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Comment saccager le mariage de son boss en 7 leçons par Kenneth McAllow

Présentation de l’éditeur :

– Assurez-vous d’être en retard au boulot (souvent)
– Venez-en aux mains avec les clients (au moins une fois par semaine)
– Séduisez le frère de la mariée (sans aucune subtilité)
– Faites-vous une couleur (de préférence très voyante)
– Traînez avec votre ex (le pire que vous ayez sous la main)
– Rendez-vous à la cérémonie en pyjama (le pilou pilou)
– Égarez les alliances (indispensable)

Préambule :

Pour rouvrir le blog, j’ai choisi une lecture légère, mais pas que.

Mon avis :

J’ai mis du temps entre la réception de ce livre et sa lecture et je le regrette, parce que cette romance est très réussie. Premièrement, l’héroïne est tout sauf une nunuche : elle exerce un métier (serveuse) qui déplaît fortement à ses parents, mais au moins, la rend indépendante. Elle ne se laisse pas faire par les clients machos ras-des-pâquerettes, ce qui entraîne des bagarres fréquentes, et fait que son visage ne correspond pas toujours à ce que l’on attend d’un visage féminin, encore moins du visage d’une personne invitée au mariage de son patron. Finalement, on le verra très peu, le pauvre, parce qu’il n’y est pour rien dans cette histoire, il file le parfait amour avec sa fiancée, il n’y est pour rien si le frère de celle-ci, de retour de l’Antartique, tape dans l’oeil de notre héroïne, Edwige, qui doit continuellement supporter les remarques de fan d’Harry Potter (oui, Edwige, comme la chouette). Seulement…. Edwige a aussi un ex. C’est récent. Très très récent. Leur rupture fut plus fracassante, et aura des conséquences pour l’ex (quand on fait n’importe quoi, et pas seulement en amour, il faut assumer), pour Edwige, et pour le mariage de son boss.
C’est à une intrigue enlevée, pleine de rebondissement que nous assisterons. En revanche, ne cherchez pas de leçons de morale, parce que l’amour n’a pas grand chose à faire avec. Cela ne signifie pas forcément que l’on est prêt à tout accepter au nom de l’amour, cela ne signifie pas non plus qu’au nom d’un orgueil mal placé, d’une susceptibilité, l’on doive renoncer à celui-ci. Je ne dis pas qu’Edwige devrait devenir conseillère conjugale, je dis simplement qu’elle a acquis suffisamment de maturité pour aider les autres à débrouiller leurs affaires de coeur. Combien de temps gardera-t-elle ce détachement et cette maturité ? Ceci est une autre question.
Merci aux éditions Rival et à Netgalley pour ce partenariat.

Apprendre à aimer #1 Charles par Con Riley

Présentation de l’éditeur :

On dit que les opposés s’attirent, mais entre un dévot et un play-boy, c’est pousser le bouchon un peu loin… non ? La vie devrait être un jeu d’enfant pour un play-boy comme Charles Heppel. Troisième fils d’un comte, fêtard et dépravé, il vit l’instant présent. Se caser n’est pas pour lui. Pas quand Londres est pleine d’hommes magnifiques qu’il n’a pas encore invités dans son lit. Mais pour échapper à son étouffante famille, Charles décide de postuler en tant que prof pour un poste de courte durée au fin fond des Cornouailles. Pour décrocher le job d’été parfait, deux conditions : il doit emménager avec le meilleur ami du directeur et lui apprendre à être heureux. Vivre avec Hugo devrait être bizarre. Un esprit libre, et un homme de foi ? Un débauché, et un parangon de moralité qui a failli entrer dans les ordres ? Impossible. Mais… ne dit-on pas que les opposés s’attirent ?

