Archive | novembre 2017

Le compte à rebours du père Noël de Kim Thompson

Mon avis : 

Oui, Noël est encore un peu loin à l’heure où j’écris ces mots, mais l’Avent n’est pas si éloigné, et ce livre pour enfants nous permet d’attendre, au même titre que le calendrier éponyme, le jour de Noël. En effet, à chaque jour correspond une histoire, ou plutôt une étape de la préparation du grand jour. Le père Noël, en effet, n’a pas fait grand chose dans les jours qui ont précédé le 1er décembre, disons plutôt qu’il a fait la sieste en continu, et il est important qu’il soit en bonne condition physique. Il est important aussi que le traîneau soit prêt, que les rennes soient en bonne santé, les cadeaux emballés, et le GPS activé.
Oui, le père Noël se trouve au prise avec la modernité dans cet album. Les elfes voudraient bien le relooker, voire même lui faire abandonner son traîneau pour un modèle plus réactif. Rien à faire, le père Noël et sa silhouette arrondie reste celui qu’il est dans notre imaginaire, avec quelques exclamations bien senties, telles que Guimauves galopantes ou Moustaches de moufette.
Le compte à rebours est un livre sympathique, avec des illustrations colorées et chaleureuses, qui devraient plaire aux petits comme aux grands.

Journal d’un louveteau garou – 29novembre 2017

Cher journal
Mon petit frère Valère n’a pas fait une seule bétise depuis le début de la semaine, grâce à madame Cobert qui lui a fait calculer le taux de probabilité qu’elle appelle nos parents s’il ne cessait pas immédiatement de se faire remarquer. Il faut dire que le mur (oui, oui, le mur) à côté de qui il avait été judicieusement placé menaçait de foutre le camp et d’aller prendre l’air dans la cour du pensionnat. Oui, cela aurait fait désordre, c’est bien ce que j’ai expliqué à mon petit frère Valère.
Sinon…. le Pouic de l’année fait des merveilles au rugby, grâce à lui, nous avons remporté haut la main les trois derniers matchs. Certes, il a plaqué un peu trop fort certains adversaires, qu’il a fallu littéralement désincruster du terrain, mais l’on ne pouvait deviner qu’il avait autant de forces et de précisions. Son frère aîné vient d’intégrer l’école supérieure de la lycanthropie – à grands coups de pompes paternels dans le postérieur, mais il y est arrivé. Il faut dire aussi que l’équipe adversaire a eu un joueur qui s’est endormi en plein match – je ne sais pas comment il a fait.
Sur ce, cher journal, je te laisse : la journée de demain risque d’être mouvementée.
Anatole Sganou, 3e Bleu, alpha.

La petite danseuse de 14 ans de Camille Laurens

Présentation de l’éditeur : 

Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Washington, Paris, Londres, New York, Dresde ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu’elle faisait, car c’était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l’école.

Traces de lecture : 

J’ai lu beaucoup d’avis élogieux sur ce livre, et le mien sera un peu discordant, sans doute parce que j’ai vu le ballet que l’opéra de Paris a consacré à la petite danseuse, et que le livre ne m’a pas tellement apporté plus. De même, je connaissais déjà les conditions de travail des petits rats, qui, à l’époque, ne faisaient rêver personne, et n’étaient pas plus à envier que le travail de n’importe quel enfant.
Nous apprenons en fait que nous ne savons rien du devenir de Marie, si ce n’est sa lente chute après qu’elle a posé pour Degas, chute qui fut en partie causée par les séances de pose, plus lucratives que le métier de petit rat, mais aussi chronophage. Le portrait qui est fait de Degas dans ce livre est tout sauf reluisant. Il n’avait pas la générosité que d’autres artistes ont pu avoir, et se souciaient peu de celles qui posaient pour lui.
Dans la dernière partie du livre, Camille Laurens parle des recherches qu’elle a faites sur ses propres origines, sur sa passion nouvelle pour la généalogie. Je partage cette passion, ce n’est pas un secret, cependant je n’ai pas vraiment apprécié cette partie, même si elle offre un autre éclairage sur la vie quotidienne des petites gens de cette époque.
La petite danseuse de 14 ans est avant tout un livre pour ceux qui n’en sauraient déjà pas beaucoup sur les conditions de vie de cette époque, sur Marie et ses soeurs.

