J’ai choisi pour cela un musicien qui m’accompagne fréquemment dans mon écriture : Jordi Savall et cette « folia » datant de 1490.
J’ai choisi pour cela un musicien qui m’accompagne fréquemment dans mon écriture : Jordi Savall et cette « folia » datant de 1490.
édition Belfond – 314 pages
Présentation de l’éditeur :
Une enfant qui disparaît, une communauté traumatisée, des secrets qui refont surface… Dans la torpeur d’une bourgade du Vermont, un polar à l’atmosphère troublante, par une nouvelle venue au talent exceptionnel. Infirmière d’une quarantaine d’années, Kate Cypher pensait bien ne jamais revenir à New Canaan. Un coup de fil la prévient que la santé mentale de sa mère s’est subitement altérée et la voilà de retour, sur les traces d’un passé qu’elle avait soigneusement enfoui : son enfance dans une ville trop tranquille, où tout le monde se connaît, sa difficile intégration à l’école et son amitié miraculeuse avec Del, jeune fille débordante de vie et de fantaisie. Et puis le drame : le meurtre de Del, jamais élucidé. Une tragédie qui, étrangement, a toujours laissé à Kate un inexplicable sentiment de culpabilité… Et voici que trente ans plus tard, une autre jeune fille est retrouvée assassinée…
Préambule :
Ne pas traîner sur certains réseaux sociaux sur lesquels des membres expliquent doctement comment il faut rédiger une critique, ou plutôt qu’il ne faut pas rédiger une critique négative, parce que les auteurs s’en moquent, et qu’ils ne changeront pas leur livre. Je me doute (je ne suis pas naïve) cependant j’ai le droit d’aimer ou pas un livre et de le lire.
Mon avis :
L’action se passe au fin fond du Vermont, un état américain dans lequel il ne se passe jamais rien, ou presque. Kate est infirmière, et pensait ne pas revenir de sitôt dans cet état, dans lequel elle n’a pas que de bons souvenirs. Seulement, sa mère est tombée malade, il faut bien non que quelqu’un s’en occupe mais que quelqu’un prenne une décision : il est impossible de s’occuper d’elle vingt quatre heures sur vingt quatre, et même si les membres de la communauté sont proches, elle est sa seule parente.
La communauté. Non, ce n’était pas une secte, mais un rassemblement, né dans les années 70, de personnes qui souhaitaient une vie différente. Jean, la mère de Kate, a plaqué son mari pour les rejoindre, vivant dans un tipi ou, comme d’autres plus tard, dans une maison construite de ses mains (un thème récurrent dans l’oeuvre de l’auteur). Des membres de la communauté, il en reste peu, certains sont partis, d’autres sont morts, restent Raven, qui n’était qu’un enfant quand Kate a quitté la maison pour suivre ses études, Nicky, qui est ce qui ressemble le plus à un amour de jeunesse, et des souvenirs à la pelle. Pas le temps de se poser : une adolescente a été assassinée, dans les mêmes circonstances que Del, avec qui Kate était scolarisée. Si j’emploie ce terme, c’est parce que Kate s’est tellement enferrée dans le mensonge qu’elle dit, toujours, par automatisme, qu’elle était à l’école avec Del, qu’elle prenait le bus avec Del, certainement pas qu’elle était amie avec elle. Pourquoi ? Parce que c’était inconcevable, à l’époque, de dire qu’elle était amie avec cette gamine orpheline de mère, maltraitée par son père, crasseuse, dont tous se moquaient (et là, pas besoin de dire « presque »). Kate a des regrets, sa vie d’ailleurs est jalonnée de regret, à force d’avoir gardé bien des choses pour elle, mais son regret principal, son regret le plus important est bel et bien celui qu’elle a envers Del – ce qu’elle a fait, ce qu’elle n’a pas fait.
