Archive | juillet 2022

Le cadavre du Palais-Royal par Laurent Joffrin

Présentation de l’éditeur :

La nouvelle enquête de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet et aux Affaires spéciales, se déroule cette fois à l’aube de la Révolution française dans un Paris au bord de l’explosion.

Mon avis :

Je n’aurai probablement jamais « lu » ce livre s’il n’avait été proposé en audiobook par Netgalley. J’ai postulé, j’ai obtenu, et je remercie Audiolib et Netgalley pour ce partenariat.

Pourquoi ne l’aurai-je pas lu ? Même si Jean-François Parot et ses ayant droit étaient d’accord pour la reprise du personnage, pour que Nicolas traverse la révolution française, pour ma part, j’ai eu du mal avec cette nouvelle aventure. Reprendre un personnage, ce n’est pas facile, n’est pas Carlos Zanon qui veut, lui qui a repris Pepe Carvalho  avec brio. Reprendre un personnage et tenir compte de son évolution telle qu’elle avait été voulue par son créateur, c’est encore plus compliqué.

Non, le souci n’est pas l’intrigue, qui, ma foi, est assez bonne. Le lecteur sait déjà, de toute façon, que la noblesse française ne parviendra pas à prendre les bonnes décisions, ne mesurera pas la largeur du fossé qui s’est creusé entre eux et le peuple français. Il est question d’une élite – la noblesse donc – qui se distingue par l’honneur, non par l’argent. Certes. Cependant, la noblesse ne se rend pas compte que son honneur a été perdu, dilué, réduit en poudres depuis fort longtemps. L’émergence de l’argent qui donne le pouvoir ne vaut guère mieux – comme si les nobles ne couraient pas, depuis des années, après l’argent, comme si les Etats Généraux n’avaient pas été réunis pour lever, encore et toujours, de nouveaux impôts, pour ponctionner, encore et toujours, le peuple. Nous apercevons Louis XVI, totalement dépassé par ce qui se passe, Marie-Antoinette, que les circonstances ont forcé à se dépasser, nous croisons Mirabeau également, et voyons, déjà à l’époque, le pouvoir que les médias pouvaient avoir. Les intrigues de cour n’ont pas cessé avec la prise de la Bastille, et ne laisse pas d’être, à mes yeux, toujours aussi empoisonnés, surtout si les courtisans tentent, par le biais de celles-ci, de se rapprocher du pouvoir.

Alors, si ce n’est l’intrigue, quels éléments ont bien pu me déranger ? Ce sont les personnages et leurs relations. J’ai eu du mal avec l’évolution du personnage de Nicolas le Floch qui dès la première scène d’émeute, sort son pistolet pour contenir la foule. Il est souvent fait référence, dans ce livre, à l’intrigue du Sang des farines que j’ai très envie de relire, du coup : je ne pense pas qu’à cette époque, Nicolas était si prompt à dégainer son arme. Je passe sous silence d’autres traits qui me paraissent également diverger avec ce que l’on savait de lui.

Passage obligé : l’on retrouve les personnages qui sont restés à Paris pendant que Nicolas partait vivre sur ses terres de Ranreuil. J’ai regretté que certains personnages soient évacués en deux temps trois mouvements, comme Marion et Catherine, les fidèles servantes de Noblecourt. Les scènes de repas n’ont pas la même saveur sans elles, et je regrette leur départ. Ce ne sont pas les seuls personnages dont je regrette le peu de présence, ou la distance prise entre Nicolas et d’autres proches. J’ai eu l’impression aussi que certaines rencontres étaient des passages obligés, comme celle avec Sartine, ou celle avec La Paulet, dont la vie ne tient plus qu’à un fil.

Heureusement pour moi, j’ai écouté le livre plutôt que de l’avoir lu, et le talent de Philippe Sollier fait que j’ai passé de bons moments à écouter ce livre.

 

Afterlove de Tanya Byrne

Mon avis :

Pardon ? Je suis en retard de six jours pour écrire mon avis ? Oui, je suis au courant, mais je ne peux pas y faire grand chose. J’ajoute que les chatons dont je m’occupe, enfin les chatons de la haie, ont un sérieux retard de croissance, et que cela me stresse bien plus.
Tout d’abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Hachette pour ce partenariat – et merci pour le post-it me souhaitant bonne lecture.
Nous sommes face à une romance paranormale. Mais nous sommes aussi face à une romance lesbienne, et ce n’est pas si fréquent. Ash a seize ans et elle est lesbienne. Elle a fait son coming-out auprès de sa mère, qui n’a pas trop mal pris l’annonce de sa fille, même si cela remettait en cause ce qu’elle avait imaginé pour son avenir – les parents d’Ash sont catholiques pratiquants, originaire de Guyana, un pays que, contrairement à Poppy, je serai bien en peine de placer sur une carte.
Poppy. Contrairement à ash, elle est pensionnaire dans un institut très chic. Elle est rousse, elle est lesbienne elle-aussi. Fille unique, elle a fait son coming-out auprès de ses parents, qui ont pris les choses comme des parents modernes se devaient de prendre les choses. Cependant, son père pense que ce n’est qu’une « phase », mot que l’on emploiera jamais pour une relation hétérosexuel. Il est vrai que jamais un ado, ou une ado n’a jamais eu à dire à ses parents qu’il/elle était hétéro.
Ash et Poppy ont un point commun : elles veulent être sûres que l’autre est sérieuse. Adara, la meilleure amie et confidente d’Ash, sait à quel point elle a galéré, se retrouvant face à des adolescentes qui affirment après coup avoir été ivres, ou qui préfèrent courageusement poser un lapin, ou encore qui veulent juste « essayer ». Ash est très lucide et sait que certaines jeunes filles, pourtant lesbiennes, font taire leurs préférences et choisissent une vie dans la norme. Seulement, elle en a assez d’être toujours celle qui fait les frais de ce revirement.
Ce ne sera pas le cas avec Poppy, si ce n’est que leur romance est interrompu par la mort d’Ash et sa transformation en grande faucheuse. Nous apprenons très vite quelle est sa mission, quelles sont aussi les autres faucheuses, comment elles lui apprennent le « métier », comment elles la soutiennent aussi lors de ses premiers pas dans sa fonction. Le côté paranormale de la romance est bien conçu, cohérent, sans pesanteur aucune, ce qui rend cet aspect du roman parfaitement intégré à ce que l’on a lu jusque là.
J’ai aimé aussi que le livre parle de certains faits, parce qu’ils existent, ou ont existé. Je pense à l’arrivée en Angleterre des parents d’Ash, qui n’ont pas vraiment été accueillis à bras ouverts. Je pense aussi au prétexte pour renvoyer un employé, comme l’a été le père d’Ash, pour ne pas dire qu’il faut « compresser » le personnel hospitalier pour cause de problèmes de budget. Je pense aussi à l’homophobie totalement décomplexée de certaines personnes.

