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Parler de Louise.

Ce n’est pas en lien avec le mois du polar.
Pourtant, j’ai envie de vous parler de Louise.
Je crois que je ne l’ai pas encore fait.
Je ne vous dirai pas son nom de famille.
Elle n’en avait pas.
Elle s’appelait simplement Louise, fille de l’hospice de Paris.
Je pense que Louise, comme beaucoup d’orpheline, a dû être placée à la campagne puisque c’est en Normandie qu’elle a eu un enfant, un fils.
Il n’a pas eu de père.
Je me dis qu’on épousait pas les « Louise fille de l’hospice de Paris ».
Du coup, à l’état civil, s’est posé un problème. Quel nom donner à François, fils de Louise ?
Eh bien Louise. Le prénom de sa mère est devenu son nom de famille.
Je ne sais ce qu’elle est devenue, je ne sais quand elle est morte, je sais simplement qu’elle a pu assister au mariage de son fils avec Céline, mon arrière-arrière-grande tante.

Un peu de généalogie : Célestin

Bonjour à tous

Je n’ai pas trop le moral aujourd’hui, pour des raisons strictement familiales. C’est un fait. Je ne m’étendrai pas là-dessus, je vais donc parler, un peu, de généalogie.

Prenons Célestin P. mon arrière-grand-oncle (1892-1965).

Il avait un grand frère et un petit frère.

Tout trois ont été mobilisés pendant la première guerre mondiale.

Tout trois sont revenus vivants.

Célestin a reçu une balle dans la cuisse : après avoir été évacué, il revenait au front, trois semaines plus tard. C’est le seul de ses frères à avoir été blessé.

Il a été médaillé, aussi, comme son cousin Louis, à une époque où l’on ne donnait pas des médailles aussi facilement que maintenant.

Il est des personnes qui s’intéressent uniquement aux soldats morts au combat, sans véritablement donner d’explications pour ce choix.

Tous les membres de ma famille qui furent mobilisés m’intéressent, parce que tous ont également souffert.

 

Fêter Napoléon ? Plutôt Sainte-Hélène !

Bonjour à tous

Non, ce n’est pas une boutade.

Napoléon est célébré en France. De lui, je retiens surtout :
– le fait de ne pas avoir créé de lycée pour les jeunes filles ; le pensionnat de la légion d’honneur pour les orphelines ? Il ne pouvait pas, comme leurs frères, les envoyer au combat ;
– les milliers d’hommes morts au combat ;
– les milliers de chevaux sacrifiés au combat.
J’ai mis « combat » trois fois….

Napoléon mourrait en 1821 à Sainte-Hélène.

Qu’est-ce qui est passé par la tête de mes ancêtres Louis et Marie-Louise ? Ils avaient déjà neuf enfants, et voici qu’ils ont accueilli, en septembre 1822, leur dixième enfant, une fille. Avant elle, étaient nés Charles, Pierre, Louis, Elisabeth, Julie, Adrien, Louise, Toussaint et Tercile. Après elle, naîtraient Denise, Alexandre et Catherine. Pourquoi ses parents lui ont-ils donné le prénom de Sainte-Hélène ? Aimaient-ils l’empereur ou le détestaient-ils ? Le mystère est entier, mais je pense néanmoins qu’il existe un rapport de cause à effet entre les deux.

Généalogie, suite, et pas fin du tout

Bonjour à tous

Le confinement m’a permis de me replonger dans mes recherches généalogiques, et même si elles sont très avancées, et bien, il est toujours des faits à (re)trouver.

