

Présentation de l’éditeur :
Juillet 1936. Corbigny, dans la Nièvre.
Paul Perrin, alias « Le Bredin », un paysan, sillonne la campagne en quête de femmes qu’il agresse et tue. Peu cultivé, mais rusé, il échappe aux enquêtes de gendarmerie. La mobilisation de 1939 va lui éviter beaucoup d’ennuis…
Juillet 2006.
Un couple de randonneurs est retrouvé décapité sur un chemin, près de Clamecy, dans la Nièvre. L’une des victimes est le fils d’un magnat de la presse parisienne. Une autre femme disparait peu de temps après. L’affaire est confiée au commandant, Boris le Guenn, de la BAC parisienne, qui se rend sur place. Mais après quelques jours l’enquête ralentit. Les éléments trouvés ne correspondent à rien. C’est alors que Boris rencontre Fernand, l’ancien du village, celui qui perd la tête. Le vieil homme lui assure que « Le Bredin » est revenu et qu’il est le meurtrier. Le commandant va tenter d’établir un lien entre le passé sombre de la France de 1940 et l’affaire actuelle, sans imaginer jusqu’où cette enquête hors de Paris le mènera.
Et si les propos du vieillard avaient un sens ?
Merci à Netgalley et aux éditions Flamant noir pour leur confiance.
Mon avis :
Comment commencer ? Non, mais c’est vrai, je cherche depuis plusieurs minutes déjà, et la seule manière que j’ai trouvée de commencer c’est celle-ci : autant vous dire que pour une chronique superbement construite, architecturée au millimètre, vous repasserez.
Nous sommes ici devant une enquête retrouvée du commandant Le Guenn, c’est à dire qu’elle ne se situe pas après Artifices, mais entre Tr@que sur le Web et Ad Unum. Cela m’a permis de retrouver les « membres historiques » de son équipe, non sans une pointe de nostalgie pour moi (et donner envie de relire les deux tomes dont j’ai parlé plus haut, lire, c’est aussi relire). Dans Congés mortels, le fils d’un grand patron de la presse parisienne a été assassiné, et il va tout mettre en oeuvre pour retrouver l’assassin de son fils – et l’on se prend à souhaiter que toutes les familles de victime puissent avoir autant d’entregent pour permettre de débloquer tous les moyens, humains, financiers, afin de découvrir la vérité. Par conséquent, c’est le commandant Le Guenn qui se retrouve dans la Nièvre pour découvrir qui a tué Mathieu Joris et Hélène Lucas – ne jamais oublier le nom des victimes.
Comme si deux meurtres ne suffisaient pas, une femme est portée disparue – partie se promener, elle n’est jamais revenue. Puis, c’est un couple de campeurs qui meurt à son tour dans un incendie, pas si accidentel que cela. Si vous trouvez que cela commence à faire beaucoup, attendez de lire le second arc narratif que contient ce roman : nous nous retrouvons plongés soixante-dix ans en arrière, et là, déjà, un couple de vacanciers avait été tué, une femme avait disparu… La différence ? Le point de vue. Nous découvrons ce passé à travers les yeux de Paul, celui que tous considèrent comme le « Bredin », l’idiot du village, si vous préférez, celui que personne n’apprécie réellement, celui dont on ne se méfie pas vraiment, celui qui vit à l’écart depuis la mort de ses parents dans un incendie. Avec lui, nous allons revivre les années de guerre, d’un point de vue différent de ce que l’on voit souvent dans les romans contemporains. Non, je ne m’égare pas tandis que je remonte le temps avec Paul, avec Fernand aussi, son presque voisin au village : nous découvrons la guerre du point de vue du simple soldat, celui qui se retrouve en 1940 prisonnier en Allemagne et qui cherche comment s’en sortir, dans tous les sens du terme.
Les deux arcs narratifs se rejoindront-ils à soixante-dix ans d’écart ? Oui, parce qu’ils ont un point commun, en plus du lieu et de la similitude des meurtres : Fernand. Mari de la première disparue, il avait désigné Paul, le « bredin » comme le coupable, et en dépit du temps qui a passé, le pense toujours. Coïncidence ? La jeune femme disparue des années 2000 vit dans la maison, rénovée, du « Bredin », un de ses soldats disparus lors de la seconde guerre mondiale.
