Archive | novembre 2022

Le cuisinier de l’Alcyon

Présentation de l’éditeur : 

Tandis que sur la terre ferme, Montalbano est aux prises avec la révolte d’ouvriers dont le chantier naval ferme pour cause d’incurie d’un jeune héritier jouisseur, au large de Vigàta croise une splendide goélette. Y embarquent des femmes magnifiques dont le commissaire aura l’occasion de faire la connaissance, et aussi de plus inquiétants personnages. Mais le commissaire commence à peine à enquêter sur les activités du voilier qu’il est démis de ses fonctions et traîné dans la boue. Surgit un étrange et sympathique agent du FBI sicilo-américain. Avec son aide, et celle de son fidèle Fazio ainsi que de l’inénarrable Catarella, le commissaire démis devra agir sous couverture pour réussir un des plus gros coups de sa carrière aux dépens de trafiquants internationaux. Pour cela, il devra manier la mitraillette, et également affronter un défi inédit. Familier des bonnes tables, mais pas des cuisines, il lui faudra se mettre aux fourneaux.

Mon avis : 

Merci aux editions fleuve noir et à Netgalley pour ce partenariat.

Je commencerai par la fin, une fois n’est pas coutume : si quelqu’un se plaint de certains développements de l’intrigue en se disant « ce n’est pas possible », je les renvoie à la postface signé Andrea Camilleri dans lequel il explique son choix de construction d’intrigue. Maintenant, de mon côté, je serai claire : j’aime les romans d’Andrea Camilleri, j’aime Salvo Montalbano, et peu importe le sujet de son enquête, je veux lire tous les romans qui le mettent en scène.

Montalbano doit faire avec – avec des ouvriers en grève parce que leur nouveau patron préfère ses intérêts à ceux de son entreprise. Il n’est malheureusement pas le seul, totalement déconnecté de la réalité, sauf la sienne, celle qui lui permet d’avoir la vie la plus agréable possible. Il se questionne cependant, sur certains faits, la présence d’un bateau bien tapageur. Seulement voilà : Montalbano est victime d’une campagne de calomnie, on cherche à le mettre prématurément à la retraite, il est même remplacé dans son propre commissariat.

Il ne prend pas le temps de se lamenter, ce n’est pas son genre, il prend cependant le temps de faire semblant de se lamenter. Pourquoi ? Parce qu’il se retrouve dans une enquête plus complexe qu’il n’y parait, parce que, plutôt que de parler de cuisinier de l’Alcyon, ce roman m’évoque plutôt une partie d’échec dans lequel Montalbano essaie de ne pas être qu’un pion, mais d’être plus que cela : pas facile quand nombreux sont ceux qui vous manipulent ou qui essaient de le faire. Il est aussi des personnes qui pensent être chevronnées, et qui se font avoir, eh bien comme des bleus. Ce sont des choses qui arrivent sur la mer Méditerranée.

Oui, c’est une enquête de Montalbano pas tout à fait comme les autres, et cela empêche-t-il le plaisir de lecture ? Non !

Adriel par Léo Mx

Présentation de l’éditeur : 

Adriel, jeune mage rêvant de gloire, se voit confier un poste important à la cour du roi sous le commandement d’un homme qu’il idolâtre. Ses parents imposent une seule condition à cette offre inespérée : qu’il reprenne en secret son identité de naissance féminine pour participer à des soirées mondaines et faire honneur à sa famille. Quelques jours après son arrivée, Adriel découvre l’existence d’un complot visant à assassiner la princesse. Grâce à sa double identité féminine et masculine, il décide de mener l’enquête pour confondre le traître. Protecteur de la famille royale le jour, il se sert de son alter ego Ophélia pour recueillir des confidences la nuit. Mais à mesure qu’il navigue entre les pièges tendus par les gardes et les courtisans, il lui est de plus en plus difficile de jouer des rôles dans ce palais où tout le monde porte un masque… Manipulé par des forces qui le dépassent, Adriel pourrait bien perdre son idéalisme et entreprendre un voyage jusqu’au bout de lui-même.