L’esprit de la nuit de James D Doss

Présentation de l’éditeur :

Dans le Colorado où vivent Daisy Perika, la vieille chamane ute, et son neveu, l’enquêteur de la police tribale Charlie Moon, se produisent souvent d’étranges phénomènes. Ainsi, Tante Daisy, habituée à la compagnie des esprits, reçoit un soir la visite d’un personnage muet et couvert de boue. Peu de temps après, un vieux rancher nommé Nathan McFain découvre, après le passage d’une mystérieuse tornade, une défense de mammouth dans son jardin. La trouvaille ne tarde pas à attirer les curieux, dont un escroc bien connu des services de police, Horace Flye. Charlie Moon est chargé de le surveiller, mais il ne peut s’empêcher d’être inquiet : sa tante lui a parlé de sa vision et, selon les croyances indiennes, les objets rares et anciens peuvent réveiller les esprits malveillants du passé. Lorsque Horace Flye disparaît, Charlie Moon et l’irascible chamane vont se trouver plongés au cœur d’une étonnante aventure entre intrigue policière et légendes indiennes.

Mon avis : 

Ce qui est difficile pour moi n’est pas de les lire dans le désordre, mais de savoir que les tomes suivants n’ont pas été traduits en français. En effet, ce livre se termine sur une question particulièrement prenante, pour ne pas dire déterminante, que je vous livre sans vergogne, vous révélant un peu des tourments intérieurs de Scott Paris : doit-il se convertir au végétarisme et ainsi, commencer à se nourrir de légumes, aliments qui jusqu’à présent n’avaient que peu fréquentés son assiette ?

Laissons là ce dilemme et revenons à cette enquête, qui mêle au genre strictement policier la culture indienne qui imprègne les personnages. Les affaires se multiplient, puisqu’à une découverte préhistorique en succède une autre. Découverte que suive une disparition : les inquiétudes de Daisy Perika prennent corps.

En ayant déjà dit beaucoup, je ne préciserai pas quels chemins tortueux emprunteront Scott Paris et Charlie Moon pour que justice soit rendue. Il faut simplement préciser que le mot « justice » n’a pas le même sens pour tout le monde et que certains lecteurs, pour qui tout est soit blanc soit noir, désapprouveront le fait de chercher le meilleur – pour les survivants.

Mention spéciale pour Daisy Perika, que j’ai toujours plaisir à revoir, et à ses petits protégés.

Mirror mirror de Cara Delevingne et Rowan Colement

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Présentation de l’éditeur :

Peut-être que je ne suis pas aussi réglo que je le croyais.
Peut-être que je suis vraiment un monstre.
Red a une mère alcoolique et un père absent.
Le frère de Leo l’entraîne sur une pente sombre et violente.
Rose se réfugie dans les bras des garçons et dans l’alcool pour noyer ses mauvais souvenirs.
Naomi fugue à la recherche d’une liberté qui lui échappe.
Ils sont seuls contre le monde… Jusqu’au jour où ils se réunissent pour former un groupe. Avec Mirror, Mirror, ils peuvent enfin être eux-mêmes.
C’est alors que Naomi disparaît. On la retrouve des semaines plus tard, au bord de la mort, dans la Tamise. La police pense à une tentative de suicide. Ses amis sont dévastés. Comment ont-ils pu ne pas remarquer qu’elle allait si mal ? Connaissaient-ils vraiment Naomi ? Se connaissent-ils vraiment ?

Merci à Netgalley et aux éditions Hachette pour ce partenariat.

Mon avis :

