Présentation de l’éditeur :
Il a l’air d’un roi, le fleuve. Il est là depuis toujours, rouge à force de creuser l’argile, rivière Rouge, c’est son nom. La nuit, il brille. Le jour, il est plat comme le verre et ne reflète que le ciel, les nuages et les arbres. Il semble ne pas nous voir. Nous sommes une quinzaine, nous venons ici presque chaque jour depuis deux semaines tant la chaleur semble vouloir nous punir, mais il passe, indifférent à nos enfants qui s’élancent, à leurs mères qui disent, Attention au courant, et aux vieilles, comme moi, qui se retranchent à l’ombre sur leurs sièges pliants.
Circonstances particulières :
En lisant ce livre, j’ai beaucoup pensé à Mohammed C*** et à sa soeur Fanta. Je leur dédie ce billet, même si je ne pense pas que mon ancienne élève lise ce blog.
Mon avis :
J’ai commencé ce livre après La Ruche, qui m’a déçu. Ce livre-ci commence par un coup de poing. L’auteur a su retranscrire parfaitement les paroles de Mary Lee, la grand-mère, sa colère face à Marcus, son petit-fils. Nous rentrons très vite dans l’intimité de cette famille de Louisiane, qui, malgré la descente de police, malgré les soucis, s’apprête à passer une journée au bord du fleuve. Une journée « de détente », pensaient-ils.
Chaque personnage est vraiment vivant, fortement caractérisé, attachant, chacun à sa manière. La suite n’en est que plus difficile.
Puis vient le retour en arrière, la tragédie vécue par Mary Lee et son frère dans sa jeunesse. Elle n’est pas la cause de ce qui survient au bord du fleuve. La cause véritable est à chercher dans la ségrégation qui sévissait aux Etats-Unis il y a un demi-siècle à peine.
Je n’ai pas envie d’en dire plus, tant la force de ce texte se suffit à lui-même.