Mon avis :

Je pourrai faire court, et vous dire que ceux qui aiment les romances M/M ont déjà repéré ce titre et l’ont sans doute déjà lu, parce que l’intrigue promise semble classique. D’un côté, nous avons un noceur patenté, à savoir l’Honorable Charles Heppel (certains tiennent beaucoup à cet « Honorable », lui s’en fiche éperduement). Il est très clair sur ses objectifs amoureux : Il ne put s’empêcher de frissonner à l’idée d’avoir la corde au cou quand le monde était plein d’hommes qu’il n’avait pas encore rencontrés. Qu’il n’avait pas ajoutés à sa liste de coups d’un soir, une liste à laquelle il ne voyait aucun intérêt à mettre fin.. De l’autre, nous avons Hugo, un homme qui a renoncé à devenir homme d’église. Il n’a pas renoncé sur un coup de tête, non, il a murement réfléchi à cette décision, et se demande maintenant quel sens donner à sa vie. La question que le lecteur de romance peut donc légitimement se poser est à quel comment ces deux-là se tomberont-ils dans les bras, et comment se tomberont-ils mutuellement dans les bras ?
Seulement, les thèmes abordés sont beaucoup plus riches que cela. Le premier thème, rarement abordé dans la littérature, c’est la dyslexie. Oui, le beau et séducteur Charles est dyslexique. Les galères dans sa scolarité, la non-reconnaissance de sa dyslexie, il a connus. Les conséquences, aussi, toujours maintenant. Des diplômes ? Il n’en a pas. Mais des difficultés au quotidien, il en a – encore. Parce que la dyslexie est beaucoup plus complexe que ce que certains veulent bien le croire – j’ajoute que certains croient encore que la dyslexie n’existe pas, et là, si un de leurs enfants en est atteint, il est franchement mal barré (je parle de l’enfant, pas du parent qui ne veut rien voir). Aussi Charles, qui ne peut être enseignant (voir les raisons plus haut), travaille au côté d’enfants parce qu’il sait par où il est passé, il sait aussi comment repérer les troubles dyslexiques, et ainsi aider au plus vite ces enfants, pour qu’ils ne vivent pas ce que lui a vécu. Et même si ce livre est une romance, l’on voit vraiment Charles s’investir auprès des enfants. De son côté, Hugo a été largement cabossé par la vie, par ce qu’il a vécu, enduré, et dont il garde encore les séquelles dans sa chair. Même s’il souffre, il a la chance d’avoir des amis qui pensent à lui, veillent sur lui, et veulent lui redonner goût à la vie, et cela ne se fera pas en deux pages. Oui, si ce roman mesure 448 pages, ce n’est pas pour rien.
Alors, je ne dirai pas que c’est une lecture agréable, puisqu’elle n’est pas uniquement divertissante. Je dirai qu’il est rare de lire une romance qui aborde réellement des thèmes de société, une romance qui contient aussi des pages réellement émouvantes (et que je ne dévoilerai pas pour ne pas spoiler). Trop souvent les amoureux sont seuls au monde, et ce n’est pas le cas ici. Georges, le grand frère de Charles, a lui aussi ses problèmes, peine à faire comprendre à son insupportable petit frère (ils ont un écart d’âge d’une quinzaine d’années) à quel point il tient à lui, à quel point il a besoin de lui aussi. De son coté, Hugo a des amis, également, à commencer par Luke, le directeur de l’école, lui aussi submergé par les problèmes liés à la gestion de son établissement. Bref, l’intrigue tout autour de nos deux amoureux en devenir est suffisamment riche, crédible pour que l’on soit en face d’un peu plus qu’une romance.

Montagnes, petit renne et embrouilles pour Noël par Séverine Balavoine

Présentation de l’éditeur  :

Un an après s’être rencontrés, Florian et Thibault filent toujours le parfait amour. Et pour fêter comme il se doit Noël, cette période si importante pour eux, direction le Puy-de-Dôme d’où Thibault est originaire. Mais malgré les guirlandes et les flocons de neige, Florian n’arrive pas à oublier sa première rencontre avec les amis de son compagnon. Notamment Guillaume (et ses critiques incessantes). C’est au milieu des montagnes, de la neige jusqu’aux genoux, que Florian devra affronter sa peur de ne pas être aimé. Heureusement, la famille et les amis du couple ne sont jamais loin, et surtout Gisèle.Alors prêt à savourer Noël ?