Afterlove est une romance paranormale ancrée dans le réel, et cela, c’est un exploit.

Astre-en-Terre par L.P. Hurel

Présentation de l’éditeur :

Promis à la princesse Isolina, Enguerrand doit l’épouser pour assurer la lignée de Celestia. Mais en route pour la cérémonie, il se fait enlever par Moera : la contrebandière de nectar stellaire la plus redoutée du pays. Prisonnier des rebelles, sa vie bascule. Enguerrand est prêt à tout pour retrouver sa liberté… jusqu’à ce qu’un terrible secret fasse voler ses certitudes en éclats. Pour la première fois de sa vie, il doit faire un choix : suivre la voie qu’on a tracée pour lui ou s’associer à sa ravisseuse ?

Mon avis :

Merci aux éditions Explora et à Netgalley pour leur confiance.

En rédigeant mon avis, je vais faire ma professeur de français. Oui, je vais vous parler du schéma narratif, ce schéma qui a été codifié et nous explique que nous passons d’une situation initiale, stable, à une situation finale, toute aussi stable. Ce n’est pas si simple, parce que tout n’est pas si stable que cela au début. Enguerrand est le fils du régent de Bois-en-terre. Il est un personnage que l’on ne verrait pas du tout comme le héros d’un roman ou d’un conte parce qu’il est banal, sans grand défaut, sans qualité saillante non plus, il est « gentil » dirait-on de lui. Il a été éclipsée par la personnalité débordante d’une de ses soeurs, personnalité qu’elle se devra de canaliser quand elle sera mariée à son tour. Enguerrand ne comprend même pas pourquoi il a été choisi, il n’aura pas vraiment de réponse puisqu’il est enlevé par des brigands, opposés au pouvoir. Cela aura pu être presque simple, si ce n’est qu’Enguerrand n’est plus maître de son destin, plus maître de ce qu’il découvre non plus et lui fait reconsidérer les choix qu’il a fait jusqu’à présent.

Il n’est pas la seule personne à devoir faire des choix et à s’interroger, après coup, sur la conséquence de ceux-ci. Sa promise, la princesse Isolina, est la fille du Pacificateur. Son fiancé a été enlevé ? Qu’à cela ne tienne, il faut lui en trouver un autre, la vie doit continuer, le commerce doit continuer, la magie doit continuer, sinon, comment les Sang-Bleu vivraient-ils ? Ils ne se posent pas la question, ils ne se préoccupent pas des Sang-Rouge, le commun des mortels si vous préférez, puisque eux sont largement au-dessus de cela et veulent le rester. Isolina se rend compte qu’elle a beau être la princesse héritière, elle a été tenue à l’écart de bien des savoirs, de bien des complots aussi. Naïve ? Oui. Comme quelqu’un que l’on n’aurait jamais réellement préparé à gouverner.

Il est deux personnages dont je n’ai pas encore parlé, il s’agit de Moera, la chef des brigands, et d’Arlandor, ancien forgeron qui a totalement changé de voie. Eux ont dû faire des choix bien avant que ce roman ne commence, parce qu’ils ont vécu et subi beaucoup. Réfléchir vite, prendre des décisions, en supporter les conséquences positives ou négatives, c’est un peu ce qu’ils ont dû faire toute leur existence pour espérer survivre à toute ce qui se passait en ce monde, tout ce dont les Sang Rouge ignoraient, ou faisaient semblant d’ignorer, dans une belle indifférence. Etre un homme ou une femme importe finalement peu, il faut avant tout savoir se défendre, se battre, ou en acquérir les capacités rapidement. 29

Les cartes seront totalement rebattus au cours de ce récit, et le lecteur ira de rebondissement en rebondissement, jusqu’à la fin de ce premier tome. Il est évident que je lirais le second.

Je l’inscris aussi au  #Challenge Juillet Sororité

L’invité(e) de trop par Lucy Foley

Présentation de l’éditeur :

Un mariage au large de l’Irlande, sur une île belle et sauvage. Julia, à la tête d’un magazine, est déterminée et ambitieuse ; Will une étoile montante de la télé-réalité. La fête se doit d’être à l’image de leur insolente réussite : tenues de créateur, décor somptueux et hôtes triés sur le volet. Le réseau mobile est peut-être capricieux et la mer agitée, pourtant chaque détail a été planifié d’une main experte par la wedding planner. Mais la perfection est toute théorique, les invités bien trop humains. Au fur et à mesure que le champagne coule, le ressentiment et l’envie remplacent la joie et les vœux de bonheur. Et après un black-out, voilà qu’on crie au meurtre… Enfin publié en France, L’Invité(e) de trop s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires au Royaume-Uni, et est en cours de traduction dans 39 pays.

Préambule : 

Il y a un énorme contraste entre ma lecture d’hier et celle d’aujourd’hui. Ce n’est pas seulement trente ans qui les séparent, c’est un monde. Ce n’est pas, dans le livre que je chronique aujourd’hui, que les femmes n’ont pas des problèmes, non. C’est le regard qui est posé sur les femmes et sur ce qu’elles vivent qui changent.

Mon avis :

Merci aux éditions Presse de la cité et à Netgalley qui m’ont permis de découvrir ce titre.

