Archive | septembre 2018

Mortelle protection de Robert Crais

Présentation de l’éditeur :

L.A., Hollywood boulevard, en pleine nuit. Lancée à 160 km/h, Larkin Conner Barkley, vingt-deux ans, n’a que faire des feux rouges. Jusqu’au drame qui va faire basculer sa vie : ce que la riche héritière voit cette nuit-là, à la lueur de ses phares brisés, sonne le glas de son conte de fées…
Devenu un témoin gênant dans une affaire qui la dépasse, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Son seul gage de survie : Joe Pike, ancien flic du LAPD reconverti dans le privé qui assure sa protection. La course poursuite peut commencer. Attention : dérapages assurés…

Mon avis :

Cette enquête d’Elvis Cole met en valeur Pike, l’associé, le second, celui qui surgit toujours quand on a besoin de lui – si ce n’est qu’il est la vedette de cette enquête.
Ce n’est pas que l’on en apprend un peu plus sur le passé de Pike, c’est que l’on apprend tous les éléments de son passé qui ont fait de lui le marine, le policier, l’homme en fait qu’il est devenu, et qui se met au service de ses convictions. D’ailleurs, c’est son passé qui est venu le retrouver, son ancien mentor dans la police qui vient lui demander de protéger une jeune fille, témoin protégée, pas suffisamment néanmoins pour que l’on n’attente pas à sa vie – déjà – et que Bud ne cherche quelqu’un de fiable pour veiller sur elle – Joe Pike.
Le récit démarre sur les chapeaux de roue, puisque l’on tente encore de la tuer – encore, encore. Oui, il y a une taupe dans l’entourage de la jeune fille. Qui ? Pike demande de l’aide à tous ses amis, dont Elvis Cole qui se remet (physiquement) de sa dernière enquête. Il a toujours un humour aussi peu drôle, et c’est justement ce qui est amusant.

Servir de nounou à une bombe sexuelle pétée de thune? Ça devrait être dans mes cordes.

Bien sûr, il y a des passages attendus, puisque l’on se doute que la jeune fille, habituée à être le centre de l’attention, ne va pas se satisfaire de cette vie de recluse en compagnie du mutique Joe Pike. Cependant, les surprises sont au rendez-vous, pas seulement dans les retours en arrière qui nous montrent Pike jeune, mais dans l’élucidation de l’enquête. Mention spéciale pour John Chen, le spécialiste heureux d’être l’ami de Pike, que dis-je, la personne à qui il demande tant de services et dont les accès de trouille bleue sont proprement hilarants.

Mais le souci… c’est la fin. Là, j’ai pensé à une mauvaise série télévisée. C’est une chose d’agir en légitime défense, s’en est une autre de traquer et de tuer de sang froid, voire de s’acharner. On pourrait dire que je spoile, oui, et certains se l’interdisent. Certes. Seulement, il ne faut pas rester sans réagir devant un roman, ou une série, qui nous entraîne à accepter certaines choses, insensiblement. J’ai lu récemment un autre roman avec le même type de dénouement, si ce n’est que dans ce second roman, la « victime » était tout aussi dangereuse, voire bien plus, que la personne qui l’a mise hors d’état de nuire.

Le bikini de diamants de Charles Williams

édition Gallmeister – 256 pages

Présentation de l’éditeur :

Cette année-là, Billy passe l’été chez son oncle Sagamore. Entre les visites du shérif, persuadé que Sagamore distille de l’alcool clandestinement, et le lac où il apprend à nager, le garçon ne va pas s’ennuyer. Mais ses vacances deviennent véritablement inoubliables au moment où Choo-Choo Caroline, strip-teaseuse pourchassée par des gangsters, se réfugie dans la propriété. Lorsque celle-ci disparaît, l’oncle Sagamore décide d’orchestrer comme la plus lucrative des fêtes foraines une chasse à l’homme pour la délicieuse Caroline uniquement vêtue de son bikini de diamants.

Mon avis :

– Allô ? Une femme a disparu. Oui, mobilisez toutes les troupes. Caractéristique de la femme : elle porte un bikini en diamants. Oui en diamants. Je savais bien que cela motiverait les troupes !

