Archive | décembre 2017

Rongés d’Elanne Jesa

Résumé :
Pour l’inspecteur Harlong et son équipier, l’officier Jator, l’enquête piétine après la découverte d’un cadavre, affreusement mutilé, au bord d’une route. L’assassin ne compte pas en rester là et les deux équipiers ne sont pas au bout de leurs macabres surprises. Ce qui est certain, c’est que la vie des deux hommes en sera bouleversée à tout jamais.

Merci à Netgalley et aux éditions Bookelis pour ce partenariat.

Mon avis :

Lire un auteur que l’on n’a jamais lu, c’est découvrir un nouveau duo d’enquêteur, un duo qui s’entend bien, peut-être parce qu’ils sont complémentaires. D’un côté, nous avons Harlong, célibataire qui regrette de ne pas avoir fondé une famille. De l’autre, nous avons Jator, marié, heureux, père de famille. Ils enquêtent tous les deux sur l’assassinat – parce que la victime n’a pu se faire cela toute seule – d’une jeune femme.

Le roman avait bien commencé, les bases de l’intrigue étaient solidement posées puis le déroulement de l’intrigue a été un peu trop rapide à mes yeux. Les péripéties m’ont semblé se juxtaposer les unes aux autres plutôt que s’enchaîner logiquement. La place que prend la vie privée (ou la tentative d’avoir une vie privée) des enquêteurs ne m’a pas dérangé. J’aurai simplement aimé que l’intrigue policière proprement dite soit davantage développée. Même si le lecteur connaît les motivations du tueur, j’aurai aimé qu’elles soient davantage explicitées – je pense notamment au mode opératoire.

Cependant, j’aimerai bien revoir Harlong et Jator dans une autre enquête…..

Récit d’un avocat d’Antoine Bréa

Présentation de l’éditeur :

En 1996, la cour d’assises du Jura condamne deux réfugiés kurdes, Ahmet A. et Unwer K., à trente ans de prison pour l’un, à la réclusion à perpétuité pour l’autre, pour faits de viol aggravé, assassinat en concomitance, tortures et actes de barbarie sur la personne d’Annie B., une jeune aide-soignante. Seize ans plus tard, le narrateur, jeune avocat souffreteux, se voit chargé par une vieille amie de porter assistance à  » ce pauvre Ahmet  » qui purge toujours sa peine à la prison de Clairvaux. Celui-ci craint d’être expulsé vers la Turquie après sa libération, ce qui selon lui le condamnerait à une mort certaine. Pas tout à fait sûr de ce qu’on exige de lui, notre narrateur prend connaissance du dossier, sans savoir qu’il met ainsi le pied dans une affaire qui va très vite le dépasser.

Mon avis: 

J’ai beaucoup aimé ce livre, court et dense.
Nous sommes littéralement dans la tête d’un jeune avocat pas très bon, pas vraiment bardé de conviction, un avocat routinier qui se retrouve par hasard sur une affaire qui le dépasse. Non, ne vous attendez pas à le voir se battre pour obtenir la réhabilitation d’un homme condamné à tort – les coupables le sont. Le crime a été sordide et si ce « pauvre Ahmet » est un détenu modèle, il n’est pas vraiment bourrelé de remords.
Ne vous attendez pas non plus à ce qu’il milite pour la sauvegarde d’un homme qui risque gros s’il retourne dans son pays. Non, rien d’héroïque chez notre narrateur, même s’il est attachant par son incapacité à habiter sa fonction d’avocat autrement qu’en étant un gratte-papier. Il est d’ailleurs véritablement fait pour ce que l’ancienne haute magistrate attend de lui, faire des démarches, déposer les recours, se heurter à l’administration afin qu’Ahmet ne soit pas expulqer.
Il n’est pas idiot cependant, il est seulement influençable et se retrouve à faire des choses qui auront des conséquences graves. Il est toujours des conséquences graves, me direz-vous. Exact. Seulement, tout comme le narrateur, je ne connais pas grand chose à la politique en Turquie, à ce qui se passe dans les endroits les plus isolés du pays. Il en apprendra (un peu)  à ses dépends.
Quant à la morale, au happy end… Il faut bien garder à l’esprit que l’on est dans un roman noir. Pourle rose, vous repasserez.