La première chose qui m’est venue à l’esprit en découvrant le résumé, c’est « mais quelle idée de se marier sur une île difficile d’accès, et manquant un peu de certaines commodités !  » Chacun son rêve pour son mariage, je le veux bien, mais là ! Oui, je sais, je suis peut-être victime du syndrôme « Ils étaient dix » d’Agatha Christie, mais tout de même ! Si l’on m’avait invité sur une île pour satisfaire le caprice des mariés, j’aurai sûrement trouvé un bon prétexte pour ne pas venir. A tout hasard, un stage de poney aquatique. Seulement, personne n’a dit non à Julia, ni son meilleur ami Charlie, ni Olivia, sa demi-soeur, qui ne va pas bien du tout. Olivia fait fi aussi du passé de l’île, des légendes qui courent à son sujet, des superstitions tout court. Elle n’est pas ce genre de fille, qui s’alarme parce que son fiancé a vu sa robe avant les noces. Olivia n’a pas l’habitude qu’on lui dise non, je ne crois pas non plus que quelqu’un oserait lui dire non, elle obtient toujours tout ce qu’elle veut, elle n’est plus la petite fille dont les parents se sont séparés trop tôt, la petite fille qui dormait sur une pile de manteaux, parce qu’il n’y avait pas de place ailleurs, l’intello un peu trop grosse, non, elle est une femme qui a réussi, à la fois d’un point de vue professionnel et d’un point de vue personnel. Elle se marie ! Oui, se marier compte encore de nos jours. Et quoi de mieux pour se marier que de faire appel à une wedding planer, qui se trouve propriétaire des lieux où le mariage a lieu. Julia l’apprécie énormément, parce qu’elle ne se laisse pas aller au sentimentalisme (oui, je pratique l’art de la périphrase affreusement). Elle en aura bien besoin.

En effet, nous savons dès les premières pages qu’une tragédie a eu lieu. Même si certains mettent en doute ce qui a été vu, force est de constater que l’on est soit en face d’une mise en scène macabre, soit en face d’un authentique meurtre. Il reste cependant à savoir beaucoup de choses : Qui a été tué ? Pourquoi ? Y a-t-il eu préméditation ? Quelle est l’arme du crime ? Les témoins, entre légèrement pompettes et totalement bourrés, pourront-ils témoigner ? Pire encore : pourra-t-on contacter la police ? Un black-out a déjà eu lieu, les portables captent mal, et cela n’est pas sans engendrer de l’angoisse, pour les invités mais aussi pour le lecteur – on a tous des images horribles de tueur de films d’horreur en tête, surtout que le décor nous entraîne facilement à imaginer des faits effrayants, comme si, effectivement, l’on ne savait pas tout ce que cette île pouvait cacher.

Nous découvrons ce qui se passe sur cette île, et même sur ce qui s’est passé un peu avant, grâce aux regards croisés des mariés et de quelques-uns de leurs invités. Le personnage le plus intéressant à mes yeux est celui d’Hannah, la pièce rapportée, parce qu’elle est une femme que l’on pourrait croiser dans la vie de tous les jours, elle pourrait être notre soeur ou notre amie. Elle est mariée, elle aime sincèrement son mari, elle a deux enfants, auquel elle et son mari consacrent tout leur temps, au point de n’en avoir plus pour eux-mêmes. Elle sait que son corps a changé, à cause de ses deux grossesses et de ses deux allaitements, elle sait qu’elle manque de temps pour prendre soin d’elle – alors ne parlons même pas de soirée où l’on ne peut penser qu’à soi, de week-end en amoureux. Aussi, n’est-elle pas ravie d’aller, pour ce premier week-end où elle est seule avec son mari, au mariage de la meilleure amie de celui-ci. Elle n’est pas ravie du temps qu’il passe avec Julia. Ce n’est pas de la jalousie, non, c’est de la lucidité. Hannah n’ose pas poser certaines questions, elle n’ose pas retrouver une certaine légèreté qui était la sienne avant – pas seulement avant le mariage, non, avant un événement grave qui les a bouleversés, elle et ses parents. Ce n’est pas à proprement parler un secret, puisque eux savent, s’en est un pour le lecteur, qui comprend, malgré tout, de quoi il s’agit – parce que cet événement a amené Hannah à regarder les jeunes femmes autrement, surtout si elles sont anormalement minces est solitaires. Comme Olivia, la demi-soeur de Julia.  Julia ne voit pas sa soeur, pas du tout, elle n’entend pas sa mère qui lui dit à quel point Olivia va mal. Julia se souvient qu’Olivia a eu une enfance normale, contrairement à elle, un père qui prend soin d’elle régulièrement, un père à qui elle n’a rien eu à prouver, contrairement à elle, Julia père pour lequel elle a choisi spécoalement ce lieu pour se marier, pour se rapprocher de ses origines. Julia s’intéresse plus aux choses, qu’aux êtres, au moyen de se mettre en valeur. J’entends bien que tout tourne autour d’elle, puisque c’est son mariage. Cependant, elle a beaucoup de choses à rattraper avec autrui, beaucoup de personnes auxquelles elle aurait dû faire attention.

Oui, ce livre est davantage une analyse des rapports humains, des rapports dans un couple, des conséquences d’une rupture amoureuse, ou de l’influence désastreuse des pensionnat et de leur état d’esprit qu’un roman policier. L’on peut sortir du pensionnat ami pour la vie, comme le marié et ses garçons d’honneur – tous m’ont semblé détestables. Ils sont censés être singuliers, ils font bloc dans leur mission de garçons d’honneur, avec l’alcool qui coule à flot comme aide, comme s’ils étaient restés d’éternels ados, et pas dans le meilleur sens du terme.

Unité de temps, unité de lieu, unité d’action, c’est au dénouement d’une tragédie que nous assistons, tragédie qui aurait pu ne pas avoir lieu si…. mais je vous laisse le découvrir en lisant ce livre.

J’inscris ce livre au  #Challenge Juillet Sororité.

COLUMBO, Peter Falk, 1971-93

 

 

Divine de Françoise Mallet-Joris

Mon avis (attention, il est long et bourré de digressions).

Divine est un roman dont j’avais entendu parler à sa parution au tout début des années 90. A l’époque, Françoise Mallet-Joris était une autrice connue, connue notamment pour son « amitié » avec Marie-Paule Belle. Je mets des guillemets parce que je cite ce que les journaux disaient à l’époque Maintenant, l’on sait très bien qu’il ne s’agit pas que d’une amitié. La parution de Divine avait été saluée, y compris dans des journaux plus populaires, avec le résumé suivant : Divine est grosse, son poids ne lui pose pas de problèmes, jusqu’au jour où l’ascenseur de son immeuble tombe en panne et où elle doit descendre les trente et un étage à pied. Elle n’y parvient pas. Elle décide alors de se mettre au régime. Le regard des autres change alors. Je précise qu’il s’agit du résumé de l’époque, non du mien (oui, j’ai une bonne mémoire). Je me souviens aussi qu’au début des années 90 de nombreuses nouvelles à l’eau de rose sortaient et que l’on voyait ainsi une jeune femme forte se mettre au régime, devenir belle et trouver l’amour, que les magasines féminins disaient qu’être un peu ronde, un peu potelée, ce n’était pas grave, mais attention !!! il fallait quand même faire un régime et mettre des crèmes amincissantes, parce que, parce que, il ne fallait pas avoir trop de rondeurs tout de même ! C’était aussi l’époque où « l’affaire du voile » avait lieu, où certaines lois n’avaient pas été votées, où le système scolaire était différent – du moins, vu comme je le vois en lisant ce roman, moi qui enseigne depuis plus de vingt ans.

