Archive | Mai 2024

Blue Lake : tome 2 L’ange des containers par Amandine Peter

Présentation de l’éditeur :

Est-ce que j’ai touché le fond ? Peut-être bien. Je suis au chômage technique, obligée de jouer les colocs avec ma mère et les centaures alors que ni Wayne ni la magie n’ont refait surface. Combien de temps encore avant qu’il n’y ait plus assez de hexmull pour tout le monde ? Les Hextrémistes nous traquent, la juridiction fait la sourde oreille… et accessoirement, Bell, ma traitresse de soeur, me saute à la gorge dès qu’elle en a l’occasion. Mais tout va changer, j’en fais le serment. Je ne peux faire confiance à personne ? Tant pis. Les Containers ont besoin de moi, et même si je dois passer maitre dans l’art des manipulations, j’obtiendrai ce dont mon quartier a besoin. Aucun prix n’est trop cher à payer.

Je crois.

Mon avis : 

Merci aux éditions Explora et à Netgalley pour ce partenariat.

Je crains d’être extrêmement banale quand j’écris un avis, eh bien tant pis, je le serai : j’ai été très heureuse de retrouver Blue, j’ai passé de bons moments en sa compagnie. Elle n’a pas perdu son sens de l’humour en dépit de toutes les péripéties survenues dans le tome 1, elle a toujours de très grandes capacités à réagir face à des situations inattendues. C’est d’ailleurs le problème majeur qui se pose à elle : tout ce à quoi elle ne s’attendait pas, tout ce qu’il était impossible d’anticiper, et qui survient, malgré tout. Bien sûr, il est agréable pour un lecteur d’être face à des rebondissements, des retournements de situation qu’il n’avait pas vu venir. C’est nettement moins agréable pour Blue qui paie littéralement de sa personne à de nombreuses reprises, et en subit les conséquences dans sa chair.

Le second problème est lié au second : à qui Blue peut-être se fier ? Son chat. Il ne peut pas faire grand chose pour l’aider. Sa nièce. Elle est toute petite. Wayne ? Il faudrait déjà qu’il réapparaisse ! Je pourrai énumérer tous les personnages ainsi. Blue n’est pas naïve, elle se doute bien que certains ne roulent que pour leurs intérêts, et que tous les moyens sont bons pour parvenir à leur fin. Reste à savoir ce qu’ils veulent vraiment, et cela, ce n’est pas si simple, certains secrets sont bien trop gros pour être devinés.

J’espère bien lire la suite de cette série prochainement.

Retour de flamme de Liam McIlvanney

Présentation de l’éditeur :

Glasgow 1975. L’incendie d’un entrepôt d’alcool clandestin appartenant à la mafia provoque la mort de trois personnes dans un immeuble voisin, et le cadavre d’un vieil homme est trouvé cette même nuit dans un squat à proximité. La police identifie une guerre des gangs. L’inspecteur McCormack qui revient d’un mystérieux exil londonien est chargé de cette enquête dont personne ne veut. McCormack est devenu célèbre pour avoir démasqué la trahison d’un haut gradé, mais ses collègues n’ont pas apprécié. Sur ce, une bombe explose dans un pub irlandais, les clichés habituels ne suffisent plus à expliquer la situation. Dans cette intrigue magistralement structurée, le regard et la connaissance de l’enquêteur des strates de la ville, de la pègre aux notables, mettent en évidence des relations improbables dans une enquête captivante jusqu’au dénouement totalement inattendu. Une ville mythique et une histoire passionnante. Un roman au rythme impeccable salué par Ian Rankin !

Mon avis : 

Merci à Netgalley et aux éditions Métailié pour leur confiance.