Survivre de Frederika Amelia Finkelstein

Présentation de l’éditeur :

«Le soir du 13 novembre, j’ai compris que la guerre pouvait éclater en bas de chez moi – une forme inouïe de guerre. La peur et la méfiance sont devenues normales : je vis en attendant le prochain attentat.
Le soir du 13 novembre, ma génération s’en est prise à elle-même : les assassins avaient le même âge que les assassinés.
Survivre est un hommage à cette génération, née avec les écrans, ultraconnectée, et pourtant en proie à une immense solitude.
Nous voulons être libres : parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.»

Mon avis :

Bof.
Mon avis en un mot, comme le titre.
Ou comment manquer de motivation pour rédiger un avis.
Je me suis forcée à le lire en entier, bien qu’il soit fort court. Je voulais savoir où l’héroïne voulait en venir et…. bof (oui, je reste très constructive). J’ai même failli rédiger mon avis sous forme de lettres mais je me suis dit que je n’avais rien à dire à cette chère Ava.
Je serai donc plus formelle. Ce récit se déroule sur un court laps de temps, la narration est à la première personne, la focalisation est uniquement sur elle.
Très marquée par les attentats du Bataclan, chômeuse depuis peu malgré ses études, Ava gère ses angoisses en se tenant au courant de tous les attentats, meurtres, massacres, éventuellement suicide spectaculaire pour lesquels elle reçoit des alertes sur son portable. Elle se renseigne également sur tous les massacres passés, elle lit, voire apprend le nom des morts, cherche même des informations très précises sur la façon dont ils ont été tués. Elle décrit sans émotion ce qu’elle voit – photo, video. Oui, en lisant cela, j’ai pris une large distance avec elle. Je me suis demandée si l’auteure n’avait pas eu la volonté de choquer pour…. Pour quoi, au juste ? Pour montrer que les jeunes qui se disent angoissés à l’idée qu’un nouvel attentat survienne ne le sont pas autant qu’ils le prétendent ? Montrer qu’à force de tuer des centaines de personnes virtuellement dans les jeux videos depuis l’enfance, il leur est facile de voir de « vrais morts » sans s’émouvoir ? Qu’ils sont proches, finalement, de ceux qui tuent parce qu’ils appartiennent à la même génération ? Je vous laisse faire le choix entre toutes ses propositions, voire même en trouver d’autres.
Le second personnage de cette histoire, c’est la technologie. Tout le monde dans ce récit est connecté. Tous ou presque regarde les chaines d’information en continue. Les videos sangalnte circulent librement et le fait qu’elles sont supprimées très vite font que certains les recherchent encore plus – comme la narratrice.
Le personnage le plus sympathique, lumineux de ce récit, c’est Etty, petite soeur de la narratrice, plus volontaire qu’elle malgré sa cécité. Ava a un sursaut, à la fin du texte mais après toutes ses descriptions (qui continuent un peu après le sursaut) cela vient un peu tard.

Agatha de Françoise Dargent

Présentation de l’éditeur :

Agatha vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Elle s’ennuie. Alors elle lit. Tout ce qui lui tombe sous la main. Surtout des romans policiers. Elle lit, et elle imagine des histoires de meurtre et de disparition.
Livre après livre, rêve après rêve, elle grandit. Paris, l’Égypte : Agatha brûle de voir le monde. Elle a soif de goûter à tout ce que la vie peut lui offrir.
Plus tard, Agatha Miller prendra sa plume pour écrire. Son premier roman policier sera signé Agatha Christie.

Mon avis : 

Ecrire une biographie romancée n’est pas chose aisée, parce qu’il faut à la fois coller à la réalité historique et écrire un texte plaisant à lire. De ce point de vue, je peux dire qu’Agatha est une réussite.

Ce récit ne prétend pas que l’enfance, l’adolescence d’Agatha Miller contenaient toute son oeuvre à venir en germe, non. Elle ne prétend pas non plus qu’un homme a transformé la tendre jeune femme en écrivain, non – en effet, pour certains, derrière la femme qui écrit, cherchez l’homme qui guide, corrige, inspire. Agatha est la petite dernière de trois enfants, aimée par sa mère et sa soeur aînée qui est restée proche d’elle malgré son mariage et la naissance de son fils. Elle était aimée par son père aussi, cela ne fait aucun doute, mais celui-ci est décédé prématurément, laissant sa femme et sa fille dans une situation financière compliquée.