Je tiens à le préciser, je n’ai pas aimé ce livre, j’ai souvent bondi en le lisant. Ce qui m’a fait bondir en premier ? Les viols que subit Divine. Quelqu’un la retrouve régulièrement dans son appartement, la viole (je n’ai pas d’autres mots) et elle ne réagit pas. Il ne s’agit pas de la sidération, non, mécanisme de défense normal. Elle s’enchante de ce qu’elle a vécu, elle attend le retour de son agresseur – et il revient à plusieurs reprises. Vous qui passez sur mon blog, ne venez pas me dire que je ne comprends rien (j’y ai déjà eu le droit une fois). Ne me faites pas croire qu’une victime de viol puisse parler de « violence délectable » et apprécie ainsi d’être violée, chez elle, avec régularité. Je ne comprends pas que personne n’ait bondi, à l’époque.

De sexualité, de mariage, d’enfants, il sera question dans ce livre. Je poursuis avec les faits qui m’ont choqué. Sélim, le concierge du lycée, bat sa seconde fille. Attention ! Il la bat discrètement, pour que cela ne se voit pas trop, et si d’aventures, en serrant trop fort, il devait casser le bras de Jacqueline, sa seconde fille … on ne sait pas trop ce qui se passerait. Jacqueline se confie à Jeanne, son enseignante, qui estime (à juste titre) avoir merdé avec Geneviève, sa soeur aînée. Geneviève est obèse, comme Divine. Contrairement à Divine, Geneviève porte de jolies djellabas. Geneviève est croyante, et se voile. Geneviève, qui veut désormais être appelé Fatima, ne veut pas faire d’études, contrairement à Divine, elle veut se marier et avoir des enfants, et pense, toujours contrairement à Divine, qu’elle y arrivera – son poids n’y changera rien. Bon. Vous voulez une bonne dose de clichés racistes ? Regardez la manière dont est dépeinte la famille de Sélim, regardez surtout la manière dont Jeanne les voit, elles, les jeunes filles. Parce que, figurez-vous qu’il y aurait un pays où les femmes sont « énormes, indolentes ». Pardon ? J’ai bien lu ? Ah oui, j’ai bien lu. J’en reviens à Jacqueline, battue, qui continue malgré tout à tenir tête, avec les moyens du bord, à son père. Et Jeanne ? Je cite : « Jeanne se demande si, malgré sa brutalité, ce n’est pas Sélim qu’elle plaint le plus ». Variante, par un professeur anonyme, membre du choeur antique qui saluera le départ en ambulance de Jacqueline : « Un père a bien le droit …. » Père qui se justifiera en disant qu’il a agi ainsi « pour la France ».

Pourrai-je être amie avec Jeanne ? Non. Mais je ne pourrai pas être amie avec ses amies non plus. Je ne sais pas d’ailleurs sur quelles bases repose leur amitié. Pour Evelyne, je dirai que c’est la durée : elles se connaissent depuis qu’elles ont douze ans. Evelyne est croyante, elle s’est mariée trois fois (passons…. je ne connais pas de catholique pratiquante qui l’ait fait) et aime avoir des relations sexuelles avec son troisième mari. Et tant pis s’il refuse d’offrir un cadeau de Noël aux jumelles. De quoi se plaignent-elles ? Elles ont eu des cours particuliers de maths. Pour moi, je vois de la maltraitance, et quand cela commence comme cela, quand on reproche à des enfants qui ne sont pas les siens ce qu’ils vous coûtent, cela peut mal se terminer dans la vraie vie. Ah mais oui, nous sommes à l’orée des années 90 et je ne suis pas sûre que cela soit perçu à l’époque comme tel. Bon, Evelyne essaie parfois de se gendarmer, mais elle n’y parvient pas – elle ne veut pas se priver de sexe ! Même si nous ne la voyons qu’à travers les yeux de Jeanne, qui la méprise parfois, l’on entend ses paroles, et on la voit mal se mettre en colère, mettre les points sur les i à quelqu’un, y compris à Jeanne. Quant à sa seconde amie, Manon, très proche de la mère de Jeanne dont elle partage les préoccupations, elle me fait penser aux clichés des femmes accaparés uniquement par leur apparence physique, ne sachant pas trop avec quel homme vivre – mais il faut qu’il ait de l’argent. Elle n’a pas besoin non plus de se marier pour désirer avoir un enfant, au grand étonnement de Jeanne – c’est là que l’on se rend bien compte que ce roman a trente ans. Parce que le rapport à la maternité tel qu’il est décrit dans ce récit date d’un autre temps. Ludivine, la grand-mère, a été fille-mère, et c’est pour cette raison qu’elle est partie à Paris – pour cacher son « banal secret ». Elle n’a jamais connu d’autres hommes et en veut à sa fille, Gisèle « mère célibataire » (« les temps ayant changé ») de se marier après avoir été abandonnée. Oui, pour Ludivine, la grand-mère, il fallait rester seule, dans le souvenir de Jean, le père de Jeanne. Ne dit-elle pas à sa petite-fille : « ça ne se fait pas ce qu’elle a fait. Et le souvenir, alors ? On aime une fois, et c’est tout ! » C’est avec « mépris » qu’elle parle de sa fille et ce qu’elle distille n’est pas bon, à mes yeux, pour la construction de cette enfant qui s’appelle encore Ludivine, comme sa grand-mère, et qui choisira de porter son autre prénom à la mort de sa grand-mère.