J’ai lu ce livre après avoir lu un excellent livre (En équilibre d’Anne Plichota et Cendrine Wolf pour le citer), autant dire que la barre était haute. Et je n’ai pas été déçue.
L’auteur, ou plutôt la co-auteur (avec Rowan Coleman), je ne la connaissais que très vaguement, et encore, parce qu’elle était l’image d’un parfum (oui, j’aime bien les parfums). Moi qui ne pensais lire que quelques pages et reposer ma liseuse, j’ai été véritablement conquise par cette intrigue, et quelques jours plus tard, l’effet est toujours le même.
L’histoire est au départ simple : quatre amis, tous plus ou moins cabossés par la vie, forment un groupe de rock sous l’égide bienveillante de leur professeur de musique, le seul qui, jusqu’à présent, a vraiment encouragé Red à poursuivre dans cette voie, le seul qui lui renvoie une image positive du travail musical accompli. Red, ou l’exemple même de l’adolescence révolté dans toute sa splendeur, qui fait tout, malgré leur différence d’âge pour que sa petite soeur, la bien nommée Grace, ait une jeunesse à peu près normale, même si maman l’oublie parfois à l’école, même si maman ne parvient pas toujours à finir les repas de famille avec les siens, même si papa est plus souvent ailleurs que présent. Red est le narrateur de cette histoire, et c’est une bonne chose que nous n’ayons qu’un regard, et non plusieurs, ce qui aurait crée un effet « puzzle » et aurait fait perdre de la force à cette histoire.
Parce que l’impensable s’est produit : Naomi a fugué, encore une fois, alors même qu’elle semblait aller bien. Seulement, une adolescence qui re-fugue, c’est tellement courant que les enquêteurs ne se bougent pas beaucoup, y compris quand elle est retrouvé, plus morte que vive, dans l’eau. Une adolescente fugueuse et suicidaire, ce n’est pas vraiment une nouveauté pour eux.
Du coup, ces amis vont mener l’enquête, à leur manière, tout en continuant à affronter leurs problèmes personnels ou, au contraire, en vivant une amélioration de leur vie : oui, tout n’est pas forcément tout noir, il est possible que l’issue ne soit pas tragique pour eux. Il est possible aussi que les adultes se mettent enfin à accepter leurs responsabilités. Ou pas. Ou pire. A voir.
Mirror, mirror, un roman qui mérite le détour.

Piège contre un élu d’Ian Rankin

Présentation de l’éditeur :

Lorsque Gregor Jack, jeune et brillant député, se fait surprendre dans un bordel à l’occasion d’une rafle de police, la presse à scandale est prompte à se déchaîner. Si le sémillant politicien peut compter sur le soutien du Clan, un groupe d’amis qui ne se sont jamais perdus de vue depuis les bancs de l’école, en revanche, Liz, son épouse, une riche héritière, brille par son absence. Ce qui pouvait passer pour une bouderie vire à la tragédie lorsque le cadavre de la jeune femme est retrouvé. Plus aucun doute n’est permis : quelqu’un veut la peau de Jack. L’inspecteur Rebus se retrouve alors plongé dans un univers de faux-semblants, où les paillettes cachent souvent une réalité des plus glauques.

Mon avis :

Devinette : combien de techniciens de la police scientifique un seul inspecteur peut-il faire tenir dans une seule enquête ?

Oui, enquêter n’est pas facile, surtout quand les techniciens sont sur les nerfs. Oui, j’anticipe un peu, mais plus l’enquête de Rebus avance, plus il devra les solliciter, et plus ils auront envie d’envoyer paître l’inspecteur.
Au début pourtant, tout est simple, presque trop simple : un jeune député prometteur est surpris dans une descente de police dans un bordel – appelons un chat, un chat. Tout devrait donc s’arrêter là si ce n’est que sa femme est introuvable. Sa femme n’est pas n’importe qui : fille chérie d’un aristocrate influent, il est véritablement indispensable qu’elle apparaisse à ses côtés lors de cette épreuve. D’ailleurs, être à ses côtés sur les photos de temps en temps, participer à des manifestations bonnes pour la carrière de son mari semblent être la seule utilité de cette épouse. Rebus n’aura guère le temps d’épiloguer sur l’originalité de ce couple puisque la jeune femme est retrouvée morte, assassinée. Un tueur en série ? Possible, elle n’est pas la première à être retrouvée morte selon ce mode opératoire.
Enquêter n’est pas facile, puisque certains semblent réticent à tout dire, tout raconter. Ce n’est pas tant de la dissimulation de preuves que des difficultés à faire la part des choses, à se souvenir de tout, à distinguer ce qui est important, et ce qui ne l’est pas vraiment. Rebus découvre ainsi une bande d’amis soudés depuis l’adolescence qui tous, ou presque, ont bien réussi dans leur domaine. Le policier, qui commence lui-même à mener une vie presque normale, presque tranquille, est presque touché par ces indéfectibles amitiés. il ne serait plus Rebus s’il ne bâtissait, parfois, des théories tout à fait improbables aux yeux de ses supérieurs qui, merveille, ont trouvé le coupable bien avant lui. Il est toujours pratique d’avoir quelqu’un prêt à s’accuser d’un autre meurtre en plus de ceux qu’il a commis.
J’aimerai vous dire que l’amour est au coeur de ce roman. Il s’agit plutôt de l’absence d’amour, du fait que l’on ne regarde pas, ou plus l’autre, si tant est qu’on l’ait un jour véritablement regardé. Je me demande ce qui a pu véritablement souder cette bande d’amis qui avait réussi – tout sauf sa vie amoureuse.
Lire un roman de Ian Rankin fait toujours du bien.
Une dernière citation pour la route : avoir le soutien de Lauerdale équivalait à s’enfermer avec un berger allemand affamé….

