Archive | février 2016

La plage des noyés de Domingo Vilar

Mon résumé :

Un pêcheur est retrouvé noyé, les mains attachées dans le dos. Tout le monde pense à un suicide, sauf le médecin légiste et la police- preuves à l’appui. L’enquête, menée en toute discrétion, commence.

Mon avis :

Nous ne sommes pas en Espagne, nous sommes en Galice – toute la différence est là, et Rafael, l’adjoint aragonais du très galicien Juan Caldas, a bien du mal à se faire à cette nation de taiseux, de superstitieux aussi. L’action a beau se passer quasiment de nos jours, elle aurait pu se passer après guerre, tant le monde des pêcheurs évoqué reste proche des méthodes traditionnelles, sans qu’il soit question de haute productivité (même si la disparition des morues à Terre-Neuve est évoqué) ni d’écologie (pêcheurs respectueux de la nature côtoient des braconniers des mers). Pour résoudre l’enquête, Caldas doit se plonger dans le passé du « Blond », cet homme qui a surmonté des démons intérieurs mais restait discret, torturé, solitaire. Il s’était même éloigné de ses deux meilleurs amis, avec lesquels il avait pourtant vécu un événement qui aurait dû les souder : un naufrage dont ils furent les survivants, leur capitaine n’ayant pas eu cette chance. Que s’est-il passé ? Et surtout, comment faire parler ceux qui ne veulent rien dire ?

Ce n’est pas que le rythme est lent, ce n’est pas que Caldas prend son temps – non, il ne compte pas son temps pour parvenir à trouver le coupable et à faire justice – et la justice, parfois, est très longue à être rendue. Il n’est pas, contrairement à Rafael, un adepte de la « méthode forte », qui sert à tout sauf à obtenir la vérité. La famille, la vie privée, ont leur importance dans ce roman – parce que l’enquêteur n’en a plus, parce qu’il oublie que ceux avec qui il travaille en ont une. Par contre, il n’oublie jamais que les victimes ont un père, une mère, des soeurs, des enfants, et c’est aussi pour leur apporter des réponses qu’il enquête.

Pour terminer, et sans trop en dévoiler, j’ai apprécié aussi que l’auteur préfère la justice à la vengeance, et ose détourner un thème galvaudé.

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Gâteau mystère – ou presque

gourmandisePour le dernier dimanche du mois du polar, voici une recette personnelle et, comme toujours avec moi, simple. Voici donc le gâteau mystère dans son moule.

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Et voici une part de ce gâteau mystère :

IMG_6660Voici les ingrédients :

– 3 oeufs.
– 200 grammes de farine.
– 100 grammes de sucre.
– un sachet de levure.
– 75 grammes de chocolat en poudre.
– 75 grammes de chocolat aromatisé au café.

La recette :

– Faites fondre le chocolat.
– Mélangez les oeufs, le sucre, la farine et la levure.
– Séparez la pâte en deux portions égales. Mettez dans l’une le chocolat en poudre, dans l’autre le chocolat-café fondu. Mélangez bien.
– Versez dans le moule le mélange tout chocolat, puis le mélange chocolat-café.
– Faites cuire au four (180 °) pendant 30 minutes.

Le chat qui parlait aux fantômes de Lilian Jackson Braun

Mon résumé :

Jim Qwilleran est le célibataire le plus riche de tout le comté de Moose. Il vit seul avec ses deux siamois. Ce soir là, il reçoit un appel angoissé de son amie Iris Cabb : quelque chose l’effraie suffisamment pour qu’elle le contacte en pleine nuit. Elle décède peu après, de mort naturelle, apparemment. Qwill n’y croit pas : quelqu’un s’est débrouillé pour l’effrayer au point qu’elle en est morte. Qui ?