Je me suis beaucoup écartée de ce que j’aurai dû voir comme le sujet principal du livre, à savoir le rapport au corps, ce corps que Jeanne remplit consciencieusement en mangeant, ce poisson qu’on lui a apporté et qu’elle jette, parce que pour elle, ce n’est pas de la nourriture, ce corps qu’elle n’a jamais entravé, choisissant toujours de porter des vêtements amples et confortables, cette santé insolente qui fait qu’elle n’est jamais malade, qu’elle fume sans aucun problème, se moquant bien d’enfumer les autres – la loi Evin sera voter trois ans plus tard – ce corps qu’elle redécouvre, comme elle s’interroge sur la manière dont les autres la voient, tolèrent aussi des traits de son caractère qu’ils n’auraient peut-être pas supportés si elle avait eu un physique dans la norme. Je suis passée à côté de cette thématique, qui m’a semblé enfoui sous tout le reste, notant bien au passage le paternalisme du médecin scolaire que Jeanne consulte, qui vaut bien celui de sa femme, pour qui rien ne vaut un bon généraliste qui connait bien ses patients, les psychiatres et les diététiciens ne servant à rien, selon elle.

Et j’en viens au système scolaire. Déjà, ils ont un médecin à demeure, ce que je n’ai jamais vu dans aucun des établissements où j’ai enseigné. Ah mais oui, pardon, nous sommes dans un établissement privé. Jeanne est rarement à l’heure, et ses cours débordent… Nous sommes dans le privé, c’est vrai, je l’avais oublié. Ses charmants collègues, sa directrice passent leur temps à la critique – derrière son dos, forcément. Déjà, une chef d’établissement qui passe autant de temps avec ses professeurs, c’est de l’inédit ! J’ajoute qu’un collègue peut démissionner sans problème, ce qui n’est vraiment pas le cas de nos jours.

Malgré tout, je l’inscris au  #Challenge Juillet Sororité parce qu’il parle du corps des femmes, du corps des femmes qui doit être désirable pour les hommes, et dans la norme, toujours celles des hommes, pour les femmes. Je terminerai par cette citation : « Comment se résigne-t-on à peser un « poids normal » ? Un peu plus, c’est trop. Un peu moins, c’est inquiétant. La marge est bien étroite. Il faut vivre là-dedans…. »

The Mortal Instruments – La malédiction des anciens, tome 2 : Le livre blanc de Cassandra Clare

édition Pocket Jeunesse – 472 pages

Présentation de l’éditeur :

Pour Alec et Magnus, qui pensaient pouvoir profiter en paix de New York et de leur fils Max, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille ! La faute aux deux sorciers qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que de voler le puissant Livre Blanc. Bien décidé à le récupérer, le couple s’envole pour Shanghai, épicentre d’une attaque démoniaque sans précédent. Mais la magie de Magnus est plus instable que jamais après la terrible blessure reçue au cours d’un combat. Alec et Magnus auront besoin de l’aide de leurs plus fidèles amis pour venir à bout de cette menace… et revenir entiers auprès de leur fils.

Mon avis :

Ce n’est pas que j’ai du retard dans la série de La cité des ténèbres, j’ai arrêté de la suivre après le tome 6, c’est simplement que j’ai trouvé ce tome à la bibliothèque, et que je me suis dit que cela ferait une bonne lecture de vacances.

Dans cette série dérivée (c’est ainsi que je la vois), les personnages principaux sont Magnus Bane et Alec, qui sont en couple, ils sont même parents d’un petit garçon d’un an, Max, qu’ils sont adoptés. Il faut dire que cet enfant est un futur magicien, et qu’il est nécessaire d’avoir un extincteur à portée de main quand on le garde (si cela vous rappelle un film datant de vingt ans, bienvenue au club) voire de suivre le gamin un coussin dans les mains quand celui-ci a décidé de se promener au plafond. Seulement, ils doivent partir en mission, mission liée au passé de Magnus – enfin, à une personne qu’il a connue dans son long passé – et pour cela, ils font faire garder Max, et partir, avec les membres de leur équipe, pour récupérer le livre blanc, qui leur a été dérobé. L’on retrouve Jace, toujours un peu imbuvable sur les bords (j’agis d’abord, je ne réfléchis pas trop), Clary, à qui il ne faut surtout pas marcher sur les pieds, et qui n’a rien à voir avec la créature effacée du film (la Clary du premier roman avait déjà un caractère bien trempé) Isabelle, qui est en couple avec Simon (là, j’ai vraiment l’impression d’avoir raté des épisodes). La magie de Magnus Bane a parfois des ratés, surtout s’il a été victime d’une agression et doit en subir les conséquences.

Les chasseurs d’ombre et le magicien vivront des aventures mouvementés qui les amèneront à visiter des lieux qu’ils n’avaient pas encore explorer, et d’autres qu’ils connaissent déjà, mais dans lesquels ils se seraient bien gardés de retourner. Bien sûr, je me dis que les scènes de combat, nombreuses, les scènes d’actions, nombreuses aussi, plairont aux fans. Bizarrement, pour moi qui suis un peu « en dehors » de cette série, qui suis une lectrice mais pas une fan absolue, ce sont plutôt les histoires d’amour qui retiennent mon attention. Depuis le tome 1 de la première série, je sais que Magnus est amoureux d’Alex, le tout était de savoir si cet amour allait être partagé. Dans ce tome, c’est une évidence : non seulement ils sont en couple, et tant pis pour ceux que l’union de deux hommes, l’un chasseur d’ombre, l’autre sorcier dérange, mais tout ce qu’ils font, c’est toujours en pensant à l’autre. Si leurs scènes d’amour ne sont pas explicites – ce livre reste un livre pour adolescent – il est pourtant clair qu’ils ont une vie sexuelle des plus épanouie. Ils ne sont pas les seules, et Alec voudrait bien ne rien savoir de la vie intime de sa soeur et du sensible Simon, qui a largement été malmené dans cette saga. D’ailleurs (oui, je spoile un peu), même les opposants des chasseurs d’ombre peuvent être motivés par l’amour – reste à savoir ce que ce sentiment peut pousser à faire.

Une lecture sympathique et divertissante.

One life de Megan Rapinoe

Présentation de l’éditeur :

Megan Rapinoe est une des athlètes les plus marquantes de la scène sportive mondiale. En parallèle de son succès professionnel sur les terrains de foot, elle est aussi devenue une icône et un modèle pour des millions de personnes en s’exprimant avec courage sur les enjeux sociétaux les plus importants.
Élevée dans une petite ville conservatrice du nord de la Californie, benjamine d’une fratrie de six enfants, Megan Rapinoe a quatre ans lorsqu’elle tape dans son premier ballon. Son talent pour ce sport est une évidence. Si ses parents encouragent son amour pour le foot, ils l’incitent également à s’engager auprès des plus démunis.

