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Soul Riders – tome 01 : Les Cavalières du destin par Dahlgren Helena

Présentation de l’éditeur : 

Lisa parviendra-t-elle à percer le mystère de l’île de Jorvik, à l’aide de la magie de son cheval ?

Trois ans après le décès de sa mère dans un accident de cheval, Lisa emménage avec son père sur l’île de Jorvik. Très vite, elle devient amie avec trois passionnées d’équitation, Alex, Linda et Anne. Mais Lisa a juré qu’elle ne s’approcherait plus jamais d’un cheval… Pourtant, quand elle se retrouve face à Starshine, impossible de lui résister : ce cheval n’est pas ordinaire ! Si elle savait… En effet, les filles et leurs montures sont sur le point de prendre part à une bataille ancestrale entre le bien et le mal, et d’entrer dans la légende des Soul Riders, ces cavalières du destin appelées à sauver le monde !

Merci aux éditions Pocket et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis : 

J’ai choisi ce livre qui, je le pense, est le premier tome d’une série, par curiosité : j’aime lire des livres purement destinés aux adolescents (surtout quand je vois que les adolescents lisent actuellement des romans qui ne leur sont pas vraiment destinés). J’ajoute que la magnifique couverture m’a aussi fortement attiré.

Au début, j’ai trouvé que l’intrigue était très classique, de même que la caractérisation des personnages. Prenons par exemple l’héroïne, Lisa. Sa mère est morte dans un accident de cheval, elle est élevée par son père qui, au lieu de se préoccuper pleinement de sa fille, déménage au gré de ses affectations, promet toujours à sa fille beaucoup de choses, et ne tient pas vraiment ses promesses. Il a pourtant l’impression de bien faire – comme beaucoup de pères. Elle se retrouve dans un nouvel environnement, charge pour elle de tout découvrir toute seule, puisque son père se laisse immédiatement happé par son travail. Et la première adolescente qu’elle rencontre, c’est Alex, qui vit sur l’île depuis toujours, qui est passionnée par les chevaux en général et par Tin-Can sa monture en particulier. Lisa n’est pas la seule dans ce cas, elle rencontre une autre adolescente, Linda, qui elle aussi est restée sur l’île, avec son chat Misty, son cheval Météore, loin de ses parents, parce qu’elle en avait assez d’être ballottée au gré de leurs affectations « qu’ils ne pouvaient pas refuser ». Pour Anne, c’est le contraire, ses parents sont présents, très présents, lui mettant une pression extrême pour qu’elle soit parfaite en toute chose, comme eux. Mais elle, que veut-elle vraiment ?

Dans son nouvel établissement scolaire, de manière très classique à nouveau, Lisa rencontrera deux adolescentes qui s’opposent quasi immédiatement à elle : Sabine et Jessica. Je m’attendais donc à lire une intrigue assez classique.

Et puis non :  nous basculons, à peu près au tiers du récit, dans la fantasy. Nous découvrons que certaines personnes ne sont pas ce qu’elles paraissent être, mais qu’elles sont pires encore. Alors oui, nous sommes très vite entraînés sur la piste d’une légende qui nous est dévoilée peu à peu. Il ne faut pas se leurrer : les quatre héroïnes sont des jeunes filles d’aujourd’hui, absolument pas portées sur l’ésotérisme, et même si, pour certaines, elles ont déjà observé des phénomènes paranormaux, elles se sont tues, ne serait-ce que parce que ce qu’elles avaient vécu était dure à croire – pour elles.

Très vite, elles seront forcées d’agir – mais comment ? Parodiant le résumé d’un roman que j’avais beaucoup aimé, je pourrai vous dire qu’elles sont des héroïnes pas prêtes (et c’est ce que leurs adjuvants pensent). Malheureusement, leurs adversaires, eux, n’ont jamais été aussi prêts – ni près.

Un premier tome efficace, que j’ai envie de faire découvrir.

PS : apparemment, ce récit a été inspiré par un jeu vidéo suédois. Comme quoi …..