Mon avis :

Merci aux édition Boolmark et à Netgalley pour ce partenariat.

Pour Noël, je cherche des romances qui ont des titres qui sortent de l’ordinaire : c’est pour cette raison que j’ai choisi ce roman de Séverine Balavoine. C’est un tome 2, cependant cela ne m’a pas génée pour lire ce livre qui, il faut bien le dire est tout mignon. Nous avons deux hommes, amoureux, en couple, ils vivent ensemble et ont des projets d’avenir. Il s’apprêtent à fêter Noel ensemble, entourés de leurs amis. Tout va donc bien ? Oui, si ce n’est que l’un des amis de Thibault n’apprécie que modérément Florian, et ce n’est rien de l’écrire. Pour quelles raisons ? L’on a quelques pistes, le tout est de savoir lesquelles sont vraies, lesquelles ne le sont pas, et pour cela, il faudrait se confronter à Guillaume, le plus vieil et le meilleur ami de Thibault, ce n’est pas le moment, c’est Noël !

Nous avons, dans ce livre, beaucoup de moments attendus d’une romance de Noël, les moments où les deux amoureux sont ensemble, les moments où l’on prépare le réveillon, le bonheur d’être à la montage, la neige, le chocolat chaud, les biscuits de Noël… le tout saupoudré d’un peu de l’homophobie ordinaire. Celle que l’on ne voit pas vraiment, ou que l’on ne veut pas voir, parce que ce ne sont que des blagues, ce n’est pas méchant, et le pire est sans doute que celui qui les dit le pense vraiment, que ce n’est ni méchant, ni homophobe, celle qui nécessite que les choses soient mises à plat, et vite, pour que cela ne s’envenime pas. Alors, comment résoudre ce qui est tout de même un conflit sans gâcher :
– les fêtes ;
– une très vieille amitié ;
– un couple ?

Non, je ne donnerai pas la solution, puisque j’ai déjà dit que cette romance restait dans le registre de la douceur, sur tous les plans. Oui, quand je vois quel type de romances lisent de jeunes lectrices, je me dis que, dans celle-ci, les relations entre les deux amoureux sont saines, c’est à dire parfaitement respectueuses, et c’est tant mieux – respecter son partenaire devrait être la base de toutes les relations amoureuses.

A lire si vous aimez les romances de Noël.

A cause de mademoiselle Bridgerton de Julia Quinn

Présentation de l’éditeur :

Véritable garçon manqué, Sybilla Bridgerton a grandi avec les enfants du domaine voisin, consciente qu’un jour ou l’autre elle finirait par épouser un des fils Rokesby. Lequel ? Peu importe, ils sont tous charmants. Sauf George, l’aîné, ennuyeux comme la pluie. Cela tombe bien, car de son côté il la juge exaspérante. Or, suite à une série d’événements cocasses, elle se retrouve coincée sur un toit avec lui ! Cette situation rocambolesque va être le début d’une histoire que ni Sybilla ni George n’auraient imaginée dans leurs rêves les plus fous?

Mon avis :

J’avais gagné ce livre lors d’un concours, et, comme d’habitude, j’ai été très longue à le lire, très. Etant fatiguée par une semaine rude (la journée Non au harcèlement, la réunion parents/professeurs, et d’autres réunions en plus des cours), j’ai enchainé les lectures légères ce week-end.

Bien sur, l’on se doute dès le départ que Billie (personne ne l’appelle autrement), épousera un des fils Rokesby. Avec mes yeux de 2023, je me dis que c’est déjà un souci en soi : peu importe lequel, elle s’entend tellement bien avec les Rokesby qu’elle veut être la belle-fille de lady Rokesby. Peu importe lequel, sauf George, celui qui a les plus grandes responsabilités, celui qui, contrairement à ses frères, plus libres, n’a pas pu s’engager dans l’armée, celui avec lequel elle se chamaille ardemment sur à peu près tous les sujets depuis qu’elle est enfant. Billie, cela peut se deviner grâce à son surnom, est un vrai garçon manqué, n’hésitant pas à monter sur un toit pour sauver un chaton imprudent, accomplissant davantage le travail de l’intendant du domaine que l’intendant lui-même. Il faut dire qu’elle est l’aînée, et qu’Edmund, son frère, est encore trop jeune pour se préoccuper de tout cela.

