Présentation de l’éditeur :
Tout commence en 2012 à Madrid avec le cadavre d’un bijoutier égorgé, un message épinglé sur la poitrine. Il vendait et achetait de l’or aux familles victimes de la crise, il était aussi usurier. Mais c’est le troisième cadavre de la série. Le jeune inspecteur Alarde, perspicace et réfléchi, est chargé de l’enquête, et il tente de recomposer le puzzle. Les suspects sont nombreux et les mécanismes complexes de la cupidité prennent des formes variées : évasion des fortunes vers les paradis fiscaux, vol d’héritages, fausse croisade contre les usuriers…
Mon avis :
Ceci est le dernier titre que je propose pour le mois espagnol « officiel » – je terminerai peut-être quelques titres en juin. En effet, depuis huit jours, j’ai mis volontairement en pause mon mois espagnol personnel – et je tape avec une main gauche presque guérie.
Ce roman n’est pas seulement un roman policier, il est surtout un roman noir, très noir, qui nous plonge dans une Espagne en pleine crise. Les Espagnols n’en peuvent plus, les espagnols ne s’en sortent pas, eux qui se sont endettés sur quarante ans pour payer leur logement. Et quand les banques ne veulent plus ou ne peuvent plus prêter, la seule solution qui reste, c’est recourir à des prêteurs sur gage ou, pour mieux dire, des usuriers. Ils sont nombreux, très nombreux, bien plus que je ne pouvais le penser. Depuis le début de l’année 2012, ce sont déjà trois usuriers qui ont été tués. Etaient-ils détestés ? A des degrés divers, oui, même si certains tentaient de faire « honnêtement » leur travail. Certains auraient-ils pu passer à l’acte ? Oui, peut-être, mais pour l’usurier qui les avait mis encore plus bas que terre, pas pour trois usuriers, même si, forcément, quand on doit recourir aux services de ces personnes, l’on a tendance à en consulter plusieurs.
L’on presse l’inspecteur Alarde de trouver le coupable. Cela ne peut durer, un tueur en série à Madrid, cela fait désordre. Alarde enquête, oui, mais il est aussi sensible, sensible aux personnes qu’il rencontre, qu’il interroge, dont il voit les douleurs, les souffrances. Sa propre histoire en a fait un enquêteur particulièrement attentif à ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Et s’il arrêtera le/la coupable (ne divulguons rien), j’ai aimé que la fin du roman ne soit pas consacré à lui, mais à des personnes qu’Alarde a croisé et apprécié au fil de l’enquête.