Sirem et l’oiseau maudit par Yasmine Djebel

Présentation de l’éditeur :

Depuis la fin de la guerre des Astres, Sirem travaille avec son père adoptif, Ziri, dans la bibliothèque de la cité d’Afra. Quand Ziri est victime d’un attentat, Sirem doit affronter les fantômes de son passé et le pouvoir autoritaire des Veilleurs, adorateurs du Soleil. Esseulée, elle pactise avec Tanit, une femme transformée en faucon par un sortilège. Mais peut-elle faire confiance à l’oiseau maudit ? Qui est-il vraiment, et quels sont ses secrets ?

La mystérieuse prophétie d’une voyante va lancer Sirem et l’oiseau dans une quête périlleuse où, à la lumière incertaine de la Lune, la magie peut revêtir des formes inattendues…

Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis : 

Sirem et l’oiseau maudit est un roman qui m’a tout d’abord dérouté, parce qu’il faut parvenir à accepter les codes de la société dans laquelle nous sommes plongés. La guerre des Astres est terminée, et j’ai vraiment eu l’impression que les vainqueurs faisaient peser avec force leurs interdits sur les vaincus – interdits que j’ai trouvés abusifs. Aussi, ne faut-il pas s’étonner que la révolte gronde face à cette coercition, rares sont ceux qui osent s’opposer aux Veilleurs, parce que les conséquences en sont toujours dramatiques.

Sirem, l’héroïne qui donne son nom à ce roman, va pourtant devoir agir, avec Tanit, cette femme qui a été transformée en oiseau par une malédiction. L’on pourrait penser que nous passons alors d’un univers romanesque au monde du conte. C’est oublier que les contes, les vrais, pas les versions aseptisées que l’on voit parfois, montrent des univers cruels, des épreuves dangereuses, des punitions douloureuses, durables, et des conséquences tragiques, comme Sirem et ses compagnons pourront le découvrir au cours de leur périple.

Ce roman évoque aussi le problème de la transmission : je pense notamment à la culture à laquelle les vaincues n’ont plus accès et que certains, comme Ziri, celui qui a sauvé Sirem enfant quand personne ne voulait s’occuper d’elle, tentent de préserver. Mais la transmission peut devenir aussi contrainte, pesanteur, quand les parents souhaitent que leur enfant soit comme eux le souhaitent, non comme leur enfant est réellement. Certains y parviennent, comme Kamil, l’assistant de la magicienne Mayssa, parce qu’ils ont eu la force de prendre leur destin en main. J’ajoute que Kamil est un de mes personnages préférés. Magicien, oui, mais aussi créatif : il prend soin des autres, de tous les autres, et n’oublie jamais son ânesse. En revanche, d’autres vont très loin pour plaire à leurs parents – et là aussi, les conséquences sont dramatiques.

Sirem et l’oiseau maudit est un roman à l’univers riche et cohérent.

Les tribulations d’Esther Parmentier, sorcière stagiaire, tome 3 : Crime prémédité ; vampire recherché

édition Rageot – 320 pages

Présentation de l’éditeur :

Jeune sorcière stagiaire, Esther Parmentier, malgré ses maigres pouvoirs, a brillamment résolu deux affaires au sein de l’Agence gérant les relations des créatures surnaturelles et des humains sous la tutelle de l’agent Loan, un vampire puissant, arrogant et particulièrement séduisant. Ce dernier s’est évaporé à la fin de leur dernière aventure. Depuis Esther est sans nouvelles de lui… jusqu’à ce qu’il réapparaisse un beau matin pour exiger son aide : des luttes de pouvoir font rage, menaçant l’équilibre précaire entre créatures. Bientôt le père de Loan, qui règne sur la tribu vampirique, est assassiné et Loan, son héritier, disparaît pour de bon. N’écoutant que son cœur, Esther se lance à sa recherche. Si elle n’a pas de pouvoirs, elle dispose de solides capacités de déduction…

Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour leur confiance.