Mon avis :

Si, comme moi, vous lisez ou relisez les enquêtes de Jim Qwilleran, vous savez fort bien que ce n’est pas pour le suspens, mais plutôt pour cette manière de décrire l’Amérique du Midwest sans avoir l’air d’y toucher. Le comté de Moose n’existe pas ? Qu’à cela ne tienne, il nous dit pourtant beaucoup sur cette Amérique rurale, cette Amérique où le souvenir des pionniers est encore bien vivace et où le présent se fait au rythme des saisons. Ce n’est pas l’Amérique profonde, non, plutôt une paisible Amérique des classes moyennes. Pourtant, même là, le drame, la tragédie, peut survenir au milieu d’une ville paisible.
Qui pouvait bien vouloir la mort d’Iris Cabb ? Cette femme, qui avait enterré plusieurs maris, n’était pas si proche que cela de son fils, qui ne semble d’ailleurs pas manifester un chagrin outrancier à l’annonce de son décès : elle n’avait toujours pas fait connaissance avec son petit-fils, elle n’avait jamais trouvé le temps pour aller le voir, et avait refusé que son fils vienne la visiter. Conservatrice du musée de la ville (place enviée), fan de rose, elle avait tout de la femme apparemment inoffensive (certains de ses maris ne seraient sans doute pas d’accord).
Qwill ne dit rien, n’en pense pas moins et n’hésite pas à prendre la place de conservateur par intérim pour mieux découvrir ce qui s’est passé, et aussi empêcher un charmant voisin de mettre trop facilement la main sur le poste. Les nouveaux venus se remarquent très facilement dans cette petite communauté, et si, pour Kristi, la voisine de Qwill, il s’agit d’un retour au pays après quelques errances personnelles et sentimentales, pour d’autres, les raisons de leur venue dans cette petite communauté paisible sont plus obscures.
Paisible ? Il faut parfois le dire très vite. il suffit de lire le récit des catastrophes, pas toujours naturelles, qui ont endeuillé la communauté au fil des siècles. Les amateurs de généalogie sont les bienvenus : les Bibles familiales, scrupuleusement remplies, permettent de connaitre les descendants de chacun, mais aussi les aléas de leur vie. Les connaissances historiques de Qwill lui permettent aussi de chercher les anomalies qui peuvent survenir. Et s’il ne croit pas aux fantômes, il sait que les vivants peuvent faire beaucoup de dégâts – sur les hommes et sur les animaux. Et parce qu’il est seul, sans autre famille que celle qu’il s’est constitué, il sait que favoriser les siens au détriment du bien commun n’est pas une bonne chose. Qwill est journaliste, les petits secrets ne lui résistent pas.
Bien sûr, dans cette petite communauté, la morale bien pensante domine. Et s’il ne fait pas bon vivre sans être marié, il est pire encore de négliger compagne et enfants.
Le chat qui parlait aux fantômes est l’un des opus les plus sombres de cette série. Pour l’humour, cependant, vous pouvez compter sur la première apparition de Bootsie, le siamois de Polly Duncan, l’amie de Qwill. Il n’est pas sûr que Koko et Yom-Yom sen remettent.

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Notre Imogène de Charles Exbrayat

Mon avis :

A Callander, tout va bien, ou presque. Le village est quasiment paisible. Du moins, jusqu’à ce qu’un malotru, un homme qui a amassé une fortune assez conséquente grâce à son métier de boucher, refuse que sa fille unique Janet épouse Angus un jeune homme valeureux, certes, mais orphelin et mécanicien. Le premier défaut suffit à lui seul à rayer le jeune homme de la liste des gendres potentiels. Janet est désespérée, réellement désespérée, que la seule personne à laquelle elle pense pour convaincre son père est Imogène ! Oui, Imogène elle-même, toujours sensibles aux sorts des amoureux. Et quand Imogène fait une promesse, elle la tient !
Callander est un village toujours aussi paisible. Je pense qu’il faudrait envisager un jumelage avec un irréductible village gaulois. Callander a cependant résolu un problème essentiel. Ils n’ont pas besoin d’attendre que les ennemis arrivent, ou que le barde tente de chanter, il suffit qu’Imogène soit là et boum ! Heureusement, elle a désormais sympathisé avec le médecin du village, qui reconnait ses grandes qualités.
Seulement, là où Imogène passe, il ne tarde pas à y avoir des cadavres, en l’occurence celui de Reston,pharmacien, beau-frère de Leadburn, et adversaire du sympathique docteur Elscott aux prochaines élections. Autant dire que le sergent tient un coupable tout trouvé – j’ai bien dit « un », il ne tient pas du tout à avoir Imogène dans sa cellule, il a dépassé depuis longtemps ce degré de folie. Autant dire qu’il se fourvoie, et que le Superintendant du compté de Perth se fait une joie de leur envoyer un enquêter. Et un bon ! Un de ceux que le Superintendant a envie de mettre au vert pendant un certain temps, sachant qu’Imogène est largement de taille à …. le remettre dans le droit chemin.
L’action se passe en Ecosse, elle pourrait fort bien se passer au fin fond de la France des années d’après-guerre, tant l’étroitesse d’esprit, les préjugés, le pouvoir de nuisance et la volonté de puissance de certains membres de la communauté sont un modèle du genre. Tous les Roméo et Juliette des coins perdus auraient mérité de rencontrer une Imogène.