Ce roman, j’ai mis du temps à le lire. J’ai regretté de ne pas avoir trouvé le temps de lire le premier tome, qui est pourtant dans ma PAL depuis très longtemps, peut-être parce que j’ai délaissé les polars écossais depuis un ou deux ans. Nous sommes en Ecosse, nous sommes dans les années 70, ces années que l’on dit celle de la libération sexuelle. Cela dépend pour qui, cela dépend pourquoi : l’inspecteur McCormack ne peut vivre son homosexualité au grand jour, et ce n’est pas faute d’être réellement amoureux de Victor, l’homme qu’il a préféré quitter. A Glasgow, rares sont ceux qui l’apprécient. certainement pas Shand, qui devra travailler avec lui, et se fera une joie de l’épier – pas sûre qu’il ait réussi à être discret. Shand est le prototype même du parfait policier tel que l’attendent la plupart de ses supérieurs, totalement misogyne, indifférent au sort des plus faibles, persuadé qu’une pute est une pute, et qu’elle a bien cherché ce qui pourrait lui arriver. Non seulement Shand doit faire équipe avec McCormack, mais aussi avec Lizzie Nicol, une des rares femmes policières, une de celles qui a résisté envers et contre tout non à la rudesse de ce qu’elle voit, mais à ce que ses collègues lui ont fait subir jour après jour, pour lui faire comprendre que sa place était ailleurs. Comme Nicol le dira à Shand : « vous vous entraînez pour être aussi bête ? Ou bien c’est inné ? »

Le premier meurtre aurait dû d’ailleurs passer presque inaperçu. Qu’un clochard meure, même après avoir été torturé, quelle importance ? Il apparaît pourtant très vite que cet homme ne devait pas être un clochard, et quand son identité est enfin connu, toute la donne change. La situation se complexifie encore plus quand un pub, et pas n’importe lequel, explose. Guerre des gangs ? IRA ? Cela simplifierait l’enquête, mais rien, absolument rien ne l’est. La narration elle-même est un tissu complexe, enchevêtrant plusieurs narrateurs, plusieurs temporalités aussi, quand des lettres sont introduites dans le récit. Peu à peu, les liens se feront, les révélations auront lieu, mais par combien d’indices relevés avec soin, d’interrogatoire, de confidence aussi devront passer les enquêteurs pour en arriver à mettre au jour ce qui avait été dissimulé jusqu’à présent ?

McCormack a le courage d’écouter ce que personne n’avait entendu avant lui. Il a aussi le courage de remettre les choses à leur place, c’est à dire de mettre ceux qui sont responsables face à leurs responsabilités, et tant pis si cela ne convient pas à ces personnes. Il n’a pas d’âge pour être lucide, et si McCormack traque inlassablement Maitland, le fils de Maitlant, un tout jeune ado, est tout à fait lucide sur les priorités de son père (ni lui, ni sa mère).

En terminant cet avis, je me rends compte que j’en ai presque oublié de parler du conflit religieux qui, presque cinquante ans plus tard, me paraît presque irréel, conflit entre catholique et protestant qui fait que l’on en vient à détester, voire à torture quelqu’un simplement pour sa religion, alors que, de mon point de vue de catholique plus très pratiquante, ayant des proches protestants, je ne perçois pas vraiment de différences. Cela sert à cela aussi, la littérature, nous rappeler des faits de notre histoire que l’on a un peu oublié de nos jours.

 

100 % Bio – Léonard de Vinci vu par une ado

Présentation de l’éditeur : 

La vie de De Vinci n’a jamais été aussi drôle !
Mélissa à 12 ans et ce serait une ado assez ordinaire si elle n’était pas complètement passionnée par… Léonard de Vinci ! Elle a des posters de lui dans sa chambre, ne parle que de lui et a même monté une chaîne YouTube pour partager sa passion avec le monde !
Si vous trouvez ça bizarre, c’est qu’il est urgent d’écouter ce livre audio !
Mélissa vous raconte la vie de Léonardo, comme si vous y étiez et c’est très drôle ! D’autant que par un moyen complètement magique Léonard De Vinci, lui-même, intervient dans le récit, pour commenter sa vie (et parfois recadrer Mélissa)…
Pour un type qui a été peintre, mais aussi ingénieur, sculpteur, inventeur , anatomiste, botaniste, architecte, musicien, poète, philosophe, écrivain, et tout ça en même temps, devenir un personnage de livre audio était bien la moindre des choses !