Mon avis : 

On a retrouvé l’agent stagiaire Esther Parmentier. Si, si, je vous assure ! Comment ? On ne l’avait pas vraiment perdue ? Je ne suis pourtant pas vraiment sûre qu’elle se soit retrouvée là où elle est sur les ordres du CRIS. Non, c’est de son plein gré, et même contre l’avis des autres qu’elle est partie à la recherche du bel agent Loan qui devait être vraiment désespéré pour faire ce qu’il a fait. Non, pas disparaître, mais lui demander de l’aide, à elle, Esther.

Il faut dire que c’est vraiment, mais alors vraiment la pagaille dans le monde vampirique. C’est tellement la pagaille que même les agents les plus aguerris ont besoin de demander de l’aide eux aussi (à croire que c’est contagieux) parce qu’ils ne connaissent pas toutes les subtilités du monde des vampires, et surtout de leurs lois. En revanche, ce qui est certain pour tout le monde est que retrouver l’agent Loan en aussi bon état que possible (c’est un vampire, il est difficile de le retrouver totalement vivant) devient une priorité pour tout le monde.

Je ne vous dirai pas qu’Esther se retrouve à explorer des univers magiques, mystérieux qu’elle ne connaissait pas encore, non. Je vous dirai qu’elle découvrira, et elle ne sera pas la seule, à quel point les vampires et autres loups garous peuvent être adulés par le commun des mortels, tels des rocks stars – ou des influenceurs. Je ne vous dirai pas non plus que certains combats sont particulièrement musclés, que l’humour est toujours au rendez-vous et qu’Esther est prête à tous les sacrifices pour mener à bien ses missions. Je ne vous dirai toujours pas que retrouver les compagnons de route et de portail de la jeune sorcière stagiaire fut un grand plaisir. Non, je ne vous dirai rien ! Mais je concluerai tout de même en vous disant que c’est avec regret que j’ai refermé ce troisième et dernier tome des aventures d’Esther.

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La brigade du surnaturel de Floriane Impala

Présentation de l’éditeur :

Quand un inconnu s’introduit dans son appartement, la vie de Claire Desfontaine bascule. D’abord sur le canapé, puis sur le siège en cuir d’une berline années 60 pour un road trip sanglant vers les limbes. Car le bellâtre qui vient de braquer son intimité n’est pas de ceux à qui l’on refuse sa main : envoyé par le Big Boss des Enfers lui-même pour résoudre une affaire de meurtres en série parmi ses ouailles démoniaques, il est bien décidé à faire de Claire, inspectrice de la Brigade de la Magie et du Surnaturel, sa coéquipière.

Mon avis : 

Merci aux éditions VOolume et à Netgalley pour ce partenariat.

Je n’irai pas jusqu’à dire que rien ne va dans la vie professionnelle de Claire Desfontaines, non, parce que cela ressemblerait fort à une formule éculée. Je dirai simplement que la dernière opération de police qu’elle a dirigée s’est soldée par une immense catastrophe, et qu’après, il lui faut vivre avec ce qu’elle a vécu. Quand je dis « après », c’est vraiment juste après, et trouver un inconnu chez vous n’est pas quelque chose de normal, quelle que soit la profession de la personne. Claire a donc un « geste malheureux », et lui tire dessus. Seulement, un problème surgit. Non, pas ce qu’elle fera du cadavre. Disons plutôt que l’inconnu est un démon (si, si, c’est possible) et qu’il est mandaté par le grand patron pour que Claire enquête avec lui. Pour créer un duo de policiers, il est des débuts un peu moins sanglants. 

Leur mission, si Claire l’accepte ? Retrouver qui s’amuse à zigouiller d’honnêtes créatures démoniaques. Ce ne sera pas facile, ce sera rempli de rebondissements, de visites de lieux hautement improbables, de disputes aussi. Ne pas oublier l’encombrant co-équipier de Claire, Keziah, son ex, Luc, qui s’avère être un très bon policier, et toute la famille de Claire, qui rêve de la voir casée, si possible avec ce magnifique beau gosse roux – si les démons étaient laids, leur travail serait bien plus compliqué. 

