Présentation de l’éditeur :
Kautokeino, Laponie centrale, 10 janvier. Nuit polaire, froid glacial. Demain le soleil, disparu depuis 40 jours, va renaître. Demain entre 11h14 et 11h41, Klemet va redevenir un homme, avec une ombre. Demain le centre culturel va exposer un tambour de chaman légué par un compagnon de Paul-Émile Victor.
Mais dans la nuit, le tambour est volé. Les soupçons iront des fondamentalistes protestants aux indépendantistes sami. La mort d’un éleveur de rennes n’arrange rien à l’affaire. La Laponie, si tranquille en apparence, va se révéler terre de conflits, de colères et de mystères. Klemet, le Lapon, et sa jeune coéquipière Nina, enquêteurs de la police des rennes, se lancent dans une enquête déroutante.
Défis Premier roman
Mon avis :
Comme souvent, j’ai commencé par le tome 2, Le détroit du loup. Un bon roman ne pâtit jamais de son ordre de lecture, ni d’être lu entre d’autres très bonnes lectures. C’est le cas pour Le dernier lapon, que je ne pense pas (loin de là), être la première à recommander.
Klemet est un vieux routier de la police des rennes, Nina, une toute jeune policière fraîchement nommée. Ils n’ont pas la même vision de leur pays. Nina est du sud, elle a grandi au bord de la mer, auprès d’une mère pratiquant la forme de protestantisme la plus stricte qui soit. Klemet est le petit-fils qu’un sami qui a dû abandonner l’élevage, et s’est ainsi trouvé déclassée.Autant dire qu’il sait beaucoup de choses sur le milieu des éleveurs de rennes, il sait leurs souffrances, leurs sacrifices. Il a même été en pension avec Aslak, le plus proche des traditions de tous les éleveurs. Il se souvient très bien de ce que sa génération a dû endurer, intégrée de force et forcée de renier sa culture. La génération précédente n’était pas mieux loti, et ce n’en est pas rassurant du tout. Il suffit de voir la destinée de Berit, soumise à ses employeurs, à l’église, et malmenée de la pire des manières. Elle a beau être proche de la soixantaine, elle a parfois la candeur d’une enfant, ce qui la sauve, finalement, de plus de blessures encore que toutes celles qu’elle endure déjà.
En lisant ce roman, j’ai pensé au duo Emmet/Anna de Kirk Mitchell, ce qui pour moi est un compliment. Nous assistons ici à la naissance du lien entre les deux enquêteurs, qui ne se fait pas vraiment dans la douceur – Nina sait très bien ce qu’elle ne veut pas.L’enquête est très bien construite. Des fausses pistes ? Bien sûr qu’il y en a, d’autant plus que certains ont tout intérêt à trouver un coupable très vite, même si ce n’est pas le bon.Les intérêts d’abord : la justice est remise à une date ultérieure. Ce fut trop souvent le cas.
Encore un roman à lire, tout simplement.