Mon avis : 

Tout d’abord, je tiens à remercier le livre de poche et Babelio pour ce partenariat. Si j’ai choisi ce livre, c’est parce que j’avais envie d’en savoir plus sur Megan Rapinoe, moi qui lis fort peu d’autobiographie.

Si Megan Rapinoe n’avait pas le caractère qu’elle a, la sincérité qu’elle a, son autobiographie n’aurait pas lieu d’être. Elle est une grande sportive, elle est aussi une femme de conviction, qui met sa célébrité au service des causes qui lui tiennent à coeur, causes qui ne sont pas « gentilles », pas « charmantes », tout cela pour dire que ses engagements lui ont coûté cher à une période de sa vie. Elle ne le cache pas. Elle ne le regrette pas du tout. Elle déplore que trop peu de sportifs s’engagent. Elle parle aussi de son coming out et là aussi, elle regrette que les sportifs gay, les sportives lesbiennes ne le fassent pas également, parce que cela concerne leur vie privée. Attention ! Elle n' »oute » personne, elle respecte les choix des autres, ce qui ne signifie pas les approuver. Pour ma part, je trouve important que les personnalités homosexuelles aient le courage de le révéler, parce que, si cela peut aider un seul ado mal dans sa peau, un seul ado qui prend mal ce qu’il vit, alors oui, cette démarche est positive.

Megan Rapinoe ne manie pas non plus la langue de bois en ce qui concerne l’argent – ce n’est pas un sujet tabou. Elle est fière de sa réussite, tout en rappelant à quel point il est rare de vivre de sa passion, que peu y arrive. Elle n’oublie pas non plus le rôle que ses parents ont joué, les sacrifices qu’ils ont fait (les entraînements, les matchs…. les enfants ne peuvent pas y aller seuls) et l’impact que cela peut avoir sur la vie de toute une famille. Elle ne passe pas non plus sous silence le parcours chaotique de son frère Bryan, qui était son modèle quand elle était enfant, frère que les structures qui régissent la société américaine n’ont pas aidé à se sortir de sa dépendance. Elle ne cache pas que ses parents ont voté Trump, tout en cherchant à comprendre par quelles mécanismes son père a été amené à voter pour lui. Par ses retours entre le présent et le passé, son portrait se dessine peu à peu.

A lire si vous aimez les destins singuliers.

Il participe au #Challenge Juillet Sororité

Des cendres en héritage de Magali Collet et Isabelle Villain

édition Taurnada – 40 pages.

Présentation de l’éditeur :

8 mai 1902. L’éruption de la montagne Pelée décime la ville de Saint-Pierre. Une fillette noire accompagnée d’un nourrisson blanc font partie des rares rescapés. La nouvelle se propage rapidement sur l’île et deux femmes de la grande bourgeoisie locale prétendent chacune être la mère de l’enfant.
Isidore Vidiol, enquêteur venu de métropole est en charge de résoudre cette affaire sensible.
Une plongée historique dans la Martinique du début du siècle où la position sociale ne dépend pas uniquement de la couleur de peau.

Mon avis ; 

Je serai brève : cette nouvelle fut un véritable coup de coeur pour moi parce qu’elle a su m’émouvoir, profondément, par son dénouement auquel je ne m’attendais pas, dénouement qui a été porté par le personnage d’Isidore Vidiol.

Un nourrisson blanc a été trouvé indemne, protégé par une fillette noire qui a survécu elle aussi, mais pas le jeune garçon, noir, qui était avec eux. La couleur de peau compte et si l’on se préoccupe (un peu) de la fillette, c’est à cause de ce magnifique bébé blanc, bien blanc. Deux grandes familles se disputent le nourrisson, qui est leur héritier. Oui, la seconde cause de cette préoccupation est là : c’est un garçon ! Les filles, les femmes, n’ont pas le droit d’hériter, la reconnaissance de cet enfant assurera la position de sa mère et surtout, garantira le maintien des biens dans la branche aînée de la famille. Isidore Vidiol a été mandaté par une des familles pour enquêter mais, lui assure-t-on, il est parfaitement libre de ses conclusions. Libre, il le sera, il assumera totalement son choix. Il rencontrera les deux mères, qui toutes deux lui affirment avoir la preuve que cet enfant est bien leur enfant Je citerai les témoignages de domestique, une photo, ou, tout simplement, la reconnaissance par la mère de son enfant. Mes preuves choisies sont nombreuses et pas toujours fiables, il est évident qu’un domestique reconnaîtra l’enfant, ne démentira pas sa maîtresse. Isidore « entendra » aussi la fillette noire, que l’événement a rendu muette. Mais oui, Isidore l’entendra et la rassurera – elle aussi a tout perdu, et il est sans doute l’un des seuls à se préoccuper d’elle et de ce qu’elle deviendra, après. Nous, nous saurons qui elle était – avant.

Et s’il fallait un dernier argument pour vous donner envie de découvrir ce titre, sachez que cette nouvelle est disponible gratuitement sur le site des éditions Taurnada.

Il participe au #Challenge Juillet Sororité et à mon challenge Thriller est polar, dont c’est ma cinquième participation (Martinique).

Blue Lake d’Amandine Peter

Présentation de l’éditeur :

Ces snobs de Hexmeisters… non seulement, ils se vantent d’être nés avec leurs précieux pouvoirs, mais en plus, ils laissent une quantité pas possible de déchets magiques derrière eux. Et je vous laisse deviner qui s’amuse à nettoyer tout ça… Moi, c’est Blue. Mon boulot ? Agente d’entretien à la station de recyclage de la magie le jour. Dealeuse de déchets magiques la nuit. Seulement, voilà, le jour où je tombe sur un échantillon bizarre en débouchant une canalisation, tout part de travers… Je me colle aux fesses la mafia locale, et juste au moment où je pense avoir atteint le fond, je tombe sur un Hexmeister aussi dangereux qu’arrogant. Et canon, en passant. Je dois absolument savoir ce que contient ce foutu échantillon avant d’y laisser ma peau. La dernière personne dont je veux attirer l’attention ? Ma Hex de soeur, cette vendue qui m’a lâchement abandonnée il y a six ans…

Mon avis :

J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman, que j’ai eu la chance de découvrir en avant-première. Je rédige mon avis le 16 juillet, je verrai bien commence se porteront les chatons le 22, et si d’autres chatons ont agrandi la famille – Air chaton express peut être étonnant.

c’est un roman paranormal et plein d’humour, bien que la vie de l’héroïne soit assez compliquée. Elle est nettoyeuse de magie, et c’est tout sauf un travail agréable. Elle a également un autre métier, si l’on peut appeler cela ainsi, qui lui permet de mettre de côté pour pouvoir offrir une autre vie à sa mère. Sa soeur ? cela fait six ans qu’elle a quitté le quartier, six ans que Blue n’a plus de nouvelles de sa soeur aînée. Il faut dire qu’elle a eu de la chance, elle est née avec des pouvoirs, elle est une Hexmeister.

