Archive | avril 2017

Bas les masques de Pieter Aspe

Présentation de l’éditeur :

Qui a assassiné la belle Katja au cours d’une folle nuit de carnaval à Blankenberge près de Bruges ? Joris, la dernière personne avec laquelle on l’a aperçue, reste introuvable. Sa mère, une femme dépressive au passé mystérieux, prétend ne pas savoir où il se trouve. Pourquoi n’a-t-elle jamais voulu révéler qui était le père de Joris ? Liesse populaire, secrets de famille, prostitution, meurtres… entre deux bocks de Duvel et quelques péripéties conjugales hautes en couleurs, le commissaire Van Inn et son fidèle adjoint Versavel mènent une enquête qui ne sera pas de tout repos !

Mon avis : 

– Tu es en voie de duvélisation, si tu veux mon avis !
Voici ce que dit Versavel à son supérieur et ami Van In.
Nous sommes en pleine période de carnaval. Fini les réjouissances, pourtant, puisqu’une jeune femme vient d’être assassinée et que Van In est chargé de l’enquête, et sa passion pour la Duvel est intacte. Sa vie de couple, par contre, est comme toujours : chaotique. Sa femme n’a-t-elle pas l’intention de reprendre ses études ? S’en est trop pour Van In, qui prendrait bien trois bocks de plus. Par contre, pour Versavel, tout va bien, c’est pour cette raison qu’il peut soutenir et conseiller ce cher Pieter.
Et enquêter, aussi. La mort de la belle Katja ne suscite pas tant de peine à son compagnon, qui a sans doute des choses à cacher – et un meilleur ami tout prêt à lui servir d’alibi. Pas très net, le meilleur ami : marié mais très libéré, riche, mais travaillant dans une société qui serait ravie de lui montrer la porte, il disparaît à son tour, et une demande de rançon leur parvient. Restent à réunir l’argent et à trouver le lien entre la mort de Katjia, cet enlèvement et Joris, amoureux transi de la belle jeune femme, aussi transi qu’il était dédaigné.
Bas les masques est une bonne enquête de Van In. Elle mêle à la fois les désordres du présent – la corruption n’est pas un vain mot, les « magouilles » pour être plus directe – et les secrets du passé. Rien n’est pire que les non-dits. Comme souvent, ils font des ravages et les proportions qu’ils prennent sont à la hauteur du secret dissimulé. Etre libre physiquement est une chose. Etre libre de ses sentiments, oser vivre et dire ses sentiments en est une autre, le poids de la société, de la famille font qu’être libre réellement en est une autre. Et les bonnes intentions ne suffisent pas.
A l’année prochaine, Van In !

La ritournelle du démon de Seishi Yokomizo

 

Présentation de l’éditeur :

Une enquête de l’inspecteur Kosûke Kindaïchi.
A Onikobe, au mois d’Août, c’est la fête des morts, avec son cortège de rites et de cérémonies.
Un meurtre fait surgir les fantômes du passé, les légendes et les rivalités ancestrales. On reparle alors d’un crime qui n’a jamais été élucidé et l’on a tort de ne pas préter attention aux histoires de Ioko Yura et de l’interrompre quand elle se met à chanter cette comptine que les petites filles de son village fredonnaient en jouant à la balle. Lorsqu’elle retrouvera son jeu d’enfant devant les villageois médusés, il sera trop tard: deux autres crimes réalisés en tous points comme dans le ritournelle auront plongé le village dans l’horreur et la stupéfaction…
Kindaïchi dénouera un à un les fils de cet écheveau compliqué enfoui dans la mémoire du village, les croyances locales, les rancoeurs et les superstitions.

 

Mon avis : 

Comme vous le savez sans doute, il ne faut surtout pas, pour un policier, partir en vacances. Le crime, lui, n’en prend pas. Ici, la situation est différente, puisque Kindaïchi sait pertinemment qu’il part en ce lieu pour tenter de résoudre une énigme, un meurtre et une disparition qui ont eu lieu il y a bien longtemps.

