Archive | avril 2015

Bilan du mois belge 2015

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Le mois belge se termine… Merci à  Mina et  Anne de l’avoir organisé !

Ce mois belge aurait pu s’appeler aussi le mois Simenon, avec trois romans policiers Maigret et son mort, mais aussi Les caves du Majestic ou Signé Picpus de Georges Simenon. J’ai aussi lu deux recueils d’articles : L’Amérique en auto  et Simenon en bateau ainsi qu’un roman noir :Les demoiselles de Concarneau. 

Dans la catégorie « romans policiers flamands », j’appelle Pieter Aspe, Van In et sa Duvel. J’ai lu trois romans de cet auteur La femme tatouée , Le tableau volé et Dernier tango à Bruges .

Place à la littérature jeunesse avec Les Outrepasseurs, tome 1 les héritiers de Cindy Van Wilder et La rue des étoiles de Bart Moeyaert ou encore Les terres du Ponants, tome 2 d’Olivier Lagneaux.

J’ai gardé pour la fin la bande dessinée avec des héros variés. Le premier : Gaston Lagaffe, soucieux de l’écologie, de la pollution et de la surcharge de travail. Le cas Lagaffe d’André Franquin mérite d’être étudié. Rendons hommage à ce  géant de la gaffe . N’oublions pas aussi Peyo et ses héros Johan et Pirlouit. La flèche noire leur permet de rencontrer La flûte à six Schtroumpfs.  Reste Morris, dont le héros, Lucky Luke, est inséparable de Jolly Jumper, même quand il entre dans la diligence .

Pour terminer, je n’ai garde d’oublier Lassie, berger belge Tervueren avec laquelle je clôturerai ce billet.

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L’absence de l’ogre de Dominique Sylvain

couv38857817Mon résumé :

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour un ami, à plus forte raison pour quelqu’un qui vous a sauvé la vie ? Ingrid Diesel a eu la vie sauve, des années plus tôt, grâce à un doux géant. Aujourd’hui, la police le voit comme un ogre qui a assassiné deux jeunes femmes. Ingrid ne croit pas en sa culpabilité, mais alors pas du tout, et gare au policier, si séduisant soit-il, qui essaiera de l’empêcher de prouver l’innocence de son ami.

Mon avis :

J’aime beaucoup les enquêtes de Lola Jost, ex-commissaire de police à la retraite, et d’Ingid Diesel, masseuse le jour et strip-teaseuse le soir, j’ai trouvé cette lecture agréable mais Je n’ai pas trouvé que l’enquête était aussi bien construite que les précédentes, ou que les suivantes (Guerre sale, Ombres et soleil).

Pourtant, la construction de l’intrigue est riche, complexe, puisqu’elle nous emmène dans le passé des personnages, bien au-delà des mers. Elle nous emmène aussi dans un passé bien plus ancien, un passé reconstitué via un roman nous menant sur les traces d’un botaniste qui inspire encore beaucoup de personnes (et pas toujours dans le bon sens). Elle joue sur les identités, leur changement, parce que l’on a pris le voile, parce que l’on a choisi une autre voie que celle à laquelle votre famille vous destinait, parce que ce changement permet de tirer un trait sur le passé, ou parce qu’il leur fait retrouver leurs racines.

Au moment où j’écris cet avis, j’en ai presque oublié qui a été tué, et pourquoi, comme si le véritable sujet du livre était cet ogre, absent, cet ogre que l’on recherche et qui lui-même s’est cherché. J’en ai presque oublié l’identité du coupable aussi, sur lequel le dénouement passe très facilement, comme s’il importait peu, comme si le véritable sujet du livre était la famille, vous savez, cette famille traditionnelle que certains nous vantent tant et qui se révèlent dans ce livre particulièrement asphyxiante. L’amitié, au-dessus de la famille ? Pas seulement. L’idée est que sa famille est celle que l’on s’est choisie, que l’on a réussi à constituer. Peu importe les définitions qu’on lui donnera.