La vie de Blue aurait pu être simplement mouvementée, dans un univers où la magie peut beaucoup, notamment pour ceux qui ont les moyens de se la procurer, ou pour ceux qui la possèdent tout court. Non, il a fallu qu’elle découvre quelque chose d’hors norme, que beaucoup convoitent. Et quand on n’a pas de chance, on n’a pas de chance, parce que Blue rencontre un nouvel Hexmeister un peu particulier. Même pour Blue, notre narratrice, qui en a vu d’autres, elle ne sait pas comment le catégoriser. Elle découvrira des choses peu à peu sur lui, des choses étonnantes, des faits qui m’ont aussi étonné – jusqu’au bout. Alors oui, c’est un tome 1, mais j’ai déjà envie de découvrir la suite de cette série. Il faut dire que j’ai trouvé la narratrice particulièrement attachante, sans doute aussi parce qu’elle est attachée à … son chat, qui en verra des vertes et des pas mûres à ses côtés. Aussi, l’intrigue n’est pas manichéenne, et un personnage que l’on pouvait prendre pour quelqu’un de peu recommandable peut l’être bien plus que l’on ne le pensait. C’est un peu la même chose pour ceux que l’on qualifierait de « gentils » – Blue (et le lecteur avec elle) ne sait pas vraiment à qui elle peut se fier.

Bien sûr, l’intrigue est intéressant, mais j’ai trouvé aussi intéressante ce questionnement : tous ou presque veulent posséder de la magie, mais qu’est-ce que l’on en fait une fois que l’on possède la magie ? Comment se servir d’elle, avant qu’elle ne vous asservisse ? Quelles limites se fixe-t-on, même si la loi en a prévu (oui, les choses sont bien faites malgré tout) ? Plus simplement, qu’est-ce que la magie vous coûte ? Blue voit d’abord ce que cela peut lui apporter, mais aussi ce que cela a pu lui ôter, et ce qu’elle risque de perdre à cause de la magie. Bref, elle est capable de se questionner, de remettre en cause ses désirs, et ses certitudes aussi : elle en aura bien besoin.

Il participe au #Challenge Juillet Sororité

Mon bilan du challenge Polar et thriller 2021-2022

Voici mon bilan personnel du challenge polar et thriller. J’ai donc lu 140 romans l’an dernier.

Preuve que cette année fut difficile sur le plan personnel, l’on trouve dans ce bilan beaucoup de romans de cosy mystery, de romans bretons et de romans de littérature jeunesse, bref des romans plus « doux » que les grands romans noirs ou les thrillers bien sanglants que j’ai pu lire, il n’y a pas si longtemps. J’espère faire aussi bien l’année prochaine.

Je ne l’ai pas mis dans mon billet de présentation du challenge, mais, pour moi, le challenge polar et thriller n’est pas du tout l’occasion de vider ma PAL. Alors oui, je sors des livres de ma PAL (logique) mais j’en achète aussi (vive les librairies), j’en emprunte (vive les bibliothèques et les bibliothécaires) parce que les billets des autres participants peuvent aussi être remplis de tentation et faire découvrir d’autres auteurs.

Voici mon bilan détaillé :