Mon avis : 

Parlons peu, et écoutons beaucoup pourraient être une accroche assez facile pour ce livre audio particulièrement intéressant, pour deux raisons. La première, c’est son sujet : la biographie de Leonardo Da Vinci. En l’écoutant, je me suis dit que je ne connaissais pas grand chose de sa vie avant son arrivée en France : sa jeunesse, ses années d’apprentissage, la reconnaissance qu’il a gagnée peu à peu ne sont pas des sujets que l’on aborde fréquemment. Que le livre soit destiné à un jeune public n’empêche ni la richesse du propos, ni son authenticité : ses amours ne sont pas passés sous silence, non plus que ceux de son père, qui n’épousa pas sa mère (trop de différences sociales) et se maria à plusieurs reprises. J’ai aimé la narration sous forme d’épisodes, avec les commentaires des proches de Mélissa, jeune youtubeuse qui se sert de sa chaine pour vulgariser l’oeuvre de Leonard Da Vinci : de quoi soutenir l’attention des jeunes lecteurs que ce récit particulièrement enlevé, et cela s’entend aussi. Amadine Longeac se montre particulièrement vivace, expressive, nous emportant dans le récit avec maestria, tout comme les autres lecteurs/commentateurs, au diapason. A écouter !

Manolito, tome 5 : Manolito part en vacances d’Elvira Lindo

édition Gallimard jeunesse – 165 pages.

Présentation de l’éditeur : 

Cet été, il s’est passé une chose extraordinaire : mon père a décidé de m’emmener dans son camion. Sur la route, pas question de s’ennuyer ni de s’endormir au volant ! Je lui ai donc raconté les aventure qui me sont arrivées pendant la semaine du japon au supermarché. Mon père, lui, m’a présenté à la belle Alicia et au dangereux Marcial. Mais une nuit, il a disparu, alors avec la discrétion qui me caractérise, je suis sorti en pyjama faire mon enquête… Un voyage inoubliable

Mon avis :

Je ne lis pas les tomes dans l’ordre, parce que j’ai pris à la bibliothèque des Capucins, les titres qui m’attiraient. Manolito est toujours le narrateur de ses récits, récits qu’il nous livre après coup, ce qui permet non seulement quelques commentaires, mais aussi d’ajouter un peu de suspens : comment se fait-il que son grand-père nous parle de moments particulièrement émouvants dans l’intrigue que nous sommes sur le point de lire ? Qu’a-t-il pu se passer de si angoissant ?

Je ne dis pas que nous sommes dans un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, je pense cependant que ceux qui s’extasient constamment sur leurs destinations de vacances préférées ne peuvent comprendre la famille de Manolito, et toutes les autres familles qui les entourent. Point de vacances pour eux, en dépit des promesses du père de Manolito : ils doivent toujours aller à la plage, mais le père a toujours un travail urgent à effectuer, il a toujours besoin d’argent, notamment pour payer les traites de son camion. Pour Manolito, c’est décidé : il ne sera pas camionneur, et il le dit à son père, qu’il ne voit quasiment jamais, à cause de son travail. Son père le prend mal ? Oui, parce que ce n’est pas comme si son père avait le choix – ne nous voilons pas la face, il est des pères qui pourraient être plus présents, mais qui préfèrent leur travail à leurs enfants, parce que c’est nettement plus valorisant, et parce qu’ils se dédouanent en se disant que c’est pour leurs enfants qu’ils font ainsi. Le père de Manolito n’a pas vraiment le choix, et s’il ne prend pas le travail qu’on lui propose, il risque de ne plus avoir de travail du tout. Aussi, c’est décidé : Manolito sera du voyage avec son père.