Ainsi, hier, ma mère était en pleine recherche d’album de photos (oui, nous sommes confinées ensemble) : où sont les photos de l’oncle Marcel (1898-1954) ? Non, parce que j’ai une photo de l’oncle Marcel (en fait, le petit frère de la grand-mère de ma mère) à vingt ans avec son frère aîné Célestin et son père Joseph, mais je n’ai pas les deux photos de lui, adulte, avec sa femme et son chien. Elle ne les a pas retrouvés, par contre elle m’a demandé : « tu as déjà la photo du mariage de Jeannette ? » Non, je ne l’avais pas, je l’ai donc scannée. Jeannette, cousine de ma mère, s’est mariée en 1958 en l’église Notre-Dame de Grâce de Passy, Paris 16e qui était sa paroisse. Sur la photo, les mariées (forcément) mais aussi les demoiselles d’honneur, à savoir ma mère, sa soeur Martine et Annie, nièce de Jeannette. Poursuivant mes recherches généalogiques avec mes méthodes habituelles (la finesse, on oubliera, la pelleteuse, y’a que ça de vrai) je suis tombée au même moment sur…. le faire-part de mariage de Jeannette ! Comme quoi, on peut tout trouver sur internet.

Nous ne sommes sommes pas arrêtés là (enfin, si, nous fîmes des pauses) et pendant que ma mère était dans sa chambre (et moi, vissée à mon ordinateur), j’allai de temps en temps la prévenir de quelques découvertes, ou faire le point sur des faits que ma mère recherchait (non, parce qu’en termes de généalogie, la logique, on oublie). Et là, l’acte compliqué, acte de mariage d’un ancêtre direct, datant de 1776. Beaucoup de questions, comme on dit, et peu de réponses. Note : si vous, vous avez des réponses, merci de ne pas me dire « c’était toujours comme ça à l’époque » :
– le marié porte un nom… et signe avec un autre (celui que ma grand-mère portait, et étant remontée de ma grand-mère à cet ancêtre, c’était toujours le nom qui était utilisé d’ancêtre en ancêtre). Les généalogistes « qui ont toujours réponse à tout » me diraient « c’est un homonyme, cela ne vous regarde pas ». Alors… un homonyme, qui a la même mère, qui est né la même année, et a épousé une femme qui porte le même nom, le tout dans le même petit village… J’y crois très fort. Y a-t-il eu erreur quelque part ? Le nom a-t-il changé à un moment ? Si oui, pourquoi, surtout que les deux noms ne sont pas si proches que cela (Leclerc est devenu Clée).
– le mariage a été autorisé par l’évêque. Si quelqu’un peut me renseigner pour quelles raisons…. je suis preneuse, parce que le « c’était toujours ainsi », je n’en suis pas certaine.

J’ai aussi trouvé (oui, on trouve toujours de tout sur internet) le faire-part de décès de ma grande-tante Suzanne. Alors, oui, c’est un faire-part, mais, de la manière dont il est rédigé, dans la volonté de n’oublier strictement personne, c’est aussi une preuve de l’immense émotion que sa mort (à 44 ans) a suscité, de l’amour dont elle était entourée. Pour reprendre les propos de ma grand-mère au sujet de sa soeur (ma grand-mère avait 13 mois de plus, et est morte à 92 ans) : « ma soeur avait un courage que je n’avais pas. Si j’avais dû avoir la même maladie qu’elle (un cancer des intestins, dans les années 50, bref, pas du tout avec les mêmes protocoles que maintenant, pour ceux qui en douteraient), je serai morte bien avant elle ».

Journal d’un louveteau garou – 11 décembre

Cher journal

je reviens à peine d’un cours de mathématiques, et, comme à chaque fois, je m’interroge sur les raisons de ma présence en cette salle de classe. Je n’ai absolument rien d’un scientifique ! Et l’on souhaite, pour le bien de la meute, m’envoyer dans une section où je pourrai pleinement profiter de cet enseignement. Je serai sincère : j’écoute en ayant l’air d’être attentif le professeur, je hoche la tête pour prouver que je l’ai bien écouté, et aussi parce que je ne veux surtout pas le contrarier. Mais je ne comprends strictement rien à ce qu’il me dit. Je ne suis pas le seul à ne pas comprendre, je suis le seul à avoir l’air de comprendre, ce qui est une nuance suffisante pour persuader le professeur non que je suis le meilleur élève de la classe, mais que je suis le moins mauvais.