Mon avis : 

Merci aux éditions Explora et à Netgalley pour leur confiance.

J’ai vraiment adoré ce roman, et si je ne l’ai pas lu d’une traite, c’est à cause de contraintes extérieures à ma lecture. Puis, il est toujours bon de pouvoir revenir à un livre que l’on aime, et de pouvoir aussi le conseiller.

Le héros, c’est Adriel. Il a obtenu grâce à son travail un poste important à la cour, où ses parents le rejoignent. Ils le pressent cependant de reprendre son identité féminine pour assister à certains éléments mondains. Non, Adriel n’est pas une de ses femmes qui se sont travesties parce que la société refusait aux femmes certains postes, certains emplois, iel se sent homme, et seuls ses très proches savent qu’il a été assigné fille à la naissance. Et il (je reprends le pronom masculin qu’Adriel utilise) ne vit pas bien les choses, même si cette double identité lui permet d’être constamment auprès de la princesse (et d’être encore plus fatigué, parce que veiller à ce que quelqu’un ne se fasse pas tuer, c’est vite usant).

J’ai aimé les personnages de cette histoire, qui sont tous attachants, et qui doivent faire avec leurs aspirations d’un côté, et les contraintes que la société leur impose de l’autre. Faire bouger la société ? Ce serait bien, pour tout le monde. Et si l’on vient me dire que tout va bien dans notre société, non, il suffit d’ouvrir les yeux pour cela – mais là, c’est à nous de faire bouger les choses.

Sans spoiler, je dois dire aussi que j’ai aimé le dénouement – justement parce que lui aussi sort des sentiers battus.

 

Le sang des aigles d’Irène Chauvy

252 pages

Présentation de l’éditeur :

Paris, 1866 À son retour de l’île de La Réunion, Hadrien Allonfleur apprend que son meilleur ami, Camille Laurens, s’est enfui après avoir assassiné un agent de la préfecture de police. Il est accusé d’appartenir à une société secrète et de fomenter un attentat contre Napoléon III. Hadrien serait un de ses complices. Traqué par la police, il trouve refuge auprès d’Amboise Martefon, un ex-inspecteur de la Sûreté parisienne.

Mon avis : 

J’ai voulu lire un autre volume des enquêtes d’Hadrien Allonfleur, pour savoir si je les appréciais ou non. Je pense que je serai assez brève : j’ai trouvé ce roman agréable à lire. J’ai trouvé que l’intrigue était intéressante. Je ne dirai pas « bien construite », non parce que cela sonne comme un cliché, mais parce que nous ne sommes pas face à une architecture rigoureuse, mais à un labyrinthe dans lequel se trouve entrainé Hadrien, et dont il peinera à sortir. Il faut dire que sa situation est délicate. Il était parti à la Réunion pour se mettre au vert…. il y a vécu des événements douloureux… et il revient pour se retrouver accusé d’assassinat, et son meilleur ami serait le coupable. Douloureux ? Oui, surtout qu’il ira de surprise en découverte déconcertante. Alors oui, il lui restera des personnes à qui se fier, dont Amboise Martefon, inébranlable. Oui, il rencontrera des personnes pour qui il éprouvera de l’admiration, même s’il ne partage pas leurs convictions. Il se questionnera aussi sur les liens amicaux et amoureux qu’il a tissés. Quel avenir pour lui et les siens ? C’est compliqué à dire. Certains personnages étaient particulièrement attachants- surtout des personnages secondaires, comme Céleste et Julius, ou encore Julie, Philomène, des personnes, finalement, incapables de jouer double jeu.

A découvrir si vous souhaitez lire un roman policier ayant pour cadre le Second empire.