Je ne vous raconte pas les angoisses de la maman, qui prépare la valise de son fils comme seule une maman sait le faire à cette époque – si vous trouvez ma remarque sexiste, comparez le contenu de la valise faite par le père dans ce récit, et le contenu fait par la maman. Il faut dire que Manolito trouve toujours des moyens de contourner les règles, que Manolito veut avant tout faire plaisir, et qu’il se questionne aussi face à ce père, si taiseux à la maison, si bavard, si jovial avec ses collègues, ou encore avec Alicia, la belle aubergiste, excellente cuisinière, en plus. Alors Manolito parle aussi, pendant la route, il raconte la semaine japonaise du centre commercial, ou comment ceux qui n’ont pas d’argent trouvent les moyens de voyager, tout en achetant des tas de choses bon marché dont ils n’ont pas vraiment besoin. Alors, cela fera peut-être sourire certains, d’aucuns seront peut-être méprisants. C’est oublier le bonheur que cela leur apporte (les achats sont scrupuleusement utilisés), tout en étant relativement triste : personne ne se dit qu’un jour, ils visiteront réellement ces pays qui les font rêver.

Quant à la troisième partie de ce récit, c’est celle que son grand-père juge la plus émouvante, celle qui parviendra à étonner Manolito lui-même, et ce n’est pas forcément facile.

Manolito – une jolie série de littérature jeunesse.

Manolito d’Elvira Lindo

Présentation de l’éditeur :

Manolito, surnommé « le Binoclard », est terriblement bavard. Dans ce livre, il nous raconte tout, comme s’il parlait à un copain : sa vie, son grand-père, ses amis (notamment Paquito l’extraterrestre), l’école, son anniversaire, ses bêtises, ses bagarres, et quelques punitions aussi… Créé à l’origine pour la radio espagnole, Manolito est l’équivalent espagnol de notre Petit Nicolas. C’est dire sa popularité. Le récit de ses tribulations dans un quartier pauvre de Madrid est irrésistible.

Préambule : 

Gros coup de mou au moral : je vous épargne ce qui se passe au travail (je pourrai rédiger des pages et des pages). Je me sens donc particulièrement à fleur de peau en ce moment. Gros besoin de déstresser.

Mon avis : 

Connaissiez-vous Manolito ? Moi non, pas avant d’avoir fait des recherches pour trouver des oeuvres de littérature jeunesse espagnole, parce que je ne peux pas dire que je connaisse grand’ chose sur ce sujet. J’ai donc trouvé cette série, qui comporte sept livres, et j’en ai emprunté deux à la bibliothèque.

Manolito nous transporte dans ce qui est déjà le siècle dernier depuis presque un quart de siècle. En effet, le premier tome a été traduit en 2009, mais il date de 1994. Pas de téléphone portable, pas de réseaux sociaux, à peine une télévision. Il ne s’agit pas de dire « c’était mieux avant », non, il s’agit de se souvenir de ce que pouvait être la vie d’un enfant dans les années 90. Le quatrième de couverture le compare à notre petit Nicolas français, et je reconnais que c’est aussi une pensée qui m’est venue, tant Manolito est un enfant à la fois unique et représentatif de son époque, de son quartier. Il vit à Madrid, il a un père camionneur qui est toujours sur les routes, une mère sévère, spécialiste de la baffe de côté (pourrait-on écrire cela de nos jours ? non), un grand-père qu’il adore et qui estime sa mort imminente, un petit frère aussi, insupportable à ses yeux. Il voudrait être son petit frère, et son petit frère voudrait être lui.

La force de ce récit est de nous conter de manière épique les petits riens du quotidien. Quelle expédition pour trouver un nouveau bouton pour son duffle coat ! Ne parlons même pas de sa visite chez la psy, qui souligne son besoin d’être écouté – mais pas par elle. Il faut dire que le quartier où vit Manolito a mauvaise réputation, et que leur sévère et intraitable institutrice tient vraiment à ce que ses élèves réhaussent leur réputation ! Ce n’est pas gagné, autant vous le dire.