A l’époque la police a enquêté, minutieusement, explorant des pistes que certains n’auraient peut-être pas osé explorer. De nos jours, la police enquête aussi, même si on la voit peu, finalement, c’est surtout Kate, partagée entre son passé et son présent, qui veut découvrir ce qui se passe, que ce soit pour soulager Opal, la fille de Raven dont la meilleure amie a été assassinée, ou pour lever ses propres doutes sur les actes de sa mère. Jean perd la tête, Jean vit dans le passé, parfois, souvent, mélange les deux, se souvient de la petite fille qui a été assassinée, mais se souvient de Del, pas de Tory, la nouvelle victime – finalement, on parlera assez peu d’elle, au début, comme si la non-élucidation de la mort de Del, les similitudes entre les deux morts empêchaient de penser totalement à elle.
C’est un thème fréquent que celui du retour à la région natale, et aux bouleversements que cela apporte dans une communauté qui n’a pas tant bougé que cela. Oui, des personnes ont changé, ont parfois un métier bien différent de ce que l’on pouvait penser quand ils étaient adolescents ou enfants. Kate, par son expérience d’infirmière aussi, a un regard que les autres n’ont pas, des réflexes aussi, que les autres n’ont pas – elle sait ce qu’Opal traverse. Là où certains pourront être rebutés, ce n’est pas tant quand on franchit un pas, un de plus, dans le sordide – nous étions déjà bien avancé dans ce domaine – c’est quand le fantastique fait son apparition, lentement, posément, presque banalement. Bien sûr, rares sont les personnes qui y croient. Pourtant, il est là, et bien là, mais pas du tout interprété par les personnages comme il devrait l’être. L’horreur vient des vivants, de ceux qui ont laissé mourir, pas des morts à qui il ne peut pas arriver grand chose de pire.
Un roman – un de plus – sur l’envers des rêves américains, quels qu’ils soient.
édition Rivages (Noir) – 265 pages
Présentation de l’éditeur :
Deux hommes embarquent à bord de « La Trochita », un train antédiluvien qui parcourt la Patagonie argentine à petite allure. Haroldo, un ancien marin qui se prétend le descendant de Butch Cassidy, a entraîné son ami d’enfance Genaro, ex-conducteur de métro, dans une aventure risquée : les deux compagnons projettent de prendre en otages les passagers du train pour libérer « Beto », le frère d’Haroldo, prisonnier en transit. En outre, ils comptent bien profiter de l’occasion pour mettre la main sur les sacs de billets qui se trouvent dans l’un des wagons. Cependant, rien ne se passe comme prévu. Il n’y a pas grand monde dans le train — une femme enceinte et son mari, des touristes — et la prise d’otages tourne court ; le conducteur de la locomotive y voit même une diversion ! S’ensuit alors une série d’événements qui va faire de ce voyage une odyssée surréaliste…
Mon avis :
Tout d’abord, je tiens à remercier Belette qui m’a fortement conseillé la lecture de ce livre.
« La Patagoniiiiiiiiie, la Pa-ta-go-nie
La Patagonie est une frontière entre mer et terre le désert et la vie »
Ah, pardon, je me suis trompée de chanson. Pourtant, je puis vous assurer que ce roman met en joie. Il ne fait pas rire aux éclats, non, il n’est pas estampillé « humour », mais il met vraiment le sourire.
Et pourtant, dirons des esprits grincheux, il n’y a pas de quoi rire. Nous sommes dans un train qui roule encore alors qu’il ne devrait plus. Il roule dans des conditions qui causeraient une levée de bouclier chez le moindre syndicaliste. Et pourtant, il roule, il va de gare en gare, il s’arrête parfois plus longtemps que prévu, à cause d’aléas climatiques. Je ne vous parle même pas des aléas humains, parce que « La Trochita » va subir une prise d’otages, par deux personnages hauts en couleurs. D’un côté, nous avons Haroldo, un ancien marin qui se fait appeler Butch Cassidy (il en serait le descendant) et veut à toute force mettre la main sur beaucoup d’argent, et libérer son frère, prisonnier emmené dans une nouvelle geôle. Pour cela, il a enrôlé un ami, Genaro, ancien conducteur de métro, pour lui prêter main forte.
