Archive | décembre 2018

Le vallon du sommeil sans fin d’Eric Senabre

édition Didier Jeunesse – 280 pages.

Présentation de l’éditeur :

Le détective des rêves Banerjee et son fidèle assistant Christopher doivent résoudre une bien étrange énigme : plusieurs clients d’une résidence thermale sont plongés depuis quelques jours dans un sommeil aux rêves agités, dont personne n’arrive à les réveiller. Plus inquiétant encore, des témoins affirment que les victimes ont été attaquées par une Ombre qui semble tout droit sortie des Enfers… Les enquêteurs ne sont pas au bout de leur cauchemar !

Mon avis :

J’ai voulu que mon dernier avis de l’année soit au sujet d’un livre que j’ai beaucoup apprécié, dont j’avais attendu la sortie avec impatience : le tome 2 des enquêtes du détective des rêves. Son assistant est toujours le narrateur de leurs aventures. Il faut dire que, dans la magnifique ville thermale où ils se rendent, le cas sur lequel ils vont enquêter est parfait pour le détective : des clients aisés se sont endormis et ne se réveillent plus. Leur sommeil est peuplé de cauchemars. Surtout, une créature étrange, horrible, effrayante semble liée à ce qui leur est arrivé. Mais que leur est-il arrivé au juste ?
Je pourrai vous dire : enquête bien construite, rebondissements fréquents, fausses pistes… Oui, les ingrédients sont bien là, mais ce n’est pas la présence des éléments qui fait que l’intrigue prend. C’est le fait que les personnages sont immédiatement proches de nous, qu’en dépit de situations qui sortent vraiment de l’ordinaire, nous ressentons ce que ressentent les personnages. Le danger que court Christophe et surtout Banerjee en enquêtant est bien réel, surtout que tous les proches des victimes n’apprécient pas nécessairement leur présence et préfèrent un enquêteur un peu  plus traditionnel. La grande force aussi est de faire des personnages des individus qui ne sont pas manichéens. A vrai dire, une seule personne est réellement innocente dans cette affaire, je ne vous dirai pas laquelle, mais cette personne, j’espère bien la revoir dans le tome suivant – rassurez-moi, il y aura bien un tome suivant ?

Sherlock Holmes, Lupin et moi, tome 2 : dernier acte à l’opéra

Présentation de l’éditeur :

Septembre 1870. Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Irene Adler sont ravis de se retrouver à Londres après leur été mouvementé à Saint-Malo.
Mais une fois sur place, Lupin n’a pas le coeur à la fête. Et pour cause, son père, Théophraste, est accusé d’avoir assassiné le secrétaire d’un célèbre compositeur.
Quand Ophelia Merridew, la fameuse cantatrice disparaît à son tour, c’en est trop pour les trois amis qui se jurent de trouver le coupable coûte que coûte.

Mon avis :