Le diable en personne de Peter Farris

Présentation de l’éditeur :

En pleine forêt de Géorgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya échappe in extremis à une sauvage tentative d’assassinat. Dix-huit ans à peine, victime d’un vaste trafic de prostituées régi par le redoutable Mexico, elle avait eu le malheur de devenir la favorite du maire et de découvrir ainsi les sombres projets des hauts responsables de la ville. Son destin semblait scellé mais c’était sans compter sur Leonard Moye, un type solitaire et quelque peu excentrique, qui ne tolère personne sur ses terres et prend la jeune femme sous sa protection. Une troublante amitié naît alors entre ces deux êtres rongés par la colère.

Mon avis : 

En écrivant cet avis, je me dis : « mais je ne vais quand même pas tout vous dire !  » Non, vraiment, je ne le ferai pas. Cependant, j’ai plein de choses à vous raconter.
Ce livre nous emmène dans un coin paumé des Etats-Unis, un endroit auquel aucun producteur américain ne consacrerait une série télévisée. Tout va bien, de toute façon, dans cette charmante forêt. Enfin, tout irait bien si Maya avait eu la délicatesse de se laisser assassiner tranquillement. Franchement, les victimes, ce n’est plus ce que c’était. Si encore (air connu), elle s’était laissé rattraper à temps. Même pas ! Elle a trouvé la protection d’un vieil excentrique, qui cumule deux inconvénients :
– Maya ne risque rien à ses côtés, il est parfaitement respectueux envers elle ;
– on ne peut pas en dire autant pour les deux tueurs qui sont à la poursuite de la jeune femme, et qui vont salement morfler.
C’est après que cela se complique. Il est très difficile de faire appel à la police quand un de ses tueurs se fait tuer dans l’exercice de ses fonctions. Le point positif, c’est que le maire (oui, nous connaissons le commanditaire depuis le début, je ne trahis pas un immense secret) a d’autres tueurs tout prêts à prendre la suite des opérations, voire même à recruter parmi le vivier local des petits délinquants, prêts à s’en mettre pleins les poches, et tant pis s’il faut un peu se salir les mains. Puis, Leonard est un excentrique, tout le monde dans le pathelin le sait – il ne peut pas être bien dangereux, non ? Ils n’auront pas vraiment le temps de regretter leurs imprudence.
Oui, j’ai trouvé Léonard sympathique – si les truands n’ont qu’à bien se tenir, il prend un soin certain de ces chats. Et les histoires qu’il s’invente, pour sanglantes qu’elles soient, sont une manière comme une autre d’aménager sa solitude, et d’éloigner les importuns. Pour le chapitre « violences faites aux femmes », il faudra chercher d’autres responsables que lui.
Et oui : Maya, si elle a été « choisie » par le maire, si elle a été sa favorite, elle n’est qu’une parmi toutes les femmes qui furent réifiées pour le bon plaisir des hommes.
Le diable en personne, ou le second roman d’un auteur que je continuerai à suivre.

Cendre, la jument rebelle de Clair Arthur

Mon résumé :

Cendre a l’habitude, avec Philémon son dresseur, de faire son numéro. Mais là, non, elle n’en peut plus. Le directeur du cirque prend alors une décision radicale : vendre Cendre à l’abattoir.

Mon avis : 

Il n’y a pas de quoi faire des histoires pour une vieille carne.