Et non, trop de coïncidences ne tue pas le suspens, ni la force de cette intrigue. C’est une formule que j’emploie souvent, mais pour trouver le coupable, il faut chercher dans le passé des victimes, ne surtout pas considérer celles-ci comme un numéro ou un corps désincarné. La vérité finit toujours par éclater. Avec beaucoup d’acharnement et de ténacité.
édition Pocket Junior – 101 pages.
Présentation de l’éditeur :
Shay Fletcher est le petit ami de Cherry. Musicien hors pair, il est ravi lorsqu’un agent artistique le repère et lui propose un contrat. Mais comment convaincre son père de le signer, lui pour qui la reprise de l’entreprise familiale compte plus que tout, et qui n’accorde que mépris à sa passion pour la musique ? Voilà qu’en plus Honey, son ex-petite amie, la demi-sœur de Cherry, a soudain besoin de son aide. Comment la secourir sans risquer de susciter la jalousie de Cherry ? Entre rêve déçu et déception amoureuse, la vie de Shay devient soudain très compliquée…
Mon avis :
Ces tomes « demi » présentent un personnage masculin, lié à l’une des sœurs – ou à plusieurs. Shay est le petit ami de Cerise, il est aussi l’ex d’Honey, la plus borderline des soeurs. Il a grandi dans l’ombre du grand frère parfait, Ben, le modèle absolu, entre un père rigide, pour qui l’avenir de ses fils est tout tracé, et une mère effacée, obéissant à son mari, le servant comme une domestique, quoi qu’il arrive. Un idéal de vie, une norme pour certaines femmes. Soit. Lui, sa passion, c’est la musique, autant dire que ce n’est pas du tout une carrière envisageable pour son père, fermé à toute négociation. Avoir des enfants comme faire-valoir. Note : il est très rare d’avoir des parents qui soutiennent de telles vocations. Shay attend donc d’être majeur pour pouvoir enfin vivre comme il l’entend. Parfois, la vie est rude dans une petite ville perdue au fin fond de l’Angleterre.
Le volume est un peu court, il ne permet pas à l’histoire de se dérouler aussi pleinement qu’elle aurait pu. Bon, on fait avec, c’est un choix de l’auteur (ou de l’éditeur ?). Faire avec, c’est aussi voir l’histoire se résoudre non pas facilement, mais aller de révélation et de révélation assez rapidement. Ce ne sont pas des coups de théâtre, plutôt la découverte de ce qui se cache derrière la réalité dans laquelle Shay a grandi qui apparaît peu à peu. S’il découvre seulement maintenant certains faits, c’est aussi parce que ce tome est un moment-clef de sa vie, où il découvre ce qui s’est caché derrière certaines apparences – où il découvre aussi que sa mère est capable de tenir tête à son père – enfin, ai-je envie de dire.
Bien sûr, on retrouve Cherry – et Honey. Ce tome tend un miroir sur ce qui s’est passé dans le premier tome, en inversant un peu la situation, si ce n’est que Cherry n’est pas Honey – et qu’Honey n’est pas si antipathique qu’elle veut bien le paraître. Etre honnête n’est pas toujours facile, c’est cependant moins dangereux que de mentir, soit disant pour ne pas inquiéter.
Un tome sympathique, à réserver aux fans.
Edition Albin Michel Jeunesse – 144 pages
Présentation de l’éditeur :
Pour sa dernière mission, Virgile est envoyé dans l’univers du plus célèbres des détectives : Sherlock Holmes ! Accompagné de son lapin, Pollop, Virgile doit aider Holmes à vaincre le chien des Baskerville, un monstre dont le souffle enflammé dévaste tout sur son passage. Une tâche qui s’annonce d’autant plus ardue que le Maliseur guette…. Virgile parviendra-t-il à triompher de cette ultime épreuve ?
Mon avis :
Dernier tome de la série… et c’est avec tristesse que je quitte Pollop, ce lapin blanc si particulier, capable de parler, et surtout de se plaindre, dès qu’il était plongé dans une histoire terrifiante.
Pardon ?
C’est Virgile le héros ?
Certes, mais je préfère tout de même Pollop, qui doit de plus faire avec le chien de la maison, adopté à la SPA – il n’a pas encore de nom, Mahaut cherche l’inspiration.
En tout cas, elle n’aurait pas dû tant chercher car la voici avec son frère sur la lande, en train de poursuivre, ou plutôt d’être poursuivie par le chien des Baskerville.
Vaste programme.
Surtout que le Maliseur a bien l’intention de les neutraliser.
