Archive | janvier 2016

Gâteau de semoule très simple

J’ai passé une journée difficile, pas du tout celle que j’avais prévue de passer, et comme souvent, c’est un peu à cause de mes chats. Bref, j’ai confectionné une variante dugâteau de semoule pour personne seule.

Ingrédients :

1/4 de litre de lait.
50 grammes de semoule.
15 grammes de sucre.

Comment faire ?

Mettre le lait dans une casserole avec la semoule et le sucre.
Mettez sur le feu/le gaz/la cuisinière et faites cuire sans cesser de remuer.
Quand la pâte devient épaisse (comptez cinq/dix minutes) retirez et mettez dans un grand bol (enfin, moi, c’est ce que j’ai fait).
Laissez reposer une heure avant de déguster.

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Le mois du polar commence lundi !

Et oui : le mois consacré au roman policier, aux séries, aux films, sans oublier les mangas et les bandes dessinées, commence lundi.

Le seul logo que j’ai réussi à faire est là, blanc, sobre et hivernal :

IMG_6580Voici les rendez-vous :

1er février : lire un auteur français.

6 février : rendez-vous autour de la littérature policière européenne.

12 février : le polar traverse l’océan, autour du polar américain.

17 février : une BD, un manga policier.

20 février : rendez-vous autour d’une série ou d’un film.

25 février : les dames du roman policier.

28 février : le roman policier historique.

29 février : bilan, coup de coeur, bref, tout ce qui permettra de finir ce mois en beauté !

L’affaire Kodra de Renato Oliveri.

tous les livres sur Babelio.com

Mon résumé :

Nous sommes à Milan, dans les années 70. Une femme meurt lors d’un accident de voiture. Mais est-ce vraiment un accident ?

Mon avis :

L’affaire Kodra aurait dû rester une affaire banale, un accident de voiture, un délit de fuite et une malheureuse victime qui décède à l’hôpital. Seulement… le commissaire Ambrosio connaît bien le quartier, et il mène une enquête, discrète d’abord, officieuse ensuite puisqu’il n’est pas habilité à enquêter. Mais… on (ses supérieurs) lui donne le droit d’enquêter pendant ses congés.

Le rythme du roman n’est pas lent, il est posé. Le commissaire prend le temps qu’il faut pour parler, pour rechercher, pour connaître la victime et les personnes qui l’entourent. Il n’hésiterait pas, parfois , à user de subterfuge : la réalité le rattrape. Ambrosio est un homme paisible, qui se retrouve projeté non dans une affaire qui le dépasse, mais une affaire dont il n’avait pas imaginé les ramifications. Qui aurait pu ?

La force de ce roman est d’avoir fait de la victime une femme toute en nuance, qui a commis des erreurs, qui, selon l’expression consacrée, est allée là où son coeur l’a porté, et l’a payé très cher. Ambrosio est quant à lui un enquêteur charmant, que j’aimerai vraiment revoir dans une autre enquête.

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B comme bière de Tom Robbins

Présentation de l’éditeur :

À la veille de ses 6 ans, Gracie s’interroge. Quel est ce mystérieux liquide que les adultes ingurgitent avec une telle satisfaction ? Si son père élude ses questions sur la bière, l’Oncle Moe s’avère plus loquace. Il propose même à sa nièce de l’emmener visiter la Brasserie Redhook. Mais quand elle apprend que la visite n’aura pas lieu, Gracie a un accès de colère et engloutit une canette trouvée dans le frigo. Elle voit alors surgir la sympathique Fée de la Bière. Commence alors pour la fillette un voyage fabuleux et instructif au pays de l’alcool couleur de miel.petit bacMon avis :

Soyez les bienvenus dans un conte moderne. Un conte dans lequel une bonne fée fait son apparition pour apporter non du bonheur, mais une connaissance précoce de la vie à une petite fille qui, ma foi, avait déjà compris que la vie, ce  n’était pas du gâteau.

Gracie a six ans, une famille qui semble aisé, un oncle Moe un peu rêveur et poète, et beaucoup d’interrogation. Fait-elle beaucoup de bétises ? Oui et non. Elle n’aurait sans doute pas dû goûter de la bière, elle n’aurait pas dû non plus être autant livrée à elle-même, entre un père plus occupé avec sa secrétaire qu’avec sa famille, et un oncle qui suit son coeur plutôt que de tenir ses promesses. Note : ne comptez pas sur Tom Robbins pour nous servir une version bien policée de la famille américaine.

Il ne nous sert pas non plus une apologie de la boisson, ni une mise en garde guindée. Un état des lieux, plutôt, et même si, parfois, la prise de boisson peut être positive, la fée de la Bière, qui conte au passage tous les origines possibles et imaginables de cette boisson, n’est pas tendre avec ceux qui la boivent pour se donner du (faux) courage. Quant au narrateur, il est tout simplement délicieux tant il est grinçant.