La veuve et les deux enfants de la victime sont toujours à Onikibe, dignes. La jeune fille, née après la mort de son père, dissimule pourtant son visage : une gigantesque tache de naissance la défigure. Elle est la moins belle, à cause de sa disgrâce (dû au choc subi par sa mère pendant sa grossesse ? Des superstitieux le croient) des jeunes filles de sa génération. Pire, aux yeux de sa mère : une célèbre chanteuse originaire du village revient pour la fête des morts. Elle est la fille illégitime de celui qui a fui et qui a été soupçonné du meurtre. Nul cependant ne mettra en doute la beauté, le talent et la sensibilité de la jeune artiste, qui sera amenée à interpréter des chants plus souvent qu’elle ne l’aurait cru.

Elle n’est pas la seule à revenir, l’une des ex-femmes d’un notable est, dit-on, également de retour. Elle a été vue, y compris par Kindaïchi lui-même. Elle semble semer la mort derrière elle, au rythme de la ritournelle du démon. Ce chant, mis à part une vieille femme, personne n’y a fait allusion. Et l’inspecteur ne fait pas vraiment attention à ce qu’elle lui dit alors que ses arrière-petits-enfants arrivent. Elle ne peut poursuivre, il n’insiste pas, ce n’est qu’une ritournelle, et c’est vrai qu’il faut avoir de sombres desseins pour suivre un chant macabre à la lettre. Ce n’est pas sans rappeler la comptine des Dix petits nègres.

Ce roman nous plonge dans un Japon qui n’existe plus, dans une société à la fois moderne, par certains côtés, et traditionnel. Plus qu’un roman policier, nous lisons le récit d’une tragédie que rien ni personne ne semble avoir pu empêcher.

 

Poppy Pym et la malédiction du pharaon de Laura Wood

Présentation de l’éditeur :

A 12 ans, Poppy Pym, orpheline, a toujours vécu dans un cirque. Pour son entrée en sixième, elle est envoyée à l’internat St Smithen. Pas vraiment le paradis pour une fillette habituée à vivre parmi les acrobates et les musiciens ! Quand sa nouvelle école organise une exposition d’antiquités égyptiennes, dont la pièce maîtresse est le rubis scarabée d’un pharaon que l’on dit maudit, Poppy est ravie. Voilà de quoi apporter un peu de piquant à cet établissement si strict ! Et lorsque des événements étranges et inquiétants se succèdent, Poppy pense que tout cela pourrait être lié au précieux rubis, et à la malédiction du pharaon ! Heureusement, la vie au cirque lui a appris quelques tours plutôt utiles. Et avec l’aide de ses deux nouveaux amis, Ingrid et Kip, Elle compte bien résoudre ce mystère, à la manière des héros de ses romans policiers préférés.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour ce partenariat.

Mon avis :

Ce livre est le premier tome de ce qui, à mon avis, deviendra une série, placée sous le signe de l’humour et de l’enquête, les deux ne sont pas incompatibles.
Poppy est une enfant trouvée comme par magie par les membres d’une troupe de cirque. Certains, comme le dompteur de lionne, ont un passé des plus inattendus, et je me demande bien comment ils ont fait ce choix professionnel plutôt hors-norme. Les tomes suivants nous l’apprendront peut-être. Tous sont immédiatement sympathiques (lionne y compris) avec des caractères vraiment bien trempés.
Comme dans beaucoup de romans de littérature jeunesse, nous découvrons une héroïne qui se retrouve scolarisée pour la première fois dans un vaste pensionnat et séparée de sa famille hors-norme. Cette école est classique, mais la directrice et les professeurs ne le sont pas vraiment. Je vous surprendrai sans doute, sauf si vous me connaissez, mais j’ai immédiatement eu des affinités avec miss Susan, que j’ai trouvée très proche de ma propre manière d’enseigner. Elle est immédiatement antipathique aux yeux de Poppy. Oui, elle applique les règles, oui, elle tient à ce que l’ordre règne dans ses cours, à ce que les élèves soient ponctuels et respectueux. Oui, parfois, elle agit bizarrement (en dehors des cours), et alors ? Poppy, plus que tout autre, devrait savoir qu’être dans la norme ne veut pas dire grand chose. D’ailleurs, Ingrid et Kip, ses deux amis, ne le sont pas vraiment non plus.
Un trio d’amis – comme dans Harry Potter. Une ennemie jurée (toujours) – comme dans la majorité des livres de littérature jeunesse. Une héroïne détective comme Wilma Tenderfoot, qui veut enquêter sur la malédiction qui entoure le rubis exposé dans son pensionnat, et les mystérieux événements qui sont causés par… Par quoi, au juste ? La malédiction ou une main humaine ? Si une pincée de fantastique est bien présente dans ce roman policier, en revanche l’auteur n’en abuse jamais – et démontre qu’il est facile de manipuler des gens qui ont peur ou qui sont crédules.
Poppy Pym et la malédiction du pharaon est un roman policier jeunesse sympathique, rempli de rebondissements qui devraient séduire les plus jeunes.

