procédure d’impeachement, les différents rouages du pouvoir, les différents cercles, si j’ose dire. Cependant, je pense qu’ils auraient pu être mieux exploité, de façon un peu moins didactique.
Le président a disparu est un livre divertissant, qui se lit facilement, sans révolutionner le genre du thriller politique.

Challenge Polar – prêts pour une nouvelle édition ?

Bonjour à tous

Il reste une quinzaine de jours avant la fin du challenge Polar et Thriller. Je suis très en retard pour la mise à jour (comme à peu près tous les ans), cependant je pense déjà à la nouvelle édition, qui se déroulera à partir du 9 juillet 2018.

J’espère que vous serez nombreux(se) à participer !

L’enfer de l’amour de Mc Beaton

Présentation de l’éditeur :

Agatha Raisin est enfin mariée à James Lacey, mais les jeunes mariés font cottage à part et s’accusent mutuellement d’infidélité. James disparaît subitement et sa maison est saccagée. De plus, Melissa Sheppard, la grande rivale d’Agatha, est assassinée et Agatha est la principale suspecte. Pour laver son honneur et retrouver James, elle mène l’enquête avec l’aide de son vieil ami sir Charles.

Mon avis :

Agatha Raisin nage dans le bonheur. Si, si, je vous assure, elle a nagé dans le bonheur pendant au moins une demi-page. Elle avait réussi à épouser James. Zas ! Le premier nuage se place dès la première page, le second survient très vite. En effet, il apparaît que certains hommes portent un regard très différent sur la femme aimée dès qu’elle n’est plus leur compagne mais leur légitime épouse : il faut qu’elle change, qu’elle obéisse ! Or, depuis dix tomes, nous savons déjà que ce n’est pas Agatha Raisin qui va se laisser commander par un homme, fut-il James !
Hélas, trois fois hélas, James disparaît – et le sang trouvé chez lui ne laisse pas présager un départ dans les meilleures conditions. Agatha n’aura de cesse de le retrouver – aidée par Charles, l’un des autres hommes de sa vie. Elle en a, des hommes, dans sa vie ! Elle cherche, elle cherche, elle cherche, elle ne cesse de parcourir la région, que dis-je la région, le pays, en tout sens, se livrant ainsi à une véritable quête de James. Ce ne sont pas les kilomètres qui l’arrêtent. Ni la manière dont les personnes qui l’interrogent la reçoivent. Il faut dire qu’Agatha part au quart de tour, il faut toujours tabler sur le fait qu’elle sera extrêmement énervée, explosive, plutôt que de penser qu’elle sera d’une incommensurable douceur.
A la décharge d’Agatha, il se trouve que James est plus ou moins accusé de l’assassinat de Melissa Shepard, charmante voisine et maîtresse de James. Plutôt plus que moins, d’ailleurs, parce que tous les policiers ne sont pas les champions de l’efficacité. Il faut donc qu’elle trouve le véritable coupable, et ce qu’elle apprend sur Melissa n’est pas des plus réjouissants. Les petits villages anglais abritent décidément des personnalités vraiment hors du commun, et un taux de meurtre qui l’est tout autant.
L’enfer de l’amour est un onzième tome très rythmé, qui renouvelle un peu les intrigues des enquêtes d’Agatha Raisin. Les fans l’auront déjà lu.