Claude Prince, détective radiesthésiste, tome 1 : Qui est cet homme ? de Marcel Priollet

Oxymoron éditions – 52 pages

Présentation de l’éditeur :

Claude PRINCE, le célèbre radiesthésiste détective, est contacté par Madame d’Orsen afin de l’aider à résoudre un grave problème. Son mari, Christian d’Orsen, a disparu en 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale. Six mois après la fin du conflit, toujours sans nouvelle, s’estimant veuve, elle s’apprête à épouser son cousin, amoureux de longue date. Mais la Croix-Rouge rapatrie un grand blessé, mutilé, trépané, amnésique, censé être Christian d’Orsen. Pendant des années, elle s’occupe de l’invalide dans lequel elle ne reconnaît guère l’homme dont elle était tant éprise avant de découvrir, dans un cimetière belge, l’existence d’une tombe gravée du nom et du régiment de Christian d’Orsen. Elle compte alors sur les dons de Claude PRINCE pour lui confirmer les doutes sur l’identité de l’éclopé…

Mon avis : 

Ce livre était depuis quelques temps déjà dans ma PAL. J’avais envie d’une lecture courte, c’était donc le moment. Si je connaissais déjà la plume de Marcel Priollet, auteur prolifique, en revanche, je ne connaissais pas Claude Prince, détective radiesthésiste. Je le dirai franchement : l’intérêt de ce récit n’est pas dans cette particularité, il ne se sert quasiment pas de son don, en revanche, on peut se servir de lui, et ce n’est quasiment pas une autre histoire.

Nous sommes en effet plongés au beau milieu d’une affaire délicate : madame d’Orsen pense que son mari n’est pas son mari. Elle le pense, du moins, depuis des années, que cet homme, qu’on lui a rendu fort diminué après la première guerre mondiale, n’est pas l’homme qu’elle a aimé et épousé. Cet homme, amnésique, souffrant de multiples séquelles, s’oppose fortement à l’union de sa fille unique, dont il ne parvient pas à se souvenir, avec l’homme qu’elle aime. Claude Prince doit donc enquêter, prouver ou non l’identité de Christian d’Orsen.

Alors oui, le récit est court, c’est une des contraintes du genre, mais j’ai trouvé cette thématique très intéressante. L’on oublie parfois, quand on parle de la première guerre mondiale, ceux qui sont revenus, mais dans quel état, cumulant tant de séquelles, que ce soient physiques ou psychologiques que le retour à la vie d’avant est quasiment impossible. De même j’ai aimé la construction de l’intrigue, qui nous amène de rebondissement en rebondissement, jusqu’à un dénouement que je n’avais pas vu venir.

 

Les sortilèges de Zora

Présentation de l’éditeur : 

Chassées de leur village, Zora, une malicieuse sorcière de 12 ans, et sa grand-mère Babouchka se sont réfugiées à Paris. Elles vivent cachées sur le toit d’un immeuble, au milieu d’un jardin magique. Babouchka voudrait que sa petite-fille s’intègre parmi les nonsorciers et mène une vie de collégienne normale. Mais Zora n’a aucune envie de se déguiser en élève modèle et surtout : pas question de renoncer à la magie !

Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour +leur confiance.

Mon avis ; 

Je lis très peu de bandes dessinées, je ne connais donc absolument pas la bande dessinée qui a inspiré ce roman de littérature jeunesse, qui comporte de forts belles illustrations.

Zora est une jeune sorcière, qui n’a connu jusqu’à présent que le monde des sorciers, que le lecteur ne découvrira pas, si ce n’est une enclave, protégée du monde des nonsorciers dans laquelle vivent Zora et sa grand-mère, dans laquelle elles reçoivent des visites, parfois. Seulement, la grand-mère de Zora s’est mise en tête que sa petite-fille intègre le monde des nonsorciers, parce que (et la formule est choc) sorcière n’est pas un métier d’avenir.

Et pourquoi non ?