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LA Nocturne de Miles Corwin

Merci à Netgalley et aux éditions Calmann-Levy pour ce partenariat.

Mon avis :

Ceci est le deuxième roman que je lis de Miles Corwin et, autant le premier ne m’avait pas complètement convaincu, autant celui-ci me paraît nettement plus intéressant. Nous sommes après-guerre, aux Etats-Unis, et pas n’importe où, non, à LA, autrement dit, Los Angeles, ville où il fait bon vivre et y être assassiner, ville où quasiment personne ne fait confiance à la police, et certainement pas les citoyens ordinaires.
Jacob Silver est un jeune policier, le seul membre de sa famille qui a pu émigrer aux États-Unis et avoir ainsi la vie sauve. Avoir choisi ce jeune policier torturé par ce qu’il a vécu, vu, enduré permet à l’auteur de parler de la position des USA aux sujets des juifs, et la manière très personnelle qu’ils ont eu de les accueillir, et de les « soutenir » une fois le conflit fini, afin de connaître le devenir des survivants. Les Etats-Unis ont fait des choix, il est toujours utile de les rappeler.
Les chefs de la police font des choix aussi – une enquête rapidement bouclée est une bonne enquête, n’allons surtout pas plus loin, ne creusons pas ! Ce n’est parce que les enquêteurs risquent de trouver quelque chose, non, ils ne sont pas naïfs, sauf peut-être Jacob Silver, c’est parce qu’ils trouveraient quelque chose s’ils faisaient véritablement leur métier. Qui en a envie ? Pas ceux qui sont à deux doigts de la retraite et ont très envie de toucher leur pension intégralement.
Ce qui motive Jacob Silver, c’est qu’il n’a plus rien à perdre, sauf son sens de la justice et son intégrité. Il faut simplement qu’il trouve quelqu’un qui puisse l’appuyer dans ses démarches – et il finit par trouver Virgil McGregor, inspecteur d’origine écossaise de son état. Le quatrième de couverture nous précise qu’il est intègre. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas, parfois, recours à des méthodes discutables pour parvenir à ses fins. De deux mots, il faut choisir le moindre, et Virgil a choisi celui qui permet à la vérité d’éclater.
LA nocturne est un roman qui porte bien son titre, et montre une vision très sombre de cette Amérique où la société de consommation est en plein essor.
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Les courants fourbes du lac Tai de Qiu Xiaolong

Présentation de l’éditeur :

En vacances à Wuxi, l’inspecteur Chen rencontre la troublante Shanshan. Militante pour l’environnement, elle lui raconte son combat : sauver le lac Tai des déchets toxiques. Quand le directeur d’une usine chimique est assassiné, tous les regards se tournent vers la jeune activiste. Chargé de l’enquête, Chen oscille entre les beaux yeux de Shanshan et ses soupçons. Les écologistes seraient-ils plus dangereux que la pollution ?