Cette deuxième enquête suit presque immédiatement la première, et prend place pendant la guerre de 70. Oh, fort peu de temps, mais suffisamment pour qu’Irène, devenue adulte, juge sans concession sa vie de l’époque. Après tout, elle n’était qu’une jeune adolescente que ses parents voulaient protéger, une jeune fille issue d’un milieu aisé, qui regardait les autres jeunes filles qui passaient leur temps à s’ennuyer, en prenant le thé et en conversant de manière distinguée. Il se trouve cependant que monsieur Adler voulut mettre sa fille unique à l’abri, et décida donc de partir pour Londres, avec domestique et bagages – madame Adler ne souhaitait pas quitter son domicile, de peur des pillages.
Londres, cela signifie retrouver Sherlock Holmes. Cela signifie aussi retrouver Arsène, parce que la troupe de son père s’y est rendue. Se trouve aussi une cantatrice vedette qui a annoncé ses adieux auquel Irène va assister.
Ce qui n’était pas prévu, c’est que l’assistant du compositeur qui l’a rendue célèbre soit assassiné. Ce qui l’est encore moins, c’est que Théophile Lupin soit arrêté pour l’assassinat de ce jeune homme, et que le voile sur ses activités illicites soit levé. Arsène, seul, devient aussi, avec ses deux amis, le seul défenseur de son père – avec son avocat, mais en plus efficace.
L’enquête mène les trois jeunes gens dans les bas fonds de Londres, dans les quartiers où personne ne s’aventure, et dont les habitants n’ont qu’une envie : s’en aller, mais sans perdre sa dignité. C’est une leçon que reçoit Irène, elle qui a tout, de la part de ceux qui veulent s’en sortir sans avoir recours à des expédients, des aides, bref, en gardant la tête haute, en conservant des amis à qui ils ne doivent rien – matériellement.
L’enquête nous mène aussi dans les coulisses de l’opéra, nous fait découvrir ceux qui y travaillent, et ceux qui en ont assez d’y travailler.
Le récit est rondement mené, et nous permet d’en découvrir un peu plus sur ce cher Horatio Nelson, presque en retard dans ce tome 2. L’on découvre aussi qu’Irène, finalement, veut bien en savoir plus sur les autres, mais se refuse à voir, à entendre, certains faits qui la concernent. Peut-être en saura-t-on plus dans le tome suivant.

Pas (vraiment) de bilan de lecture 2018

Vous le savez sans doute, je ne suis pas une adepte des bilans de lecture, sauf pour le challenge polar et thriller – mais là, le but est plus de motiver les participants et de faire le point sur les chroniques partagées.
Donc, je ne me sens pas vraiment le courage d’en dresser un.
Néanmoins, je suis allée sur Livraddict, qui a la gentillesse de compter pour moi – pratique.
D’après ce forum, j’ai donc lu 304 livres et 84.896 pages dont 32 643 de romans strictement policiers et 11 895 de thriller.
J’ai rédigé 412 critiques sur Babelio.

Heureusement, la bibliothèque, où je suis très très connue, ne tient pas de statistique – du moins, je l’espère. Une petite anecdote, cependant. Dans ce réseau de bibliothèque, il existe un système de réservation. Vous réservez un titre en ligne, parce qu’il n’est pas disponible dans votre bibliothèque de référence (elles sont sept en tout), parce qu’il a déjà été emprunté et que vous voulez être sûr(e) de pouvoir le lire à son retour, ou parce qu’il est rangé dans la « bibliothèque virtuelle » et qu’il faut alors le faire venir. Quand votre ligne arrive dans la bibliothèque dans laquelle vous avez demandé qu’il soit envoyé, vous recevez un email ou un sms pour venir le chercher. Vous le trouvez alors soigneusement rangé sur une des trois étagères destinées aux réservations, pas besoin de solliciter le bibliothécaire, avec, dedans, un carton marque-page à votre nom.
Ce jour-là, j’étais à la bibliothèque, comme souvent le samedi, en train de :
– lire ;
– attendre ma meilleure amie : notre point « de chute », c’est la bibliothèque.
J’étais tranquillement plongée dans un livre, comme les trois autres personnes qui étaient assises à la même table que moi. Les réservations du jour étaient arrivés, livrées en début d’après-midi, et les bibliothécaires étaient occupés à les lister, les enregistrer, puis les ranger. Jusqu’ici, tout va bien, je reste toujours plongée dans mon livre. Soudain, je me retrouve avec un autre livre sous les yeux, tenu par une bibliothécaire.
– c’est bien vous ? me dit-elle en me tendant le livre avec … et bien mon nom sur le marque-pages. Et bien, j’ai confirmé que c’était moi, et elle m’a laissé le livre, tandis que les personnes assises à mes côtés … pouffaient de rire en toute discrétion. Je me replonge dans la lecture, mon amie arrive, on discute un peu, je retourne à mes lectures, et là, paf ! un autre bibliothécaire s’approche de moi :
– En vl’a un autre ! (livre réservé). Nouveau fou rire de mes voisins de lecture.

