Archive | mars 2022

Vénus d’Ille de Prosper Mérimée

Présentation de l’éditeur :

Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d’Ille. Cette étonnante statue, d’une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de M lle de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l’Amour comme l’affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ?

Mon avis :

Lire ou relire la Vénus d’Ille – une nouvelle fantastique que de nombreux collégiens ont lu alors que certains critiques veulent oublier Mérimée. Vouloir l’oublier, c’est déjà parler de lui.
Le narrateur est un archéologue, antiquaire, dira Alphonse de Peyrehorade au cours du récit – Il vient de Paris, et parcourt le Roussillon pour mieux connaitre son patrimoine. Logé chez monsieur de Peyrehorade, il est l’objet de toutes les attentions de son hôte, au point de frôler l’indigestion. Oui, il existe un fossé culinaire entre Paris et la province, lui trouvant les quantités astronomiques et ne pouvant plus rien avalé, madame de Peyrehorade persuadée que sa cuisine n’est pas assez bonne et que c’est pour cette raison qu’il ne mange plus. Ajoutons à cela la « paresse » des parisiens, toujours selon son hôte, qui ne se lève qu’à huit heures, au lieu de six. Son hôte, toujours, s’excuse presque de forcer cet archéologue à assister à un mariage, celui de son fils et d’une demoiselle très riche, qui vient d’hériter de sa tante – c’est pour cette raison que le mariage se fera sans bal, et sans grande réjouissance. J’ai eu de la peine pour cette jeune fiancée, qui n’a décidé de rien, qui est mariée, un vendredi, jour qui ne lui convient pas, pas plus qu’à sa belle-mère, parce que vendredi, c’est le jour de Vénus. Et monsieur de Peyrehorade tient plus à honorer la statue qui a été découverte sur ses terres que sa belle-fille, et ne veut surtout pas entendre parler de superstition.
Oui, la statue est là, et bien là. Rare, elle est en bronze et semble vivante. Elle porte des inscriptions assez inquiétantes, et d’étranges phénomènes se produisent en sa présence.
Alors oui, nous sommes dans le genre fantastique. Oui, tout est fait pour nous amener à la conclusion de la responsabilité de la statue dans tous les événements qui surviennent avant, pendant et après les noces. Les codes du genre sont respectés, et pourtant. Nous avons bien un narrateur à la première personne, un scientifique, qui est chargé, entre autres, de déchiffrer les inscriptions sur la statue. Il n’est pas le témoin de l’événement capital, la seule témoin n’étant plus capable d’une réflexion cohérente. Il enquête, oui, mais qui peut croire à ses déductions ?
La Vénus d’Ille ou la défaite des femmes.

La ligue de la nature, tome 1 : Au secours du baleineau ! par Ismaël Khelifa

Présentation de l’éditeur :

Une bande de jeunes enfants bien décidés à protéger la Terre !
Moutarou et Romane possèdent un don incroyable : ils peuvent communiquer avec la nature ! Capables de parler aux arbres et aux oiseaux, ils utilisent ce pouvoir pour aider les animaux en danger lors de missions à travers le monde. Aidés par leur nouvel ami Anapa, réussiront-ils à sauver un baleineau égaré et à le ramener à sa mère ?

Mon avis :

C’est un roman qui se classe dans la catégorie « première lecture », et pourtant, ce livre est déjà, pour les plus jeunes, une lecture engagée, une lecture qui nous rappelle, et l’on ne le fera jamais assez, qu’il faut préserver la nature. Certes, tous les baleineaux n’auront pas la chance de Temoe, d’avoir des humains près à le secourir, des humains dotés de pouvoirs, notamment celui d’être prévenu quand un animal est en danger et de communiquer avec les animaux. Chance et malchance, parce qu’il s’est retrouvé pris dans un filet de pêche. On me dira que les humains doivent bien se nourrir. Je répondrai que les humains devraient d’abord penser à ne pas gaspiller, ce qui serait déjà beaucoup.