Plus que sur la naissance d’un auteur – Agatha a toujours aimé écrire, son père, sa soeur, l’y ont encouragé – ce livre nous montre l’éducation réservée aux filles aisées au tout début du XXe siècle. Tout était fait pour les maintenir dans une certaine forme d’ignorance – même les pensions avaient pour but de les préparer à une vie mondaine, une vie d’épouse, non à les cultiver ou à entretenir leur curiosité. Même jouer au théâtre pouvait se révéler fort compliqué, il fallait compter avec les costumes, pas toujours conformes à l’idée que l’on se fait d’une tenue idéale pour une jeune fille. Ne parlons même pas de nager, sport, pourtant, dans lequel la jeune fille excellait. Agatha n’est pas naïve, non, elle est maintenue dans l’ignorance de certaines choses de la vie, tout comme ses amies – même les soeurs aînées « oublient » de transmettre certaines informations à leurs jeunes soeurs, parce qu’elles ont oublié ce par quoi elles sont passées, ou parce qu’elles respectent les interdits qui ont été posées par leurs mères.

Le but ultime est de trouver un mari pour sa fille -un bon mari, qui aura une bonne situation. Si beaucoup de jeunes gens gravitent autour d’Agatha, qui apprend, entre autre, comment tenir un carnet de bal, il n’est pas encore question d’une grande histoire d’amour pour la jeune fille, mais d’amour comme on peut en ressentir à l’adolescence, quitte à découvrir que l’objet de vos soupirs n’est plus tout à fait celui qui faisait rêver.

Agatha est un joli roman pour raconter qu’en fait un écrivain a toujours écrit, même quand il n’était pas publié.

 

L’insoumise de la porte de Flandres de Fouad Laroui

Présentation de l’éditeur :

Chaque après-midi, Fatima quitte Molenbeek vêtue de noir et d’un hijab, se dirige à pied vers la Porte de Flandre, franchit le canal, se faufile discrètement dans un immeuble et en ressort habillée à l’occidentale, robe légère et cheveux au vent. Puis, toujours en flânant, elle rejoint le quartier malfamé de l’Alhambra ou Dieu sait quel démon l’attire… Depuis plusieurs semaines, cet étrange rituel se répète inlassablement. Jusqu’au jour ou Fawzi, un voisin inquisiteur et secrètement amoureux, décide de suivre Fatima…

Circonstances d’écriture : 

J’ai la grippe depuis le 24 décembre, je m’occupe donc en lisant et en écrivant beaucoup.

Mon avis : 

L’action se passe dans un quartier qui a été sous les feux de l’actualité : Molenbeek. C’est là que vit, ou plutôt qu’étouffe Fatima. Brillante étudiante d’origine marocaine, elle ne rêve pas d’une autre vie, non, Fatima est d’une autre trempe. Vêtue de noir et d’un hijab, elle prépare une autre vie que celle que l’on veut lui imposer. Qui se cache derrière ce « on » ? Pas ses frères, non, qui ont déjà mis les voiles, fait leur vie ailleurs, et s’ils ne peuvent l’aider, ils ne l’entravent pas non plus. Le « on », c’est d’abord le père, qui a changé quand sa fille est rentrée dans l’adolescence, alors qu’elle n’a pas changé de sentiments ou d’état d’esprit. Le « on », ce sont aussi les hommes du quartier, qui se donnent le droit de surveiller les femmes et leur manière. Parmi eux, le voisin, épicier, discret rapporteur de ces faits et gestes. Et puis il y a Fawzi, personnage qui serait très drôle s’il ne représentait un archétype : celui qui se croit le garant de la pureté de son bien. Je veux parler, bien sûr, de Fatima.

Oui, elle prépare sa nouvelle vie, et joue avec les clichés liés à la femme-objet, justement. L’obsession qu’a Fawzi pour elle aura des conséquences auxquelles personne n’aurait pensé. Sans vous les dévoiler, je dirai simplement qu’elles sont à la fois tragiques et comiques, parce qu’elles montrent à quel point il est facile d’interpréter un geste, un comportement, un acte de prêter à quelqu’un des motivations qui ne sont pas vraiment les siennes. Mention spéciale pour le journaliste Eddy Koekboek. Celui-ci est tellement à la recherche du scoop, il est tellement imprégné de clichés et de préjugés (sans oublier une bonne dose de racisme et d’inculture) qu’il en est consternant. Mais il ne faut pas beaucoup d’imagination pour se dire que de tels journalistes existent.