Si vous avez envie de lire ce roman de Charles Williams, paru initialement sous le titre Fantasia chez les ploucs, choisissez cette nouvelle traduction parue aux éditions Gallmeister, qui vous fera oublier l’ancienne. Elle est nettement plus savoureuse, pour un roman qui l’est déjà.
Le narrateur, c’est Billy, un enfant de sept ans, naïf comme l’est un enfant de sept ans qui a grandi sans mère et a accompagné son père sur tous les champs de courses du Texas. C’est à travers ses yeux que nous découvrons les aventures de son père, de son oncle, qui n’a pas travaillé depuis que le shériff est en poste – et même bien avant – de quelques autres membres de sa famille assez particuliers mais aussi de toute cette charmante communauté rurale un peu frappée. Oui, Billy est naïf mais il n’est pas idiot, et, avec les professeurs qu’il a à sa disposition, on ne peut douter de so évolution.
Il faut dire que son oncle Sagamore Noonan est un génie. Non, pas un génie incompris, là, malheureusement, c’est affreusement fréquent. Pas un génie ignoré qui ne sera reconnu qu’après sa mort, non. Un génie discret, caché, qui jette toute sa force vive dans le fait de gagner de l’argent sans travailler officiellement. Faire tourner en bourrique le shériff et ses hommes, aussi brillants que du fer forgé rouillé est un petit plus dans son labeur harassant. Un tour de force qui se laisse admirer tout au long de l’ouvrage !
Je ne pourrai pas citer le passage qui m’a le plus fait sourire – il en est tant ! La magnifique installation des attractions, qui doivent divertir tous les hommes qui se sont courageusement lancés à la recherche de Choo-Choo Caroline en est un. Oui, il faut vraiment saluer le courage de tous ses hommes qui ont répondu à l’appel.
Un roman hautement recommandable.

L’ange traqué de Robert Crais

Présentation de l’éditeur :

Détective privé à Los Angeles, Elvis Cole reçoit un jour la visite de la belle Jillian Becker et de son patron, Bradley Warren : le manuscrit de l’Hagakure, ou Code du samouraï, que Warren s’apprêtait à exposer dans l’un de ses hôtels de luxe, a disparu. Cole comprend vite que son employeur n’est pas aussi innocent qu’il y paraît. Il y a trop de yakuzas parmi ses amis et le FBI les a tous, depuis longtemps, sous surveillance. Pas assez pourtant : la fille de Bradley Warren, Mimi, est enlevée au nez et à la barbe du détective…

Mon avis :

Elvis Cole est un très bon détective, c’est à dire qu’il n’a pas besoin nécessairement d’un client en plus pour boucler sa fin de mois. Tout va très bien, je vous remercie. Aussi quad Bradley Warren le prend de haut, de très haut, d’encore plus haut quand il l’engage, et bien Cole met les choses au point très vite. Détective, oui, larbin, non. Précisons que l’affaire concerne un vol, et qu’il n’y a pas mort d’homme – pas encore, suis-je tentée de dire.

En effet, les menaces s’accumulent, et elles se trouvent mises à exécution. Je n’irai pas jusqu’à dire que personne n’avait rien vu venir, du moins rien de ce qui se passe pour Elvis Cole et pour la famille Warren. Cole ne va alors plus seulement enquêter, il va chercher à comprendre comment il a pu être dupé ainsi – si j’ose dire.

Ce n’est que la deuxième enquête que je lis, j’ai l’impression que ce n’est pas la meilleure, justement parce que certains rebondissements arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Certains personnage se réfugient dans leur passé, en oubliant justement qu’il est derrière eux et qu’ils ne peuvent le recréer – même s’ils essaient. Ils sont là, personnages secondaires à la périphérie de l’intrigue principale.

Que nous raconte-t-elle, d’ailleurs, cette intrigue principale ? L’histoire du vol d’un code de samouraï ? Une histoire d’amour contrarié ? L’histoire d’une famille en train de se déliter sous le coup de secrets qui n’en sont peut-être pas ? Où se trouve la vérité ? Beaucoup de questions pour ce titre, et pas toujours les réponses attendues – comme Cole, le lecteur reste un peu dans l’attente, sur sa faim. Je tiens tout de même à préciser que j’aime toujours autant le personnage de Pike, qui comprend, dans cette enquête, plus finement les motivations d’un des protagonistes que Cole.