Une série que j’ai aimée découvrir, et dont j’espère lire d’autres tomes au cours de ce mois.

A la une, à la deux, à la proie de Janet Evanovitch

édition Pocket – 281 pages

Présentation de l’éditeur : 

Donner toujours l’impression de savoir ce que l’on fait surtout quand ce n’est pas le cas.
Savoir reconnaître le déclic d’un fusil à pompe. Courir vite ! Céder quand l’agresseur a une bombe lacrymo plus grosse que la vôtre. Éviter de conduire avec un cadavre sur le pare-brise. Ne pas tomber sous le charme d’un copain d’enfance. Surtout quand il est devenu flic. Savoir se relaxer devant Winnie l’Ourson.
Et surtout, malgré un régime de limier à base de beignets, pizzas et hot dogs froids, une garde-robe réduite à un bonnet, une chemise de flanelle et un jean, savoir rester sexy et irrésistible ! ! !
Tout un programme pour Stéphanie Plum.

Mon avis : 

Alors que les enquêtes de Stéphanie Plum ont connu à une époque un grand succès – époque à laquelle je ne les lisais pas – il est très difficile de nos jours de mettre la main sur un volume de ses enquêtes, que ce soit en librairie ou en bibliothèque. Certes, il s’agit là d’un ouvrage uniquement distrayant, mais je ne pense pas que ce soit le seul roman auquel on peut coller cette étiquette.

Et pourtant, ce qui pourrait n’être qu’un simple divertissement nous renseigne sur la bonne société américaine. Mo est aimé de tous ! Seulement, Mo ne s’est pas présenté à sa convocation au tribunal pour port d’armes prohibées, et c’est le patron de Stéphanie qui avait payé sa caution. Je vous laisse deviner qui devra traquer Mo, ce gentil vendeur de confiserie, célibataire endurci, qui ne vivait que pour sa boutique. Cela ne plait pas à tout le monde puisque Mo est aimé de tous ! L’on ira pourtant de révélation en révélation à son sujet. Disons qu’il avait des secrets qu’il avait su profondément enterrer.

Disons aussi que certains américains ont une vision très particulière de la justice. Je ne parle pas des chasseurs de prime, qui sont parfaitement intégrés dans le paysage judiciaire américain – à leurs risques et périls, bizarrement, ceux qui fuient la justice ont rarement envie de se rendre gentiment. Non, je parle des citoyens américains au-dessus de tout soupçon, à la vie bien réglée, et qui pensent pouvoir rendre la justice eux-mêmes. Ils sont tellement sûrs d’eux qu’ils sont vraiment prêts à tout, et presque aussi dangereux que les repris de justice qu’ils poursuivent.

Dernier conseil : faites attention quand vous ouvrez une porte de placard, vous ne savez pas ce qui pourrait vous tomber dessus.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

 

 

 

La colocataire de Sarah Bailey

 

édition Mera – 440 pages

Présentation de l’éditeur :

Surnommé par les médias « le meurtre de la colocataire », l’affaire trouble les Australiens depuis près d’une décennie. Olive Groves, journaliste au Melbourne Today, a couvert les faits à l’époque jusqu’à l’obsession. Neuf ans plus tard, lorsqu’une des colocataires est retrouvée morte dans une maison isolée. Oli est de nouveau chargée de l’affaire, mais cette fois, c’est à contrecœur qu’elle doit faire équipe avec Cooper, un jeune podcasteur. Tandis qu’Oli et Cooper exhument de nouveaux faits, de sombres secrets sont mis au jour. Les révélations propulseront Oli dans le passé, la contraignant à affronter ses propres démons.