Cependant, il faut bien qu’il se passe quelque chose. Une réception ? Oui. Un voyage à Londres ? Aussi. Un bal ? Egalement. Il faut dire que la présentation de Billie à la cour, quelques années plus tôt, a laissé un souvenir mémorable, personne n’ayant compris ce que la jeune femme a véritablement accompli. Il se passe aussi, à la moitié du livre, un événement qui perturbera toute la famille Rokesby, parents compris, et sur lequel George, le fils ainé, tentera de trouver davantage d’information. Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, et ce qui se passe au Royaume-Uni est très différent de ce qui se passe en France.

A cause de mademoiselle Bridgerton est une lecture sympathique, divertissante mais qui ne me donne pas forcément envie de lire tout de suite d’autres romans signés Julia Quinn.

 

Un automne pour te pardonner de Morgane Moncombe

édition Hugo publishing – 426 pages

Présentation de l’éditeur :

Avocate en devenir, Camélia est passionnée de crimes non résolus. Ça tombe bien, Rory Cavendish, son ancien bourreau, vient de mourir mystérieusement. Le présumé coupable du meurtre, c’est lui. Lou McAllister. Le meilleur ami de Rory. Le garçon qui l’a humiliée il y a dix ans et qu’elle n’a jamais oubliée depuis.
Camélia saisit cette chance pour résoudre sa première enquête et satisfaire sa soif de vengeance.
Lou a toujours été le mouton noir de sa famille, mais il ne s’attendait pas à finir en prison pour meurtre. Du jour au lendemain, le voilà abandonné par tous ceux en qui il avait confiance. La seule personne a pouvoir le sortir de là, c’est elle.
Camélia O’Brien. La première victime de Rory.
La fille qu’il a blessé plus jeune et qui hante ses pensées depuis. Lou est prêt a tout pour se faire pardonner ses péchés et repartir de zéro.

Mon avis :

Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de livre. Et pourtant, je pourrai dire « tout est dans le titre ».
Je n’ai pas du tout été conquise, ni par le récit, ni par les personnages – peut-être parce que nous sommes dans une romance qui se teinte de romans policiers ? En effet, Lou est accusé du meurtre de son meilleur ennemi (oui, je fais un peu d’humour) et Camélia, celle que lui et ses amis ont harcelé pendant cinq ans, prend en charge sa défense. Elle veut « se venger ». Elle le dit. Je n’ai pas eu l’impression qu’elle l’ait fait. Vous me direz que ce n’est pas le rôle d’une avocate, non, son rôle est de défendre ses clients, quoi qu’ils aient fait, parce que toute personne mérite d’être défendue. Certes. Mais les motivations de Camélia sont pourtant à puiser dans leur passé commun.
Beaucoup de thèmes sont traités dans ce roman, je devrai plutôt dire beaucoup de thèmes sont survolés, pas assez approfondis, alors que j’aurai aimé qu’il le soit. J’aurai aimé aussi que les personnages secondaires soient davantage développés, caractérisés, j’ai eu l’impression de croiser des silhouettes plus que des personnages à part entière (je parle des amis de Lou et de Rory). Puis…. il est d’autres choses que je n’ai pas aimé, mais je laisse chaque lecteur qui aurait envie de découvrir ce titre, se faire sa propre opinion.

J’ajoute aussi (et tant pis si cela me vaut des commentaires hostiles) que je me doutais du dénouement depuis le quart du roman. Oh, il parait qu’il ne faut surtout pas le dire, parce que … parce que quoi ? Je ne le révèle pas, ce dénouement, je dis simplement que je l’ai vu venir, parce que je lis beaucoup de romans policiers, parce que je regarde beaucoup de séries policières. C’est ainsi.