Normal(e) de Lisa Williamson

Présentation de l’éditeur : 

À 8 ans, David Piper a déclaré devant sa classe : « Je veux être une fille ». Six ans plus tard, il reste le mouton noir de son école. Tout le monde le croit gay, mais au fond de lui, il est simplement une fille dans un corps de garçon.
Leo Denton vient d’arriver au lycée. Il se fait passer pour un dur inaccessible. Pourtant, il cache lui aussi un secret… Il n’est pas né Leo Denton. Il est une fille devenue un garçon.
À compter du jour où Leo prend la défense de David, une amitié naît. Au cœur des tourments adolescents, une question revient sans cesse : qui sont-ils réellement ? David et Leo refusent de se conformer aux étiquettes qu’on leur a collées. Confrontés au regard des autres, auront-ils le courage et la force de se réaliser ?

Merci à Netgalley et aux éditions Hachette pour ce partenariat.

Mon avis :

La transsexualité n’est pas un sujet qui est abordée dans la littérature jeunesse – ni dans la littérature tout court, d’ailleurs. Les seul auteurs à le faire (à ma connaissance) est Marie-Aude Murail dans la série Sauveur et fils – j’ai presque envie de dire « comme par hasard », puisqu’elle est une des rares auteurs jeunesse à ne reculer devant aucun sujet et Jean-Noël Sciarini et son magnifique Garçon bientôt oublié . Quant aux romans de littérature contemporaine que je connais, ils font toujours passer les transexuels pour des monstres, et puis c’est tout.
« Monstre », c’est pourtant ainsi que Leo est qualifié – et se qualifie lui-même. Né fille, doté d’une soeur jumelle, il ne s’est jamais posé la question : il était un garçon, point final. Il a eu la chance de trouver des personnes qui l’écoutent et qui l’aident. Non, tout n’est pas idyllique dans la vie de Leo, et Jenny, sa thérapeute, Amber, sa jumelle, Tia, sa petite soeur, sont bien les seuls êtres positifs de sa vie. Jusqu’à sa rencontre avec David.
David vit dans une famille aisée, et c’est tout naturellement qu’il s’est retrouvé scolarisé dans le lycée huppé de la ville. David, quand il lui a été demandé par son instituteur ce qu’il voulait être quand il serait grand, a répondu  « une fille ». Depuis, personne ne lui en parle, tous font comme si tout allait bien. Il tient un journal de ses transformations physiques, mais comment ne pas se transformer, comment être accepté par les autres. Ses deux meilleurs amis, tout aussi atypiques que lui, sont au courant de tout, et il cherche toujours comment le dire à ses parents.
Même si ces deux solitaires se rencontrent, et finissent pas se soutenir – oh, pas au premier regard, non, nous ne sommes pas dans une bluette, mais dans un roman de littérature jeunesse réaliste – cela ne veut pas dire que leur parcours n’est pas jalonné de petits défis, de brimades, d’épreuves. Ils sont bien réels, même s’ils sont plus faciles à affronter et à surmonter quand on est épaulé par les siens et quand l’on a conscience que ce n’est pas facile pour eux non plus.
J’ai aimé aussi la vision qui était donné du système scolaire. Il n’est pas parfait, certaines décisions pourront étonnés, mais au moins il agit, et ne se voilent pas la face sur l’existence de ses enfants différents.
Je terminerai par là où j’aurai dû commencer : la couverture. Elle est très réussie parce qu’elle ne donne pas un visage aux personnages, au lecteur d’imaginer David, Léo, et tous les autres.
Normal(e), un livre à mettre entre toutes les mains – à partir de 13/14 ans.