Depuis, je tente d’être encore plus discrète à la bibliothèque, pour m’éviter les « à demain » quand je repars avec huit livres sous le bras.

De la nature des interactions amoureuses de Karl Iagnemma

Présentation de l’éditeur :

Dans les huit nouvelles réunies ici, mathématiciens et chercheurs tentent de trouver un équilibre satisfaisant entre les élans du cœur et la pensée rationnelle, dans l’espoir de créer des liens humains aussi solides que les équations et les grandes théories qui structurent leur existence.

Merci à Léa du Picabo River Book club et aux éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Mon avis :

Comment mêler littérature, amour et sciences ? Vous avez huit nouvelles pour répondre à cette question !
Huit nouvelles, huit variations sur l’amour, les sciences, mais aussi le Michigan, qui me semble un lien entre les textes – plusieurs d’entre eux se situent dans cet Etat, ou nous y renvoient.
Vous l’aurez compris, je peine, et ce depuis que j’ai refermé ce livre depuis huit jours à rédiger mon avis, parce que chaque nouvelle, finalement, peut se lire indépendamment (et de relancer la question : un recueil de nouvelles doit-il vraiment avoir une cohérence ?) et offres des récits vraiment différents. Deux d’entre eux nous plongent dans le passé, celui de la conquête de l’Ouest, avec L’agent des affaires indiennes, celui des « grandes découvertes médicales » avec « le rêve du phrénologue », science alors en vogue, et plus encore avec « Les enfants de la faim ». Dans ce dernier cas, il s’agit plutôt de la face cachée, intime, de la recherche médicale encore balbutiante. J’aurai presque pu dire « quatre » tant La femme du mineur semble se dérouler hors du temps.
Et si j’avais trouvé un nouveau point commun ? La recherche ! Joseph, le héros de la première nouvelle, ne présente-t-il pas son amour pour Alexandra par un diagramme de Venn ? En bonne littéraire, je ne sais même pas ce que c’est !!!! Il poursuit d’ailleurs en imaginant une série d’équation pour se garantir ce que beaucoup cherche, à savoir un amour exclusif. Pas gagné, dans cette université scientifique pas toujours logique – voir le nombre d’étudiants qui se jettent par la fenêtre, sans trop de dégâts souvent. Ou comment l’amour peut pousser un scientifique à faire un peu n’importe quoi pour l’être aimé. Voir, à cet égard, le théorème de Zilkowski. L’amour peut aussi tourner à l’obsession, et tant pis si l’être admiré est, à mes yeux du moins, bien loin du scientifique idéal rêvé par Kaye, la narratrice de Règne, ordre, espèce. Et comme j’aime à rapprocher des textes, elle n’est pas si éloigné de Judith, la narratrice de L’approche confessionnelle. Je ne dis pas cela parce qu’elles sont passionnées par le bois, dans des applications très différentes (la forêt pour l’une, la création de mannequin en bois pour l’autre) mais parce que leurs ambitions personnelles, professionnelle, se trouvent entravées, amoindries par une vie amoureuse chaotique et, aussi, un manque de persévérance (sauf pour ce qui les obsède). J’ai trouvé Freddy, le compagnon de Judith, presque inquiétant dans la difficulté que j’ai eu à le cerner. Est-il seulement un personnage qui veut en faire le moins possible, vivant aux crochets de sa compagne et la forçant à faire des sacrifices financiers, bref, un parasite ? Ou son comportement est-il un rejet de la société de consommation et de ses techniques pour encourager à consommer toujours plus ? Sa volonté de mettre la représentation de son visage sur les mannequins du stand de tir qui leur ont été commandés m’a pour le moins mise mal à l’aise.
Pour conclure, De la nature des interactions amoureuses est un recueil de nouvelles assez déstabilisant.