Je n’ai pas lu ce livre, je l’ai écouté en compagnie de mes chats, comme d’habitude, et je dois dire que ce fut vraiment plaisant et agréable. Stéphanie Moussu, qui nous lit ce roman, est véritablement très douée pour caractériser chacun des personnages (oui, ce récit comporte des changements de narrateur) ce qui fait que j’ai reconnu immédiatement quel personnage avait la parole (mention spéciale pour Luc, l’ex policier qui a fort envie d’en découdre). 

Ce roman est un tome 1 : j’espère sincèrement lire (ou écouter, peu importe), le tome 2. 

 

Ocre rouge, tome 1 : Green Horn and Co d’Aude Reco

Présentation de l’éditeur :

Chargé de ramener Adrien Osborne à son père, Ocre rouge, chasseur de primes et aventurier, ne se doute absolument pas de l’enfer dans lequel il essaiera d’accomplir sa mission. D’autant que le jeune Osborne est loin de lui rendre la tâche facile et que la planète sur laquelle ils se trouvent semble déterminée à les tuer tous les deux.

Mon avis : 

J’ai trouvé cette lecture plutôt agréable, et je sais que cela fait court. Cependant, c’est à peu près la seule chose que je peux dire dessus. Je me suis retrouvée plongée dans un univers singulier, mais j’ai eu l’impression non d’être dans un tome 1, mais dans un tome 2, comme s’il me manquait des éléments pour pleinement comprendre l’univers dans lequel les personnages évoluaient. 

Le point de départ paraissait simple : Ocre rouge est un chasseur de prime. Il doit ramener, à grands coups de pied dans le derrière s’il le faut, Adrien Osborne à son père qui a absolument besoin de lui. Pourquoi ? Il ne s’agit pas seulement d’amour paternel, la situation est plus compliquée que cela. Plus compliquée aussi à cause dans l’univers dans lequel ils évoluent, et qui semblent au bord de l’explosion – au sens propre du terme, pas seulement au sens figuré, même s’il est vrai que la révolte gronde. 

Je ne pensais pas non plus que ce roman évoluerait vers ce qu’il faut bien appeler une romance M/M, qui se développe, ma fois, assez rapidement entre les deux protagonistes. L’humour est présent également, comme le prouve cette citation : 

– Vous trouvez que je ne suis pas assez amoché? fulminai-je. Et vous m’avez peut-être décroché la mâchoire en plus.
– Ca, permets moi d’en douter. Tu ne pourrais plus parler, et, crois-moi, ça nous ferait des vacances.

Un roman que j’ai pris plaisir à lire. Lire le tome 2 ne me déplairait pas, le jour où il sera publié. 

Sortilèges et crises de nerfs de Mathilde Maras

Présentation de l’éditeur :

Entre la vie estudiantine, mes cours de magie-pharmacologie et les prophéties qui annoncent ma mort prochaine, autant vous dire que j’en ai plein le dos ! Pour couronner le tout, un complot magico-terroriste vient d’éclater et mon petit ami Gavriel est accusé de l’assassinat de la reine Verna. Sauf que moi, Ellaris Vilaleah, nabot colérique de mon état, je n’ai pas beaucoup de respect pour l’autorité ni pour les têtes couronnées ! Convaincu que Gavriel n’est pas le meurtrier qu’ils recherchent, je le suis sur les routes de l’exil avec pour seule défense mes sortilèges et mon mauvais caractère… sans savoir que je m’apprête à affronter des secrets qui mettront les limites de la magie à rude épreuve…

Mon avis : 

Je serai claire : je n’ai pas envie de me lancer dans une grande analyse dont le but serait de décortiquer l’oeuvre, de montrer ses enjeux, ses visées, et l’ensemble des procédés stylistiques qui ont fait que j’ai aimé le lire. J’ai aimé le lire, et cela devrait suffire. J’ai beaucoup ri en suivant Ellaris, étudiant en magie-pharmacologie irascible, à la vie personnelle fort heureuse… du moins, à un moment du récit. Il est en effet amoureux de Gavriel, et Gavriel est amoureux de lui, ils sont heureux ensemble. Que demander de plus pour eux ? Que le sort ne s’acharne pas contre eux !