Mon avis :

Pourquoi les policiers, les détectives partent-ils en vacances ? A chaque fois, c’est la même chose : il se passe quelque chose qui les force à enquêter ! A sa décharge, il sait bien que ce ne sont pas de « vraies » vacances, mais qu’il remplace un cadre très haut placé du Parti, qui ne lui a pas cédé la place simplement parce qu’il l’aimait bien. Pour quelles raisons ? Il ne va pas tarder à le découvrir.
D’abord, il y a eu un meurtre, le patron d’une des usines qui entourent le lac Tai. La police locale enquête. Mais cela va bien plus loin que cela. Le célèbre lac Tai n’est plus ce qu’il était, la pollution a tout gangrené. Le développement économique de la Chine est spectaculaire, le développement durable n’est encore qu’un groupe nominal quasiment vide de sens. Et les militants écologistes sont très isolés, quand on ne les empêche pas rapidement de nuire à la belle image que la Chine veut donner d’elle-même.
Le rythme est lent, très lent, et montre une Chine ravagée par la volonté de montrer tous les signes extérieurs de richesse et de réussite – jusqu’à l’indigestion.
Chen enquête – il écrit aussi, un poème inspiré par ce qu’il vit, en une intéressante intertextualité. Il tombe amoureux, également – était-ce bien le moment ?
Une enquête comme une parenthèse dans la vie de Chen. Une enquête qui ne change presque rien à ce qui se passe autour du lac Tai. Une enquête où il peut encore mesurer le dévouement de ceux qui l’entourent. Mais pas la meilleure enquête de Chen que j’ai lue.

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Entre chien et loup de Patricia Briggs

bm_CVT_Alpha-Omega-T4--Entre-Chien-et-Loup_5272edition Milady – 472 pages.

Mon résumé :

Tout va bien pour Charles et Anna. si, si, je vous assure, au point que Charles emmène Anna en Arizona pour choisir son futur cadeau d’anniversaire (et cela tombe bien, j’ai reçu ce livre en cadeau pour mon anniversaire, merci Asphodèle !) : un cheval. Il en profite ainsi pour présenter Anna à de vieux amis. ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’un fae semait le chaos non loin de là.

Mon avis :

Si vous aimez les chevaux, ce livre est fait pour vous ! Je ne vous parle pas des gentils petits poneys que l’on apprend paisiblement à monter dans certains livres de littérature jeunesse, non, je vous parle de véritables chevaux, de la bête à concours à l’indomptable jument. 633333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333333 (Violette, 20 février à 23 h 06, juste après le passage sur le clavier de Chablis).
Cependant, si vous lisez ce livre et cette chronique, ce n’est pas seulement parce que vous aimez les chevaux, c’est plutôt par passion pour les loups garous. Charles et Anna vont bien, six mois après la conclusion si surprenante du tome 3, leur couple va bien, et c’est presque sereinement qu’ils partent en vacances…. Mercy a eu presque la même idée dans le tome 6 de ses aventures, et ce roman-ci semble se situer tout juste après dans la chronologie de leurs aventures presque communes. En tout cas, les deux héroïnes de Patricia Briggs se retrouvent à lutter contre le même type d’adversaires : les faes. Ils n’ont rien à voir avec les personnages des contes, plutôt à leurs versions primitives – fort peu fréquentables.
Certains pourraient dire que l’action est longue à démarrer, sans doute parce que Charles et Anna ne sont pas là pour l’action, mais pour le repos. Leur découverte du ranch, des chevaux, n’est pas du tout un remplissage afin de remplir des pages ou de faire découvrir un univers : ils ont leur rôle à jouer. De plus, l’affaire sur laquelle ils sont amenés à enquêter avait commencé bien avant – et mettre en place ce qui va les mêler à cette enquête ne peut se mettre en place en un coup de baguette magique.
Une enfant a disparu, une enfant dont seule Mackie, arrière-petite-fille de l’Alpha local, avait perçu le changement de comportement – son ravisseur l’avait remplacée par un « double fantôme ». Le remplacement, ces conséquences une fois découvert, sont tout aussi effrayant, que dis-je, dérangeant, que l’enlèvement lui-même. On objectera que l’on est dans un romand de fantasy, et que dans la vraie vie, magie et sorcellerie sont impossibles. Que cela n’existe pas, je suis la première à le dire. Certaines personnes y croient, cependant, n’hésitent pas à « pratiquer » et je suis tout sauf fan de la sorcellerie.
Les enquêteurs, qui sont à la fois officiels et officieux, sont des personnages vraiment intéressants et nettement caractérisés. Leur propre passé est fort intéressant, de même que celui de personnages que l’ont ne fera que croiser, comme ce professeur de mathématiques un peu dingue et très gay. Et pour tous ceux qui se prétendent chrétiens et rejettent les autres au nom de leur foi, je citerai ces paroles que Patricia Briggs met dans la bouche de la mère de ce professeur : – J’en pense que mon fils n’a jamais exagéré ni menti à propos de quoi que ce soit de sa vie, même quand ça le mettait très mal à l’aise. Il avait douze ans quand il nous a dit qu’il préférait les garçons aux filles. C’était juste après qu’un de ses amis avait été éjecté de chez lui pour en avoir fait autant. Il fallait que ce gens soient stupides pour rejeter la chose la plus précieuse que Dieu avait jugé bon de leur donner, voilà ce que j’en dis.
Entre chien et loup est un roman où l’action monte véritablement en puissance au fil des pages. Il parle aussi de respect des choix de chacun, de l’amitié, du soin et de l’attachement que l’on porte aux autres, et jusqu’où on est prêt à aller pour défendre ce que l’on aime. Anna a prouvé qu’elle n’était pas une petite louve insignifiante. Bonne nouvelle : elle est loin d’être la seule femme à prouver sa valeur dans ce roman.

