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Requiem des ombres de David Ruiz Martin

édition Taurnada – 371 pages

Présentation de l’éditeur :

Hanté depuis l’enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme.
Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs.
Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes…
…au risque de vous entrainer dans l’abime, là où le remords et la honte règnent en maitres.
Où le destin semble se jouer de vous.
Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité: peut-on aller à l’encontre de ce qui est déjà écrit ?

Précision : un avis que j’avais déjà écrit mais pas encore posté. Il est logique que, lu pendant la session 2021-2022, je le poste le jour de la date de clôture.

Mon avis :

Tout d’abord, merci aux éditions Taurnada et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.

C’est l’histoire d’un écrivain qui retourne dans son village natal. Donovan Lorrence est un auteur à succès, un auteur qui ne parvient plus à écrire. Il boit,  quotidiennement, il est dépressif, et non, la cause n’est pas le fait qu’il ne parvienne plus à écrire un récit correct, la cause est la disparition de son frère alors qu’ils étaient de tous jeunes adolescents. S’il retourne dans son village natal, c’est pour enfin savoir ce qui s’est passé ce soir-là, et savoir aussi pourquoi l’enquête n’a rien donné. A croire que la disparition d’un enfant n’a pas motivé plus que cela les enquêteurs.

Ce qui est frappant, c’est que son retour dérange. Qui ? Pourquoi ? Donovan n’a plus de famille dans cette région, et ceux qui sont assez vieux pour l’avoir connu à cette époque devraient comprendre que tourner la page est impossible puisque celle-ci n’a pas été complètement remplie. Donovan veut croire que son frère est peut-être vivant quelque part, qu’il a peut-être réussi à fuir la violence paternelle, violence qu’ils subissaient chez eux, sans que rien ne change. Croire, c’est une chose, savoir, s’en est une autre. Donovan a besoin de savoir, et il devra affronter très vite les conséquences de son enquête.

Il fera des rencontres,  notamment un chat dont il prendra soin. Oui, je m’attarde sur ce chat, parce que l’on peut toujours s’interroger sur une personne qui mène une quête depuis tant d’années : que fera-t-il après ? Certes, s’occuper d’un chat peut sembler un peu court, mais, subitement, penser à autre chose qu’à son enquête, c’est déjà un premier pas pour reprendre sa vie en main.

Il rencontre Iris, aussi, une jeune femme mystérieuse, que beaucoup de personnes voudraient bien voir débarrasser le plancher, parce que ce qu’elle dit dérange. Cela dérangera aussi Donovan avant qu’il se rend à l’évidence : il n’est pas tant de personnes que cela autour de lui dont il peut avoir pleinement confiance, il n’est pas tant de personnes que cela qui ne sont pas liées, d’une manière ou d’une autre, à ce qui s’est passé dans son adolescence, à cette brume, inexplicable, qui aurait rendu presque fou certains habitants, cette brume, derrière laquelle se cachent encore les enquêteurs de cette époque.

Oui, le récit se teinte de fantastique, mais les douleurs, les chagrins, les mobiles aussi sont tout ce qu’il y a de plus humains.

Frères ennemis Cold War : Jeu d’espions par Mark Zellweger

éditions Eaux troubles – 208 pages

Présentation de l’éditeur :

Alexei et John font figure de vétérans au sein des services d’espionnages soviétiques et américains alors qu’ils se rencontrent pour la première fois dans le nid d’espions qu’est devenu Berlin en plein blocus en ce mois de juin 1948.
Ces deux jeunes hommes hors normes nous font vivre la lutte sans merci que l’Occident et l’Union soviétique se livrent par l’intermédiaires de leurs agents.
Chaque camp espionne l’autre dans une course effrénée au leadership mondial. Les agents doubles pullulent de chaque côté et les maîtres espions se tapissent dans l’ombre. Mais qui est qui dans ce monde opaque ? Les espions les plus implacables sont-ils ceux qu’on pense ? Qui sont les taupes de chaque camp !

Mon avis : 

Il est toujours délicat de chroniquer un service de presse que l’on n’a pas vraiment apprécié. Et pourtant, c’est bien le cas ici.