Il y aura du sang sur la neige de Sébastien Lepetit

Présentation de l’éditeur :

LA TRANSJURASSIENNE. Célèbre rendez-vous du ski de fond français. Tous les ans, plus de 3 500 skieurs se retrouvent sur les pistes du Haut-Jura pour braver le froid glacial, le vent et la fatigue, autour du même objectif : donner le meilleur de soi et franchir la ligne d’arrivée ! Le commissaire Morteau connaît bien cette compétition dont il suit chaque édition. Mais cette fois, l’événement lui réserve des surprises… Depuis quelque temps, l’organisation de la course reçoit des menaces de mort très sérieuses. Morteau, accompagné de son jeune collègue, Fabien Monceau, est appelé à se rendre sur place pour évaluer les risques. Mais lorsqu’un homme est retrouvé assassiné de plusieurs balles dans la tête en pleine montagne, la situation devient plus complexe que prévu. Jalousie personnelle, rivalité sportive ou jeu pervers ? Cette année, la neige pourrait bien prendre la couleur du sang…

Mon avis :

J’ai toujours un regret quand je referme une enquête du commissaire Morteau : comme je les ai lus au fur et à mesure de leur parution, je n’ai pas d’autres livres mettant en scène cet enquêteur sous la main pour prolonger le plaisir de lecture. J’ai, par contre, beaucoup de citations en réserve, et l’envie de découvrir le burger franc-comtois.
Morteau n’a pas de chance. Comme le commissaire Maigret en son temps, un ami d’enfance le contacte. « Ami », il faut le dire vite, plutôt une personne avec laquelle il est allé à l’école. Il est un grand sportif – son ami – marié à une ancienne championne de ski. Non, ce n’est pas sur lui que planent les menaces, non, c’est sur la célèbre course qu’il organise – la Transjurassienne. Qui peut vouloir nuire aux skieurs – qui ne sont pas des sportifs qui brassent autant d’argent que les footballeurs ? Et surtout, qui peut être assez bête pour prévenir avant d’agir ? Oui, là, c’est ma question, parce que la discipline est trop difficile pour donner envie d’avoir un coup de pub, cela ne fera pas venir les skieurs et les sponsors plus vite !
Morteau revient chez lui, c’est à dire dans sa région natale, et il entend bien mener l’enquête à sa manière, même si cela ne convient à personne, ni à Fabien Monceau, son parigot de lieutenant, ni à la juge d’instruction. Il faut agir vite, très vite ! Un meurtre a eu lieu, confirmant les menaces reçues par l’organisateur, et tous n’apprécient pas les méthodes de Morteau. D’ailleurs, j’ai apprécié que certains points de procédures soient rappelés – ce qui ne veut pas dire qu’ils alourdissent le récit. En effet, dans les séries policières qui envahissent nos écrans, il suffit quasiment d’un coup de baguette magique pour que le bon enquêteur soit chargé de l’enquête. Là, rien n’est si simple, et Morteau le rappelle : il ne peut littéralement pas enquêter comme ça, pour faire plaisir à un « ami », d’autant plus que d’autres (les gendarmes) sont tout aussi compétents que lui pour se faire. Pas de guerre des polices, pas non plus – et c’est très important pour moi – de fascination ou de compréhension pour les meurtriers. Pour une fois, le commissaire Morteau et le lieutenant Monceau sont d’accord : qu’on puisse vouloir tuer quelqu’un les dépasse, et l’on peut très bien enquêter sans partager le point de vue du meurtrier.
Le respect de la procédure, oui, mais pas les excès : le lecteur ne subit pas un cours magistral sur la manière de collecter les indices, sur les rapports à écrire, ou pire, trois pages de scènes d’autopsie : seules les informations nécessaires à la compréhension de l’enquête nous sont donnés (je crois que vous m’avez compris, je déteste les scènes d’autopsie).
Les fans de Morteau pourront être rassurés : il a toujours son ours en peluche, il l’a emmené. Par contre, son chat est resté chez lui, soigneusement gardé : il est le chat d’un policier, non un chat policier, et il se porte très bien ainsi.
Je n’en dirai pas plus sur l’enquête, les suspects, les indices, les fausses pistes. Je dirai simplement que l’intrigue est habilement construite, et que lire ce livre fut un véritablement plaisir.
Une petite citation pour la route :
Morteau montra l’ardoise où figurait la carte du restaurant. Il avait choisi l’établissement pour deux raisons. D’abord, il adora la viande fumée du Haut-Doubs, et un restaurant qui en avait fait sa spécialité ne pouvait que l’attirer. Ensuite, le nom du restaurant, Les plaisirs cochons, lui avait laissé peser que le restaurateur avait forcément de l’esprit, d’autant plus qu’il avait précisé sur la devanture « Pour les épicuriens ne mangeant pas de porc, des plaisirs végétariens sont également prévus ». Que l’on puisse imaginer l’existence de plaisir végétariens était à ses yeux le summum du sens de l’humour !