Zora voudrait vivre sa vie de sorcière, ne veut surtout pas aller au collège dans lequel cela ne se passe pas très bien, parce qu’elle ne possède pas les codes de cet univers. Alors oui, cela peut faire sourire, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser à tous ces enfants différents qui se retrouvent ostracisés, pour ne pas dire harcelés, parce qu’ils n’ont pas les bons vêtements, les bonnes références culturelles (ou pas très culturelles d’ailleurs) et cela m’a un peu gênée, comme la manière dont Zora parvient à prendre le dessus, peut-être à ses dépends. J’aurai aimé en savoir plus sur les dangers qui les menaçaient, sur les raisons qui ont amené ses parents à la confier à sa grand-mère (c’est un peu un lieu commun dans la littérature jeunesse). Peut-être est-ce une manière, pour le lecteur, d’être véritablement avec Zora, qui en sait à peu près autant que nous. Elle est à la fois attachante et agaçante mais, peut-être à cause de mon âge ou de ma profession, je me suis sentie davantage du côté de sa grand-mère et de ceux qui tentent de la protéger malgré elle. La curiosité fera peut-être (le mot que j’emploie le plus dans cette chronique) que je lirai le tome 2.

Le danseur mondain de Claude Ascain alias Henry Musnik

Présentation de l’éditeur : 

Une riche péruvienne est assassinée, frappée par un objet contondant, durant la nuit, dans sa chambre d’un hôtel parisien. L’inspecteur GASPIN, chargé de l’enquête, constate que les bijoux de la défunte se sont volatilisés. Les soupçons se portent rapidement sur deux personnes : un danseur mondain, louant une mansarde dans l’établissement, probable amant de la victime, qui a mystérieusement disparu ; un plombier-zingueur parti cuver une bouteille de vin dans la cave du Palace et qui, au réveil, se plaint du vol de son marteau…

Mon avis : 

J’aime à me replonger dans la littérature fasciculaire, j’ai l’impression que cela faisait longtemps que je ne l’avais pas fait. Qu’à cela ne tienne ! Me voici à la découverte de l’inspecteur Gaspin, qui doit enquêter sur un meurtre et un vol de bijoux. Monsieur Lespot, le directeur du grand hôtel parisien où le crime a eu lieu a une piste à proposer, ce fameux danseur mondain qui a disparu « comme par hasard » le jour du meurtre, Mirlobar. L’inspecteur Gaspin peut compter sur Despeaux, son fidèle lieutenant, pour le seconder, c’est à dire pour faire ce qu’il lui demande, voire même pour prendre des initiatives au cas où son chef ne serait pas joignable. C’est qu’il doit se déplacer pour enquêter, l’inspecteur Gaspin, et, dans ses années-là, l’on allait beaucoup moins vite que maintenant – même si Gaspin s’empresse bien de suivre la piste qu’il a trouvée.

Cette enquête nous permet de découvrir des personnages pittoresques, comme ce plombier-zingueur qui est peut-être compétent (l’on ne l’a pas vraiment vu à l’oeuvre) mais qui est surtout grand amateur de boisson, et pas très très méfiant. Quant au danseur qui donne son titre au roman, on le verra finalement très peu, tout en entendant beaucoup parler de lui. Non, il n’est pas l’Arlésienne de cette oeuvre, il a sa place à part entière, il est même l’un des personnages les plus étonnants de cette oeuvre, offrant un dénouement qui tranche avec ce que l’on peut découvrir dans la littérature policière.