Une lecture agréable, certes, mais pas inoubliable.

Orcades en eaux troubles de John Erich Nielsen

Présentation de l’éditeur :
À la pointe de l’Écosse, les îles Orcades se dressent dans le brouillard, tel un ultime rempart face à l’immensité glacée de l’Atlantique nord. C’est ici que l’Homme a dispersé la plus grande concentration de sites préhistoriques en Europe, comme s’il voulait affirmer sa présence au c?ur d’une nature sauvage. Aujourd’hui pourtant, la sauvagerie est humaine : car aux Orcades, parmi les selkie-folks, ces femmes-sirènes qui noient leur mari, au milieu des sombres épaves de Scapa Flow, des drakkars en flammes, ou de la folie du jeu de Ba’, difficile de déterminer si Tara Buchanan est coupable du meurtre de son époux, un sous-marinier officier de la Royal Navy. Par ailleurs, son amie Elaine Peterhead, la seule qui pouvait l’innocenter, a disparu peu après le drame. Depuis deux ans, qu’est-elle devenue ? Quel secret partagent ces femmes ? Et si… Et si, un jour, Elaine revenait ? » Inspecteur Sweeney – Criminal Investigation Department

Mon avis :

Les policiers ont droit eux aussi la vie privée, et celle de l’inspecteur Sweeney est assez compliquée – je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler les tomes précédents. Il ne demande qu’à renouer sa relation avec Ilona, sa bien aimée, et ce n’est pas chose facile. Aussi accepte-t-il la mission non officielle qu’elle lui confie : prouver l’innocence de son amie Tara Buchanan, emprisonnée depuis deux ans pour le meurtre de son mari.
Enquête en eaux troubles, qui le mène au nord de l’Ecosse, et aux Orcades, ses îles qui dépendent d’une île. Autant dire aussi qu’il marche sur des oeufs, entre le fait que l’enquête doit remonter deux ans en arrière, et qu’elle n’est pas officielle. Sweeney doit aussi faire face aux légendes locales – est-ce que les policiers sont vraiment censés y croire ? – ou aux préjugés de certains. Vive les idées reçues, le lit des erreurs judiciaires.
Pour une fois, la tante de l’inspecteur n’est pas sa fidèle confidente lors de l’enquête – la lumière sera pourtant à nouveau sur elle à la fin de l’intrigue. Tout comme son neveu, sa vie personnelle s’est trouvée bouleversée quelques enquêtes plus tôt. Cela ne l’empêchera pas d’avancer dans son enquêter et de retrouver le mobile qui se cache derrière ce crime – le véritable mobile, et non des spéculations.
Une nouvelle enquête, à nouveau en lien avec la mer.

Alex a la mémoire qui flanche de Claire Delille

Présentation de l’éditeur :

Les mecs, ça aime le foot et la bière. Les filles, le shopping et les comédies romantiques. Alex, lui, aime le maquillage, La La Land, son amie Zia et parfois même porter des jupes ou des talons hauts. Responsable d’une rubrique de relooking au Girls Only, il cherche, à ses heures perdues, la perle rare, celle qui l’acceptera tel qu’il est. Lorsqu’il se réveille à l’hôpital, complètement désorienté, sa vie prend une tournure inattendue. On lui a tiré dessus et un homme est mort ! Le commissaire Bernardin de la PJ de Lille est sur les dents. Alex est le seul à pouvoir identifier le meurtrier. Le hic, c’est qu’il ne se souvient plus du tout de ce qui s’est passé…

Mon avis :