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Je laisse ce titre un peu bizarre, dû à la fantaisie de Nunzi.

Comme vous pouvez le constater, elle va bien : IMG_3940Ses frères… moyennement. Il faut leur passer quelques fantaisies, entre deux traitements :

IMG_3944Et oui : Rodéo ne veut pas manger dans une gamelle, il ne veut pas manger seul, et il ne veut pas non plus manger dans ma gamelle « double » tandis que Violette Désirée, elle, préfère se servir à même le sac (fantaisie, je vous dis).

IMG_3945J’oubliai : Annunziata aime beaucoup embêter ses frères.

IMG_3946Moi, Cacao, Rodéo et Annunziata nous vous souhaitons une bonne soirée !

Dernier tango à Bruges de Pieter Aspe

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Présentation de l’éditeur :

Leur voyage de noces en Argentine a laissé des traces chez les Van In : Hannelore veut absolument que son flic de mari apprenne le tango ! Mais la disparition d’un homme perclus de dettes de jeu va le détourner des clubs de danse. Un mystère qui pourrait être lié à une affaire aux ramifications obscures, susceptible de compromettre plusieurs personnalités brugeoises.

mois-belge-logo-folon-redstar-38-gras-blanc-ombre-orange-1-sans-bordMon avis :

Van In est de retour de vacances, et il est dans un état… qui nécessite une Duvel d’urgence. Si Hannelore est ravie de ce séjour, lui l’est un peu moins, surtout à cause de ses « suites » : il ne peut plus voir « une selle en peinture » et Hannelore veut continuer à pratiquer le tango ! Argh !!!!!!!!!! Une autre Duvel s’il vous plaît.
Tout ceci serait anecdotique si le commissaire van In n’aimait les ennuis. Ou plutôt, il aime mener à bien ses enquêtes, et cela lui vaut beaucoup, mais alors beaucoup d’ennui, non seulement à lui, mais à son entourage, femme, enfants, et dogue allemand compris. Pourtant, il n’aspire qu’à une vie heureuse avec sa famille, une vie où l’amour et la boisson (pour ne pas dire l’amour de la boisson) règnent. Mais ce n’est pas possible.
La corruption règne en maître, et sous couvert de faciliter le commerce, il s’en passe de belle. Rien ne change, puisque certains sont près à tout pour préserver leurs secrets, des secrets qui à l’heure actuelle, ne paraisse pas si gravissime que cela. La belle ville de Bruges en a connu de pire. Mais, comme le disent si bien les acteurs de ce roman : un secrétaire d’État en mission à l’étranger se devait d’entretenir un certain standing s’il voulait être pris au sérieux par les personnes avec lesquelles il était amené à négocier… Le citoyen ne devait pas oublier que de tels contacts internationaux se traduisaient souvent par des retombées intéressantes – contrats ou investissements lucratifs – qui profiteraient à la collectivité dans son ensemble. Cela revenait à dire, mais ce n’était pas si explicite, que pour servir l’État, les politiciens ne devaient reculer devant aucun sacrifice, pas même celui d’aller aux putes.
Tous pourris ? Non, quand même pas, et Van In croisera des personnes sympathiques. Pas beaucoup. Pieter Aspe tacle au passage les politiciennes qui ne sont élues que sur leur beau sourire, et après… après, et bien, elles sont aussi incompétentes, inefficaces et corrompues que leurs collègues masculins. La parité existe aussi dans les magouilles.
Dans cet entrelacs de corruption et de compétences limitées, tous les coups, même les plus bas, même les plus vils sont permis aux adversaires de Van In. Lui aussi, face à ce qu’ils lui font subir, à lui et aux siens, est prêt à tout. Le mot « carrière » n’existe ni pour Pieter ni pour Hannelore. La vie est bien plus précieuse, quitte à enfoncer quelque porte, et à questionner étroitement certains témoins un peu trop suspects.
Cette enquête ravira les fans mais déplaira peut-être à ceux qui feraient connaissance ici avec ce commissaire atypique.
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Les terres du Ponants, tome 2 d’Olivier Lagneaux.