Vous vous en doutez, rien ne se passe de manière classique, ne serait-ce qu’à cause des voyageurs qui se sont retrouvés dans ce train. Auquel va ma préférence ? Difficile à dire, si ce n’est que tous les chemins semblent mener à la Patagonie, y compris les routes électorales. Je n’ai garde d’oublier le football – sommes-nous au pays de Diego Maradona, oui ou non ?
Alors oui, on rit, on crie, on s’organise comme on peut, on fait avec les moyens du bord, ou on ne fait pas. On accueille un nouvel habitant pour ce monde – oui, on peut aussi accoucher dans un train – on en prend un autre en otage, et on tente de mener son projet à bien. Ou pas.
Une citation pour terminer, et qui sait ? donner envie de lire ce roman :
— Vous savez que c’est un endroit bizarre, la Patagonie ? répondit-il, en retournant la question. C’est plein de morts vivants.
— Eh ! Ce n’est pas comme Buenos Aires ! Qui est plein de parvenus vivants.
Présentation de l’éditeur :
Chloé a dix ans et vit à Paris avec ses parents et son jeune frère Ethan, de deux ans son cadet. C’est une préadolescente bien en avance sur son âge, une solitaire férue de civilisations anciennes et de lecture qui, dès que l’occasion se présente, s’isole dans sa chambre. Des amis, elle n’en a pas. Des amis, elle n’en veut pas vraiment. À son âge, elle est déjà consciente que le monde n’est pas si beau… Ses parents décident de quitter le douillet seizième arrondissement de la capitale et leurs professions plus qu’enviables pour vivre une belle expérience en Australie. Leur façon de voir la vie va changer. Du tout au tout. Mais ce n’est que le début d’une longue série d’histoires extraordinaires. Un livre pour se distraire, voyager et apprendre… des tas de choses !!! Pour les curieux… petits et moins petits !
Merci à Netgalley et à Butterfly éditions pour ce partenariat.
Mon avis :
Ce livre est le premier d’une série, et c’est plutôt une bonne nouvelle. Il se présente sous la forme d’un journal intime, et le moins que je puisse dire est que Chloé a une personnalité hors-normes, que bien peu d’auteurs oseraient faire adopter à leur héroïne, qui se doit d’être plus consensuelle. En effet, Chloé est plus mature qu’une enfant de son âge, elle attend avec impatience son entrée en sixième tout en ayant aucune illusion sur les êtres humains. Ouille, me direz-vous. Ouille ont pensé ses parents, qui lui ont fait consulter une psy qui est sûre que Chloé est normale, et qu’aucune séance ne lui permettra de ressembler à ce que souhaitent ses parents. Oui, elle n’a pas inventé une pathologie là où cette pathologie n’existe pas. Oui, Chloé n’a pas d’amis, ou plutôt, elle en a peu, parce que l’injustice la révolte; les préjugés aussi, et cette immersion d’un an en Australie ne va pas la faire changer d’avis.
L’Australie peut parfois faire rêver. C’est l’envers de ce rêve que montre Chloé. Pour ses parents, pas de soucis : ils appartiennent à un milieu socialement aisé, ils peuvent se permettre de prendre une année sabbatique parce que, jusqu’à présent, ils ont tout misé sur leur carrière, brillante il faut bien le dire, et en ont oublié de profiter de la vie. Ils se rattrapent, donc, et ne relâchent pas la pression sur leurs enfants. La scolarité en Australie, oui, mais les cours par correspondance français aussi, doublant ainsi la charge de travail – et pour avoir étudié par correspondance pendant quatre ans, je peux vous dire que ce n’est pas facile. Elle, son frère et ses parents profitent de la vie, des plages, du surf, ils découvrent aussi la nourriture, pas forcément terrible, et source d’obésité pour beaucoup d’australiens. Il est question des aborigènes, aussi, des personnes différentes, rejetées avec l’approbation, et bien, du plus grand nombre. L’apparence est ce qui compte.