Bref, même si Virgile et sa soeur se chamaillent comme frère et soeur, ils savent très bien s’unir si nécessaires.
Une jolie lecture, où l’humour est toujours présent.
Présentation de l’éditeur :
Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller avec cette sensation de déjà-vu ?
Sauriez-vous faire la différence entre le vrai et le faux ?
Avez-vous une confiance absolue en vos proches ?
Nick semble mener une vie tranquille, entouré de sa femme et de ses voisins. Pourtant, le jour où des amis de longue date arrivent, son existence tout entière va basculer dans l’étrange et l’impensable.
Réalité ? Psychose ? Quelle preuve avez-vous finalement de votre réalité ?
Mon avis :
Tout d’abord, je tenais à remercier Joël, des éditions Taurnada, pour sa confiance.
De nos jours, beaucoup de personnes, beaucoup trop de personnes prennent des somnifères. Beaucoup de médecins les prescrivent parce que. Oui, je m’arrête là – parce que j’ai la chance d’avoir un médecin qui ne m’en a jamais prescrit, qui pense qu’il existe d’autres solutions que de prendre des somnifères. On prend des somnifères parce que l’on ne dort pas, certes, mais aussi parce que l’on a besoin d’être performant au travail, parce que l’on n’a pas le temps de rechercher ce qui a bien pu causer ses fichues insomnies, et même si on l’identifie, pas le temps, pas l’envie de traiter réellement cette cause – avaler un cachet, c’est tellement plus rapide.
Nick est dans ce cas. Il se souvient très bien de l’âge auquel on lui a prescrit son premier somnifère. Depuis, il n’a pas arrêté. Il a même augmenté les doses, largement. Elles sont gracieusement fournies par la médecine mais aussi par Chloé, sa femme, qui travaille pour un laboratoire pharmaceutique. Amour ou inconscience ? Je ne sais pas. Pourtant, il a déjà tenté de décrocher, il n’a pas réussi. Il a promis à sa femme qu’il décrocherait – quand elle attendrait leur premier enfant. Cela fait irrésistiblement penser à ces promesses d’ivrogne. La différence ? L’alcoolisme est une maladie reconnue, la prise de benzodiazépines (« benzos » pour les intimes) passe bien plus inaperçue puisque le but de leur consommation est justement de pouvoir mener une vie « normale », sans que personne ne s’aperçoive de rien.
Puis, Nick a tout pour être heureux (mis à part cet enfant qui tarde à venir). Son métier ne lui déplait pas, il vit dans une belle maison, ses voisins sont charmants, et ses deux meilleurs amis viennent passer des vacances avec lui. Que demander de mieux ? Que rien ne se mette à dérailler, comme cela se produit dès le début du séjour de Pierre et Cath. Nick a un peu l’impression de vivre un jour sans fin, de perdre pied, tant le réel qu’il appréhende diffère du réel dont il se souvient – ou croit se souvenir. Comment faire confiance à sa mémoire quand on se bourre de cachets pour dormir ? Compliqué ? Oui.
La force de ce roman est d’épouser le point de vue de Nick, qui tente de se raccrocher à ce (ceux ?) qu’il peut, qui se rend compte que quelque chose ne va pas, puis que rien ne va ou presque. Est-ce lui qui a raison, ou est-ce ses proches ? Je vous rassure, nous sommes bien dans un roman noir, et si nous plongeons avec Nick dans son univers, nous saurons ce qu’il en est à la fin. Sans vous la dévoiler, je peux cependant dire que l’explication tient la route.
Au final, ce roman nous rappelle que l’on peut porter en soi son enfer personnel, et que les autres, même avec les meilleures intentions, n’ont aucune idée de ce que cela peut être.
Présentation de l’éditeur :
J’ai séjourné en hôpital psychiatrique. Pas de quoi fouetter un chat sauf lorsque, comme moi, vous êtes fils de stars. Par crainte du scandale, mes parents m’ont expédié loin d’Hollywood, dans la vieille Europe. Les meilleurs spécialistes m’ont déclaré guéri. En vérité, la thérapie a échoué. Les songes ont repris, plus dangereux que jamais. Malgré moi, je me trouve mêlé aux intrigues de puissants Rêveurs. Des gens charmants et bien décidés à m’éliminer, mais avec élégance. M’entêter serait totalement déraisonnable. Pourtant, deux plaies à vif m’empêchent de tourner la page… La première est une fille. La seconde, une soif de vengeance. Je m’appelle Walter Krowley. Vous tenez mon journal intime. Prenez-en soin. Ce livre pourrait devenir mon testament…
Mon avis :
Merci aux éditions French pulp et à Netgalley pour leur confiance.