Un mot sur l’auteur : Henry Musnik est un écrivain de langue française, né au Chili le 25/09/1895 et mort à Paris le 04/09/1957. Il a été journaliste sportif à L’Auto puis à L’Équipe. Il fut aussi le cocréateur avec Brantonne de la bande dessinée Fulguros. Il a publié des romans policiers, d’aventure, de science-fiction … sous de nombreux pseudonymes (source : Babelio). 21

Marc Renard, tome 4 : Les secrets de La Trinité de Jean-Marc Perret

Présentation de l’éditeur :

Julia Castello, addicte au jeu, criblée de dettes, se trouve harcelée par des créanciers sans scrupules. Au casino de La Baule, elle tente une dernière fois sa chance et perd. Un mystérieux individu, Nicolas Slavko, témoin de sa défaite, se propose alors de la renflouer. À une condition : qu’elle séduise Vincent Céserac, propriétaire d’un magasin de fournitures maritimes à La Trinité-sur-Mer. Acculée, financièrement au bord du gouffre, Julia accepte la proposition sans se douter qu’elle va devenir le jouet d’une terrible machination.

Mon avis : 

Je découvre, avec ce titre, les romans de Jean-Marc Perret, et par là même Marc Renard, détective privé de son état. Il est un vrai détective privé, c’est à dire que, quand nous le rencontrons, il ne nous parle pas de ses activités ô combien passionnantes et trépidantes, non. Il nous le dit bien : être détective, c’est le plus souvent accepter et effectuer des missions de routine, et tant pis si elles sont ennuyeuses, il faut bien vivre. Justement, une nouvelle mission plus conséquente s’offre à lui : retrouver une personne disparue. Ce n’est pas sa femme qui le demande, c’est un ami proche, un ami de plus connu, Antoine Di Car, un animateur télévisée sur le retour dont les blagues font moins rire qu’avant. Vincent Céserac est connu lui aussi, dans son domaine : son magasin de fournitures maritimes est florissant, il possède une superbe maison et collectionne les conquêtes. Lepire ? Ce n’est même pas un secret pour sa femme, qui semble s’en moquer éperduement, en mode : il finit toujours pas revenir. Dit ainsi, l’on pourrait presque croire qu’elle parle d’un animal fugueur. Bien sûr, ce n’est pas si simple – d’autant plus que le lecteur en sait un peu plus que le détective, du moins, quand celui-ci se retrouve chargé de l’affaire.

En effet, nous avons rencontré Julia Castello. Elle est traductrice. Ou plutôt, elle l’a été, cela fait longtemps qu’elle ne traduit plus rien. Elle a vécu une histoire d’amour passionné avec un homme qui lui a fait découvrir une autre vie que la sienne et qui est mort aujourd’hui. L’addiction au jeu, elle l’a gardé, et aujourd’hui, elle doit faire face, elle doit payer ses dettes, et la manière qu’on lui a proposée… Oui, il faut vraiment ne plus avoir d’espoir pour l’accepter, mais ce qu’elle en fera est intéressant à lire. Je sais « intéressant » est un peu court, mais je ne veux pas non plus dévoiler les rebondissements de l’intrigue ! Ils seront là jusqu’au bout, c’est à dire non pas jusqu’au dénouement, mais jusqu’à l’épilogue.

Comme souvent, pour ne pas dire comme toujours, les mobiles sont à chercher dans le passé des victimes – oui, j’utilise le pluriel, parce que « victimes » est un terme large. Le roman, en changeant de focalisation, nous invite à en découvrir un peu plus sur le passé de certains personnages, plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Cela justifie-t-il ce qui se passe dans le roman ? Non, absolument pas. Cela enrichit la caractérisation des personnages et donnent de la profondeur à l’intrigue.

Une belle découverte.

Come find me de Megan Miranda

Présentation de l’éditeur :

Parfois, le danger veut se glisser dans nos maisons.
Parfois, on le laisse même entrer…
Depuis qu’elle a survécu au drame qui a frappé sa famille, Kennedy, seize ans, n’a plus qu’un but : poursuivre les recherches que menait son frère sur l’Univers et la vie extraterrestre.
Nolan, jeune lycéen d’une ville voisine, est, quant à lui, déterminé à découvrir ce qui est véritablement arrivé à son frère, disparu sans laisser de trace.
Kennedy et Nolan ne se connaissent pas, mais leur quête va les mener au même étrange signal. Une fréquence négative qui ne devrait pas exister. Un message qui semble les alerter.
Mais la menace qui plane sur eux peut-elle encore être écartée ?