Strad de Dominique Sylvain

 

Présentation de l’éditeur :

La détective privée Louise Morvan doit enquêter sur le vol d’un Stradivarius, un violon unique valant la bagatelle de 24 millions de francs. Pour cela, en collaboration avec l’Office central de répression du trafic de biens culturels, elle surveille l’appartement parisien de Christian Donovan, un antiquaire spécialiste des instruments anciens et receleur potentiel. Parallèlement, une artiste, Ophélie Reix, est assassinée alors qu’elle réalise une performance en descendant la Seine sur un pneumatique en forme de croix. Cette fois c’est le commissaire Serge Clementi, l’amant de Louise, qui va tenter de faire la lumière. Les deux enquêtes vont évidemment se rejoindre…

Mon avis :

J’ai dû finir ce livre voici une dizaine de jours, et je n’en ai pas gardé un très grand souvenir. A vrai dire, je n’étais déjà pas très convaincu par ce titre en cour de lecture, alors j’ai laissé traîner la rédaction de mon avis.
Pourquoi n’ai-je pas vraiment aimé ce titre ? Autant j’apprécie la série Lola Jost et Ingrid Diesel, autant Louise Morvan m’a laissée de marbre, non parce qu’elle est détective privée mais parce qu’elle manque de consistance à mes yeux. Elle est en couple avec un policier charmant, très pro, mais elle en pince (un peu) pour un autre sur lequel elle est chargée d’enquêter. Plus que le vol du Stradivarius, c’est l’assassinat du jeune violoniste à qui on l’avait prêté qui m’a marqué – de même que les méthodes de certains vendeurs/trafiquants que je ne dévoilerai pas ici.

Par contre, la seconde affaire… Je suis complètement hermétique au monde des performeurs, je suis trop rationnelle, trop « carrée » comme diraient mes collègues. Bizarrement, alors que la disparition de la soeur jumelle d’Ophélie aurait dû me toucher – et elle me touche – les décisions qu’elle a prises après m’ont semblé vraiment trop extrêmes. Les conséquences sont trop importantes pour celles et ceux qui l’entourent. Au fond, la seule personne qu’ait vraiment aimé Ophélie à mes yeux est Ophélie elle-même. Abandonner la musique et sa rigueur pour des performances est pour moi un signe de ce déséquilibre, même si son tatouage sonne comme un hommage à la défunte Olympia.

Pour conclure ce billet pas vraiment positif, un peu de musique :

Et si l’aube nous appartenait, tome 1 de Cendrine Roca

Présentation de l’éditeur :

Alexandrine a 40 ans, elle mène une vie routinière rythmée par son travail et les rencontres avec ses amis Franck et Clarisse. Ne s’autorisant plus à tomber amoureuse, elle sera cependant prise de court par une passion aussi intense qu’éphémère après avoir été prise en otage lors du braquage d’une bijouterie.

Merci aux éditions Publishroom et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

Mon avis :

Et si l’aube nous appartenait, ou l’intrusion de l’imprévu dans une vie ordinaire.
Ce livre comporte six parties, cinq pour les jours de la semaine, et un préambule qui correspond au week-end précédent. Celui-ci nous présente les trois personnages principaux, Alexandrine, Clarisse et Franck, leur passé, la manière dont ils se sont rencontrés. Bien qu’ils soient quadragénaires (le fils d’Alexandrine n’a-t-il pas emménagé avec sa compagne ?), ils m’ont semblé se comporter comme de tout jeunes adultes, qui se pomponnent, sortent jusqu’au bout de la nuit, enchaînent les flirts sans lendemain et n’ont aucune responsabilité. Ils maîtrisent les technologies modernes, et usent de langage familier, voir cru, et pas seulement lors des dialogues.
La vie d’Alexandrine, la narratrice, bascule quand elle se retrouve prise en otage, enlevée, dirai-je même, par trois braqueurs. Et la suite ne se déroule pas vraiment comme le lecteur pouvait s’y attendre.
Vous l’aurez compris, j’ai très modérément apprécié ce roman. Je ne me suis attachée à aucun personnage. J’ai eu beaucoup de mal avec le récit de la passion d’Alexandrine pour son kidnappeur, passion vraiment soudaine et trop rapide pour qu’elle puisse être qualifiée de syndrome de Stockholm. Je n’ai pas aimé lire le récit de leurs ébats – cette passion est vraiment toute charnelle, pour ma part, il n’est pas question d’amour ici, quoi qu’en dise la narratrice. J’ai trouvé ce récit trop cru, trop répétitif, je n’ai pas aimé me retrouver dans cette position de « voyeuse » malgré moi, face à deux personnages trop parfaits, trop stéréotypés, et pas assez prudents.
Il en est de même pour les rôles secondaires, qui sont restés pour moi très vagues, presque comme des ombres. Et si l’aube nous appartenait, un roman qui n’était pas fait pour moi mais qui devrait plaire à d’autres lecteurs.