Je ne lis pas souvent des romans d’espionnage, les seuls que j’ai apprécié jusqu’à présent sont ceux signés Tom Clancy (Jack Ryan !!!!) et John Le Carré (La maison Russie !!!). Le premier chapitre était prometteur et puis… j’ai eu du mal. Réellement. J’ai eu du mal à croire en cette histoire, en cette amitié entre deux super espions, qui se réunissent dans un bar régulièrement, sans que cela pose trop de soucis. Et tant pis s’ils sont entourés par d’autres espions. Tant pis si l’on cherche à les éliminer. J’ai trouvé que certains ressorts de l’intrigue étaient un peu trop simples, ou plutôt que tout se résolvait très facilement, comme si certains avaient beaucoup de chance, et d’autres beaucoup moins. Oui, je ne veux pas trop en dévoiler non plus, parce qu’il est sans doute des lecteurs qui aimeront ce livre. Le contexte historique, par exemple, est intéressant à découvrir, en ces tout débuts de la guerre froide : Berlin est coupé en deux, la RFA et la RDA (ces pays que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître) sont en place, et tout est bon pour débusquer les traitres. Ne parlons pas non plus de la situation en Russie, ni de celles aux Etats-Unis. De toute façon, est-il un pays sûr pour ceux qui auraient envie de trahir leur patrie ? Je ne crois pas.

Bref, un roman à côté duquel je suis passé complètement à côté.

Seule la haine de David Ruiz Martin

 

édition Taurnada – 256 pages

Quatrième de couverture:
Persuadé que le psychanalyste Larry Barney est responsable du suicide de son frère. Elliot le prend en otage dans son cabinet.
Sous la menace d’une arme, Larry n’a pas d’autre choix que de laisser l’adolescent de 15 ans lui relater ses derniers mois.
Mais très vite, c’est l’escalade de l’horreur: Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l’abject et de l’inhumanité. Tandis que les détails scabreux se succèdent, une seule idée l’obsède: celle de s’en sortir, à tout prix … Un thriller psychologique qui va vous retourner la tête !!!

Merci aux éditions Taurnada et à Partage-Lecture pour ce partenariat.

Mon avis :

Ce roman policier est un huis-clos. D’un côté, nous avons un psychanalyste qui pense être très bon dans son domaine. De l’autre, nous avons son nouveau patient. Un adolescent. Il le prend en otage. Pourquoi ? Elliot, l’ado de quinze ans, reproche au docteur Larry Barney de ne pas avoir pu empêcher le suicide de son demi-frère aîné. Pour moi, que ce soit son demi-frère n’a aucune importance. Ce fait explique simplement comment le bon docteur n’a pas fait le rapprochement entre les deux adolescents. Je suis un peu ironique, parce que ce psychanalyste m’a semblé vraiment tout sauf bon dans son domaine. Pour le définir, j’hésite : méconnait-il vraiment à ce point ses patients, ou bien s’en désintéresse-t-il totalement ? Sa vie de famille n’est guère plus brillante, elle est banale, jusqu’au délitement. Sa famille est une famille classique, finalement, une famille qui n’a plus de famille que le nom,tant les liens entre Larry Barney et les siens n’existent plus.

En face de lui, nous avons Eliott. Beaucoup de choses m’ont choquée, gênée chez lui, certaines scènes qu’il raconte sont à la limite du soutenable – l’une, surtout, pour des raisons personnelles sur lesquelles je ne m’étendrais pas. Les discours d’Eliott sont une déferlante de haine et de violence, haine contre les adultes qui ont maltraité le monde dans lequel les adolescents deviendront des adultes – s’ils le deviennent. Cette violence serait-elle le reflet de notre société ? La société a toujours été violente, ce sont simplement la manière dont elle l’est qui a changé. Ce qui m’a posé problème aussi avec ce personnage, c’est que j’ai eu du mal à croire à tout ce qu’il a mis en oeuvre pour se venger du docteur. La vengeance était très élaborée – trop pour un adolescent de son âge, si bien que j’ai eu du mal à y croire.

Même si j’ai lu le livre jusqu’au bout, même si j’ai voulu savoir jusqu’où l’intrigue irait, le sentiment qui me reste est le fait que je n’ai pas vraiment apprécié cette lecture, qui m’a mise trop mal à l’aise.

 

Le crime du prince de Galles de Jacques Neirynck

Mon résumé :

Le président Félix Faure meurt subitement – et Raoul de Mézières, au service de la République, de monnayer le silence de la maîtresse du président, témoin de ses derniers instants. Quelques années plus tard, elle fait appel à lui : le prince de Galles aurait tué son mari et sa mère. Comment préserver les relations franco-anglaises ?

