Présentation de l’éditeur :
Dan est ingénieur en informatique dans le Massachussetts. Malheureusement, la start-up qui l’employait a mis la clé sous la porte et il n’a toujours pas retrouvé de travail. Il est aux abois et, dans un monde qui considère le salarié comme un ennemi, il ne voit qu’une solution pour s’en sortir : prendre l’argent là où il se trouve, dans les banques. Dan connaît le système de sécurité d’une agence pour laquelle il a effectué une mission. Il sait que ce système informatique comporte d’énormes failles dans lesquelles il est possible de s’engouffrer. Il convainc trois collègues, eux aussi chômeurs, de monter un cambriolage avec lui. Mais réussir un casse est une chose, y survivre en est une autre…
Mon avis :
Je crois que ma lecture actuelle de certains romans policiers est très influencé par les séries télévisées – du moins, les livres dans lesquels j’ai fortement l’impression de retrouver les caractéristiques des séries télévisées ou de certains films.
Ici, j’ai pensé irrésistiblement à Braqueurs amateurs, avec Jim Carrey. Comme Dick Harper, le héros du film, Dan, le personnage principal du roman, risque de perdre sa maison, et décide de braquer une banque, avec des amis, pour se remettre à flots d’un point de vue financiers. Premier point de divergence entre les deux oeuvres : Dan ne met pas sa femme au courant. Même, son attitude est ambigü, ce qui n’a pas été assez creusé. Certes, il affirme aimer sa femme, ses enfants, ne faire cela que pour eux, alors qu’il reproche violemment à sa femme de se l’être coulée douce pendant toutes les années où elle n’a pas travaillé alors que lui trimait seize heures par jour. Vous l’aurez compris, élever deux enfants, tenir sa maison, ce n’est rien-du-tout. Et travailler seize heures par jour, c’est bien, cela permet de prétendre prendre soin des siens tout en les voyant le moins possible.
Puis, toujours en opposition à Dick Harper (et à sa satire de la société de consommation américaine), Dand ne va jamais remettre en cause le bien fondé de ce qu’il fait. Il s’est entouré d’amis susceptibles de craquer en pleine action, voire d’une personne pas très fiable : il continue. Il a beau mettre son plan minutieusement au point, ses partenaires sont à eux seul un tel concentré de frustration qu’il était presque évident que quelque chose allait mal se passer – et c’est le cas.
Ce que cachent ses hommes si policés, ces hommes, finalement, mis au ban de la société par le chômage est une immense violence. Nous ne sommes pas loin, finalement, des tueries dans les lycées, il n’aurait fallu pas grand chose pour que tout ne dégénère de manière pire encore. L’amour, l’amitié, la famille, rien ne semble plus compter – sauf l’argent, et le sentiment de sécurité qu’il procure. Et tant pis s’il faut trahir tout le monde. Tant pis si l’on se découvre beaucoup moins sensible qu’on ne le pensait.
Reste l’enquêteur, Resnik, sans doute le personnage le plus intéressant à mes yeux. Contrairement à Dan qui pense avoir tout perdu depuis qu’il n’a plus de travail, Resnik a réellement tout perdu – sauf son travail. Alors il s’acharne, pour que justice soit faite. Il insiste, pour que les petits commerçants ne soient plus rackettés, pour que l’on mette enfin les moyens là où il faut. Il ne compte ni ses heures, ni sa peine, et ne craint pas de déplaire – après tout, il dit ce qu’il pense, et pense toujours ce qu’il dit. Et je dois dire que ce fut un petit moment de répit, dans une enquête poisseuse quand enfin, enfin, il parvint à ébranler celui qui s’est cru intouchable jusque là.
Trouver la faille est un roman qui prend place dans notre monde contemporain, où tout est tellement virtuel, des relations amoureuses aux systèmes de sécurité, que le retour à la réalité n’en est que plus violent.