Le trésor de Gengis Khan de Jacques Ortet

Mon avis :

Merci à Netgalley et aux éditions Bookelis pour la découverte de cette bande dessinée !

S’il en est un qui n’a pas de chance, c’est Jack. Il est reporter (jusqu’ici, tout va bien), il est accompagné par son casoar de compagnie Bil (oui, je vous l’avoue, ce point est un peu étrange) et il a à peine poser le pied au Kazakhstan que les ennuis commencent, et ne le quitteront pas. Il a cependant de la chance :
– il est très débrouillard et n’abandonne pas, quoi qu’il arrive ;
– son casoar de compagnie est encore plus débrouillard que lui, même s’il a très souvent faim. On ne peut pas trop lui en vouloir, manger, c’est important, surtout quand on vit de telles aventures.
En effet, les aventures ne vont pas manquer dans cet album, qu’elles aient lieu sur mer, en train, ou sous terre. Il ne faut pas avoir peur en route quand on est reporter !
Les dessins sont très réussis, très colorés, très soignés jusqu’aux moindres détails. Je prendrai deux exemples : le dessin de la cathédrale de l’Ascension est magnifique, tout comme ceux qui nous emmènent au Musée National du Kazakhstan. En effet, cette bande dessinée d’aventures nous permet de découvrir ce pays méconnu qu’est le Kazakhstan, son histoire et ses coutumes – comme la teneur en alcool du lait de jument fermenté (tragique pour les casoars).
Les méchants sont vraiment méchants, et pas très doués. Ce sont des choses qui arrivent et qui devraient rappeler qu’il ne faut jamais déléguer ce que l’on souhaite subir aux autres.
En bref, un album réussi, des héros attachants, de l’humour et des rebondissements. Que demander de plus ?

N’oublie pas mon petit soulier de Nadia Lakhdari King

éditions Kennes – 191 pages.

Présentation de l’éditeur :

Pour le traditionnel souper de Noël, Émilie reçoit son nouveau chum Charles, accompagné de ses deux enfants. Mais elle n’a aucun talent domestique et tout ce qui peut mal aller, ira mal.Ajoutons une tempête de neige, un ex qui débarque et une ado qui pique une crise légendaire, et voilà tous les ingrédients de cette comédie romantique cocasse et touchante. Recettes de Noël et accords mets-vins en sus !

Merci à Netgalley et aux éditions Kennes pour ce partenariat.

Mon avis :

Si vous êtes à la recherche de douceur et de catastrophe, ce livre est fait pour vous ! Oui, la couverture est bien trouvé, parce qu’elle résume bien l’état d’esprit d’Emilie, cette adulescente capable de provoquer pas mal de catastrophe.
Il faut dire aussi que son Noël ne commence pas très bien. Esprit de Noël, esprit de Noël, oui, mais ses parents sont partis en croisière, sa meilleure amie n’est pas disponible, et elle doit donc se débrouiller quasiment seule pour préparer ce réveillon. Pour toute personne normalement constituée, presque pas de soucis. Pour Emilie, qui a une forte tendance à fuir à la première difficulté et doit accueillir aussi les deux enfants de son compagnon, cela présente des difficultés insurmontables. N’oublions pas non plus qu’elle est aussi maladroite, qu’elle manque autant de confiance en elle dans son métier que dans sa vie privée. Attention ! Chute de catastrophes annoncées, en plus de la chute de neige.
C’est un roman léger, facile à lire, parfait si vous aimez les romances et voulez découvrir la littérature québécoise sous un autre angle – les québécois aussi peuvent écrire des romances !