Homicides multiples dans un hotel miteux des bords de Loire de LC Tyler

Mon résumé : 

Elsie, charmante agent d’auteurs, découvre Ethelred se cache dans un hôtel des bords de Loire – un an qu’il n’a pas donné signe de vie ! Elsie rapplique illico. Las ! Non seulement un congrès de philatéliste s’y tient, mais encore un meurtre a été commis. Tous se retrouvent assignés à résidence dans le charmant et pittoresque hôtel.

Mon avis : 

Si vous êtes allergique à l’humour et/ou si vous êtes chauvin, passez votre chemin ! Vous détesterez ce livre. Par contre, si vous avez envie de suivre l’itinéraire de deux enquêteurs pas doués du tout mais qui sont persuadés de l’être, le tout remplis de moments très drôles, vous êtes au bon endroit.
Il s’est passé un an depuis l’intrigue de la Fiat rouge (que je n’ai pas encore lu) et Elsie retrouve avec surprise Ethelred. Elle a un aveu à lui faire, mais celui-ci attendra : il est plus urgent et je ne parle pas de l’écriture du dernier manuscrit de notre auteur de troisième zone. Comme le dit si bien Elsie : Les petits garçons s’attirent toujours des ennuis, mais on ne leur en veut jamais longtemps, pas vrai ?
Le petit garçon revient des Indes, après quelques déboires sentimentaux. Il loge dans un hôtel qui n’a certainement reçu aucune étoile dans aucun guide. Oui, cela existe, si l’on cherche bien (note : il est même des hôtels avec étoiles qui à certaines périodes de l’année, laissent franchement à désirer). En revanche, dans la belle ville de Chaubord siège une magnifique chocolaterie, qui confectionne des chocolats tout aussi splendides. Idéal pour Elsie ! Ne ratez pas sa merveilleuse évasion de l’hôtel prison pour acquérir un ballotin de ses merveilles.
Et l’enquête ? Elle progresse, et pas grâce à nos enquêteurs émérites, avec ou sans chocolat. D’ailleurs, Elsie a son mot à dire sur la chose : Ma foi, songeai-je, c’est une bonne chose que le contribuable français ignore qu’il est loin d’en avoir pour son argent. L’enquête n’avait démarré que deux jours auparavant et ils partaient déjà la queue entre les jambes. Maigret devait se retourner dans sa tombe.
Les enquêtes d’Elsie et Ethelred sont drôles et reposantes, pas inoubliables, certes, mais ce n’est pas ce qu’on leur demande.

Vivement dimanche ! de Charles Williams

Présentation de l’éditeur :

Propriétaire d’une grosse agence immobilière, John Duke Warren est marié avec Frances, qui dirige une boutique de mode mitoyenne avec le magasin d’articles de sports de Dan Robert. Un matin, on retrouve celui-ci mort chez lui. Une voix charitable téléphone alors à Warren pour lui révéler que sa femme a assassiné Robert dont elle était la maîtresse. La correspondante mystérieuse précise que Frances a égaré son briquet chez la victime. Peu après, l’agent immobilier retrouve sa femme et une violente dispute éclate, interrompue par l’arrivée d’un policier qui demande à Warren de se rendre au commissariat. Celui-ci, en rentrant chez lui une heure plus tard, découvre le cadavre de son épouse.

Mon avis : 

Nous sommes dimanche, donc ce livre était vraiment fait pour être chroniqué aujourd’hui. Oui, j’ai un fait un micro-effort parce que j’avais un peu la flemme d’écrire un article aujourd’hui.