Le mot de la fin pour les orques  : C’est la loi de la nature : Nous chassons pour survivre mais il n’y a pas de violence inutile parmi nous. 

L’Académie du Disque d’Argent Vagabond 21 par L.P. Hurel

Présentation de l’éditeur :

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Emma a toujours rêvé d’explorer l’Univers.
Alors quand une agence secrète lui propose d’intégrer une école sur la Lune pour devenir astronaute et faire partie des premiers Citoyens de l’Espace, elle accepte sans hésiter ! Au programme : astronomie, terraformation, pilotage, diplomatie extraterrestre…
Mais à son arrivée, une révélation inattendue fait tout basculer.
Rattrapée par son passé, Emma se retrouve peu à peu entraînée dans un complot spatial dont l’enjeu la dépasse et pourrait bien menacer le sort de l’humanité…

Merci aux éditions Explora et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis :

Comme souvent, c’est la couverture de ce livre qui m’a attiré, plus que son résumé. Cependant, je dois dire d’entrée de jeu que cette lecture ne m’a pas déplu, loin de là, et même qu’elle fut très plaisante.

Emma avait un rêve : explorer l’univers. Quand elle est contactée par une mystérieuse agence pour être formée afin de devenir astronaute, elle est ravie. Elle n’imagine pas les surprises qu’elle découvrira à son arrivée à l’académie, comme si elle n’était pas attendue, ou plutôt comme s’il y avait beaucoup de choses qu’elle ignorait – et qu’elle découvre, éclairant son passé, celui de sa famille, d’une étrange manière. En savoir plus, toujours plus, découvrir la vérité, voici quel sera son but au cours de cette année scolaire.

Mais pas seulement. Oui, l’on pense à Harry Potter en découvrant l’Académie du disque d’argent, davantage comme un hommage que comme un pillage. L’on peut voir des clins d’oeil, notamment avec certains professeurs (encore une fois, cela n’engage que moi) ou encore la répartition des élèves en quatre maisons. Cependant, il n’est pas de magie dans cette académie, mais de la technologie, pour aller toujours plus loin, plus vite, pour découvrir toujours plus, pour nouer des alliances aussi. Pas que des alliances : Emma se fera des amis, et des ennemis aussi. Elle n’est qu’une toute jeune adulte, et il est bien normal, par moment, qu’elle pense avant tout à elle, à ce qu’elle tâche de découvrir, plutôt qu’à ses amis et à leurs propres souhaits.

Sans eux, Emma serait seule : elle est majeure, et sa mère ignore ce qu’elle étudie réellement, elle ignore même que sa fille est partie dans l’espace. Garder une couverture parfaite, ne rien dire au sien est le prix à payer pour étudier à l’Académie. Pas toujours facile, mais depuis la mort de son mari, la mère d’Emma, musicienne, s’est enfermée, et sa fille cadette avec elle, dans une bulle où seule compte la musique. Chacun vit son deuil comme il peut. Emma le vit en se donnant à fond dans ses études, en explorant aussi tous les coins et recoins de l’Académie (très bien décrite), en mettant à jour d’autres secrets. Ne jamais se fier aux apparences, chercher véritablement à comprendre ce que l’on voit, ce que l’on entend. Ce n’est pas toujours facile.

Le tome 2 a rejoint ma PAL.

Le mystère de la falaise d’Hervé Huguen

Présentation de l’éditeur :

Lorsque Patrick Pennec avait déclaré la disparition inexpliquée de Maud, il était sans nouvelles de son épouse depuis simplement quelques heures. Mais il était inquiet. Maud était rentrée fatiguée d’un rendez-vous professionnel la veille. Puis elle avait dormi, avant de quitter au petit matin leur villa perchée sur la falaise au-dessus des Sables Blancs. Personne ne l’avait plus revue ensuite.
Patrick est le seul témoin des dernières heures de Maud. Il devient naturellement suspect. Son discours est émaillé d’incohérences et d’oublis. Des rumeurs courent. Maud n’a-t-elle pas plutôt disparu dans la nuit ?
Patrick jure qu’il est innocent, et certains témoins le mettent hors de cause. Les preuves manquent.
Alors ? Le commissaire Baron se heurte à un crime parfait, commis par un assassin sans visage dont on ignore tout des motivations. Un scénario diabolique.
Une fois de plus, Hervé Huguen nous livre une excellente enquête, à la Simenon, sur les terres du célèbre Chien Jaune…

Merci aux éditions du Palémon et à Babelio pour ce partenariat.