Le livre, sa couverture, tout pourrait vous sembler léger, divertissant, si ce n’est que dès les premières pages, l’on apprend qu’Alex, qui assume particulièrement ses différences, s’est fait tirer dessus et qu’un commissaire de police anglais a eu moins de chance puisqu’il est mort.
Roman policier, oui mais aussi roman psychologique : Alex, qui a partiellement perdu la mémoire, se prend son passé en pleine face. L’on découvre son parcours, ce qui fait qu’il a pu se construire tel qu’il est devenu, mais aussi des souvenirs qu’il avait soigneusement enfoui dans les replis de sa mémoire. Le récit nous renvoie ainsi régulièrement dans son passé, dans la construction d’un enfant qui avait des goûts différents, loin des clichés de ce qu’un garçon est censé être. J’ai l’impression que l’on est plus tolérant avec une fille, qui a le droit de s’habiller, de se coiffer comme un garçon, alors que si c’est le contraire… La levée de bouclier n’a pas lieu que dans ce roman. Se construire, c’est aussi s’opposer – aux autres. Faire accepter ses choix. Ce n’est ni facile, ni drôle, et le lecteur, pendant ce récit, se retrouve véritablement à la place d’Alex.
Et pendant ses réminiscences, la vie, l’enquête, continuent : tout danger n’est peut-être pas écarté puisqu’Alex devrait être en mesure d’identifier le ou la coupable – ne soyons pas sexiste, les femmes tuent aussi. Il a la chance d’avoir des amis qui prennent soin de lui, dont Zia, héroïne du volume 1 de ses enquêtes, personnage secondaire au caractère bien trempé, et à la vie sentimentale plus organisée que celle d’Alex. Chacun sa façon de vivre sa vie amoureuse, je suis davantage versée vers les personnages qui veulent être optimistes, se faire confiance et faire confiance à leur avenir (comme Zia) que ceux qui se projettent déjà dans une future rupture avec énumération des motifs possibles, sous forme de clichés : la vie n’est jamais telle qu’on l’attend, et une partie du dénouement, en forme de réconciliation avec le passé d’Alex, nous le prouve assez.
Essayez donc cette forme littéraire, déjà illustrée par Janet Evanovitch : la romance policière.

Les morsures du froid de Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy

édition Du Masque – 400 pages.

Présentation de l’éditeur :

Hiver 1951, le plus rude que Boston ait jamais connu. Et, à Dorchester, où une grande plaque de verglas s’étend dans la baie, le corps nu d’une femme est retrouvé ; la dernière victime suspectée d’un serial killer surnommé le Boucher de Boston. Mais aussi la soeur de la défunte femme de Dante. Cet héroïnomane qui tente désespérément de rester clean décide de faire appel à son vieil ami Cal, ancien flic abîmé, pour trouver l‘assassin et peut-être, une forme de rédemption. Alors que les deux héros de fortune, entravés par leurs propres faiblesses, poursuivent la justice jusqu’aux coulisses du pouvoir, les meurtres continuent…

Mon avis :

Lecture pas forcément facile que celle de ce roman. Il s’agit de la première enquête qui réunit ce nouveau duo, et pourtant, à sa lecture, j’ai cru qu’il existait un tome précédent tant il est fait référence au passé des deux enquêteurs. Je ne suis même pas sure que le terme « enquêteur » convienne. Cole, ancien soldat qui ne s’est jamais réellement remis de ce qu’il a vécu pendant la guerre, dirige une société de sécurité qui vivote, sa femme est infirmière et souhaite qu’il change de vie, de lieu de vie aussi. Dante est son meilleur ami, il est accro à l’héroïne, comme l’était sa femme, morte un an plus tôt d’une surdose. Et aujourd’hui, c’est Sheila, la jeune soeur de sa femme, qui a été assassinée. Elle n’est pas la seule femme qui a été tuée avec ce mode opératoire, et la police peine à trouver le tueur. Le fait que ce soit des prostituées qui disparaissent les uns après les autres expliquent aussi la lenteur de l’enquête. Et le temps ! L’hiver est rude, très rude à Boston. Dante et Cole sont des anti-héros, qui cherchent à savoir ce qui est vraiment arrivé à Sheila.
Sauf que… Dante n’avait pas vu sa belle-soeur depuis un an. Elle et Margo avaient été abandonnées par leur mère, et leur enfance très difficile avait fait d’elles les femmes qu’elles étaient devenues. Ce qu’il découvre sur Sheila est glauque, très glauque. D’ailleurs « glauque » est vraiment l’adjectif qui peut caractériser le livre tout entier, tant nous découvrons des personnes que l’on n’a pas l’habitude de croiser (prostituées, drogués, prostituées se droguant, clients en recherche de drogue…) et tant la violence est omniprésente. Bagarres, fusillades, tortures…rien ne nous est épargné, Dante et Cole sont plusieurs mis en fâcheuses postures, quand ils ne se retrouvent pas très grièvement blessés, que ce soit au physique ou au moral.
Ce n’est pas que la lecture est éprouvante, c’est qu’elle n’est pas franchement agréable. Je suis allée au bout du livre, parce que je voulais savoir, après toutes ses épreuves, ce qu’il allait advenir de Dante, de Cole, et du peu de proches qui leur restaient. Il existe un second tome, qui se déroule trois ans plus tard, je ne suis pas certaine d’avoir envie de le lire.