Mon avis :

Merci aux éditions Bayard Jeunesse et à Babelio pour ce partenariat.

Quand le récit débute, nous arrivons après, c’est à dire après que deux événements très graves ont survenu, et nous découvrirons assez rapidement quels sont ces événements. L’on pourrait croire que c’est simplement le récit de l’après. Non. Nous rencontrons deux adolescents qui n’ont pas perdu leur énergie, en dépit de ce qu’ils ont traversé. Ils veulent savoir – pour leurs frères. Kennedy a seize ans, elle vit avec son jeune oncle qui avait bien d’autres préoccupations que de s’occuper de sa nièce – ce n’est pas qu’il soit une mauvaise personne, non, il est simplement en train de construire sa vie, il n’était pas prêt, personne ne pouvait l’être. Nolan, lui, vit avec des parents qui sont débordés, qui ont besoin d’agir, toujours, mais pas de la même manière que Nolan. Il aura suffi d’un signal, d’un mystérieux signal (et là, vous pouvez peser à tous les signaux célèbres croisés dans la littérature) pour les réunir.

C’est un roman facile à lire dans le sens où il est addictif, où les pages se tournent rapidement, parce que l’on veut savoir, parce que les personnages sont attachants, pas seulement Nolan et Kennedy, non, mais aussi leurs frères respectifs qui sont présents, toujours, dans leurs pensées, dans leurs souvenirs. Les points de vue des deux adolescents alternent, ce qui nous permet de bien les connaître, de connaître aussi l’univers (au sens large du terme) dans lequel ils évoluent. Il est toujours agréable de lire des narrateurs qui sont toujours sincères, et qui veulent vraiment trouver des réponses à leurs questions.

Et comme c’est un livre intéressant, riche, il résiste au classement, aux étiquettes : il est à la fois roman policier, roman réaliste, roman traditionnel sur l’adolescence et l’évolution des adolescents, le tout avec une pointe de fantastique.

 

Azur et le mystère de la pièce d’or par Clémentine Beauvais

édition Rageot – 128 pages.

Présentation de l’éditeur :

Au tournant du XXe siècle, Azur, 10 ans, vit à l’orphelinat et gagne sa vie en tant que télégraphiste. Tous les jours, il enfourche sa bicyclette et porte à leurs destinataires des « petits bleus », ces lettres sorties du réseau pneumatique qui serpente sous Paris. Un jour, alors qu’il achemine une de ces missives, il remarque que le courrier est plus lourd qu’autorisé. A l’intérieur, une pièce. Une pièce d’or. Azur se laisse tenter : il garde la pièce et le billet qu’il devait livrer… Les ennuis et l’aventure ne font que commencer.

Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour leur confiance.

Mon avis : 

Ceci est un conte. Ou peut-être pas. Il en reprend en tout cas certains ingrédients. Nous sommes au début du XXe siècle, à une époque où il ne faisait pas bon être un orphelin, un enfant trouvé, un gosse livré à lui-même, et qui dépend du bon vouloir d’adultes pas forcément sympathique. C’est le cas d’Azur, notre héros, et de Léonce, son ami. Il devra relever maints défis tant pour survivre à l’orphelinat que pour survivre tout court, en essayant de bouleverser le moins possible la vie des gens. Le règlement, c’est le règlement, surtout quand on est télégraphiste, un de ses petits métiers oubliés.

Il ne fait pas bon non plus être une jeune femme, entièrement dépendante de son père, mineure à vie, qui ne quittera le giron familial que pour se marier et être dépendante de l’homme qu’il a choisi pour elle. Je pourrai vous dire « ceci est une autre histoire », mais pas tant que cela.