Nous sommes dans un roman noir sans être trop noir. John Duke Warren a tout pour être heureux. Il est fortuné, son agence n’a aucune difficulté, sa femme est certes parfois un peu dépensière mais vu sa fortune, ce n’est pas si dramatique. Warren est membre d’un club très select de chasse aux canards (Donald, tiens toi sur tes gardes) et un matin, alors qu’il est lui-même à l’affût, il entend des coups de fusil. Rien de très surprenant, si ce n’est qu’il pensait être seul ou tout du moins, le premier arrivé. Plus tard, il découvre le corps de Dan Roberts – et comprend mieux l’origine des coups de fusil.

La situation aurait pu être assez simple, finalement, si une bonne âme anonyme ne lui avait téléphoné pour l’accuser de meurtre, puisque madame folâtrait avec la victime, en plus d’être sa voisine de boutique. Depuis que les appels peuvent difficilement être anonymes, certain(e)s ont dû se trouver d’autres occupations, comme se défouler tout aussi anonymement sur internet. Force est de constater que Warren n’est pas aussi naïf qu’il y paraît, puisqu’il questionne Frances dès son retour, et sa réaction prouve assez que sa conjointe a quelque chose à cacher, si ce n’est plusieurs choses.

Tout aurait pu s’arrêter là ou presque si Warren n’était convoqué par la police – après tout, il a trouvé le corps – et s’il ne retrouvait lui même sa femme assassinée à son retour. Que faire ? A la suite d’un tout petit mensonge à la police, le voilà coincé.

Sa situation est désespérée, parce que tout policier normalement constitué et ayant aussi reçu un appel anonyme additionnera 2 et 2, en déduira que Warren a tué l’amant de sa femme, puis sa femme elle-même. Que faire ? (Oui, je l’ai déjà dit). Anticiper ! S’assurer des alliés, même si ceux-ci fulmineront à un moment ou à un autre. Enquêter. Se cacher – posséder un vaste local en terme d’agence est toujours utile. Et avoir une secrétaire qui n’est pas bête, qui est même beaucoup plus fine que Warren ne l’aurait cru est un atout certain : il faut une femme à poigne pour contrebalancer une femme fatale telle que sa défunte femme.  Divorcée, n’ayant pas l’habitude de se laisser faire (son ancien patron pourrait en témoigner), Barbara fera de son mieux pour tirer son patron de ce très très mauvais pas. Elle suscite d’ailleurs l’admiration de celui-ci, et de l’enquêteur également.

– Voulez-vous me faire plaisir ? lui dis-je en soupirant. Si jamais vous décidez de vous faire gangster, donnez-moi deux ou trois heures de préavis. Je quitterai le patelin illico.
Elle sourit.
– Scanlon m’a dit la même chose, voyez-vous.

Vivement dimanche, un roman noir à la fin heureuse, à lire avant ou après avoir vu le film que François Truffaut en a tiré.

 

 

Fû, Hana et les pissenlits de Kazuo Iwamura

Mon avis :

Fû (le vent) et Hana (la fleur) sont deux petits lapins qui partent explorer un champ, avec l’autorisation de leur maman. Ils y découvrent des pissenlits, sur lesquels se posent une coccinelle, un papillon puis une abeille qui leur parlent.  Non, les deux petits lapins ne sont pas en fuite, ne font pas bêtises, ils explorent et découvrent ainsi ce que l’on pourrait appeler tout simplement le phénomène de pollinisation.

Les dessins sont très doux, dans des tons pastels, avec de légers traits de crayon apparents pour transporter les jeunes lecteurs dans un univers poétique. Ils laissent suffisamment de place à l’imagination pour permettre d’inventer d’autres histoires, à partir d’eux.  Cet album doux et tendre est encore une réussite signée Kazuo Iwamura – je ne pense pas que cela étonne qui que ce soit.

 

Mois espagnol 2017

Pour la troisième année, nous partons en Espagne au mois de mai, mais aussi en Amérique du Sud !

Toutes les lectures sont admises, que l’auteur soit espagnol, sud-américain, ou que l’action se passe en Espagne ou en Amérique du Sud.

N’oubliez pas les films, les séries, les chansons, la cuisine… tout est permis, y compris les lectures brésiliennes ou portugaises.

Alors, qui est partant pour cette troisième année ?