Présentation de l’éditeur :

Revenu d’entre les morts grâce aux larmes d Ehia, Bertrand reprend, avec ses compagnons, le chemin de l’aventure. Ils doivent rejoindre la Cité Interdite où ils espèrent trouver les réponses à de multiples questions concernant le rôle de l’Elu et l’identité réelle de l’Empereur des Orcs.
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Mon avis :

Comme je le pressentais, un tome 3 était en préparation, et il vient tout juste de paraitre. Je le lirai prochainement, j’ai vraiment envie de retrouver les héros de cette série.
Ce n’est pas que Bertrand est fatigué, c’est qu’il est « mort » et qu’il a mis un temps certain à se rétablir, et à se demander ce qui a bien pu se passer pendant qu’il était inconscient. La troupe qu’il menait s’est dispersé, chacun est reparti à sa vie, à ses combats, et Bertrand lui-même, dans sa convalescence, a droit à un moment de répit heureux – de courte durée, certes, mais bien présent. Après tout, puisque tous le croient mort, il peut prendre le temps de réapparaître.
Il me serait tentant d’ajouter « ou pas » mais Bertrand n’est pas le genre de personnage à baisser les bras. Il n’a pas une nouvelle mission, non, il doit terminer la précédente, avec l’aide de celle qu’il aime. Il faut peu de temps pour que tous, chacun de leur côté, ne se remettent à la tâche. Et si les périls étaient déjà grands lors du premier voyage, ils le sont plus encore lors du second. Surtout, les créatures qu’ils affrontent sont inédites, et les moyens de les vaincre – ou simplement de survivre à leur rencontre – ne sont pas très nombreux.
Amis ou ennemis ? Dans une nature toute prête à la révolte également, le salut ou la perte peut surgir n’importe quand. Ce tome 2 des Terres du Ponants est à conseiller à tous les amateurs de fantasy.

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Le géant de la gaffe d’André Franquin

Présentation de l’éditeur :

Présente-t-on Gaston Lagaffe ? Ce personnage rêveur et inventif, aux trouvailles aussi inattendues que catastrophiques, est l’un des plus fameux de toute la bande dessinée. Qu’il se mêle d’améliorer la vie de bureau, de s’occuper d’un chat ou d’une mouette, d’inventer des instruments de musique ou de perfectionner sa voiture, Gaston déclenche immanquablement explosions, incendies et désastres, pour la plus grande joie de lecteurs écroulés de rire.

Mon avis :

Géant ? Oui, très certainement ! Et surtout, le roi des inventions les plus improbables, capables de révolutionner la vie de bureau (et j’emploie vraiment ce verbe à dessein), ou de semer la panique dans les rangs de l’armée.  Ces inventions n’ont de cesse de susciter l’étonnement par leur croisement improbable (comment faire de la musique avec des bulles de savon ?) ou leurs ingrédients secrets (oui, nous pouvons tous nous demander ce qu’il a bien pu mettre dans sa soupe à la tomate).

Bien sûr, nous retrouvons les proches de Gaston. Je ne vous parle pas de Longtarin, qui n’a de cesse de le verbaliser, et de récolter aussi ce qu’il a semé : après tout, il a ainsi pu bénéficier d’une initiation gratuite aux sports d’hiver (quand je vous dis que Gaston est inventif). Nous retrouvons aussi la douce M’oiselle Jeanne, toujours aussi proche de Gaston, et Lebrac, dont les talents de dessinateur sont bien montrés dans cet album ainsi que sa capacité à réagir de manière particulièrement variée aux trouvailles de Gaston.

Je n’ai garde d’oublier Prunelle. Oui, il veut toujours faire travailler Gaston, et c’est presque un emploi à plein temps d’y parvenir. Il ne ménage pas sa peine, et se retrouve parfois dans des situations hautement improbables grâce au garçon de bureau le plus atypique au monde. Grand ami des animaux devant l’éternel, Gaston n’oublie pas de prendre soin de son chat, de sa mouette rieuse, mais aussi d’animaux du zoo particulièrement déprimés (avec la bénédiction des gardiens eux-mêmes).

