Présentation de l’éditeur :
De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles nous fait partager l’histoire improbable, drôle et tendre, d’une famille joliment déglinguée dont Paul est le héros peu ordinaire. Paul qui, malgré ses allures de filles, aime exclusivement les femmes. Paul, qui a deux mères et n’a jamais connu son père. Paul, que le hasard de sa naissance va mener sur la route d’un célèbre androgyne : David Bowie.
Mon avis :
Ce livre est d’actualité, parce que certains pourraient s’en servir pour illustrer la théorie des genres, d’autres pour vous dire que la jeune génération ne sait absolument pas qui est Bowie.
Paul est androgyne, ce qui pose plus de problème à un garçon qu’à une fille. Il se dit lesbien, ce qui ne me surprend même pas. Il se heurte à une mère lesbienne, encore plus intransigeante que si elle avait été hétérosexuelle. La compagne de sa mère est celle qui se rapproche le plus d’une mère – ni l’une ni l’autre n’aime leur prénom et ce n’est sans doute pas un hasard si Paul a un prénom épicène.
Il se cherche, et il y a dans ce roman une charge contre l’éducation nationale dans laquelle je ne me reconnais pas. Venez dans mon établissement, et vous aurez une autre définition du courage.
Il aime la musique mais sa mère refuse qu’il suive une formation classique – où l’on nous reparle de la fameuse « école de la vie », qui, à mon sens, ne forme pas vraiment des musiciens. Oui, la mère de Paul déteste le système en son entier mais le système (éducation nationale, école de musique) n’est pas en dehors de la vie, il est dedans. Paul, une fois ce fameux système scolaire quitté, va ainsi d’une situation professionnelle à une autre, comme si les grandes luttes sociales étaient une chose que même celles qui les revendiquaient se sentaient incapables d’appliquer. Ou ne le voulaient pas. Les discours, c’est bien, les actes, c’est autre chose.
L’autre thème central est la famille, celle que l’on choisit, celle que l’on construit – ou pas. Le narrateur est parfois agaçant avec ses réticences, qui ressemblent à ce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux, lui qui ne veut pas nous dire certaines choses, comme une diva qui se fait désirer par son public.
Il est question aussi de l’évolution du comportement des femmes qui, finalement, se mettent aussi à singer celui des hommes. Elles se retrouvent entre elles, comme une nouvelle tribu, séduisent, aime le football, etc, etc…
Et David Bowie, me direz-vous ? Si, si, il croise notre route, mais pas tout de suite.