Les aventures du jeune Jules Verne par le capitaine Némo

Présentation de l’éditeur :

Quand Jules Verne et ses amis du Club des aventuriers du XIXème siècle entendent parler de l’arrivée d’une montgolfière en ville, ils ne résistent pas à la tentation d’aller la voir en cachette. Mais alors qu’ils explorent l’intérieur de la nacelle, des saboteurs délient les attaches… et l’engin s’envole ! Après un fabuleux voyage en ballon, Jules et ses amis atterrissent en catastrophe sur une mystérieuse île déserte…

Mon avis : 

Les auteurs espagnols aiment à inventer la jeunesse d’auteurs. Si Ana Campoy s’intéresse à celle d’Agatha Miller (épouse Christie) et d’Alfred Hitchock, ce mystérieux capitaine Némo raconte la jeunesse de Jules Verne, ou plutôt publie les cahiers de Caroline, la cousine de Jules.

Je n’attendais pas grand chose de ce livre, que j’avais réservé à la bibliothèque. Bonne nouvelle : il n’y a pas grand chose non plus. Je n’ai guère eu le temps de m’ennuyer parce que le roman se lit vite, et je n’ai pas grand chose à en dire. Non, parce que, quitte à prendre Jules Verne comme héros, lui qui allait tout de même dans la démesure dans ses romans, autant aller aussi dans la démesure dans sa jeunesse, lui qui a essayé d’embarquer en étant un jeune adolescent pour impressionner sa fameuse cousine Caroline dont il était amoureux !

Tout est un peu trop guindé, strict, prévisible, alors que les amitiés nouées par le jeune Jules sont hautement improbables. Bien sûr, les ronchons me trouveront ronchon : « nan mais on s’en fout que ce soit pas vrai historiquement !  » Vous, oui, moi j’aurai aimé lire un livre remplies d’aventures, avec un style nettement moins simpliste. Les oeuvres de Jules Verne ne sont pas si faciles que cela à lire, et ce n’est pas forcément rendre service aux lecteurs quel que soit leur âge de leur servir du « prêt à lire ».

Heureusement, la deuxième partie, quand commencent véritablement les aventures est un peu moins ennuyeuse. Ce qui se passe sur l’île perdue sort enfin un peu de l’ordinaire, tout en restant logique. Néanmoins, ce n’est pas suffisant pour que j’ai envie de lire la suite, qui tient pourtant une très belle place dans les librairies et les bibliothèques.

La montagne noire de Maria Jalibert

Présentation de l’éditeur :

Discret et rêveur, Rémi se sent à l’écart dans la colo où il passe l’été. À tel point que lors d’un pique-nique dans la Montagne Noire, il est oublié par le groupe. Difficile de ne pas se laisser submerger par la peur, seul et perdu au coeur d’une forêt pleine de mystères !

Mon avis :

Je tiens à remercier Netgalley et les éditions Didier Jeunesse pour ce partenariat.
Le point positif de ce livre est que l’enfant que j’ai été aurait aimé ce livre autant que l’adulte que je suis devenue (enfin, cela reste à vérifier pour le terme « adulte ».) La fin, notamment, m’a beaucoup plu, parce qu’elle reste dans la logique de l’histoire qui nous a été contée, même si elle ne résout pas tout, loin de là. La part de mystère demeure.
Rémi, pourtant, au début du roman, est un garçon presque ordinaire. Presque, parce qu’il est orphelin. Recueilli par une oncle et une tante aimants, mais parfois dépassés, il est envoyé en colonie de vacances afin qu’il passe, justement, les vacances les plus normales possibles. Si ce n’est que rien ne se passe comme prévu.
Rémi se trouve perdu au milieu de la nature et découvre les lieus d’une façon très différente. Il y fait également des rencontres étranges et inattendues. Et si vous voulez vous aussi découvrir ce qui se cache sur les flancs de la maontagne noire, n’hésitez pas à plonger dans l’univers de Maria Jalibert.