Toujours drôle, toujours inventif, toujours en mouvement, les aventures de Gaston sont toujours réjouissantes.

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Les demoiselles de Concarneau de Georges Simenon

Présentation de l’éditeur :

Un jour, en revenant de Quimper, Jules Guérec renverse un petit garçon et le tue ; il s’enfuit, paniqué. L’essentiel pour lui est de cacher l’accident à ses deux sœurs, les « demoiselles de Concarneau ».

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Mon avis :

Ceci est un roman de Simenon, mais pas une enquête du commissaire Maigret : Simenon était un auteur très prolifique, et nombres de ses romans inspirent encore les cinéastes de nos jours.

Le lecteur sait dès le début qui est le coupable et qui est la victime. d’un côté, Jules, qui revient de Quimper où il a un peu trop traîné et surtout, trop dépensé (il va y voir des petites femmes, douces comme celles de Paris). Il se demande comment il expliquera les cinquante francs manquants à sa soeur Céline, qui tient les comptes avec beaucoup de compétence et de lucidité – si vous préférez « avarice », cela fonctionne aussi. De l’autre, nous avons un gamin qui revient de l’école, enfant naturel d’une toute jeune fille-mère, comme on disait à l’époque. Elle travaillait à la conserverie, qui a fermé (déjà, la crise, à l’époque). Elle a un frère un peu simple d’esprit, sur lequel elle veille, en plus de ses jumeaux. A Concarneau, tout le monde se connaît, ou presque.

Jules, qui était encore un conducteur novice, est face à deux dilemmes : cacher ce qu’il a fait à ses sœurs, surtout à Céline, si perspicace, si observatrice, et apaiser sa conscience face à la mort du petit garçon. La première tâche sera beaucoup plus difficile que la seconde, tant les sœurs ont imposé leurs règles de vie. Avoir des secrets, un peu d’intimité est impossible. Sur les trois sœurs, seule Marthe, la seconde, est mariée, et comme le veut la tradition, sa fille se prénomme Françoise, comme la soeur aînée, et si elle devait avoir une seconde fille, elle se nommerait sans doute Julie, version féminisée du prénom de son frère. Françoise et Céline ne sont pas seulement les sœurs, ce sont aussi les bateaux que possèdent les Guérec. Seule Marthe, celle qui a quitté la boutique et la maison au rythme de vie si étouffant n’a pas eu droit à un bateau à son nom. Mise à l’écart (bien involontairement) du clan Guérec, elle est la seule à avoir pu se construire une vie en dehors du cercle de famille.

Jules pourrait, lui aussi, s’il n’était pas si lâche, s’il n’aimait le petit confort douillet que lui procure ses sœurs. Céline le pense, et le lui dira : pourrait-il vive avec une femme qui ne prend pas soin de lui constamment, comme elle le fait ? Supporterait-il de ne pas avoir un déjeuner abondant, au retour de la pêche, voire même que ses chaussons ne soient pas soigneusement chauffés ?  Guérec n’est pas sans me rappeler Joseph, le héros de Maigret chez les flamands. Adulé par ses sœurs, velléitaire, il a pourtant fait un enfant à une petite ouvrière qu’il est hors de question qu’il épouse. Il est arrivé la même « aventure » à Jules, mais lui a eu plus de chance (je précise, pour ceux qui auraient des doutes, que je cite les sœurs de Jules) : l’enfant était mort-né. Pour Jules, qui n’a jamais eu une décision à prendre de sa vie sans avoir à obtenir l’approbation de ses soeurs, cet accident est presque la grande aventure de sa vie. Pour lui, tout fut aisé, facile, il a toujours eu beaucoup de chance.