J’ai voulu tenter une journée dans la section littéraire. L’avenir de la meute est encore plus incertain de ce côté-ci, l’influence du langage oral étant déplorable ! Assez d’entendre les « on se culture, « cultiver », c’est pour les champs, « culturer », c’est pour l’esprit. Comment renflouer les caisses de la meute ? Instaurer un impôt sur les fautes de syntaxe et de lexique – sachant tout de même que les pires erreurs viennent sans doute de personnes nommées « journalistes », pour lesquelles un dictionnaire n’est qu’un objet qui trône sur une étagère.

Oui, journal, je suis tourmenté. J’ai croisé hier madame Cobert, parce que je tenais la buvette lors de la visite des anciens élèves du pensionnat. Elle m’a dit qu’elle allait procéder à une « Valèrectomie », tant mon petit frère est insupportable. Je le savais déjà, puisqu’il partage ma chambre quasiment depuis sa naissance. Je ne soupçonnais pas qu’il se comportait de manière pire encore dans une salle de classe.

Je suis tourmenté. Oui, je me répète, chez journal, et je veux bien que tu comprennes que j’en fais exprès. Le leader des Galvodeux de batteuse a été admis aux urgences de l’hôpital des Garous pour cause de surdose de substances illicites. D’un côté, je lui souhaite de recouvrer prestement une excellente santé afin qu’il assure ses prochains concerts, de l’autre, j’ai envie de lui botter son postérieur poilu. Il mériterait qu’on le colle dix jours en guetteurs de la meute – et il verrait que les réalités du terrain sont bien pires que les réalités de la scène.

Sur ce, cher journal, je te laisse : je crois que Valère s’est encore mis en mauvaise posture.

Anatole Sganou, 3e Bleu.

Les amants de Saint-Jean par Lucienne Delille

Certains préféreront la reprise. Pour ma part, j’ai choisi l’une des premières versions de cette chanson.
Pas d’amertume – du moins j’essaie : certains officiants ont les idées plus larges que d’autres. Si diffuser « Je l’aime à mourir » il y a vingt ans et un extrait de West side story il y a trois ans était possible, en 2016, Les amants de Saint-Jean, ça coince.
Donc, voici les amants de Saint-Jean, pour celle qui eut la vie amoureuse la moins conventionnelle de toutes mes tantes :

Et, parce que c’était « sa »  » chanson, celle qu’elle chantait toujours, Les jardins nous attendent par Lina Margy.

8 juillet 1945 – dix ans et quelques mois plus tard.

scan1Il y a quelques jours, je postai une photo de mon oncle et de mes tantes, datant de 1945!, Le petit garçon de la photo a bien grandi. Non, je ne vais pas vous montrer une photo récente de lui, je ne vous dirai pas non plus qu’il est arrière-grand-père depuis presque deux ans maintenant, non.

Je vais juste poster, à la demande d’une de ses soeurs, une photo de lui, prise dix ans plus tard, vers 1955. Il est entourée par ses deux soeurs cadettes, Martine, à gauche sur la photo, huit ans et demi, et Christine, six ans, au centre.

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Souvenirs de la grande Guerre.

Je publie peu d’articles sur les romans qui se déroulent pendant la première guerre mondiale.

Voici deux photos de familles, qui datent de cette période :

Geogette 1914Ma grand-mère, Georgette, née en 1910.

SUzanne 1914Suzanne, sa soeur, née en 1911.