Mon avis :

Je me suis ennuyée, le mot n’est pas trop fort, à la lecture de ce roman, au point que j’ai lu plusieurs autres livres avant de parvenir à terminer celui-ci. Tout d’abord, l’action est très longue à réellement démarrer – comptez une centaine de pages avant que l’on entre dans le vif du sujet. Il aurait fallu choisir : soit parler de la mort de Félix Faure, soit parler du crime du prince de Galles, ou alors garder les deux sujets, mais les traiter de manière plus dynamique. Il est des auteurs qui savent très bien écrire des romans historiques tels que Claude Izner, Valentin Musso, Brigitte Aubert, pour ne citer que des auteurs qui situent leurs intrigues à cette période historique.

Ensuite, les personnages ne sont pas attachants, sauf Marguerite, et encore, à l’extrême fin du roman. Elle le devient par opposition avec tous les autres personnages, bien conformistes, bien réactionnaires et bien ennuyeux. devrai-je dire aussi bien racistes, bien antisémites ? Aussi. Comme le dit Marguerite : « En France, on n’aime ni les Juifs, ni les protestants, ni même les roux, parce qu’ils sont tous différents du Gaulois standard à grosses moustaches et à nez rouge. « 

Puis, l’intrigue est grevée par les nombreuses sentences qui émaillent le récit. Raoul, le héros, aristocrate, déteint sur le narrateur qui raconte cette histoire. La France est une république, et pourtant, les regrets de la royauté, sa soi-disant supériorité, le désir de la restauration semblent parcourir ces lignes. Les gens du peuple sont forcément vénaux, et il est souvent difficile de démêler le premier du second degré dans les propos qui sont tenus – si tant est qu’il y ait un second degré. Les personnages parlent peu finalement, même Raoul, qui devrait être le héros du roman, ne semble mener qu’une vie creuse et répétitive – un rouage parmi d’autres.
Tout était pourtant là pour nous raconter une belle histoire – inspirée de faits réels. D’un point de vue romanesques, je n’ai pu que songer au Crime du golf d’Agatha Christie – pour le crime par lui-même. Pour le reste… préférez nettement la reine du crime à ce roman policier bien documenté, mais sans saveur. OU lisez un documentaire, un essai sur Marguerite Steinheil.

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Anthea Minkowki et l’affaire du violon de Dante d’Anouchka Palmieri.

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Présentation de l’éditeur :

Aaaaaaahhhhhh ! Vienne en hiver. Ses marchés de Noël, ses vitrines illuminées, la neige qui la recouvre de son blanc manteau…
Dans l’avion qui les emmène vers l’Autriche, Anthéa, Prunille, Ariel et Mickey aspirent à de tranquilles vacances entre amis.
Mais, à leur arrivée à l’aéroport de Vienne, Anthéa rencontre Julien par hasard. Traqué, il lui remet une valise avec la consigne de veiller dessus, quoi qu’il arrive. Puis il disparaît… Anthéa et ses comparses vont vite découvrir qu’elle contient un violon, recherché et… maudit ! Commence alors pour nos quatre amis une longue série de catastrophes et d’imbroglios en chaîne.

Mon avis :

Si jamais il vous prenait l’envie de partir en vacances avec une amie prénommée Anthéa, vérifiez d’abord que son nom de famille n’est pas Minkowski, et qu’elle n’est pas accompagnée par des amis nommés Michael (Mickey ou Meg Ryan pour les intimes), Prunille et Ariel. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, fuyez au plus vite : le pire n’est pas à craindre, le pire est certain !

Tout avait pourtant bien commencé, Anthéa se remettait de ses précédentes aventures, elle avait presque oublié Julien, elle se faisait une joie de découvrir l’Autriche avec ses amis. Et là, à l’aéroport, boum ! l’accident technique, la coïncidence imprévisible (forcément, c’est une coïncidence), le hasard fait mal les choses, voilà qu’Anthéa retrouve celui qu’elle veut à tout prix oublier, j’ai nommé Julien Ambord. Celui-ci, en mission (pour ne pas changer) lui confie alors… un violon.