A Concarneau, ce sont deux mondes qui s’opposent, le sien et celui de Marie, qui n’a jamais eu de chance. Devenue ouvrière par nécessité à la mort de ses parents, elle est devenue mère de jumeaux à seize ans, tout en ayant la charge de son frère. Pas de jouets, pas de chocolat, pas de tendresse pour ses enfants. Pas de joie non plus, ce que Guérec appelle son inaptitude au bonheur, et presque une incapacité à ressentir des émotions, une résignation. Parce qu’elle a trop souffert dans sa vie ? Elle ne va plus à la messe, contrairement aux Guérec : la religion n’est pas pour les ouvriers. Pas d’introspection non plus, tout juste quelques questions sur les causes des visites régulières de Jules.

Un autre dénouement que celui de ce roman était-il possible ? Non. La révolution n’aura pas lieu, le poids des habitudes, du regard des autres aussi, est toujours là. Et si changement il y a, il n’est pas celui qu’attendait Guérec.

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Lucky Luke, la diligence de Morris et Goscinny

Mon avis :

Le poor lonesome cow boy accepte de convoyer une diligence de la Wells Fargo du Colorado à la Californie. Jusqu’à présent, les diligences se sont toutes fait attaquer, et la compagnie est au bord de la ruine. Seul Lucky Luke et Hank, le conducteur, sont à même de mener cette mission à bien.

Mon avis :

J’ai relu cette bande dessinée que j’avais lu jusqu’à usure quand j’avais neuf ans – acheté au cours de vacances en Alsace. Lucky Luke est partant pour l’aventure, mais il n’est pas le seul. Si Hank, le cocher, est très doué pour les créneaux, toujours courageux et rarement saoul (cela ne lui réussit pas… ou du moins, pas à ceux qu’il côtoie), il a aussi une bonhommie certaine pour les défauts des autres, comme le prouve son amitié avec un joueur de poker et tricheur professionnel. Et ils ne sont pas les seuls à partir pour la Californie : les passagers représentent à eux seuls les archétypes du west-ern, du chasseur d’or au petit employé de bureau en passant par le prêcheur.

Aucune péripétie ne leur fera défaut sur la route, qu’elle soit naturelle (il fait parfois un temps de chien) ou très culturelle : leur périple est aussi devenue le trajet des bandits de tout poils, mais pas de toute première force. Même les indiens seront au rendez-vous ! Finalement, seuls les Daltons sont absents (retenus dans un pénitencier ?). Je n’ai garde d’oublier les étapes gastronomiques de ce voyage, sponsorisées par Patate & Lard, les amis de votre trajet. Quant aux chevaux, ils sont tous dynamiques – mais pas très différenciés. Bien sûr, il y a Jolly Jumper, il vous le dira lui même : un cheval blanc, c’est beau, mais salissant.

Au final, un album sympathique et mouvementé mettant en valeur la présence d’esprit et le sens de l’observation du cow-boy solitaire le plus connu.

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Simenon en bateau de Georges Simenon

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Présentation de l’éditeur :

Georges Simenon était, on le sait peu, féru de navigation. Fasciné par l’univers des mariniers, il embarque à la fin des années 1920 sur une barque à moteur, La Ginette, pour un périple de six mois sur les rivières et les canaux français. Il découvre la vie des bateliers et des éclusiers, qui inspirera nombre de ses célèbres romans. Puis, en 1934, à bord du voilier L’Araldo, il parcourt « la Méditerranée en goélette » : Côte d’Azur, Italie, Sardaigne, Malte, Tunisie… Et là, c’est le monde de la mer qu’il nous révèle, avec ses pêcheurs, ses réfugiés, ses ports et ses îles…

Mon avis :

Ce recueil comprend six articles, d’inégales longueurs, de sept pages (« Marins pour rire, marins quand même » qui donne son titre au recueil) à cent vingt-trois pages pour « Mare nostrum ou la Méditerranée en goëlette » : Simenon est passé de la navigation sur les canaux à celle sur la mer Méditerranée.