Ce roman est préconisé à partir de huit ans, je pense cependant qu’il peut aussi toucher un lectorat plus âgé.
Présentation de l’éditeur :
Un chat dépressif, des crevettes roses, une cérémonie qui tourne au drame, des fours solaires et un curé bien trop séduisant : autant d’ingrédients pour une enquête-cocktail menée par l’étonnante commissaire Romano et son fidèle adjoint Tellier. Duo aussi improbable qu’efficace. Qui a tué l’ancien banquier véreux en pleine remise de Légion d’honneur ? Ce ne sont pas les suspects qui manquent, mais il s’agira quand même de mettre la main sur le bon.
Ma chronique :
Oui, j’ai déjà un article programmé ce jour. Mais j’ai besoin d’écrire. Le blues du chat, je l’ai lu le week-end dernier, et j’ai attendu pour rédiger mon avis. Mon actualité personnelle influence-t-elle mon jugement ? Peut-être. Il n’empêche : Ruru, le chat recueilli par la commissaire, est peut-être dépressif, mais c’est certainement une certaine catégorie de vétérinaire qui a trouvé le moyen de s’en mettre plein les poches pour des problèmes qui n’en sont pas réellement. Remontée, moi ? Oui, mais ce n’est pas contre l’autrice, elle ne fait qu’exposer un phénomène de société (spéciale dédicace à mon vétérinaire qui a passé beaucoup beaucoup de temps à soigner mes chats réellement malades).
Le commissaire Romano enquête, et doit gérer aussi un supérieur qui a des idées très arrêtées sur le management, et elle des idées très arrêtées sur les manières de contourner les choses. La mort du banquier en plein cocktail ? Le pauvre. Il meurt de la manière la pire qui soit pour quelqu’un qui souffre d’allergie : son traitement n’a pas fait effet, parce qu’on l’a remplacé par un placebo. Le pauvre. Non, ne pensons pas à toutes les personnes qu’il a ruinées, à son associé qui est parti en prison à sa place, à sa femme pas si heureuse que cela. Non, pensons à ce pauvre homme riche parti trop tôt et qu’il s’apprêtait à inonder le marché avec des fours solaires. L’écologie, c’est cool, surtout si cela rapporte et permet de redorer son blason très très terni.
Oui, j’ai passé un moment très agréable grâce au commissaire, à ses hommes, et à ce pauvre Ruru contraint de maigrir.
Présentation de l’éditeur :
Salomé entre en 6e, dans un tout nouveau collège. Rêveuse, amoureuse des mots grâce à sa mère traductrice, inventrice d’interviews imaginaires, elle est qualifiée d’« intello » par certains. Timide, elle sait réagir face à l’injustice. Sa grande rivale en classe est Capucine, déléguée et initiatrice de rumeurs. Bientôt, Salomé relève un défi : proposer un nom pour le collège. À cette fin, elle doit être parrainée par un professeur et faire un exposé devant ses pairs pour les convaincre de voter en sa faveur. Capucine se lance aussi dans ce défi. Quel personne célèbre va choisir Salomé ? Dans ce collège, parmi tous ses camarades, saura-t-elle trouver sa place ?
Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour leur confiance.
Mon avis :
Je pourrai presque vous faire une chronique lapidaire, qui tiendrait en quelques mots : bon roman de littérature jeunesse qui aborde la question de la place des femmes dans la société. je tâcherai de faire plus long.
Le roman d’entrée en 6e est un exercice de style, quasiment. Il peut être réussi, ou pas, selon que la personne connaît bien le milieu scolaire ou selon qu’elle verse dans la caricature. Heureusement, c’est la première option qui est la bonne ! Salomé découvre son nouvel univers, entre un frère aîné qui n’a pas du tout apprécié cet environnement – comme je le comprends – et des parents, une cousine un peu plus rassurants. Je note tout de même qu’un fait reste, comme à mon époque : les enfants n’aiment pas que leurs parents prennent rendez-vous avec leurs professeurs.