L’insoumise de la porte de Flandres est un roman qui donne à réfléchir, pas seulement sur un sujet d’actualité, mais aussi sur des sujets de société.

Les aérochats, tome 2 : parés au décollage de Donovan Bixley

Présentation de l’éditeur :

Attachez vos ceintures !
Félix Belair et son ami Sacha Sauvage sont de retour. Embarquez avec eux à travers les Alpes suisses sur la piste d’un mystérieux projet censé mener les CLEBs à la victoire… Mais les chiens risquent de tomber sur un os, car nos héros de la brigade des CATS ne manquent pas d’air.
La guerre continue de faire rage en Europe, mais les CATs font tout leur possible pour empêcher les CLEBs de régner en maîtres.

Mon avis : 

J’ai beaucoup aimé ce tome 2, autant que j’avais aimé le tome 1. Il est rempli d’humour et de rebondissement. Nous retrouvons Felix et Sacha, en mission alors que nous sommes en plein hiver et que les avions ne font pas forcément bon ménage avec la neige. Qu’à cela ne tienne, comme le dit Manou : – Le boulot de l’ingénieur mécanicien, c’est d’apporter des solutions concrètes à des problèmes que les pilotes n’auraient jamais imaginé.

Au cours de leur péripétie, ils seront initiés à quelques éléments de la culture suisse. Ils découvriront ceux dont ils se doutaient déjà : tous les chiens ne sont pas des clebs. Un seul regret : l’adversaire, leader des clebs mais respectueux du code de l’honneur est absent de ce tome 2. Sera-t-il présent dans le 3 ?

 

La nuit du nouveau monde d’Yves Corver

Présentation de l’éditeur : 

Un trader assassiné en direct à la télévision. Un massacre à l’arme blanche en public à Londres. Une école coranique détruite par un attentat dans le quartier musulman de Créteil. En 2023, en pleine crise économique et sociale, les actes sanglants se multiplient. La cohabitation de la population avec les « élites » semble devenue impossible. Le commissaire Portal et Estelle De Jong, d’Europol, soupçonnent que les apparences sont trompeuses. Et si ces actes violents n’étaient qu?une opération de manipulation ? L’objectif des terroristes semble être de préparer les populations d’Europe à l’arrivée d’un gouvernement central autoritaire. Une véritable révolution dont l’issue pourrait être terrible

Merci au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

Mon avis  :

Tout va bien, oui, tout va bien comme le dirait un rappeur français. Les élites vivent retranchés dans des quartiers ultras-sécurisés, et préparent activement leur fuite – bien plus efficace qu’une évasion fiscale – vers des paradis ensoleillés où ils auront le plaisir d’être entre eux.
Ce roman est la suite immédiate de Genèse de l’enfer et le climat est encore plus explosif que dans ce premier volume. Les conflits éclatent de toute part, conflit entre communauté religieuse, qui entraînent de profonds clivages dans la société – et des situations à la cruelle absurdité. On a beau se dire que cela n’existe pas, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il ne faudrait pas grand chose pour que cela soit possible, et cette possibilité n’est pas réjouissante. Et, quand on détient le pouvoir, quand on a la main mise sur l’information, les réseaux sociaux, il est facile de tirer partie de ces événements pour amener les gens là où l’on veut les mener.
Entrer en résistance est possible – bien plus difficile que de suivre le troupeau, bien plus dangereux aussi, dans des pays d’Europe où l’obsession sécuritaire entraîne des surveillances continuelles, des suspicions pour pas grand chose – simplement parce que l’on refuse d’accepter ce que l’on veut leur faire gober. Certains ont le courage de le faire – et je fais le parallèle entre ceux qui s’engagent pour retrouver plus de liberté, pour pouvoir être véritablement informés,pour vivre ensemble, finalement, contre ceux qui s’engagent pour rester encore plus entre soi.
Au coeur de ce second tome, l’on retrouve Stéphane Larieux, que les événements du premier tome ont amené à repenser sa vie. Rien n’est simple, cependant, même quand on est « du bon côté des choses ».
Alors oui, ce livre est un roman d’anticipation, pas un essai, mais il inquiète parce qu’il contient des éléments déjà en germes dans notre société actuelle et qui ne demanderait qu’à s’épanouir. Il inquiète parce qu’il est particulièrement addictif : le lecteur a vraiment envie de savoir jusqu’où certains sont capables d’aller.