B comme Bière est à lire pour tous ceux qui veulent découvrir cet auteur délirant qu’est Tom Robbins.

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La fiancée de Bruno Schulz d’Agata Tuszynska

Présentation de l’éditeur :

« Józefina Szeliska, dite Juna, fut entre 1933 et 1937 la fiancée de Bruno Schulz, peintre et écrivain de génie, âme tourmentée, assassiné en 1942 dans sa ville natale de Drohobycz, en Pologne. Elle fut sa compagne et sa muse. Mais Bruno Schulz était incapable d’aimer, sinon de vivre. Accaparé par sa seule véritable passion – son œuvre –, il devait inexorablement s’éloigner de Juna, et du monde. Elle ne l’oublia jamais, et continua de vivre avec son fantôme jusqu’à sa propre disparition, en 1991. De cette histoire, elle ne dit rien, à personne, pendant près d’un demi-siècle. Après guerre, à la rubrique “état-civil” des formulaires, elle écrivait : “seule”. Voilà pour les faits. Tout le reste n’est que le jeu de l’histoire, de la mémoire et de l’imagination. » – A. T.

Mon avis :

J’ai découvert Bruno Schulz lors d’un challenge sur la littérature d’Europe de l’est. Un auteur à part, à la fois romancier et poète. Je ne connaissais rien ou presque de sa vie. Ce livre lève (un peu) le voile sur cet homme, sur sa vie de famille, sur ses amours et ses obsessions.
Il parle aussi d’une figure méconnue : Juna, qui fut sa fiancée. Titulaire d’un doctorat, enseignante, elle survécut longtemps à celui qui n’était plus, au moment de son assassinat, son fiancé. Pourquoi cette rupture, mais surtout, avant, pourquoi ces fiançailles entre ce jeune homme chargé de famille, peintre et écrivain, et cette jeune femme juive convertie au catholicisme.
Ce livre est paradoxal, puisqu’il se lit aisément, tout en montrant à quel point il est difficile de reconstituer la vie de quelqu’un, comme il est même difficile aussi de simplement connaître la vie d’une personne, même si on l’a profondément aimé. Recherche, tâtonnement, transformation par le temps qui passe… Il n’est jamais simple de survivre et surtout, de tenter de vivre dans le souvenir. Il n’est pas facile non plus d’accepter de parler, tant il peut être tentant de garder l’être aimé pour soi seul, quand toute son oeuvre est devenue publique.
Ce livre nous parle vraiment des deux êtres qui donnent leurs noms au titre. La fiancée, qui restera à jamais célibataire, et Bruno Schulz, sa vie, sa mort, son oeuvre. Et la guerre, les persécutions – tout y est.
La fiancée de Bruno Schulz est un livre à lire, et pas seulement pour les passionnés de littérature.

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Tout le monde aime Ziggy de Lin Hallberg

linPrésentation de l’éditeur :

Elina, une jeune écolière suédoise, rêve de faire du poney. Avec ses amies, elle s’inscrit au Poney-Club du Petit Galop, tenu par Ingela, la meilleure monitrice du monde ! Lors de son premier cours, Elina fait la connaissance de Ziggy, un magnifique petit shetland blanc qu’elle adore et dont elle ne veut plus se séparer.

Mon avis :

Cette auteur est très connue en Suède, et est l’auteur de plusieurs séries de littérature jeunesse. Ziggy est l’une d’entre elles. Ce livre est destiné aux fans de poneys, ou à ceux qui sont amenés à le devenir. L’intrigue se situe dans une écurie, dont nous découvrons les différents membres, c’est à dire les poneys. Mais le poney vedette, c’est Ziggy, celui que tout le monde veut, même si Sam, son frère aîné, est le poney dominant de l’écurie. Ce livre est intéressant, en ce qu’il montre les différentes étapes avant de monter, les soins à donner aux poneys. Je lui adresse tout de même un reproche : tous les personnages sont féminins, aucun garçon ne monte ! Faut-il vraiment être une fille pour aimer l’équitation ?

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Quitter Zell de Wolf Hass

Mon résumé :

Alois, en mettant en route les télésièges, a la très mauvaise surprise de trouver deux cadavres. Qui a commis le crime ? Six mois plus tard, l’enquête n’a pas avancée. Brenner, ancien policier, nouveau détective, est pourtant sûr qu’il parviendra à jeter toute la lumière sur cette affaire.