Oui, il n’est pas facile de trouver sa place dans un nouvel environnement scolaire. Il est encore moins facile d’être soi à un âge où certains veulent surtout passer inaperçu, se fondre dans le moule pour ressembler au plus grand nombre. Il est même des livres de littérature jeunesse pour encourager des adolescentes à ne pas s’affirmer : ce n’est pas le cas ici. Salomé a la chance d’avoir des parents (et une cousine) qui l’encouragent à s’affirmer, non à être une autre, mais à être réellement elle – vrai défi. Hier comme aujourd’hui, il n’est pourtant pas facile de se faire traiter d’intello, et de résister à la tentation de moins travailler, de faire baisser ses notes afin de passer plus inaperçu. Il ne l’est pas non plus de démonter le mécanisme qui fonde la mise à l ‘écart du prétendu « intello », ce qui est fait avec brio.
Au coeur de l’intrigue, trouver un nom pour le collège – et de montrer ainsi que les collèges, comme les rues, portent le plus souvent le nom d’homme. Ce n’est pas qu’il n’existe pas de femmes remarquables, c’est qu’elles ne sont pas suffisamment valorisées – dont acte.
Un regret : la brièveté du roman. J’attends la suite avec impatience.
Edition l’aube noire – 248 pages.
Présentation de l’éditeur :
« Ils se tenaient, terrés en silence au fond de la remise qui sentait le gasoil et le cambouis. Ils se serraient les uns contre les autres, partageant la peur, les yeux grands ouverts dans l’obscurité. Le vieux venait juste de passer avec sa longue tige de bambou. Il avait fouetté l’air, écorchant au passage quelques cuisses décharnées, frôlé des épaules hâves et éraflé des joues creuses. Il ne fallait pas pleurer. »
Ambiance glaçante sous le soleil algérien. Disparitions d’enfants, cadavres parmi les membres de la communauté chinoise installée à Oran… Il se passe des choses étranges dans les bidonvilles qui entourent la ville, sans parler du traitement inhumain réservé aux migrants et du système de plus en plus corrompu et étouffant. Le commissaire Fadil ne peut pas reculer, il le doit à ces enfants que le monde a choisi d’oublier.
Mon avis :
Le commissaire Fadil et moi, c’est une rencontre qui a failli ne jamais se faire : j’ai commencé le premier tome, et je l’ai reposé. Ce n’était pas le bon moment. Depuis, j’ai lu tous les romans le mettant en scène jusqu’à ce jour.
Nous suivons deux trajectoires dans ce roman, comme dans chaque roman d’Ahmed Tiab. Kemal Fadil s’en fait pour sa fiancée, qui a décidé d’aider les migrants en allant les soigner – oui, l’accueil des migrants, la place que l’on veut bien leur faire est aussi un souci de l’autre côté de la Méditerranée. Oui, Fadil tremble pour elle, parce qu’il sait que les rues ne sont pas sûres, que certains quartiers sont bien excentrés, et que la vie d’un migrant, encore plus d’une migrante, ne vaut pas grand chose, pour ne pas dire rien.
Et justement, des immigrés sont retrouvés morts. Pardon, ce ne sont pas des immigrés, ce sont des expatriés, et cela fait toute la différence. Ces travailleurs chinois méritent toute la considération des autorités, au point qu’ils ne laissent pas le soin aux médecins de faire l’autopsie et aux policiers algériens de mener l’enquête. Bref, rien ne va, d’ailleurs, rien ne va vraiment dans ce pays, où la révolte gronde, où les différences ne sont pas acceptées, où les enfants sont trop souvent laissés pour compte. Pas les enfants des villes – encore que, qui sait vraiment ce qui se passe dans les méandres d’Oran – mais les enfants nés dans les petits villages, issus d’une famille très nombreuse, avec un père débordé et une mère épuisée, chassée, partie avec un autre ou morte. Il est facile de faire miroiter aux parents un avenir meilleur pour leurs enfants, ou juste un peu d’argent pour que leurs enfants leur soient confiés.