Peabody secoue le cocotier de Patrick Boman

et cela va faire très mal !
Oui, je sais, je n’ai pas pu m’en empêcher.
Peabody est toujours au fin fond de l’Inde, mais là, c’est une affaire d’importance qui l’appelle : un avocat bien connu a été tué, une partie de sa jambe découpée et dévorée, rien que cela ! Josaphat Peabody a beau être en poste depuis quarante ans, il n’a jamais vu un tel crime. Non, je ne vous dirai pas qu’il va tout mettre en oeuvre pour trouver le coupable – il ne ferait qu’exercer son métier – je vous dirai qu’il ouvre l’oeil, et qu’il n’est pas question pour lui que la justice ne soit pas la même pour tout le monde. En effet, un autre crime est commis, peu de temps après, et même si l’une des victimes est vivante, Peabody mettra tout en oeuvre pour que les coupables reçoivent un châtiment exemplaire. Que cela ne plaise pas à tout le monde, surtout aux charmants représentants de la couronne britannique n’est franchement pas son problème.
Peabody est un enquêteur atypique : très porté sur les femmes (sans jamais faire preuve de violence d’aucune sorte à leur égard, désirer n’est pas un crime), très porté sur la nourriture aussi, il vit du mieux qu’il peut avec les indiens. Il s’oppose ainsi, implicitement, au juge Frazier, à ses prétentions hygiénistes, ou encore au charmant Reginald Batterbury-Woods, qu’il a retrouvé, complètement déconfit, après les aventures de Peabody se mouille mais flanqué de son épouse en chair et en os. Qui a dit que le mariage était facile ? Pas Peabody en tout cas !
Même si l’inspecteur se retrouve dans des situations rocambolesques, il parvient toujours à s’adapter, et à s’en tirer. Ce n’est pas le cas de tous. Gare à ceux qui se sont crus trop malins ou au-dessus des lois.
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Le cake au citron de Miss Marple

gourmandise

Je devais faire cette recette la semaine dernière, et j’ai singulièrement manqué d’envie pour la réaliser – et de citrons dignes de ce nom. Syl vous a présenté le 14 février Le cake au citron de Miss Marple. J’ai suivi la même recette, celle d’Anne Martinetti dans le livre crème et châtiment.