1 Meurtre avec (pré)méditation de Robert Thorogood 2 Hamish Macbeth, tome 9 : Petits crimes entre voisins de M.C. Beaton 3 Les enquêtes de Lady Hardcastle : Petits meurtres en campagne de T.E. Kinsey 4 Les enquêtes de lady Hardcastle, tome 2 : Meurtres dans un village anglais 5 Le carnaval des ombres de R.J. Ellory 6 La geisha de Yokohama de Charles Haquet 7 Intrigue au Kodogan de Charles Haquet 8 L’Assassinat du Pont-Rouge de Charles Barbara 9 Pietà de Daniel Cole 10 Une arête dans la gorge de Christophe Royer 11 Les veuves de Malabar Hill de Sujata Massey 12 Seule la haine de David Ruiz Martin 13 Poursuite de Joyce Carol Oates 14 Mon crime de Rodolphe Bringer 15 L’automne à Cuba de Leonardo Padura 16 Crimes et beurre salé d’Héléna Marie  17 Châtiment pour mémoire d’Hervé Huguen 18 Les ombres de Morgat de François Le Mer 19 À l’ombre des patriarches de Pierre Pouchairet 20 Le manuscrit des damnés de Mathieu Bertrand 21 Un homme volatilisé de Rodolphe Bringer22 La péniche rouge d’Henry de Golen23 Son espionne royale, tome 5 : Son espionne royale et le collier de la reine de Rhys Bowen 24Son espionne royale, tome 5 : Son espionne royale et le collier de la reine de Rhys Bowen 25 Commissaire Baron – tome 15 : la dernière mise en scène d’Hervé Huguen 26Ouragan sur Damgan d’Hervé Huguen 27Le crime de Mlle Pouque de Rodolphe Bringer 28Touchez pas au grisbi ! d’Albert Simonin 29 Les enquêtes du commandant Gabriel Gerfaut, tome 8 : L’Honneur du Samouraï de Gilles Milo-Vaceri30Mister Silence contre La Main Jaune, tome 1 : La baignoire de cristal de Louis Fournel 31 Les yeux d’Iris de Magali Collet32American predator de Maureen Callahan 33 Ceux d’ici ne savent pas d’Heather Young.34 Commmissaire Baron – tome 12 : d’Hervé Huguen.35 Les enquêtes de l’inspecteur Sweeney, tome 17 : Archie et le passager perdu de John Erich Nielsen 36 Memorial drive de Natasha Trethewey37Commissaire Baron – tome 19 : le manoir des oubliées 38 Seuls les vivants de Lou Barney.39 La Dernière Balade de Jean Townsend par Fred Vermorel 40 Marée rouge en Pays blanc 41 Mort sur le transsibérien de C.J. Farrington42 Au service secret de Marie-Antoinette, tome 3 : La Mariée était en Rose Bertin43Nuits mauves 44Falaise fatale de Robert Thorogood 45La vague arrêtée de Juan Carlos Mendez Guedez 46Rebecca de Daphné du Maurier 47 La fosse aux âmes de Christophe Molmy48 Le coiffeur frise toujours deux fois de Frédéric Lenormand49 Evergreen Island par Heidi Perks 50 Le disparu du sagittaire de Maurice Lambert 51 Les saigneurs du royaume des cinq anneaux de Mark Zellweger52 L’emprise des sens de Sacha Erbel53 Le crime de la rue François Ier de René Trotet de Bargis54Les Mamies font parler la Poudre par Catharina Ingelman-Sundberg 55 Agatha Raisin, tome 29 : sonnent les cloches de M.C. Beaton.56L’affaire des « petits papiers » de Léo Frachet 57 Au fin fond de la petite Sibérie d’Antti Tuomainen58 Agatha Raisin enquête, tome 28 : Chasse aux sorcières59 Tu mens ? Tu meurs ! de James Patterson et Candice Fox60Piège mortel au Vatican de Gilles Milo-Vaceri 61 Crime au « bar du peuple » de René Byzance62 Diamants sur macchabées de Michael Fenris 63 Vengeance sur pellicule de Michael Fenris 64 Marchands de mort subite de Max Izambard 65 De la même veine d’Agathe Portail 67 Les larmes de Marie-Antoinette de Juliette Benzoni 68 La grande colère du chief-inspector Fox d’Edward Brooker 69 De l’or et des larmes d’Isabelle Villain 70 Le retour du professeur de danse d’Henning Mankell 71 Reine rouge de Juan Gomez-Jurado 72 L’incendiaire joue avec le feu 73 Le secret des brumes de John-Erich Nielsen 74  Le canal des innocentes d’Hervé Huguen 75 Le mystère de la falaise d’Hervé Huguen 76 Double meurtre à l’abbaye de Jacqueline Mirande 77 Gousse et le livre des scribes par Tristan Koëgel 78 Briseurs de coeur par Helen Cox 79 Un cadavre sous les fleurs de Georges Grison 80 Froid comme l’enfer de Lilja Sigurdardottir 81 Porn is born de Stanislas Petrovski 82 Délivre-nous du mal de Chrystel Duchamp 83 Le masque gris de Patricia Wentworth 84 Mademoiselle Rose, avec le fantôme, dans la bibliothèque par Caroline Pietralunga 85 Les folles enquêtes de Magritte et Georgette, tome 3 : Les fantômes de Bruges de Nadine Monfils 86 Commissaire Baron – tome 8 : le cimetière perdu d’Hervé Huguen. 87 Mort sur le Nil d’Agatha Christie 88 Maigret de Patrice Leconte 89 Le crime du métro de Christian di Scipio  90 La sans-visage de Louise Mey 91 Les enquêtes du commandant Gabriel Gerfaut, tome 10 : La citadelle des maudits de Gilles Milo-Vaceri 92 Les enquêtes de l’inspecteur Higgins, tome 39 : Le monstre du Loch Ness de Christian Jacq 93 30 secondes de Xavier Massé 94 L’oiseau qui avait le vertige par Francois Cérésa 95 Peur sur la cité de Nairi Nahapetian 96 Les enquêtes de l’inspecteur Higgins, tome 12 : L’assassin du pôle Nord  97 97 Le parchemin disparu de maître Richard par Laetitia Bourgeois98 Agatha Raison, tome 30 : Bonnet d’âne ! de MC Beaton 99 Clue – Le braquage d’Oslo par Jorn Lier Horst 100 L’invisible grand maître de Daniel Marsant 101 Le promeneur sur le cap de Mike Martin 102 Au rendez-vous de la marquise de Jean Failler 103 Les enquêtes de Mary Lester, tome 58 : En secret à Belle-Île de Jean Failler 104 Mourir pour Léonard de Christian Jacq 105 Les enquêtes de l’inspecteur Higgins, tome 19 : Le tueur du vendredi 13 de Christian Jacq 106 Agatha Raisin enquête, tome 31 : Au galop ! de M. C. Beaton 107 Bigoudis et petites enquêtes, tome 1 : Panique à Wahlbourg 108 Le code de Katharina de Jorn Lier Horst 109 Frères ennemis Cold War : Jeu d’espions par Mark Zellweger 110 L’île de la peur de Léon Groc 111 Asphalte par Matthieu Zaccagna 112  L’Affaire Roukia ou les ombres de Mayotte par Nicolas Goinard 113 Les enquêtes de l’inspecteur Higgins, tome 3 : Les trois crimes de Noël de Christian Jacq 114 La nuit des anges d’Anna Tommasi 115 Chambre 213 par Ingelin Angerborn 116 Mes archives criminelles par Jacques Pradel 117 Une insolente curiosité de Lynn Messina 118 Hercule, chat policier : Potager en danger 119 Guilty – L’affaire Helena Varance de Jean-Christophe Tixier 120 Matrices de Céline Denjean 121 Juke Vox par Pascale Perrier 122 Les oiseaux chanteurs de Christy Lefteri 123 Où es tu Mari ? de Kristel Petersen 124 A corps perdu de Muriel Zürcher 125 Crimes et jardins de Pablo de Santis 126 Ecoute, jolie Márcia – Marcello Quintanilha 127 Bordeaux voit rouge d’Anne-Solen Kerbrat-Personnic 128 L’inconnue de Nantes d’Hervé Huguen 129 Les enfants sont rois de Delphine de Vigan 130 Qu’est-il arrivé au vol MH370 ? par Sarah Barthère131 Le bureau des affaires non résolues de Christophe Guillaumot 132 La bête du Gévaudan de Gilles Milo-Vaceri 133 Summit Les Enquêtes de Qaanaaq Adriensen 4 par Mo Malø 134 Requiem des ombres de David Ruiz Martin 135 Mary Lester, tome 40 : La croix des veuves, tome 1 de Jean Failler. 136 Vacances au chalet maudit de Muriel Zürcher 137 Julia et les oiseaux perdus de Karine Guiton 138 Villa des quatre vents, tome 2 de Jean Failler 139 Les enquêtes de Mary Lester – tome 37 : Villa des quatre vents de Jean Failler 140 Chasseuse d’Âmes La danse des ombre par Megara Nolhan & Pryscia Oscar 140 bis Le Meurtre de Louise Adams par Laura Carrère