Pas de répit, pas de pitié dans cette enquête, dans laquelle Fadil doit jouer serré et risque de perdre gros. D’ailleurs, gagnera-t-il vraiment ? A vous de le lire.
Edition Sonatine -291 pages.
Présentation de l’éditeur :
Dans Je ne suis pas un serial killer, le jeune John Wayne Cleaver était la proie de pulsions effrayantes et redoutait de devenir un tueur en série. Aujourd’hui il n’a plus de doutes : un assassin, qu’il a surnommé Mr. Monster, sommeille en lui, susceptible de se réveiller à tout instant. Ce qui, étrangement, n’a pas que des mauvais côtés. Sans Mr. Monster John n’aurait jamais pu débarrasser sa petite ville du tueur qui y sévissait. Mais à présent il n’est plus du tout sûr de pouvoir maîtriser son côté obscur. D’autant qu’autour de lui nombreux sont les importuns qui mériteraient d’avoir affaire à Mr. Monster. Sans compter ces nouveaux cadavres qui apparaissent aux quatre coins de la ville et cet inspecteur du FBI qui commence à sérieusement le suspecter d’être impliqué dans les meurtres. Il va ainsi devenir de plus en plus difficile de ne pas laisser les rênes à ses démons. Plaisir coupable auquel il serait tragique de prendre goût…
Mon avis :
Je rédige à la suite les avis sur les tomes 2 et 3, lus à la suite (logique de lecture, logique d’écriture). Quelques mois ont passé et Clayton est redevenue la petite ville tranquille du Dakota du Nord qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Certes, un agent du FBI est resté parce que le mystérieux tueur n’a jamais été arrêté, mais globalement, tout va bien. John essaie toujours de mener la vie la plus normale possible, si ce n’est qu’il a de plus en plus de mal à canaliser Mr Monster, être qui sommeille en lui et qui est la somme de ses pulsions meurtrières. Parfois, les rituels ne suffisent pas, et l’absence du psy de John, assassiné par le tueur de Clayton, ne l’aide pas du tout. Surtout, un nouveau crime a lieu, puis un second, et John est bien placé pour savoir que cela ne peut pas être le même tueur qui a recommencé à sévir. Alors ? Alors oui, il a une folle envie de le débusquer, lui qui en a déjà mis un hors d’état de nuire, et il a aussi terriblement envie de ressentir ce que lui, ce tueur, ressent. Et si le véritable combat de John était là ?
Je pourrai arrêter mon avis sur cette interrogation. Ce serait sans compter l’accélération du rythme des meurtres, et la constatation des tortures subie par les victimes. John, lui, analyse toujours la situation en se demandant ce que le tueur n’est pas obligé de faire – plus sûr indice vers la découverte de son identité. Il est parfois tellement facile de se dissimuler au milieu d’une population qui pense qu’aucun tueur ne peut se trouver au milieu d’eux. John, lui, à force de décrypter constamment le comportement des autres lui qui a tant de mal à nouer des liens, se trouve ainsi plus attentif que les autres, y compris au sein de sa propre famille. Non, je ne suis pas en train de vous dire que la famille Cleaver abrite un autre sociopathe en son sein, je dis simplement que Curt, son beau-frère, est très vite analysé par John.
La fin du tome 2 nous donne rendez-vous dans le 3.
C’est quand un artiste vous quitte que l’on se souvient des souvenirs qu’il nous a déjà laissé. Et qu’il serait bon, aussi, de penser aux artistes que l’on aime avant qu’ils meurent.
Nilda Fernandez était né à Barcelone, en 1957. Arrivé en France à l’âge de six ans, il a sorti son premier disque en 1981 mais c’est son album Nilda Fernandez paru en 1991 qui l’a vraiment fait connaître. Mon préféré reste Innu Nikamu paru en 1997.
En extrait, ce duo partagé voici un peu plus de trois ans avec Patrick Bruel.