Mon avis :

Amateur de romans policiers traditionnels, passez votre chemin. En revanche, si vous aimez découvrir des auteurs, des enquêteurs, qui sortent des sentiers battus, n’hésitez pas, Wolf Haas et Brenner sont faits pour vous !
Brenner est un ancien policier, qui n’apprécie pas nécessairement son ancien supérieur qui apparaît de temps en temps pour faire avancer l’enquête. Dame : elle dure depuis six mois, cette enquête, et l’on ne sait toujours pas qui a tué ses deux riches américains octogénaires, beaux-parents d’une riche figure locale.
Ce n’est pas que rien n’est simple, c’est que les figures hors-normes ne manquent pas dans ce coin perdu de l’Autriche. Certaines sont attachantes, comme , qui s’est totalement identifiée aux jeunes femmes sacrifiées pour la prospérité des industries américaines, ou Alois, capitaine des pompiers qui a découvert les corps, et qui, dans l’exercice de ses fonctions, a droit à une des plus belles pages du roman.
Si le dénouement du roman laisse un goût amer, si, et ce n’est pas si rare, j’ai trouvé que le coupable était une victime à part entière, l’Autriche ne sort pas grandi de ce roman. Depuis Elfriede Jelinek, les lecteurs savent que les campagnes paisibles autrichiennes ne sont pas celles que l’on veut bien nous montrer. Ce roman nous le prouve.
Une très belle découverte.

Saint Michel, priez pour eux de Jean-Pierre Alaux

Présentation de l’éditeur :

Quand, au printemps 1978, Séraphin Cantarel, conservateur des monuments français, débarque avec son assistant Théo au Mont Saint-Michel, les côtes normandes sont souillées par le naufrage de l’Amoco Cadiz. Le projet de classement du Mont au patrimoine mondial de l’Unesco peut-il être compromis ? C’est en tout cas dans ce climat de désarroi que le conservateur investit « La Merveille de l’Occident » avec comme objectif de procéder à la restauration de la flèche du sanctuaire sur lequel veille le célèbre archange.

Mon avis :

Le mont-Saint-Michel est un monument français qui inspire particulièrement les auteurs de romans policiers. Je pense à Maxime Chattham, et son Sang du temps, ou, pour la littérature jeunesse, Le crâne percé d’un trou d’Evelyne Brisou-Pellen.
J’ai trouvé cette lecture sympathique. Ce n’est pas vraiment l’adjectif que l’on attend pour parler d’un roman policier. J’ai passé un agréable moment en la compagnie de Séraphin et Théo mais j’ai eu très souvent envie de les secouer. Est-ce parce que l’action se situe dans les années 70 ? Ils sont tous épouvantablement conformistes, et pas du tout combattifs. Ils sont aussi contemplatifs : ils observent les événements, et agissent peu. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’enquête se résout toute seule à quelques pages de la fin, mais presque. Quant à Hélène, la femme bien-aimée de Séraphine, elle n’a pas vraiment un rôle très important dans l’intrigue – soit elle ne voit pas ce qui se passe sous ses yeux, soit elle ne veut pas le voir. Même le naufrage de l’Amoco Cadiz ne suscite pas l’intérêt qu’il aurait dû provoquer. Enfin, si les passages érudits sont nombreux, j’ai trouvé que l’histoire du Mont en lui-même était aussi réduit à la portion congru -parce que tout le monde la connaît déjà ?
Saint-Michel, priez pour nous ! est un roman parfait pour ceux qui aiment les romans policiers reposants.

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Mardi, le rabbin a vu rouge d’Harry Kemelman

Mon avis :