Merci aux éditions Hugo Publoshing et à Netgalley pour ce partenariat.

Les princes métamorphes #1 Le prince et le garde du corps par Charlie Cochet

Présentation de l’éditeur : 

En tant que prince des ocelots métamorphes, Owin n’est pas un simple seigneur de pacotille. Sa forme de métamorphe félin lui confère peut-être une élégance naturelle, mais il se targue d’être un prédateur féroce et infaillible, avec en bonus un sens de la mode particulièrement aiguisé.
Alors, quand le roi des métamorphes lui colle dans les pattes un loup pour lui servir de garde du corps, au moment même où il doit prouver qu’il est digne de sa couronne, sa fierté princière en prend un coup et il est bien décidé à rendre la vie impossible à son partenaire forcé.

Mon avis : 

Merci aux éditions Mxm Bookmark et à Netgalley pour ce partenariat.

Je tiens à le dire tout de suite : ce roman est un pur divertissement, et rien de plus. Même le roi des métamorphes, pourtant extrêmement puissant, m’a semblé bien naïf, et j’espère sincèrement que c’est fait exprès, sinon, il peut être remplacé par le titre de « roi des nigauds ». En tout cas, c’est lui qui gère les épreuves pour prouver que les différents princes sont dignes de leur couronne, et elles sont adaptées à la personnalité de chacun (le dénouement nous donne d’ailleurs un avant-goût du tome suivant).

Owin est définitivement, totalement, entièrement imbuvable. Une seule personne compte : lui, et c’est pour cela qu’être dans sa tête, lire ses pensées est d’une drôlerie irrésistible, lui, le prince des ocelots et de la mode. Grimm, son garde du corps (j’ai envie de préciser « dans tous les sens du terme ») est plus intéressant, et pas seulement parce qu’il est un loup, quasiment un chef de meute, alors qu’Owin est « seulement » un ocelot, prêt à grimper aux arbres dès que l’occasion se présente et à suivre la mode, aveuglément.

Alors, la quête n’est pas très originale, je dirai même qu’elle peut sembler assez imprécise, sauf si vous trouvez le véritable but de cette quête ! L’objectif de cette romance est pour moi clairement d’amuser son lecteur. Alors si vous souhaitez une lecture totalement reposante, n’hésitez pas.

Amours croisées de Laura Nsafou

Présentation de l’éditeur :

Yari rencontre Hide qui lui convient en tous points. Mais ils n’ont pas la même conception de la relation amoureuse et sont éprouvés tant par leurs envies que par leurs limites. Leur relation met en lumière leurs différends et pose les questions de l’exclusivité et de la jalousie.

Mon avis :

Je ne dis pas que je n’ai pas aimé l’histoire qui nous est racontée, je ne dis pas que je n’ai pas aimé le graphisme, je dis simplement que le polyamour, tel qu’il est présenté dans ce roman graphique, montre encore et toujours la défaite des femmes.
La jeune génération (eh bien oui, je suis quadragénaire) ne veut plus de la relation amoureuse telle qu’elle était pensée/prescrite/vécue depuis… eh bien, depuis toujours ou presque : le mariage, les enfants, l’achat d’un logement. Oui, je comprends que l’on veuille vivre un autre genre de relations. Mes propres choix de vie ne rentrent pas dans la norme (j’ajoute que, contrairement à ce qu’espérait l’autrice, je ne me retrouve dans aucun des personnages de ce roman) Mais je ne pense pas que, tel que cela nous est présenté dans ce livre, les quatre personnes y trouvent leur compte.
Hide est polyamoureux, et ne cache pas à Yari ce fait. En revanche, il cachera à elle, à ses autres partenaires beaucoup de choses, et ne tiendra compte ni des besoins, ni de la sensibilité de chacune, oubliant des ce qui compte vraiment pour elles. Pour faire court, le seul qui trouve vraiment son compte, c’est Hide.
J’ai été plus intéressée par les personnages féminins. Le racisme, la difficulté de nouer et de vivre une relation multiculturelle alors que le regard des autres, des proches pèse lourd, la difficulté aussi de dire ses sentiments à la personne aimée, voici leur quotidien. Yari a noué des relations amicales très fortes, est témoin aussi des relations parfois toxiques, parfois hors normes que vivent ses amies. Elles ont une parole que j’ai trouvée à la fois franche et ouverte sur ce qu’elles vivent, sur ce qu’elles éprouvent dans un monde où l’on n’est franchement pas prêt à voir des femmes vivre des relations qui ne cochent pas toutes les bonnes cases (au contraire de la soeur de Hide, dont la vie bien réglée doit ravir ses parents).
A vous de voir si vous souhaitez découvrir cette oeuvre.