Généalogie IV – j’ai retrouvé Cécilia

La généalogie est ma passion, mais depuis plus d’un an, je ne m’étais pas vraiment plongée dans les archives de l’Eure ou de la Seine-Maritime. Entre autre élément, je cherchais la trace d’une arrière-arrière-grande tante, unique soeur de mon arrière-arrière-grand-père. J’avais peu d’élément (son acte de naissance)  et je savais que cette branche de la famille se déplaçait souvent entre plusieurs villages voisins. Pourquoi m’intéresser à Cécilia Alzire en particulier ? Sans doute parce qu’elle porte le prénom de la sainte patronne des musiciens, dans une famille où son neveu a appris assidûment le violon.

A force de lire avec acharnement les tables décennales, je l’ai retrouvée.

Cécilia, qui avait sept ans à la mort de sa maman, Désirée Armantine, s’est mariée à quinze ans, est devenue mère d’un petit Léon Joseph Aubin (comme son grand-père) en 1878 (elle avait dix-neuf ans) et veuve huit ans plus tard, à l’âge de vingt-sept ans. Elle s’est remariée deux ans plus tard, avec Eugène, le jeune frère de son mari.

Son fils Léon s’est marié en 1900, avec une jeune couturière mineure (pour l’époque) et orpheline qui, pour se marier, reçut le consentement de sa grand-mère Appolline, qui vivait dans l’ancien département du Haut-Rhin (parce qu’à l’époque, il n’était plus français). Cécilia était présente au mariage de son fils, qui eut comme témoin son beau-père et oncle, Eugène et Aubin, son grand-père. Albert, l’unique frère de Cécilia, mon arrière-grand-père, était mort à l’âge de 36 ans trois ans plus tôt. Sans doute Arsène, sage-femme et seconde épouse d’Aubin, était présente elle aussi : sa tragédie personnelle était de mettre au monde les enfants des autres (elle apparaît dans de nombreux actes, et comme ma grand-mère en son temps, j’attends de pied ferme l’historien local qui viendrait me dire qu’il ne savait pas qu’une sage-femme exerçait à Ecouis, 27 au XIXe siècle) et de ne jamais avoir pu avoir d’enfants à elle.

Léon et Marie ont eu une fille, Lucienne, un an après leur mariage. Pour l’instant (et là, je fais le point de mes recherches depuis hier soir), je ne suis pas allée plus avant.

Même si j’ai lu des romans formidables ces deux derniers jours, qui méritent amplement un article, la fréquentation intensive des archives (cinq heures de recherche en deux jours) demande un moment de décompression certain. Il n’est pas facile pour moi de me confronter à ses actes qui cachent des douleurs intimes. Ce n’est pas parce que cela se passait il y a deux cents ans que nos ancêtres n’éprouvaient pas de chagrin devant la mort d’un enfant, d’un conjoint, d’un parent, d’un frère ou d’une soeur. Dans certains communes, sur onze naissances, deux étaient celles « d’enfants nés sans vie ». Il n’était pas rare de trouver juste après l’acte de décès de la maman. Des enfants mourraient en nourrice, beaucoup mourraient en bas âge.

J’ajouterai la suite pour les esprits chagrins, ceux qui sont contre le mariage pour tous, ceux qui disent que « c’était mieux avant » et que l’on ne se séparait pas comme ça. J’en ai lu, des actes de divorces, j’en ai croisé, dans mon arbre, des divorcé(e)s. J’ai aussi vu des couples qui n’habitaient plus ensemble, et l’épouse qui vivait à une bonne dizaine de kilomètres du logement de son époux quand celui-ci décède. Pourquoi ? Le travail, déjà, qui forçait à se séparer, ou d’autres raisons, familiales ou intimes ?

J’en ai lu aussi, beaucoup, des actes de naissance d’enfants naturels ou d’enfants nés trois mois après le mariage de leurs parents. Et ce n’était pas des exceptions. C’est peut-être plus difficile pour certains passionnés (je pense à quelqu’un en particulier) qui ont connu la personne née « enfant naturel » et se retrouvent avec l’acte de naissance entre les mains. Certains actes ne sont pas vraiment facile à lire, et je ne parle pas seulement de l’écriture.