Si vous lisez le premier article (ils sont rangés par ordre chronologique), vous pouvez vous dispenser des quatre suivants, qui m’ont paru redire le tout premier, sans réellement apporter des informations nouvelles sur la vie des bateliers et des éclusiers. « Une France inconnue » se suffit parfaitement à lui-même pour nous faire découvrir ce quotidien destiné à disparaître, mais aussi les difficultés de la navigation « de plaisance », les codes de la navigation, ce rythme de vie scandé par des drames qui passent inaperçus : la mort peut survenir, les vivants continuent leur travail.

« Mare nostrum » est l’article le plus long, et je ne l’ai pas vraiment aimé. Oui, Simenon et son équipage naviguent d’un pays à l’autre, et véhiculent des clichés racistes ou sexistes. Air du temps, me répondra-t-on, il ne faut pas lui en vouloir. Si tous avaient pensé de la même manière, la société n’aurait pu évoluer, et ce n’est déjà plus le même Simenon que l’on retrouve vingt ans plus tard dans Simenon en auto.

Il fait preuve aussi d’un optimiste un peu trop béat. Oui, on peut très bien vivre dans se préoccuper de s’enrichir, en acceptant qu’il y ait des années fastes, et d’autres moins. On peut partager le peu que l’on a, pour que tous survivent. Des bras se tendront toujours pour tenir les bébés afin qu’ils ne meurent pas de froid et que leurs mères se reposent. J’espère que, pour tous les migrants, les problèmes rencontrés furent résolus aussi facilement. Bizarrement, je ne le crois pas.

Je recommanderai ce livre à ceux qui veulent en savoir plus sur le métier de bâtelier, à ceux qui veulent tout connaître de l’œuvre de Simenon.

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La flûte à six Schtroumpfs de Peyo

Mon résumé :

Une catastrophe est survenue au château ! Un incendie, les brigands sont là ? Pas du tout : un marchand d’instrument de musique a fait son apparition dans la cour du château, et il ne faut pas, mais alors surtout pas que Pirlouit le recontre. Le bon roi et Johan sont près à tous les sacrifices pour empêcher Pirlouit d’acquérir un instrument. Las ! Le marchand a abandonné une flûte, et il se trouve que celle-ci est magique, pour ne pas dire dangereuse dans de mauvaises mains. Et là, je ne vous parle pas des médiocres talents de musiciens de Pirlouit, je vous parle d’un brigand particulièrement talentueux. Comment neutraliser cette menace ?

Mon avis :

Sait-on à l’avance ce qui changera votre vie ou pas ? Peyo, en dessinant ce neuvième album, créa des personnages qui sont aujourd’hui mondialement connus. Ne me dites pas que j’exagère : deux films leur ont été consacrés aux Etats-Unis (je n’ai pas dit qu’ils étaient bons, attention) et un discret hommage est rendu à leur créateur dans le premier volume – c’était d’ailleurs la moindre des choses. Les petits hommes bleus sont là, avec leur langage, leur vêtement, et leur grand Schtroumpf, le seul à être parfaitement bilingue. Les Schtroumps ne sont pas là pour s’amuser.

Mais revenons à cet album qui marque leur naissance. Ils sont annoncés dès le titre, et pourtant, ce sont bien Johan et Pirlouit qui sont les héros, du moins pour quelques temps encore. La preuve : les schtroumpfs n’apparaissent qu’à la moitié du roman. Leur première apparition est d’ailleurs timide : un bras qui se tend pour reprendre possession de la flûte. Pourtant, Johan et Pirluit prennent de nombreux risques. Il suffit de dresser la liste des rebondissements de ce neuvième tome de leurs aventures : épuisement, emprisonnement,  sommeil léthargique, voyage dans le pays maudit, acrobaties variées (surtout Johan) et aussi découverte de l’art lyrique des Schtroumpfs, qui n’ont rien à envier à Pirlouit.

Les deux amis doivent faire preuve de toute leur ingéniosité et de tout leur courage pour venir au bout de cette mission. Ils pourront compter sur de solides adjuvants, pour lesquels cette mission est très étonnante. Je terminerai sur ces mots du grand Schtroumpf : J’ai 542 ans mais c’est la première fois que je monte à cheval !

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