Il faut accepter de se perdre dans un univers qui n’est pas le nôtre, que cet univers soit onirique ou pas. Il faut accepter de se perdre dans un genre littéraire qui n’est pas du tout mon genre de référence, ce qui n’ôte rien aux qualités de l’ouvrage.
Qu’avons-nous en commun avec Walter Krowley Junior, fils d’une star américaine et d’une mère trop tôt disparue ? Lui et son meilleur ami ont été blanchis de la mort accidentelle de deux personnes, il se perd dans les méandres de sa vie culpabilisée, au point que sa vie réelle se retrouve engloutie dans un autre univers. Dans ce monde des rêves, ou des cauchemars, comme vous l’entendrez, il fait des rencontres, avec Spleen, qui apparaît puis réapparaît dans son univers, l’aidant, parfois, à mieux le connaître, avec Banshee ensuite, qui vit « dans le monde réel » à Bruxelles, capitale d’un pays qu’il ne connaît pas, en bon américain. Lien de cause à effet, Trevor choisit de partir à Bruxelles, quand son père et sa belle-mère, qui joue vraiment son rôle jusqu’au bout, cherchent un moyen pour le sortir de la drogue. Oui, elle existe dans le monde réel, et dans le monde des rêves, revisitant ainsi le thème du marchand de sable.
Oui, la lecture de ce livre fut addictive, et si certains faits ne sont pas toujours compréhensibles de prime abord, il est des faits qui s’éclairent à la fin du roman – et n’oublions pas que c’est à chacun de faire vivre ses rêves, à chacun de nouer, de renouer les liens qu’ils souhaitent, avant qu’il ne soit trop tard.
Journal d’un marchand de rêves est un livre d’une grande richesse, qu’il serait vain de vouloir limiter à un simple avis. Il joue entre un univers très réaliste, et l’exploitation que d’autres peuvent faire des non dits, des actes irréalisés, des peurs et des désirs les plus profonds. Ne laissons pas les autres vivre notre vie.
Cependant, j’ai vu aussi (à tort ?) une mise en garde contre les rêves qui ne concernent pas soi, mais la société toute entière. L’écriture, rétroactive, montre souvent Walter nous mettre en garde contre telle ou telle décision qu’il a prise et qui a provoqué des catastrophes inattendues. Et souvent, il nous rappelle que le rêve de créer une nouvelle société idéale, nouvelle, novatrice, provoque bien plus de dégâts, de blessures, de morts, que l’auteur de cette idée ne le pensait. Comme il est souvent dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Avant de clore cet avis, je me rends compte que je n’ai pas parlé du thème de la vengeance, qui apparaît pourtant ici ou là, comme un personnage récurrent. Se venger est ici davantage une revanche, le désir de reprendre la main qu’une quête obsessionnelle, comme si tout venait à point à qui savait attendre, terminant ainsi une histoire commencée depuis longtemps. A moins qu’elle ne continue, dans une autre dimension. A voir. A lire. A imaginer.
Présentation de l’éditeur :
C.F. Wong est un maître du Feng Shui, mais pas seulement. Son art de l’agencement, de l’harmonie, sa maîtrise du yinet du yang en font également un admirable détective. Dans ces toutes premières aventures du « Maître de Feng Shui « , le quotidien plutôt tranquille de ce maître de la sagesse orientale se trouble irrémédiablement dans la résolution parfois épineuse, toujours cocasse, d’affaires plus mystérieuses les unes que les autres. Mais le plus grand mystère de tous réside dans les mœurs et le comportement de sa jeune stagiaire, Jo McQuinnie, punkette au grand cœur avec laquelle il forme un tandem aussi mal assorti que savoureux.
Mon avis :
Ceci est le premier livre dans lequel le maître du Feng Shui apparaît, et, ô surprise ! ce n’est pas un roman mais un recueil de nouvelles. C.F. Wong est pourtant un maître du Feng Shui renommé, il a une secrétaire totalement inefficace, et des contrats qu’il honore, tout en veillant à se faire rémunérer. Il accepte même de prendre un jeune stagiaire, Jo, qui lui a été chaudement recommandé par son père, un de ses clients. Seulement, le maître du Feng Shui ne maîtrise pas toutes les subtilités de l’anglais – il n’est pas le seul dans ces nouvelles – et pour lui, Jo ne pouvait être qu’un garçon, pas une fille ! Il se rend compte cependant très rapidement de l’intérêt de travailler avec elle. D’abord, elle n’est pas aussi empotée qu’il le croyait, elle perçoit très bien qu’il ne l’apprécie pas, et elle fait même merveille avec des clients que C.F. Wong avait du mal à apprivoiser – la sensibilité féminine, la jeunesse, il n’y a que cela de vrai !