Mon avis :

Je fais étudier Le chien jaune à mes élèves, et je lis un polar qui se passe à Concarneau en même temps… Ce sont des choses qui m’arrivent.

Le commissaire Baron est un habitué des cold case et pour une fois, ce n’est pas du tout le cas ici. C’est même sur une affaire extrêmement récente qu’il est amené à enquêter, pour éviter un conflit d’intérêt avec le premier enquêteur nommé, qui est un ami de la famille (Note : certaines séries télévisées devraient en prendre de la graine en ce qui concerne le respect de la Loi). Maud Pennec a disparu. Elle est partie, un matin, pour travailler, et elle n’est jamais arrivée à son travail. Ne pas prévenir le CMPP pour lequel elle travaillait ? Impensable. Ses collègues, les familles auprès desquelles elle intervient comptent sur elle. Et même si elle avait décidé de quitter son mari, elle aurait au moins donné des nouvelles à ses parents qui savent, qui sentent que quelque chose ne va pas. Alors ? Nous aurons assez rapidement la réponse, mais nous ne saurons pas tout de suite, et c’est bien normal, comment tout cela est arrivé.

Oui, le quatrième de couverture l’annonce : le meurtrier pensait avoir commis le crime parfait. Il peut le penser, il peut penser avoir pris toutes les précautions possibles… Je me suis même dit, en refermant le livre, qu’il était bien naïf. Alors oui, un meurtrier peut passer entre les mails du filet, mais c’est rarement de son fait à lui, c’est plutôt grâce à des concours de circonstances, des dysfonctionnements, des erreurs qui ont été commises. Un manque de temps, aussi, des enquêteurs, des juges débordés. Oui, cela peut arriver, oui, cela peut prendre du temps, beaucoup de temps, mais l’on voit tous les jours ou presque des enquêtes menées par des policiers, des gendarmes tenaces, qui veulent que la vérité soit connue, que justice soit faite.

Alors oui, cela envahit la vie privée – j’ai l’impression que Nazer Baron n’en possède plus, lui qui tourne et retourne faits et indices pour trouver ce qui cloche dans les jours précédents la disparition de Maud Pennec. Il faut dire que la vie de la disparue semble n’avoir aucune aspérité. Elle est fille unique de parents aimants, sans soucis, elle est mariée, a deux grands fils qui ont quitté le nid, son travail la satisfait et elle n’y connaît pas de conflits. Elle a des amies. Une femme comme les autres dont le destin sera celui de trop femmes : disparaître.

Annunziata a douze ans et deux jours.

Bonjour à tous

C’est le printemps. Il fait beau sur la Normandie.

Les chats font la sieste. Galopin dort en compagnie de Lisette et de Pompadour, et de deux chatons.

Annunziata a fêté ses deux ans voici deux jours.

Bon anniversaire Annunziata !

La photo est un peu floue, l’oreille droit est restée gondolée, et Ruby s’est invitée sur la photo. L’essentiel est que tout le monde se porte bien.

Bonne journée à tous.

Double meurtre à l’abbaye de Jacqueline Mirande

Présentation de l’éditeur :

A la fin du XIIe siècle, un pèlerin de saint Jacques est retrouvé assassiné dans l’enceinte de l’abbaye de Hautefage. Qui est le meurtrier? Y a-t-il encore des innocents?