Voici les ingrédients :
– 200 g de farine (pour ma part, je prends désormais de la farine bio T65).
– 150 g de beurre (doux).
– 100 g de sucre
– 4 œufs
– 2 citrons non traités (indispensable !).
– 1 sachet de levure

Comment préparer ?
– Préchauffez votre four, thermostat 6 ou 180 °.
– Faites fondre votre beurre (et ne l’oubliez pas).
– Mélangez le sucre avec les œufs jusqu’à ce que le mélange blanchisse, puis ajoutez la farine peu à peu, la levure, le beurre fondu et le jus des 2 citrons.
– Coupez en petits morceaux la peau des citrons, ébouillantez-les et ajoutez-les dans la pâte.
– Mettez la pâte dans un moule à cake et enfournez environ 45 minutes.

Le cake est en train de cuire.

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Edit de 13 h 46 : le cake est cuit, deux parts ont été mangées, ma maman l’a trouvé très bon.

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Violence à l’origine


Merci à Babelio et aux éditions Kennes pour ce partenariat. Merci aussi pour l’organisation de la rencontre avec Martin Michaud.

Mon avis :

Je découvre Martin Michaud avec la quatrième enquête de Victor Lessard, et j’ai depuis très envie de lire les trois opus précédents. Sergent détective de son état, il est divorcé, père de deux grands enfants. Il vit avec une collègue et, ma fois, leur relation est harmonieuse, puisqu’ils sont tous les deux aussi passionnés par leur travail.L’un avec l’autre, ils ont trouvé un équilibre : Victor a mené des enquêtes difficiles, douloureuses, dont le souvenir le hante encore et l’ont fait sombrer.
Il a à faire à un tueur comme il en existe rarement dans les romans policiers. Je dirai même que c’est un tueur qui défie le manuel du parfait petit profileur, non parce qu’il fait peu de victimes, mais parce qu’il a une fâcheuse tendance à varier les méthodes d’exécution. De plus, il ne semble pas y avoir de liens entre les différentes victimes – mot féminin, pour désigner ici des êtres masculins. Non que les hommes ne puissent être victimes de tueur en série, l’histoire nous le prouve assez. Simplement, leur mort nécessite plus de ruse et de force physique, surtout que les hommes qui ont été assassinés n’étaient pas des tendres, chacun dans leur domaine.
Victor Lessard enquête donc, et si, contrairement à d’autres enquêteurs, il travaille à vaincre ses démons, ses collègues ont tous une forte personnalité, un peu barré, à commencer par Jacinthe, au franc parler réjouissant, au régime rempli de transgression, toujours prête à aider les siens – et les résultats sont là.
Je ne peux pas parler de ce livre sans parler de sa construction. Il commence presque à la fin, au coeur de l’action. Il nous replonge dans le passé aussi, quelques trente ans plus tôt, au plein coeur de l’hiver alors que le récit principal prend place en été. Comme en un jeu de piste avec le lecteur, les retours dans le passé, bien mis en valeur dans le texte, nous aide à reconstituer le passé de personnages clefs pour le présent de l’enquête.
Le dénouement devrait également faire réfléchir. Lessard fait un choix, et l’on serait bien en peine de se dire si ce choix est conscient ou non. Ce qui est sûr est que Lessard n’est pas un enquêteur conformiste, ceux qui nous donnent des leçons de morale ou qui résolvent les problèmes très facilement (j’ai quelques séries françaises en tête, heureusement, nous en sommes loin !). S’il est intransigeant envers les autres membres de la police, il a aussi des faiblesses. La différence ? Elles ne sont pas à son profit personnel, bien au contraire.
Violence à l’origine est un roman qui nous questionne sur notre sens de la justice, mais aussi sur cette origine de la violence, questionnement que des auteurs français développent aussi dans leurs romans. Sur ce plan-ci, pas d’angélisme non plus, ni de diabolisation – mais des personnages, des actes, des réflexions, qui tranchent avec ce que l’on a pu déjà lire. Bref, Violence à l’origine est un roman hautement recommandable.

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