Sherlock, Lupin et moi, tome 1 : Le mystère de la dame en noir

Présentation de l’éditeur :

Eté 1870, Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Irene Adler font connaissance à Saint-Malo. Les trois amis espèrent profiter de leurs vacances en bord de mer, mais le destin en a décidé autrement. Un corps s’est échoué sur une plage voisine et les trois camarades se retrouvent au beau milieu d’une enquête criminelle. Un collier de diamants a disparu, le mort semble avoir deux identités et une sombre silhouette rôde, la nuit, sur les toits de la ville.
Trois détectives ne seront pas de trop pour résoudre l’énigme de Saint-Malo !

Mon avis :

Il est de plus en plus fréquent de voir des auteurs de littérature jeunesse inventer la jeunesse de nos enquêteurs préférés, ou leur inventer une petite soeur, une nièce, des descendants, et ainsi nous montrer l’enfance de leur art. Certains opus sont franchement ratés, n’ayons pas peur de le dire. D’autres, au contraire, sont très réussis, et c’est le cas de cette enquête mettant en scène le jeune William Sherlock Holmes, le jeune Arsène Lupin qui n’aime pas son prénom, et l’intrépide Irène Adler, en vacances à Saint Malo avec ses riches parents. Je devrai plutôt dire « avec sa riche maman qui ne la comprend pas », puisque son père ne fait qu’une visite express dans la ville de province.
Point positif : l’auteur connaît son sujet, et ne nous promène pas avec un Sherlock fade, ou un Arsène Lupin qui aurait causé la mort de sa mère de chagrin (spéciale dédicace à  un film que je n’ai pas du tout apprécié). Même si certains faits ne viennent pas de la lecture approfondie de l’oeuvre de Conan Doyle, l’ensemble reste plausible, possible, y compris les cours de chant que les parents d’Irène veulent absolument qu’elle prenne – rappelons qu’Irène Adler est une ancienne cantatrice.
De plus l’intrigue est vraiment habile. Ce n’est pas une intrigue allégée, sans risque, presque comique, bien trop facile à laquelle nous avons à faire. Le danger auquel nos trois jeunes enquêteurs sont confrontés est bien réel, et même si les adultes sont très occupés, à des activités diverses et variés, ils peuvent néanmoins compter sur ce cher Horatio Nelson – non, pas l’amiral, le domestique des Adler.
Ce que j’ai aimé aussi dans ce premier tome, c’est que le monde n’est pas manichéen, contrairement à ce que j’ai pu lire dans certains romans de littérature jeunesse (les aventures du jeune Jules Verne, pour citer un exemple). Non, tous les adultes ne sont pas forcément des personnes qui ferment les yeux sur ce qui se passent autour d’eux, et l’on peut être un policier consciencieux, si ceux qui vous entourent ne le sont pas, et bien, l’on n’avance pas !
Ce que j’ai aimé aussi, c’est le regard qu’Irène, narratrice, porte rétrospectivement sur ce qui est survenu cet été-là. Parfois, par petites touches, elle anticipe sur ce qui se passera, sans jamais trop nous en révéler – ou comment maintenir la curiosité de son lecteur.
En refermant ce livre, je n’avais qu’une seule inquiétude : comment allait-elle se poursuivre ?

Un Noël à Jérusalem d’Anne Perry

édition 10/18 – 156 pages.