Mon avis :

Ce livre a une histoire. Il est paru l’année de mes vingt ans, année qui ne fut pas, vu la manière dont elle a commencé, une bonne année. Quand j’ai commencé mon année de professeur stagiaire, ce livre était donné comme LA référence du roman de littérature jeunesse pour parler du moyen-âge, pour « accompagner » le programme de 5e. C’était un classique qu’il fallait absolument avoir lu. Vinqt-quatre ans plus tard, je n’ai plus de cinquième (depuis dix ans), je n’ai donc plus vraiment l’occasion de le faire lire. Quel regard portè-je sur ce livre aujourd’hui ?

Il est un personnage que je retiens, c’est le seigneur Hugues des Merle. Il est « hors-norme », le seul dans le récit, le seul qui en temps que lectrice adulte a retenu mon attention – il restera tout aussi intéressant dans les deux tomes suivants. L’intrigue est en effet classique, et pour qui connaît (un peu) les rouages de la littérature jeunesse, et la manière dont un récit devait être construit pour « plaire » aux professeurs (les romans de littérature jeunesse sont mois stéréotypés de nos jours), il contient des descriptions nettement délimités, des dialogues fréquents qui font progresser l’intrigue, des retours en arrière (pratique pour l’enseigner) contenus dans des récits qui nous en apprennent plus sur le passé des différents protagonistes. Les personnages sont nettement caractérisés et, parfois, assez manichéens. Il est question aussi de la vie quotidienne, avec les foires, qui ont leur importance, et les pèlerinages – sans oublier les ménestrels, de passage de ville en ville, voire de village en village. Oui, ce paragraphe est signé par un professeur de français.

Le roman est court, par conséquent, l’intrigue se résout vite, très vite, pour ne pas dire qu’elle est parfois cousue de fil blanc – oui, j’avais vu venir le coupable, ce n’était pas très difficile. Présomptueux ? Non, simple logique pour qui lisait déjà beaucoup de livres de littérature jeunesse.

 

Gousse et le livre des scribes par Tristan Koëgel

Présentation de l’éditeur :

« Et si je vous disais que j’ai libéré ma ville et tous ses habitants avec trois pétards, deux poireaux, une poignée de sarbacanes, une fille aux yeux verts et une bibliothécaire ? » Ce que raconte le jeune Gousse vous paraît bizarre ? C’est pourtant vrai. Le plus incroyable, c’est que pour sauver sa ville, il va être propulsé au Moyen Âge grâce à un grimoire magique !

Suivez notre héros dans cette drôlissime aventure. Ventredieu ! Vous ne serez pas déçus du voyage !

Merci aux éditions Didier Jeunesse et à Netgalley pour leur confiance.

Mon avis :

Gousse n’est pas sorti de l’auberge, pour utiliser une expression un peu désuète. La ville toute entière n’est pas sortie de l’auberge, et pour résoudre le problème qui se pose, à savoir une invasion de puces de lit, des solutions radicales et cruelles ont été employées – merci de ne plus toucher aux chats dans les romans de littérature jeunesse et de ne pas les rendre responsable de tous les maux. Gousse, par contre, s’accommode bien que l’on veuille brûler tous les livres, jusqu’à ce que la bibliothécaire l’entraîne dans une aventure extra-ordinaire.

Le voici plongé malgré lui en plein moyen-âge. Le vrai du vrai, si j’ose dire, avec ses chevaliers, ses scribes, son seigneur, ses tournois, et son hygiène approximative. Ce n’est pas vraiment un plaisir pour les narines de Gousse, mais, pour moi, c’est plutôt un point positif d’avoir l’odorat en bon état. Il vivra des aventures… totalement invraisemblables, et pourtant, le lecteur savait, si j’ose dire, dès le quatrième de couverture, que l’intrigue sortirait des sentiers battus. Il fallait croire le personnage principal, il sait mieux que nous, lecteurs, surtout dans un récit rétrospectif, ce qui s’est passé.