Le récit a été construit de manière à ce que le (jeune) lecteur se sente emporté par l’intrigue et ait envie de poursuivre sa lecture, en compagnie de ce héros de son âge, dont la vie est bien différente de la sienne. Les chapitres sont courts, bien construits, le vocabulaire est d’accès facile sans pour autant sombrer dans la facilité. Comme d’autres livres de la collection avant lui, j’ai envie de faire découvrir ce livre à mes élèves.

L’antre du diable par Douglas Preston, Lincoln Child

traduction de Sebastian Danchin

Présentation de l’éditeur :

Sept décennies après, le mystère plane encore à Roswell… Licenciée de l’Institut archéologique de Santa Fe, Nora Kelly accepte la proposition pour le moins inattendue du milliardaire Lucas Tappan : diriger des fouilles sur le site de Roswell, où un ovni se serait écrasé en 1947 ! En fait de vaisseau, Nora met au jour les corps de deux inconnus abattus d’une balle en pleine tête. Détail étrange : deux disques d’argent sont retrouvés auprès des cadavres. Aussi fait-elle appel à la jeune agente du FBI Corrie Swanson. À mesure que progresse l’enquête, les incidents se multiplient sur le chantier. Disparitions suspectes et morts violentes apportent bientôt la preuve qu’une puissance – extraterrestre ou non – est en action, prête à tout pour protéger certains secrets.

Dans cette aventure, la plus déstabilisante et la plus périlleuse qu’elles aient jamais vécue, Nora et Corrie sont aux prises avec des forces qui les dépassent…

Mon avis : 

Merci aux éditions l’Archipel et à Netgalley pour ce partenariat.

Je le reconnais, j’aime suivre les aventures de Nora Kelly, de son frère, et de Mitty, leur chien – ne pas oublier le chien, très important pour moi. Oui, je suis le genre de lectrice qui pense qu’un animal ne doit pas être maltraité au cours d’un roman. Voilà, c’est dit.

A l’institut archéologique de Santa Fe, cela ne va pas fort, et si vous suivez les avetures de Nora, comme moi, vous pouvez vous en douter. Le poste qui lui revenait de droit lui a passé sous le nez, son remplaçant est tout sauf à la hauteur, et quand un milliardaire qui semble ne pas savoir quoi faire de son argent se propose de sponsoriser des fouilles archéo-extraterrestres, la coupe est pleine, elle déborde, et Nora claque la porte. Seulement… c’est elle que Lucas Tappan veut pour diriger ses fouilles, c’est bien elle qui en prendra la direction : il sait être convaincant (non, je ne vous dirai pas comment il l’a convaincue !). Tout commençait bien, ou presque, jusqu’à ce qu’elle et son équipe trouvent deux corps pas vraiment morts de morts naturelles. C’est alors que le FBI entre en scène.

Je ne vous cacherai pas que les aventures de Nora sont toujours aussi agréables à lire, même si j’ai trouvé certaines péripéties un peu répétitives par rapport au volume précédent. Certes, ce n’est pas pour rien que l’armée est surnommée la grande muette, cependant j’ai trouvé que c’était un peu trop – un peu trop de complot, un peu trop de secrets très bien gardés, trop bien gardés, un peu trop de personnes prêtes à tout pour que les secrets restent profondément enterrés. Je me surprends à espérer que c’est ici le dernier tome de ses aventures, parce que Nora en voit vraiment des vertes et des pas mûres dans ce volume, elle mériterait non de très longues vacances, mais de très longues recherches couronnées de succès.

J’en oublie presque Corrie, et pourtant, elle est là, et bien là. Elle aussi traversera beaucoup d’épreuves – la misogynie a encore de beaux jours devant elle, quoi qu’en disent certains. J’ai eu l’impression qu’elle était un peu en retrait dans ce volume, mais peut-être n’est-ce qu’une impression. Voler de ses propres ailes n’est pas toujours facile, surtout quand on ne sait plus vraiment sur qui compter.