Et bien si, justement. Il y a même de quoi beaucoup raconter, en très peu de pages. Raconter à quel point la vie peut être dure, dans un petit cirque (et même dans un grand) quand le directeur ne pense qu’à la rentabilité de ses employés, pas du tout considérés comme des artistes. Les animaux ? L’on s’en débarrasse quand ils ne font plus l’affaire – à méditer au sujet du débat qui questionne sur la présence d’animaux dans les cirques.
La solution ? Fuir – et j’ai pensé au film Heureux qui comme Ulysse d’Henri Colpi. Comme pour Ulysse, il s’agit de trouver pour Cendre une terre d’accueil, une terre de soleil où elle pourra couler des jours heureux.
Comme souvent dans cette collection que je découvre grâce à la bibliothèque, la fin est ouverte, et laisse place à l’imagination de chacun.

 

Nabab le héros d’Adèle Geras

Présentation de l’éditeur :

Nabab est un chat que rien n’arrête – ni clôtures, ni périls, ni rien. Or voici que la jungle d’à-côté, où il aimait tant rôder, redevient jardin civilisé. Et la nouvelle voisine, grincheuse, ne veut pas de chat sur ses terres !
Nabab reculera-t-il devant un balai ?

Mon avis : 

Ce livre est un roman pour enfants, donc un livre résolument optimiste. Nabab est un chat qui a toujours su se débrouiller tout seul : les premiers humains qui se sont occupés de lui ont déménagé dans une résidence qui n’acceptait pas les animaux , ils l’ont donc confié à quelqu’un d’autres (c’est bien de leur part) mais Nabab s’ennuyait et a donc trouvé humain ailleurs. Je n’aime pas trop cette idée, pourtant largement répandue, qu’un chat est parfaitement autonome, elle facilite un peu trop les abandons, la négligence – d’ailleurs, Nabab n’est pas le seul chat qui a été délaissé. Puis, livre pour enfant, vous dis-je, Nabab ne court pas de vrais dangers : le balai de la voisine n’est pas le plus grand danger qui puisse survenir.
Il n’est pas question que de chats, il est question aussi d’enfants rêveurs, d’enfants qui ont une imagination débordante (trait qui aurait pu être davantage exploité), d’enfants qui sont surprotégés par leurs parents – pour des raisons bien réelles cependant.
Un livre court, donc, qui devrait développer l’imagination des jeunes lecteurs.

Nickel Chrome d’Hervé Claude

Présentation de l’éditeur (extraits) :

Perth, capitale du boom minier en Australie, en pleine ferveur nationale car elle s’apprête à recevoir les championnats du monde de cricket. Une ville où il fait bon vivre, sinon qu’une bande de bikers, aux ramifications mafieuses, sème la terreur. Ces motards provoquent la police, agressent des touristes et lancent des raids racistes et homophobes. Quelques semaines avant les championnats, un joueur est assassiné en plein match. La psychose gagne. […] Une fois encore, le police officer Ange Cattrioni va solliciter l’aide de son vieux complice et amant occasionnel, le très flegmatique Ashe.

Mon avis :

Ashe vit très bien dans sa petite maison de Perth. Ses voisins sont presque charmants. Mon « presque » concerne le mari, qui semble prendre des distances quand il découvre la nature des amitiés de Ash. Il concerne aussi le fait que leur fils se montre assez fuyant. Ash se rendra compte bien assez tôt qu’il le connait déjà et qu’il a fait sa connaissance dans des circonstances pas très reluisantes… pour le fiston.
Bref, la vie pourrait être paisible si un meurtre n’avait été commis, puis un autre. Et si quelqu’un n’avait eu la très mauvaise idée de faire exploser une voiture (avec son conducteur dedans, bien sûr). La petite ville de Perth n’a plus rien de paisible. Et lui rendre sa tranquillité ne sera pas si simple.
Ce que j’ai aimé dans ce livre ? La zénitude du narrateur, Ashe. Il est homosexuel, et cela ne lui pose strictement aucun problème. Par contre, il est toujours des personnes à qui les gays posent problème alors qu’ils ne leur ont strictement rien demandé, et si Ashe est quelqu’un de serein, il l’est un peu moins quand il se retrouve au beau milieu d’un passage à tabac en règle, pour de pas dire un règlement de compte homophobe, terme presque trop gentil au vue des résultats recherchés. Sans oublier le racisme des agresseurs – pourquoi avoir un défaut quand on peut en avoir plusieurs, je vous le demande ?
Nickel chrome – un roman policier que j’ai fortement envie de définir comme franco-australien.