Gousse est un narrateur bien choisir, parce qu’il découvre le moyen-âge (forcément) mais aussi le pouvoir du grimoire magique détenu par la bibliothécaire, qui a plus d’un secret. Quoi qu’il arrive, il ne perd pas son humour, même quand il est obligé de nager en milieu hostile – absence de propreté, quand tu nous tiens.

Un extrait, pour terminer : Je vous assure qu’après un voyage de huit cents ans, on sent passer le décalage horaire. 

Briseurs de coeur par Helen Cox

Présentation de l’éditeur :

Kitt est bibliothécaire à York. Fan de romans policiers, elle aime aussi beaucoup le Lady Grey, son chat Iago et sa meilleure amie Evie, une masseuse aux doigts de fée fan de vintage. Côté coeur, en revanche, c’est plutôt morne plaine.

Une vie paisible, donc, jusqu’à ce que l’on retrouve l’ex d’Evie assassiné, un stylo plume planté dans le coeur. Si tout indique que son amie est la coupable, Kitt ne doute pourtant pas de son innocence. Épaulée par son assistante aux dons de cyberfouineuse, notre bibliothécaire au caractère bien trempé décide de mener l’enquête. C’est sans compter sur le charme électrisant de l’inspecteur chargé de l’affaire, qui ne l’aide pas à garder la tête froide…

Mon avis :

Les cosy mystery ont le vent en poupe, et j’ai passé un très bon moment avec celui-ci.

La couverture en dit presque trop, dès le début, ou plutôt, laisse croire à une orientation du récit, qui ne sera pas tout à fait celle-là. Qu’importe ! Ce qui compte réellement est le plaisir de la lecture, dû à la construction de l’intrigue mais aussi à la personnalité des personnages principaux. En fait, si je devais trancher, je dirai que nous sommes plutôt dans une romance particulièrement sanglante.

Kitt a une vie simple, bien rangée, elle est bibliothécaire et ne s’en laisse pas compter, ni par les usagers parfois indélicats, ni par sa chef, particulièrement tatillonne, ni par Ruby, une vieille dame excentrique qui se dit voyante extra-lucide. Elle a des amies, elle adore lire mais sa vie sentimentale est plutôt vide, puisqu’elle n’a jamais réussi à accorder sa confiance à un homme depuis une rupture douloureuse. On peut aussi inverser les termes, et elle en a très conscience : elle n’a plus assez confiance en elle pour se lancer dans une relation amoureuse.

Seulement, l’ex de sa meilleure amie Evie – elles sont amies depuis huit ans – a été assassiné, et je vous laisse deviner qui est accusée, même si elle a un alibi – j’ai envie de dire un vrai alibi, un de ceux qui ne semble pas planifié. Mais… cela n’empêche pas les deux enquêteurs d’être soupçonneux, de chercher les indices, la faille, bref, de penser qu’Evie est coupable. Autant dire que le sang de Kitt ne fait qu’un tour et qu’elle décide, avec l’aide de son assistante, de mener l’enquête.

On peut admirer son talent, sa persévérance. On peut aussi se rendre compte que, plus nous prolongeons la lecture, plus nous nous rendons compte que celle-ci est glauque, que le ou les meurtriers ne reculent devant pour… Pour quoi, au juste ? Nous le saurons, je vous rassure. Nous connaîtrons aussi les secrets de Kitt, d’Evie, de l’inspecteur chargé de l’enquête aussi. Et quand je parle de « secrets », je ne parle pas de faits glauques, non, je parle de faits que seuls les proches véritables connaissent, et que l’on n’a pas envie de crier sur les toits.

Si le dénouement m’a semblé un peu trop « heureux », ce qui est un comble après tout ce qui vient de se passer dans le roman, il me donne singulièrement envie de lire une autre enquête en compagnie de ces personnages si attachants.

Merci aux éditions Les presses de la cité et à Netgalley pour ce partenariat.