Que s’est-il réellement passé entre les trois colocataires cette nuit-là ? La quête incessante d’Oli pour la vérité mettra-t-elle sa nouvelle famille en danger ? Et sa conviction que le meurtrier se trouve au plus près de chez elle pourrait-elle menacer son bonheur et même sa santé mentale ?

Mon avis : 

La colocataire est un roman que j’ai apprécié de plus en plus au fur et à mesure de la lecture. Passé la moitié du récit, il montait vraiment en puissance, gagnant page après page en force et en émotion. La construction de l’intrigue est véritablement très minutieuse : les indices qui nous mènent vers le dénouement sont là, pourtant, et nous ne les voyons pas nécessairement. L’autre point fort est que les personnages sont tous profondément humains, c’est à dire riches, complexes, nous ne sommes pas face à des caricatures ou à des êtres manichéens.

Prenons Oli, le personnage principal, celle à travers laquelle nous voyons tout ou presque. Elle a tout pour être heureuse. Sa carrière de journaliste est réussie, elle est en couple avec l’homme qu’elle aime, et c’est réciproque, elle a deux petites filles et … Et rien n’est simple. Ses filles sont les filles nées du premier mariage de leur père, mariage qui s’est terminée par l’assassinat de sa première femme, Isabelle, enquêtrice charismatique, tuée par un homme qu’elle avait mis en prison et qui avait été libérée depuis. Isabelle était chargée de l’enquête sur « le meurtre de la colocataire », dont la mort n’a pas été totalement élucidée.

Et, aujourd’hui, un coup de théâtre se produit qui remet l’affaire sous les feux des projecteurs. Olive est à nouveau chargée de couvrir l’affaire, si ce n’est qu’en dix ans, elle n’est plus la jeune journaliste manquant d’expérience, et qu’elle se voit adjoindre Cooper, un jeune homme passablement agaçant, podcasteur de son état. Grâce à eux, nous suivrons pas à pas le métier de journaliste, les méthodes que certains emploient pour parvenir à avoir la primeur des informations, les bâtons dans les roues que l’on peut leur mettre aussi. Puis, être journaliste, c’est aussi être confronté à l’humain, certains n’ont pas envie de parler, n’ont plus envie de parler, de répéter, encore et encore, ce qu’ils ont vu, vécu, tout le monde n’as pas envie d’être sous le feu des projecteurs, alors que certains ne demandent que cela. L’on voit aussi les liens entre les journalistes et la police, liens qui peuvent être très forts, comme celui qui unit, dans le bon sens du terme, Oli et Rusty, peut-être aussi parce qu’ils partagent le même but : la quête de la vérité.

L’un des thèmes fort de ce roman est la dénonciation des violences faites aux femmes et aux enfants. C’est malheureusement un thème intemporel, tout comme il est intemporel de montrer que certain(e)s ne voient pas ce qui se passe sous leurs yeux, ce qui se passe tout près d’eux, et quand on a vécu cela, quand on a vécu cet aveuglement involontaire, l’on se rend compte que l’on se doit d’être véritablement vigilant face à ce qui vous entoure, face à ce que les autres disent, font, face à cette belle image qu’ils montrent d’eux. Non, je ne parle pas pour moi, je parle pour un des personnages du récit. Etre vigilant sauve des vies, ou tout du moins modifie leurs cours. C’est peut-être en cela que notre société évolue : dans les romans, on présente de moins en moins des personnages qui attendent, qui laissent les choses passer ou remettent à demain, ce qui, dans les récits romanesques, provoquent toujours des catastrophes. Ici, si catastrophes il y a (et il y a) ce n’est pas faute d’avoir agi, d’avoir tenté, ou d’être intervenu.

Un coup de coeur ? Oui, certainement.

Merci aux éditions Mera et à Netgalley pour ce partenariat.