Dans ce récit qui multiplie les retours en arrière pour mieux nous montrer le cheminement et les difficultés d’Ellaris – difficultés à le cotoyer aussi, parce qu’il est tout sauf reposant pour ses professeurs, nous les suivons tous les deux dans leur quête pour… Pour quoi, au fait ? Prouver l’innocence de Gavriel, rien de moins ! C’est surtout Ellaris, qui découvre que son petit ami avait gardé des secrets pour lui, qui souhaite que toute la lumière soit faite, par amour pour Gavriel, et tant pis si certaines péripéties sont… à mourir de rire, même si l’heure est souvent grave, très grave.

A lire si vous aimez rire en compagnie de personnages hors-normes.

Adriel par Léo Mx

Présentation de l’éditeur : 

Adriel, jeune mage rêvant de gloire, se voit confier un poste important à la cour du roi sous le commandement d’un homme qu’il idolâtre. Ses parents imposent une seule condition à cette offre inespérée : qu’il reprenne en secret son identité de naissance féminine pour participer à des soirées mondaines et faire honneur à sa famille. Quelques jours après son arrivée, Adriel découvre l’existence d’un complot visant à assassiner la princesse. Grâce à sa double identité féminine et masculine, il décide de mener l’enquête pour confondre le traître. Protecteur de la famille royale le jour, il se sert de son alter ego Ophélia pour recueillir des confidences la nuit. Mais à mesure qu’il navigue entre les pièges tendus par les gardes et les courtisans, il lui est de plus en plus difficile de jouer des rôles dans ce palais où tout le monde porte un masque… Manipulé par des forces qui le dépassent, Adriel pourrait bien perdre son idéalisme et entreprendre un voyage jusqu’au bout de lui-même.

Mon avis : 

Merci aux éditions Explora et à Netgalley pour leur confiance.

J’ai vraiment adoré ce roman, et si je ne l’ai pas lu d’une traite, c’est à cause de contraintes extérieures à ma lecture. Puis, il est toujours bon de pouvoir revenir à un livre que l’on aime, et de pouvoir aussi le conseiller.

Le héros, c’est Adriel. Il a obtenu grâce à son travail un poste important à la cour, où ses parents le rejoignent. Ils le pressent cependant de reprendre son identité féminine pour assister à certains éléments mondains. Non, Adriel n’est pas une de ses femmes qui se sont travesties parce que la société refusait aux femmes certains postes, certains emplois, iel se sent homme, et seuls ses très proches savent qu’il a été assigné fille à la naissance. Et il (je reprends le pronom masculin qu’Adriel utilise) ne vit pas bien les choses, même si cette double identité lui permet d’être constamment auprès de la princesse (et d’être encore plus fatigué, parce que veiller à ce que quelqu’un ne se fasse pas tuer, c’est vite usant).

J’ai aimé les personnages de cette histoire, qui sont tous attachants, et qui doivent faire avec leurs aspirations d’un côté, et les contraintes que la société leur impose de l’autre. Faire bouger la société ? Ce serait bien, pour tout le monde. Et si l’on vient me dire que tout va bien dans notre société, non, il suffit d’ouvrir les yeux pour cela – mais là, c’est à nous de faire bouger les choses.

Sans spoiler, je dois dire aussi que j’ai aimé le dénouement – justement parce que lui aussi sort des sentiers battus.

 

Les soeurs Hollow de Krystal Sutherland

édition Rageot – 384 pages.

traduction : Lilas Nord

Présentation de l’éditeur :

Iris Hollow, 17 ans, a toujours été étrange. Lorsqu’elle était enfant, elle et ses deux sœurs aînées ont disparu. Un événement dont aucune d’elles ne se souvient, et qui ne leur a laissé qu’une cicatrice en forme de croissant de lune dans le cou, des yeux noirs et des cheveux blancs. Iris fait tout ce qui est en son pouvoir pour arpenter les couloirs du lycée en paraissant la plus normale possible. Pourtant, son étrangeté lui colle à la peau. Quand Grey, la plus âgée de ses sœurs, top-modèle célèbre et styliste de renommée internationale, disparaît à nouveau dans d’inquiétantes circonstances, Iris doit embrasser sa part d’ombre. D’autant qu’un homme à tête de taureau la poursuit, prêt à tout pour la tuer. Avec son autre sœur Vivi, Iris fuit… Mais pour sauver sa peau et retrouver Grey, elle comprend qu’elle doit remonter la trace de son passé.