L’art du maître du Feng Shui, c’est aussi l’art d’anticiper. Si certains de ses clients sont réellement ce qu’ils paraissent être, et sont d’une grande honnêteté, d’autres pensent utiliser le maître à leur fin. Il ne s’agit pas de le manipuler, non, il s’agit de bien pire que cela – d’où la nécessité d’anticiper. Ses vieux complices apparaissent déjà dans ce premier tome, de même que sa propension à vouloir comprendre les expressions « jeunes » de sa stagiaire, afin d’étendre la palette de ses compétences – et à ne pas comprendre sa passion pour les boissons à base de lait et de café.
Le maître du Feng Shui est un recueil drôle, mouvementé, sans illusion sur la nature humaine.
Présentation de l’éditeur :
Shinichi Kudo est un brillant lycéen obsédé par les enquêtes policières. Au cours d’une affaire, les membres d’une mystérieuse organisation lui font boire un poison qui le fait rajeunir de 10 ans. Par sécurité, il se cache sous le pseudonyme de Conan Edogawa et part à la recherche des malfaiteurs responsables de son état. Il est hébergé chez sa petite amie d’antan, Ran Mouri, dont le père est un détective quelque peu miteux. Discrètement, Conan résout les enquêtes confiées à Kogoro Mouri, rehaussant ainsi le prestige de ce dernier, trop heureux de se découvrir du génie. Mais Ran devient de plus en plus suspicieuse et Conan ferait mieux de ne pas relâcher son attention si il veut préserver son secret.
Mon avis :
Je progresse lentement mais sûrement dans la lecture de cette série. Dans ce tome 4, la première enquête est à mes yeux la meilleure : elle met en scène ni plus ni moins qu’une armure de chevalier meurtrière. Si, si : oui, ce meurtre est directement lié au milieu de l’art, et surtout, à son immense précarité. Un musée est en effet sur le point d’être fermé, rasé, remplacé par un complexe hôtelier. Même certains employés du musée manquent cruellement de respect pour l’art ! Seul le conservateur continue vaille que vaille. Quand le meurtrier sera démasqué, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il avait, en plus, une grande lucidité sur les conséquences morales de son geste.
La deuxième enquête m’a moins Intéressée. Certes, elle met Conan en relation avec les « hommes en noir », nous retrouvons l’origine de la série – et ce qui a rendu Conan dans cet état, mais je me doutais bien que cela ne pourrait déboucher sur une arrestation, encore moins sur sa guérison. Puis, il ne faut pas oublier que Conan reste un enfant aux yeux de Ran et des autres : il est alors nettement moins facile d’enquêter comme on le veut.
Retour à l’enfance, à nouveau, avec la troisième enquête, qui voit Conan et ses camarades de classe participer à un concours bien innocent, avant de se retrouver face à des malfaiteurs fort peu sympathiques. Oui, être un enfant ne vous rend pas en sécurité.
Une série policière toujours aussi agréable.
Présentation de l’éditeur :
C’est bien connu, quand on touche le fond, il suffit d’un coup de pied pour rejoindre la surface. Une rencontre avec un jeune avocat d’origine chinoise va me remettre sur les rails. Modestement mais indéniablement. Tout tourne autour du XIIIème arrondissement dans cette enquête. Une affaire fastoche. Quand on redémarre, faut faire gaffe de ne pas caler aussitôt !
Mon avis :
Vous connaissez sans doute ces polars dans lesquels, au début du récit, tout va bien, et puis brusquement, tout va mal ? Et bien, là, c’est exactement le contraire. Dans la vie de Ciceron, rien, ou presque ne va. Les clients ? Ah, si seulement leur absence était son seul souci ! Non, franchement, ce ne serait rien. La catastrophe, c’est que René a fait un AVC et que les médecins ne se prononcent pas beaucoup sur l’évolution de son état. La soeur de René ? Elle en profite, oui. Elle déborde tellement d’amour pour son frangin qu’elle l’a relooké façon Sherlock Holmes – ce qui sera totalement insuffisant pour qu’il puisse aider Ciceron dans ses enquêtes. Et Momo, me direz-vous ? Lui doit former son successeur, et tous ceux à qui c’est arrivé savent bien que cela n’est pas de tout repos. Il ne sera donc qu’une aide à temps partiel – mais toujours présent s’il s’agit d’aller voir René.