 

Céleste et son ami (pas) imaginaire de Julien Hervieux et Dorine Expo

édition Scrineo – 114 pages

Présentation de l’éditeur : 

Céleste en a ras la corne pailletée de devoir aller à l’école au château magique ! Parce qu’elle est une licorne, elle doit apprendre à réciter des poèmes dans la brume pour guider les preux chevaliers. C’est TROP NUL. Elle, ce qu’elle veut, c’est faire comme ses copains les nains et creuser des tunnels, c’est vachement plus cool que ses cours barbants ! Un matin, après avoir été punie et privée de son super smart-faune, elle hallucine complètement : un enfant – un ENFANT ! – se trouve dans sa chambre. Pourtant, tout le monde sait que les enfants, ça n’existe pas ! Et celui-là est particulièrement agaçant avec toutes ses questions… Céleste ne se coltinerait quand même pas un ami imaginaire ?! Ami imaginaire ou pas, Céleste doit trouver une solution pour que ce « Gabriel venu du monde réel » y retourne fissa : pas le choix, les deux vont devoir faire équipe !

Mon avis : 

Si vous aimez les licornes, comme moi, si vous n’en avez rien à faire d’être critiquée pour cette raison, comme moi, si vous êtes attiré par les licornes différentes, celles qui ne rentrent pas dans la norme et n’ont aucunement l’intention d’y rentrer, alors ce livre est fait pour vous ! En effet, Céleste a beau être une licorne, elle déteste tout ce qu’on lui enseigne, et les futures missions qu’elle est censée accomplir. Aider les chevaliers en écrivant des poèmes EN VERS ? Très peu pour elle. Céleste préfère nettement fréquenter les élèves dissidents de l’école, ceux qui ne font rien comme les autres. Autant vous dire que, pour cette élève hors-norme, les punitions ne sont que trop fréquentes. Aussi, quand elle se retrouve face à une créature qui n’existe pas, une de ses créatures dont on ne parle que pour effrayer les enfants, elle ne sait pas trop comment réagir. Oui, nulle part il n’est écrit comment une licorne doit réagir face à un enfant ! En plus, Gabriel n’est pas n’importe quel enfant, il est un élève modèle, un enfant qui n’a jamais une seule punition. Comment le faire repartir dans son monde ?

J’ai adoré ce récit, non seulement parce qu’il est bourré d’humour, de références extrêmement comiques (vous ne verrez plus les smartphones de la même manière !) mais aussi parce qu’il nous parle de différences, d’ouverture d’esprit, de refus de se conformer à ce que l’on attend de nous. Le dénouement de ce joli récit est à cet égard des plus réussis.  Les jeunes et les moins jeunes lecteurs ne bouderont pas leur plaisir à la découverte de ce roman ! Je n’ai garde d’oublier non plus les illustrations très parlantes, très amusantes, signées Dorine Expo. Quelle conjugaison de talent !

Merci aux éditions Scrineo et à Netgalley pour ce partenariat.

 

Mon ami Charly de David Belo

Présentation de l’éditeur : 

Après un traumatisme, deux adolescents de 14 ans, Charly et Bastien, inventent le BINGO : une philosophie permettant d’anticiper, d’extrapoler et de déjouer les dangers de la vie.
Toujours en place trente ans plus tard, le BINGO promet des vacances d’été paisibles au mont Corbier pour Bastien et sa famille.
Mais lorsque l’énigmatique Chloé, meilleure amie de sa fille, se joint à l’ escapade, le BINGO semble caduc.
Bastien panique et la montagne se métamorphose en théâtre des enfers.
Certaines choses sont imprévisibles.

Mon avis : 

Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Taurnada pour leur confiance.