Mon avis : 

Ce fut une lecture prenante, une lecture dans laquelle je me suis retrouvée totalement plongée, prise, entièrement avec la narratrice, ne retrouvant pas toujours mon souffle face à ce qu’elle vivait, ce qu’elle endurait, pas tant elle, que la douleur provoquée par l’oubli et l’absence -plongée qui eut lieu jusqu’à la moitié du roman. Là, j’ai ressenti le besoin de faire une pause, parce que, justement, je me sentais étouffée par tout ce qu’elle vivait, ressentait.

Il faut dire qu’Iris n’est pas une adolescente ordinaire. Elle et ses deux soeurs ont été enlevées quand elles étaient enfants et ont mystérieusement réapparu un moins plus tard, sans que l’on sache réellement ce qui leur était arrivé. La suite ? Leur père a fini par se suicider, et Cate, leur mère, a pris soin d’elles vaille que vaille. L’aînée est devenue une icône de la mode, la seconde musicienne rock, et la troisième, Iris, semble bien sage, et elle l’est ! Mais Grey disparaît à nouveau.

De mon côté, je peux dire que certaines scènes sont véritablement difficiles à dire, et pourtant, je ne me considère pas comme quelqu’un de sensible. Il est vrai qu’en lisant ce roman, que je classe à la fois dans le Young adult et dans le fantastique, j’ai pensé à des mythes, à des légendes, et j’ai pensé à la douleur aussi, à tout ce que l’on peut faire pour l’éviter. Léger, ce roman ? Absolument pas. Je l’ai senti, surtout dans la seconde partie, nimbé de douleurs, en dépit de la personnalité charismatique et dérangeante de Grey, qui ne prend réellement sa dimension que lorsqu’on saura tout ce qu’elle a accompli. Alors oui, dans son genre, Grey est grandiose, excessive, et je dois dire que, par les actes même qu’elle a accomplis, elle est, à mes yeux, un beau personnage.

Mais j’aime la décision qu’Iris prend à la fin.

Le dernier apprenti sorcier, tome 3 : Murmures souterrains de Ben Aaronovich

Présentation de l’éditeur :

L’agent Peter Grant plonge au plus profond du métro londonien…
Un cadavre abandonné dans la station de métro Baker Street, voilà tout ce qu’il reste de James Gallagher, étudiant Américain à Londres. Sa riche famille est bien décidée à comprendre ce qui s’est exactement passé. Le problème, c’est que le fond des choses est situé bien plus profond que quiconque ne pourrait l’imaginer. C’est donc à Peter Grant et à son excentrique patron, l’inspecteur Thomas Nightingale qu’il appartient d’arpenter les couloirs du plus vieux, du plus grand et désormais du plus mortel réseau métropolitain du monde puisque le dernier sorcier de Londres est lancé aux trousses de « l’homme sans visage » déjà rencontré dans leur précédente aventure.
Mais au moins le FBI lui a envoyé un agent de choc : jeune, ambitieuse, belle à se damner et un peu magicienne elle aussi. Comme quoi, la vie réserve parfois de bonnes surprises !

Mon avis : 

Etre policier dans une brigade surnaturelle, ce n’est pas de tout repos, et ce n’est pas Peter Grant qui nous dira le contraire. C’est même franchement stressant, surtout quand on est face à un meurtre, que la victime est américaine, fils d’un sénateur et que, pour faire bonne mesure, on vous colle un agent du FBI aux basques ! Cet agent, bien sûr, ne connaît rien à la magie, ne sait pas que la magie existe, et quand bien même elle le saurait, cela ne veut pas dire qu’elle le croirait. Il n’est donc pas facile pour Peter de travailler et de contenter tout le monde, et de s’en tirer sans trop de bobo. Ajoutons aussi que lui et son patron travaillent toujours sur leur « autre » enquête, qui sert de fil rouge à la série (le fil rouge, sur le bouton rouge . Oui, je sais, c’était facile aussi).