La vie sentimentale de Cicéron ? Presque calme, avec l’éloignement de certaines des femmes de sa vie. Il se met quasiment en couple avec Vanessa – tout est dans le quasiment. Serait-ce le début d’une vie conjugale ordinaire pour le détective ? Rien n’est moins sûr.
Heureusement, les affaires reprennent quand un avocat d’origine chinoise fait appel à ses services pour tirer une de ses clientes de prison. Oui, il est d’autres agences de détectives privés, mais elles ne montrent pas la même célérité à s’occuper de toutes leurs affaires – Cicéron, oui, il faut bien se remettre sur les rails. Son enquête nous emmène ainsi au coeur du XIIIè arrondissement, qu’il nous fait découvrir comme si nous y étions, avec l’humour en plus (et j’en profite pour dire que je serai avec une amie dans le XIIIe demain).
Bref, ce roman policier est drôle, divertissant, et permet de passer un bon moment de lecture, jusqu’à la surprise finale. Que demander de plus ?
édition Rivages/Noir – 434 pages
Présentation de l’éditeur :
L’inspecteur Frank Elder, héros des deux précédents romans de la série (De chair et de sang et De cendre et d’os), accepte une nouvelle fois de quitter la Cornouailles où il vit habituellement en ermite. C’est à la demande de son ex-épouse qu’il revient à Nottingham, pour tenter de retrouver une femme qui a disparu depuis plusieurs jours. Il accepte cette mission un peu à contrecœur, mais il y voit aussi l’occasion de renouer avec sa fille Katherine, dix-huit ans, dont la vie a été bouleversée quelques années plus tôt par un drame dont il se sent toujours responsable.Elder découvre vite que la disparue, Claire Meecham, avait une vie secrète dont même sa propre sœur, Jennie, ne soupçonnait pas l’existence. Il commence à peine à enquêter sur les hommes que Claire fréquentait lorsque Jennie découvre sa sœur, paisiblement allongée sur son lit… morte. La mise en scène du cadavre rappelle à Elder sa première affaire, jamais élucidée, survenue huit ans auparavant. Les similitudes entre les deux meurtres sont suffisamment nombreuses pour que la police de Nottingham fasse officiellement appel à ses compétences, et l’embauche en tant que consultant civil.
Mon avis :
Frank Elder reprend du service, et à nouveau, c’est pour retrouver une disparue : une femme d’une cinquantaine d’années, qui ne donne plus de nouvelles à sa soeur depuis quelques jours. Tout policier répondra qu’elle est adulte, qu’elle est libre de faire ce qu’elle veut, et c’est vrai, si ce n’est qu’elle ne s’est jamais comportée ainsi, et qu’elle inquiète sa petite soeur. Au cours de ses investigations, c’est une toute autre Claire qui apparaît. Pourquoi a-t-elle caché certains faits à sa soeur ? Craignait-elle d’être jugée ? Peut-être. Il n’est pas facile de changer de vie, de refaire sa vie, et si des années ont passé depuis Coeurs solitaires, qui met en scène Charlie Resnick sur un thème similaire l’idée que l’on se fait de la manière dont une femme devrait se comporter est toujours aussi forte.
Et Elder n’en finit pas de revenir sur son passé, son passé d’enquêteur d’abord, parce que cette affaire lui en rappelle une autre, qu’il n’a pas résolu, et son passé familial, parce qu’il cherche toujours à se rapprocher de sa fille depuis la douloureuse enquête qui l’a marquée profondément. Il s’agit pour le policier à la retraite, et pourtant quasiment toujours policier dans le cadre de cette enquête, de trouver enfin un équilibre, entre une vie privée enfin apaisée, et une affaire qui montre à nouveau, comme c’est souvent le cas chez John Harvey, que la vie d’une femme ne vaut pas grand chose aux yeux de certains hommes.
J’aime moins cette série que celle mettant en scène Charlie Resnick, qui vient à nouveau faire une courte apparition dans ce volume, cependant ce roman ne laisse pas d’être très prenant.