Ma première remarque semblera totalement hors-sujet, et pourtant : Bastien aurait pu devenir professeur. En effet, quand je découvre sa méthode, le Bingo, je me souviens de ce qui nous était enseigné à l’IUFM de Picardie, au tout début des années 2000 (donc années pas très éloignées du moment où Bastien et Charly ont développé ce concept) :  il fallait absolument, quand on construisait un cours, tout anticiper, tout prévoir, penser aux questions que l’on poserait (logique) mais surtout aux réponses (fausses) que pourraient donner les élèves, aux risques qu’ils se fourvoient, et comment rebondir pour que la séance soit quand même « sauvée ». Pour Charly et Bastien, l’enjeu est plus grand, il ne s’agit pas de sauver une heure de cours, mais d’anticiper tous les dangers auxquels la vie peut vous confronter, et ils sont très nombreux. Je dirai même qu’à mes yeux d’innocente lectrice, il en est que je n’avais pas du tout, mais alors pas du tout vu venir ! C’est le propre, aussi, d’une bonne intrigue.

Pourtant, dans la vie de Bastien, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes : Marion est son épouse bien-aimée, il l’aime depuis l’adolescence, ils ont deux enfants en bonne santé et ils s’apprêtent à partir en vacances. Sauf que… Sauf que Marion en a assez de deux choses : Charly, en premier, le meilleur ami de son mari, tous les trois se connaissent depuis trente ans et pourtant, Charly n’a pas le droit de venir chez eux, et Bastien doit se cacher quand ils se rencontrent. Oui, c’est bizarre, j’en conviens, cependant, c’est possible. Ensuite, Marion ne supporte plus que Bastien planifie absolument tout, que leur existence soit réglée au millimètre près, qu’il anticipe toutes les catastrophes, catastrophes qui, grâce à sa prévoyance, n’ont pas lie. Aussi, elle a invité la meilleure amie de sa fille à partir en vacances avec eux, et pour Bastien, c’est le drame, il doit tout revoir, tout.

J’ai vraiment été prise par la lecture de ce roman, que j’ai lu quasiment d’une traite (je le dis, je le répète, lire les romans Taurnada peut être risqué, j’ai même sauté un repas pour terminer la lecture). J’ai adoré découvrir les méandres de cette enquête, qui nous emmène sur des pistes totalement impossibles, improbables, et pourtant, l’on suit Bastien, l’on suit Charly, sur ses pistes, se demandant bien où l’un et l’autre veulent en venir, et quand on le découvre, l’on va vraiment de découvertes étonnantes en découvertes étonnantes. Ne parlons même pas de tout ce qui se déroule au mont Corbier ! Le récit explore toute la dangerosité du lieu, tout ce qu’il offre de ressources à des esprits tordus. Note : pour un esprit criminel et tordu, tout lieu devient une source d’inspiration, il peut tirer partie d’absolument tout.

Prêt à partir pour la montagne et à attraper quelques sueurs froides ? Le livre sort le 16 mai en librairie !

Mon année cinéma : The fall guy de David Leitch

Bonjour à tous

Pour ce rare billet cinéma, je ferai court : ce film est une grosse dinguerie cinématographique. Je me suis beaucoup amusée en le voyant, j’ai beaucoup aimé ce qui avait été fait du personnage de Colt Seavers, ce cascadeur qui reprend du service après une longue pause due à une grave blessure. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’étais fan de la série L’homme qui tombe à pic et je ne pouvais rater son adaptation cinématographique. Bonne nouvelle : l’adaptation n’est pas ratée.

J’ai aimé aussi les clins d’oeil fait à d’autres productions cinématographiques (voir Miami Vice, une des rares adaptations de séries télévisées qui ne soient pas catastrophiques) ou encore la place donnée (n’était-ce pas le but du film ?) à tous ceux que l’on ne voit pas et qui sont pourtant indispensables pour que le film se fasse (et indispensable pour promener les chiens de la vedette). Ne sont pas oubliés non plus la productrice toujours sur les nerfs et la star du film, déjà mentionnée, hautement imbuvable.

J’ajoute que la B.O. du film est très réussie également !

Ne ratez pas non plus J.C., très demandé tout au long du film, ou encore la courte apparition de deux des acteurs de la série originale lors du générique de fin.

Je manque de temps actuellement pour aller au cinéma, mais je ne regrette pas du tout ces deux heures de film !!!!