Un cadavre sous les fleurs de Georges Grison

Présentation de l’éditeur :

S’étant absentée de chez elle pour huit jours, Mlle Sidonie Marcadier, une rentière parisienne de 68 ans, n’a toujours pas donné signe de vie au bout de trois semaines. L’événement est suffisamment inquiétant pour que sa concierge prévienne la police d’autant que la disparue a la mauvaise habitude de transporter sur elle les titres qui forment sa fortune. Les soupçons se portent immédiatement sur le neveu, Edgar Mauclerc, un joueur invétéré criblé de dettes et qui a harcelé sa tante de nombreuses lettres lui demandant de l’argent. Mais, Fauvette, l’inspecteur principal de la Sûreté chargé de l’enquête, ne croit pas à la culpabilité du jeune homme et va engager toutes ses forces pour découvrir la clé de l’énigme…

Mon avis :

J’ai découvert les éditions Oxymorons en décembre 2020, quand j’étais cas contact, et lire les oeuvres qu’elle publiait, de la littérature fasciculaire, bref, la littérature populaire que lisaient mes grands-parents. Aujourd’hui, je lis toujours leurs ouvrages, de temps en temps (il faudrait que je fasse le compte du nombre de récit que j’ai lu).

Nous avons un sujet intemporel : une femme âgée disparaît subitement. Elle est partie en voyage, et n’est pas revenue. Son logement est en ordre. Sa famille ? Un neveu qui a des dettes, comme presque tous les jeunes gens de son âge qui vivent un peu au-dessus de leurs moyens parce qu’ils veulent profiter de la jeunesse. Qu’a-t-elle bie pu devenir ?

C’est l’inspecteur Fauvette qui est chargé d’enquêter, seulement, il a aussi d’autres impératifs – il est rare d’enquêter sur une seule affaire. S’il acquiert très vite la conviction qu’Edgar Mauclerc est innocent du crime dont il est accusé, il doit composer avec un juge qui pense le contraire.

Pour découvrir le coupable, il faut se plonger dans le passé de la victime, dans celui de ses proches aussi, à une époque où les jeunes filles montaient à Paris pour espérer une vie meilleure et qui parfois la trouvaient, mais pas forcément de la manière dont leur famille l’aurait souhaité. Le récit est bref, il est très ancré dans une réalité sociale qui désavantage toujours les femmes, même si elles ont l’impression d’avoir réussi à gagner leur indépendance.

Laurie de Stephen King


Présentation de l’éditeur :

Lloyd vient de perdre sa femme. Pour l’aider à surmonter son deuil, sa soeur Beth lui rend visite et lui offre un adorable chiot baptisé Laurie dont il ne veut pas. Mais avec le temps, un lien se crée entre l’homme et l’animal…

Mon avis :

Je suis en toute petite forme pour le moment. Et si la semaine a vu pléthore d’articles programmés depuis parfois un mois (c’est chouette d’avoir des lectures en avance), celui-ci est le premier que je parviens à rédiger après une semaine compliqué (conseils de classe, deux sorties cinéma organisées de manière acrobatique, et des difficultés personnels).

Je n’ai jamais lu Stephen King jusqu’à ce que jour, et je pense que cette nouvelle est très différente de tout ce qu’il a écrit. C’est une nouvelle à la tonalité douce. Le héros LLoyd, qui a dépassé la soixantaine, est veuf, et n’a goût à rien. Heureusement, il a une grande soeur, Beth, qui prend les choses en main, comme si son petit frère avait toujours huit ans et elle treize, et qu’elle devait prendre soin de lui après la mort de leur mère (leur père étant alcoolique, elle devait aussi le protéger contre lui). Celle-ci lui offre donc un chiot, un croisé, la plus petite de la portée, la seule qui n’a pas pu être placé. Il accepte – il ne peut pas refuser grand chose à son obstinée de grande soeur – mais à l’essai. L’essai se retrouvera transformé, et ils vivront doucement, ensemble.

Alors oui, il y a un rebondissement, qui montre leur attachement mutuel. Il montre aussi qu’il est important de profiter de la vie, parce que l’on ne sait pas ce qu’il peut advenir demain.

Une belle lecture.