Il faut dire que l’humour est bien présent, tout comme les références à la pop culture qui place immédiatement ce livre dans une époque – une époque qui, déjà, n’est plus tout à fait la nôtre. Peter passe beaucoup de temps dans le métro, il passe beaucoup de temps aussi avec Lesley, qui est prête à travailler de nouveau, que ce soit dans le domaine officiel (la police) ou dans le domaine officieux (la magie) sans trop se soucier du regard que ses anciens collègues pourraient jeter sur elle. C’est plus facile à écrire qu’à dire.

Le dernier apprenti sorcier est une série qui nous fait voyager dans un monde surnaturel, rempli de divinités qui se crêpent le chignon. Ce n’est pas désagréable, cela se lit même très bien, mais j’attendrai un peu avant de lire les quatre tomes suivants de la série, disponibles à la bibliothèque.

Le dernier apprenti sorcier, tome 2 : Magie noire à Soho de Ben Aaronovitch

édition J’ai lu – 407 pages

Présentation de l’éditeur :

Après avoir réconcilié les divinités qui se partagent la Tamise, et mis hors d’état de nuire un tueur en série sorti d’un conte pour enfants vieux de plusieurs siècles, l’agent Peter Grant et l’inspecteur Nightingale pensaient pouvoir souffler un peu. Mais le repos n’est pas une option pour les deux derniers sorciers de Londres : ce sont cette fois les jazzmen de la capitale anglaise qui meurent un peu trop souvent et dans des conditions un peu trop suspectes.
Au son du swing, du bop et de l’électro, Peter nous emmène dans les clubs enfumés de Soho, où magie et musique forment les deux faces d’un même penny..

Mon avis :

Si vous aimez rire (noir) et n’avez rien contre des récits sanglants, alors cette série est faite pour vous. J’ai lu le tome 1 il y a fort longtemps, et j’avais beaucoup apprécié ce livre. J’ai mis du temps à lire le tome 2, parce que j’avais beaucoup d’autres livres à lire, mais je dois dire qu’il est savoureux.

Si vous croyez avoir des soucis, jetez plutôt un coup d’oeil sur la vie de l’agent Peter Grant, sorcier en formation. On s’attaque à des jazzmen ! Et pas les pire, non, des jazzmen qui aiment la musique, qui aiment jouer, des passionnés. Cette passion est leur point commun, cela, et le fait que leur mort peut passer pour une mort naturelle si l’on n’y prend pas garde. C’est encore moins facile d’enquêter dans ces cas-là, surtout que l’inspecteur Nightingale n’est pas tout à fait remis de leur précédente enquête – à vrai dire, il n’est pas tout à fait remis de tout ce qu’il a vécu jusqu’à présent au cours de sa carrière, que ce soit d’enquêteurs ou de sorciers. La manière dont il a rendu hommage à tout ceux qui sont tombés aux champs d’horreur est remarquable, et vaut bien toutes les thérapies, quoi que puissent en penser les psys.

L’agent Peter Grant, lui, en apprendra un peu plus sur son père – et nous avec lui. Il a la chance d’avoir une mère particulièrement ouverte d’esprit aussi, et particulièrement vive. Il faut dire qu’elle en a beaucoup vu aussi, plus que son fils, qui pourtant, ne manque pas de lucidité sur le métier de policier.

Je trouve aussi que le livre est très ouvert d’esprit. Certes, on ne parlait pas de vegan – mais de macrobiotique. On n’utilisait pas les termes comme pansexuel, mais Ash, qui aime les femmes d’habitude, passe la nuit avec un garçon, parce qu’ils ont des affinités, et il n’est pas traumatisé plus que cela – Peter est surpris, mais pas outré non plus. Bref, la fantasy, c’est bien, l’ouverture d’esprit, c’est encore plus sympa. Cela ne veut pas dire que tout est facile, non, et le dénouement laisse prévoir quelques soucis pour Peter….

Challenge Halloween avec Hilde et Lou