Présentation de l’éditeur :

Noël 1900.
Victor Narraway, le supérieur de Thomas Pitt, et sa nouvelle femme Vespasia font un voyage en train de Jaffa à Jérusalem. Bien qu’ils passent un agréable moment ensemble et fassent de nouvelles rencontres, Vespasia commence bientôt à soupçonner que quelqu’un les suit et les épie.
Bientôt, une de leurs nouvelles connaissances est retrouvée assassinée, le seul indice étant un mystérieux morceau de parchemin écrit dans une langue étrangère, et un message implorant Narraway de poursuivre la quête du défunt. Persuadés de l’importance de cette quête, Narraway et Vespasia décident d’exaucer la dernière volonté de leur ami décédé.

Mon avis :

Tous les ans, ou presque, je lis l’enquête d’Anne Perry qui se déroule à la période de Noël. Cette enquête permet en général de retrouver un personnage secondaire de la série, et de le développer. Ici, c’est Vespasia et son mari Victor Narraway qui sont mis à l’honneur : tout deux partent à Jérusalem. Hélas ! Un crime est commis, ils choisissent de mettre à l’abri un message que le disparu leur avait confié juste avant d’être assassiné.
Le voyage en Orient aurait pu être fort passionnant, avec les incidents et les rencontres qui l’émaillent. Il n’en est rien – ou si peu. Ce qui m’a gênée après le premier tiers du roman est le style. Les tournures interrogatives abonnent ! Que dis-je, l’on trouve parfois une demi-douzaine de questions par pages, non des questions qui admettent une réponse, mais un questionnement du personnage, questionnement sur le voyage, leur mission, mais aussi sur ces croyances, le sens de la fête de Noël et de tout ce qui l’entoure – comme l’étoile qui a mené les rois Mages en Galilée.Disons que cela peut être intéressant, mais encore aurait-il fallu que cela apporte quelque chose sur notre connaissance des personnes, ou encore au développement de l’intrigue – celle-ci est vraiment trop brève.
Puis, Vespasia est parfois un peu agaçante, je n’ai pas l’impression que ce court roman ait apporté grand chose au personnage, si ce n’est ressassé ce que nous savons déjà – Vespasia, qui est restée une belle femme en dépit du temps qui passe, Vespasia, qui a eu une vie aventureuse, Vespasia, qui a reçu une excellente éducation de la part de son père. Si cela peut être intéressant pour quelqu’un qui ne connaît pas le personnages, pour ma part, j’ai eu surtout l’impression que c’était très répétitif.
La lecture n’a pas été désagréable, mais elle ne m’a pas apporté le plaisir que j’en attendais.

 

Noël au pic du putois de Géronimo Stilton

Présentation de l’éditeur :

Je m’imaginais déjà passer Noël blotti dans un fauteuil au coin du feu… mais voilà qu’on me fait faire du ski ! Et du bobsleigh ! Et du patinage ! Et comme si tout ce programme n’était pas assez chargé, Farfouin Scouit me demande d’enquêter sur une série de mystérieux incidents au pic du Putois… Les vacances ne s’annoncent pas de tout repos !

Mon avis :

Déjà la 88e aventure de Geronimo, le rongeur le moins aventurier qui soit, toujours lancé dans des aventures qui le dépassent, toujours optimiste, mettant en valeur l’amitié et l’entraide.
Comme beaucoup de personnes, comme la majorité des personnes, Géronimo Stilton pensait passer des fêtes de Noël tranquille. Comme souvent, il ne parvient pas à rester tranquille, parce que ses amis, sa famille, ses collaborateurs ont toujours de très bonnes idées pour lui. Las ! Dans la charmante station où il se rend, au nom très évocateur, il est obligé de s’initier aux joies du sport – ou plutôt des sports d’hiver. Pire : une série d’événements l’oblige à enquêter, lui qui espérait, entre deux activités sportives contraintes, se reposer un peu. Qu’importe ! Il faut sauver Noël !
Ce joli récit nous rappelle que l’important, à Noël, est d’être ensemble. Les activités de Noël, présentés à la fin du livre, sont d’ailleurs peu onéreuses, pas trop difficiles, mais faciles si l’on s’y met à plusieurs. Toujours optimiste, Geronimo parvient à unir tout le monde à Noël.
Une sympathique histoire à partager.