Rien de bien grave, me direz-vous. Et bien si, car ce violon est maudit! Vous ne croyez pas aux malédictions ? Anthéa non plus ! Ses amis encore moins ! Pourtant, la somme de catastrophe qui leur arrivera pendant ce qui devait être de paisibles vacances bien méritées les amènera à se questionner sérieusement, sur la malédiction d’abord, sur Julien Ambord ensuite. Pourquoi les a-t-il entraînés dans ses galères ? Et encore, ils ne savent pas tout.

Julien, de son côté, doit faire avec un partenaire sympathique et doué (pour une fois, ce n’est pas un traître), une violoniste prête à tout pour réussir (et pas seulement à passer des heures solitaires à répéter) et un violoniste égocentrique et caractériel, bref, quelqu’un qui a oublié qu’il était au service de la musique, non que la musique était au service de son égo.

J’ai beaucoup apprécié ce second opus, rempli de rebondissements. Surtout, les personnages principaux restent tous fortement caractérisés : impossible de confondre Mickey, le geek surdoué, de Julien Ambord, empêtré dans des problèmes familiaux et sentimentaux qu’il se doit de régler au plus vite. Certes, Anthea est extrêmement maladroite, mais sa maladresse (sa malchance, dira-je plutôt) est compensé par une franchise désarmante, une grande réactivité – elle n’est pas du genre à rester sans rien faire si le danger est là – et une énergie débordante. Elle a également de grandes qualités de coeur – ses maladresses ne sont jamais provoquées par sa bêtise ou son indifférence à autrui. D’autres personnages féminins de ce roman devraient en prendre de la graine.

Bref, j’ai passé un très bon moment en compagnie d’Anthéa et de ses amis. Je remercie chaleureusement l’auteur et son attaché de presse qui m’ont fait parvenir le second tome de ses aventures.

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Anthéa Minkowski contre Julien Ambord d’Anouchka Palmerini

couv22685285Présentation de l’éditeur :

Anthéa Minkowski est une espionne. Enfin…Pour l’instant, elle espionne surtout son voisin de bureau, le très sexy Julien Ambord. Mais, lorsque, grâce à l’aide de son collègue et néanmoins ami, le génial hacker Meg Ryan, elle découvre que de l’argent est prélevé illégalement sur les comptes de la banque dans laquelle elle travaille, tout s’emballe : Julien semble enfin s’apercevoir de son existence et un inconnu met beaucoup d’application à essayer de la tuer.

Merci à Livraddict pour ce partenariat.

Mon avis :

Si vous aimez les romans d’espionnage mais que certains aspects de cette littérature vous rebute – je pense à la violence et à la crudité de certains opus que j’ai eus entre les mains – n’hésitez pas, Anthéa Minkowsky contre Julien Ambord est fait pour vous. Ne croyez cependant pas qu’Anthéa ne vive pas des aventures mouvementées, ou que sa vie ne soit pas en péril – à force de chercher, on finit par trouver 1) une piste sérieuse 2) les ennuis qui vont avec. Non, c’est que le ton est autre, proche de la chick-litt par sa légèreté et rempli d’humour.

Plus qu’Anthéa, l’héroïne remplie de charme et de maladresse de cet opus, j’ai aimé ses acolytes, tous fortement caractérisés, à commencer par Meg Ryan. Ce hacker est fait pour être le meilleur ami d’Anthéa, car lui aussi a le don de se fourrer dans les situations les plus périlleuses pour la poursuite de ses activités. Vous me direz, cela lui fait faire (un peu) d’exercices – à condition qu’il se souvienne, après cette aventure, que l’abus de pizzas est nuisible à la santé.

Restent les femmes. A ma droite, Prunille, meilleur amie d’Anthéa, à qui elle ne cache presque rien. Garde du corps émérite, elle est une alliée précieuse pour Anthéa, efficace et discrète. A ma gauche, Méline, LA femme fatale, exubérante, sexy, croqueuse d’hommes. Un cliché à elle toute seule – si ce n’est que les clichés ne sont intéressants que lorsque l’on joue avec, et cette chère Méline n’échappe pas à la règle.

Je n’ai garde d’oublier Julien, le fameux adversaire d’Anthéa. Je le plaindrai presque, jusqu’à un certain point. D’un côté, il a tout pour plaire : beau, intelligent, séduisant, effectuant son métier sans trop d’état d’âme. De l’autre, il est parfois aussi naïf qu’Anthéa est maladroite – et ce n’est pas peu dire.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment en compagnie de ce premier roman. J’ai très envie de découvrir le second volume des aventures de ces personnages attachants.

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