Je ne comprends pas que cette série policière soit aujourd’hui quasiment introuvable, si ce n’est en occasion. Pas assez policière ? Pas assez consensuelle ? Ce livre pose en effet des questions qui fâchent, montre une vision de la justice assez dérangeante, et certaines opinions, qui paraissent pourtant datées, sont toujours d’actualité dans l’Amérique profonde et puritaine.
Le rabbin Small est invité à remplacer un confrère à l’université, pour donner des cours sur le judaïsme. Si vous connaissez un peu le personnage, vous vous doutez bien que l’argent n’entre pas du tout en ligne de compte, il s’agit bien pour lui de vivre une nouvelle expérience qui ne manquera pas de le désarçonner, de le questionner.
Quel est le but de l’enseignement ? Transmettre un savoir. Quel est le but de l’étudiant ? Acquérir une culture – c’est du moins le point de vue du rabbin. Or, il découvrir qu’il n’en est rien, et que le but des étudiants est de trouver un bon travail après – il cherche avant tout des études pratiques, et les professeur cherchent avant tout un bon poste, une belle carrière, et à valider les compétences de leurs étudiants avec un minimum d’efforts. Le débat est toujours d’actualité. Certains ne parlent-ils pas de supprimer certaines formations, puisqu’elles ne débouchent pas sur de « vrais métiers » (les termes restent à définir) ? Les futurs bacheliers ne se pré-incrivent-ils pas, ne forment-ils pas des vœux pour se retrouver, parfois, dans des filières qui ne les attirent pas du tout ?
L’université où se passe l’action est une « petite » université. Elle n’est pas prestigieuse, elle est même conservatrice et suit les règles à la lettre. L’antisémitisme est présent, ce n’est pas grave, ce ne sont que quelques plaisanteries sans importance. L’idée d’intégrer des étudiants noirs ne fait pas non plus l’unanimité. Et c’est dans ce contexte, alors que le contrat d’un professeur pourtant apprécié de ses étudiants n’a pas été reconduit et qu’une délégation d’étudiants activistes était reçu par la doyenne qu’une bombe explose, causant la mort d’un professeur d’anglais.
La manière dont l’enquête est menée nous donne une bonne idée du système judiciaire américain, et comment des hommes, selon leurs préjugés, peuvent pourrir la vie des autres, simplement parce qu’ils en ont le pouvoir, et que le mode de vie des « suspects » ne leur convient pas. Ne parlez pas de preuves. Même si elles innocentent le suspect, c’est à son avocat de prouver son innocence (en ne laissant rien passer) parce que le procureur, lui, peut choisir de les ignorer, comme il peut ou non choisir de garder les suspects en prison jusqu’au procès. Même s’ils sont reconnus innocents, le procureur, qui est élu, rappelons-le, aura réussi à briser leur vie. Les policiers ne sont pas en reste, et un certain sergent emprisonnerait bien le rabbin (oui, le rabbin) qui est à ses yeux le coupable idéal. Non, David Small s’offusque à peine, il en a vu d’autres au cours de cette enquête, justifiant parfaitement le titre du roman.
Il n’est pas le seul, et une autre question central dans ce roman est la famille. Nos chers petits étudiants ont des parents, les professeurs, les procureurs, ont des familles, ou pas. Le procureur adjoint n’est pas marié, ce qui lui a permis de faire ce qui l’intéressait vraiment, et non de chercher à bien gagner sa vie, pour plaire à une fiancée, une femme, ou même à sa propre famille qui, pour certains, ne le comprennent pas. La doyenne de l’université n’est pas mariée non plus, et les explications divergent à ce sujet. Le procureur s’inquiète pour ses quatre filles, ce qui nuit à son objectivité. Quant au rabbin, qui célèbre des mariages et se disputent parfois avec les fiancés, il fait preuve de beaucoup de lucidité. Tous devraient l’avoir.

Amères thunes de Zolma.

Edition Krakoen – 226 pages.

Présentation de l’éditeur :

Un boulot en or, une collègue charmante pour laquelle il serait venue bosser même le dimanche, un avenir radieux…. Il était heureux, Rémy Baugé dans son hyper ! Patatras, un jeune manager parachuté a imposé en quelques mois ses méthodes pour pressurer les employés dans le but d’augmenter le rendement du « capital apatride ». Adieu bonheur sans nuages ! Mais comment leur faire payer ces agissements ? Alors germe en lui une idée : taper dans la caisse, puisque c’est le fric qui leur importe.

Mon avis :

Les bibliothèques permettent de faire de jolies découvertes. Si j’ai choisi ce livre, c’est avant tout sur le nom de son éditeur, Krakoen, que j’apprécie beaucoup. Le sujet m’intéressait aussi, parce qu’il a été souvent traité, pas toujours avec bonheur : les manières de gérer le personnel afin d’accroitre les bénéfices dans la grande distribution.
Les premiers chapitres nous comptent avec justesse et sobriété cette dégringolade – ou comment un bon manager qui veut gagner plus sait jouer de toutes les ressources dont il dispose non pour améliorer les choses, mais pour tout détruire.
La suite est presque un cauchemar rêvé. Rien n’est épargné à Rémy, sans pour autant tomber dans le misérabilisme. Après tout, il a encore un toit sur la tête, de quoi se nourrir, si ce n’est qu’il est plongé dans une profonde dépression. Retrouver un métier ? Qui embauche un chômeur de plus de 45 ans ? Retrouver l’amour ? Il faut déjà s’aimer un peu soi-même pour aimer l’autre.
Le casse, c’est presque un rêve, le rêve de tous ceux qui se sont fait flouer. Et Rémy a sacrément de bonnes idées pour mener les choses à bien. La suite n’est pas mal non plus, et Zolma mène son intrigue avec beaucoup de talents, jusqu’à un dénouement … des plus logiques. Reste à savoir laquelle.