Genèse de l’enfer d’Yves Corver

Présentation de l’éditeur :

Samedi 5 juin 2027, Ibiza. Douze mille personnes rassemblées sur le plus grand dance floor de la planète. Trois heures du matin, au plus fort de la fête, c est l’explosion ! Un attentat parmi d’autres dans un contexte tendu où le danger et la violence sont à leur paroxysme. Impuissantes à contenir cette menace grandissante, les élites ne voient plus d’autre solution que la fuite. Une vaste opération mondiale est alors déclenchée. Stéphane Larieux, détective privé, et son ex-femme, commissaire divisionnaire de la section antiterroriste d’Europol vont conjuguer tous leurs talents dans cette enquête aux dimensions internationales. Ils ignorent qu’ils viennent de prendre un aller simple pour l’enfer !

Merci au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

Mon avis :

Nous sommes en 2027 – polar d’anticipation, mais pas de science-fiction, parce que ce qui est raconté est très (trop ?) crédible et pourrait survenir si l’on n’y prenait pas garde. Les riches sont très riches, très protégés, les pauvres sont … ailleurs, loin, parqués en banlieue, eux qui ne peuvent accéder aux lieux dans lesquels vivent les privilégiés. Ceux-ci sont très protégés, par la police, bien entendu, mais surtout par des sociétés privées qui font leur beurre des peurs savamment entretenues par les médias. On n’est jamais si bien qu’entre soi, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une montée en puissance du communautarisme que nous montre le roman, non, c’est le résultat d’un communautarisme bien installé.
Autant dire qu’Estelle De Jong, commissaire divisionnaire de son état, est constamment débordée, tout en s’inquiétant pour sa petite fille – née du bon côté des choses. Son ex-mari est lui aussi très investi dans la sécurité, il s’est même enrichi en protégeant tout ceux qui avaient suffisamment d’argent pour se le permettre, loin bien loin de ses idéaux de jeunesse. Mais, au fil de ses missions, son passé, sa jeunesse, pourraient bien se rappeler à lui.
Ce qui m’a frappé est que les arts n’ont pas de place dans cette société. Je ne parle même pas d’humoristes. Non, on ne rit plus, on ne chante plus, on joue à peine dans cette société ultra-sécurisée. Je ne parle pas, bien sûr, des très riches boursicoteurs qui jouent des sommes folles dans des cercles de jeu très fermés, cela n’est pas réellement jouer L’information est verrouillée, ne filtre que ce que les autorités veulent bien laisser filtrer. Informer réellement, sans entretenir les peurs, demande du courage, presque de la témérité.
Le rythme du récit est très soutenu, ce qui fait qu’en dépit du nombre de pages, l’on progresse rapidement dans la lecture du roman. Bien sûr, l’on peut se dire aussi que les personnages sont un peu manichéens, et la fin un peu …abrupte. Cependant, le but, celui de bousculer le lecteur avec cet avenir possible est bien atteint.

Joyeux Noël à tous

A peine guérie de mes blessures main gauche, j’ai désormais la grippe.

L’image ci-dessus est donc d’actualité.

Joyeux Noël à tous !

Journal d’un louveteau garou – 22 décembre 2017

Cher journal

je ne prétends pas que la situation dans la meute est difficile, non pas du tout.
Je dis simplement que certains indices tendent à prouver que la situation est bien plus tendue qu’on ne le pensait.
Ainsi, les professeurs vont suivre un stage parmi les commandos lupins pendant les vacances de Noël. La garde et l’arrière-gare de la meute et celle de la meute du Nord ont été rappelées. Les ouvriers travaillent ardemment à réparer, créer, entretenir les différents systèmes de protection de notre établissement. Nous avons fait tous les exercices d’alerte possibles et imaginables, y compris l’alerte inondation. A quand une alerte « repas végétarien à la cantine » ?
Les incidents se multiplient également. Rien de bien grave, je me demande simplement comment Marjorie a fait pour se coincer une oreille dans la porte – une oreille lupine, elle y a donc laissé quelques poils. Ou comment certains se sont tordus les coussinets à l’entraînement pour le cross. Par contre, je ne me demande pas comment d’aucuns sont tombés malades en mangeant des carottes – rien de plus facile.
Cher journal, je te laisse, je crois que mon frère a encore fait une bétise – une habitude.
Anatole Sganou, 3eBleu.