Mon festival América

Bonjour à tous
Hier, j’étais au festival América.
Tout d’abord, j’ai participé à un petit déjeuner organisé par Léa, du PicaboRiverBookClub et les éditions Albin Michel, en compagnie de Dan Chaon, auteur de Une douce lueur de malveillance et de Kevin Hardcastle, auteur de Dans la cage – et, en l’écoutant, j’ai compris à quel point j’étais passé à côté de son livre.

Puis vint le moment des craquages – enfin, des achats.

Les voici :

Une pluie sans fin de Michael Farris Smith, Lazy Bird d’Andrée A Michaud et Les loups à leur porte de Jérémy Fel ont été dédicacés.

Beaucoup de belles rencontres autour de ces livres, que ce soit David Chariandy, Wendy Guerra, Vladimir Hernandez et Naomi Fontaine.

 

Un très léger craquage lié à une maison d’édition que j’aime beaucoup.

J’ai gardé pour la fin LA maison d’édition que j’apprécie fortement : Gallmeister !

Bon dimanche à tous.

La villa du sommeil de Caroline Quine

Présentation de l’éditeur :

Les soeurs Parker n’ont pas peur de grand-chose. C’est pour cela, sans doute, qu’elles viennent à bout des énigmes les plus difficiles, comme celle de la villa où tout le monde s’endort sans savoir pourquoi.
Il est merveilleux de voir ce que peuvent révéler à leurs esprits toujours en éveil la rencontre de deux jeunes Chinois, une grange curieusement tapissée de toiles d’araignées, et bien d’autres détails qui les mettent peu à peu sur la voie d’une découverte… inattendue!

Mon avis :

A l’occasion d’une visite chez le bouquiniste, je me suis replongée dans la lecture des enquêtes des soeurs Parker. Quand j’étais enfant, je les préférais à Alice pour une raison simple : Alice, Beth et Marion faisaient toujours une « pause » dans leur enquête, le temps que leurs petits amis respectifs viennent leur donner un coup de main. Et oui, une fille, si brillante soit-elle, ne peut s’en sortir sans un homme à ses côtés – c’est du moins le message que j’y voyais, si jeune que j’étais. Pas de petits copains pour les soeurs Parker, il faut dire que le pensionnat dans lequel elles effectuent leur scolarité n’est pas mixte (le livre a été écrit en 1938) et que leur entourage familial est peu propice aux rencontres : Liz et Ann Parker, orphelines, sont élevées par leur oncle et leur tante, tous les deux célibataires.
Bien sûr, on ne peut se dispenser de certains clichés. Les soeurs Parker excellent dans toutes les matières, quoi qu’il arrive. Letty, leur ennemi jurée, a beau avoir un père très riche, cela ne la rend pas plus douée, mais toujours apte à leur mettre des bâtons dans les roues. Heureusement, la directrice, sévère mais juste règne. Autre cliché : la manière dont sont décrits les immigrants chinois, dont l’accent est assez marqué dans leurs paroles. Certains y verront le reflet d’une époque, d’autres un racisme toujours bien présent. Après tout, je ne me souviens pas avoir croisé un personnage « de couleur » dans une des aventures des soeurs Parker – je ne les ai pas toutes lues non plus.
La seconde guerre mondiale n’a pas encore eu lieu. L’on circule encore dans de petits avions, l’on abandonne son métier du jour au lendemain quand on se marie, on poursuit encore les voleurs de bétails à cheval. L’on distingue aussi les enfants adoptifs des enfants biologiques. Et oui, les enfants Blore ont mal tourné malgré l’amour de leur mère adoptive. Est-ce un effet de la traduction ? A chaque fois qu’il est question d’eux, il est toujours question de leur état d’adopté, comme s’ils ne pouvaient pas devenir des adultes « bien » à cause de leur naissance.
Je dirai simplement que c’est un livre jeunesse qui n’a pas très bien vieilli.