La revanche d’un blond par Robbie Couch

Mon avis : 

Merci aux éditions De Saxus et à Netgalley pour ce partenariat.

L’auteur le dit lui même : ce roman lui a été inspiré par le film La revanche d’une blonde. Comme je ne l’ai pas vu, je ne saurai dire.

Ce que je puis vous dire cependant, c’est que nous avons là une romance soft du point de vue de l’écriture (aucune scène osée, les censeurs peuvent passer leur chemin), mais très douloureuse du point de vue des sentiments et l’affirmation de soi.

Blaine, le personnage principal, est d’entrée de jeu très sympathique. Sa famille est aimante, et n’a aucun problème avec le fait qu’il soit gay. Sa tante, débordante de vie, habite avec eux à la suite d’une galère personnelle, et Blaine, même s’il sait que cela est provisoire, est ravie qu’elle partage leur vie : ses parents ont des métiers très prenants, mais cela ne les empêche pas de penser au bien-être de leur fils. Justement, celui-ci fête son premier anniversaire avec son petit ami. Celui-ci l’a invité dans un excellent restaurant pour lui annoncer leur rupture.

Autant vous le dire tout de suite, de prime abord, le lecteur est du côté de Blaine – et il restera du côté de Blaine – parce que Joey rompt parce que Blaine est… Blaine ! Un adolescent, un artiste (il a peint des fresques dans le quartier pour une somme raisonnable), quelqu’un qui manque de maturité et de sérieux, ce qui est tout à fait normal quand on a que dix-sept ans. Joey, lui, cherche un garçon sérieux, un garçon qui pourra l’épauler dans la vie, vie qu’il a déjà planifiée, dans laquelle il vise l’excellence et même plus encore, avec l’approbation (la pression ?) de ses parents. Bref, Blaine n’est pas à la hauteur à leurs yeux.

Blaine a beau être soutenu par son chien, ses amis, sa famille, la première rupture fait mal, surtout quand on a rien vu venir. Alors Blaine n’a qu’une idée en tête  (après avoir causé accidentellement le trépas d’un Aloe vera, ce qui aura une grande importance dans l’intrigue) : reconquérir Joey en lui prouvant qu’il est un garçon sérieux. Et là, pour certains auteurs, cela pourrait déraper, c’est à dire que Blaine pourrait changer du tout au tout. Eh bien, pas tout à fait, mais Blaine a décidé de frapper un grand coup : se présenter à la présidence des élèves de terminal, pour prendre ainsi la succession de Joey et lui prouver qu’il peut être sérieux. Face à lui, Zach, le nouveau petit ami de Blaine (je vous entends chuchoter : il n’a pas perdu de temps). Zach est le modèle même du garçon sérieux, et tout le monde est persuadé que ce sera lui, le nouveau président.

En suivant Blaine, nous découvrons avec lui les arcanes des élections du président du conseil des élèves. Vous n’y connaissez rien ? Blaine non plus, et il se forme « sur le tas ». Heureusement, ses amis sont là pour le soutenir, et sa capitaine de campagne, Trish, a toujours cru en lui, elle ne changera pas maintenant. Plus que de parler (même s’il devra prononcer un discours et participer à  un débat), Blaine écoute les autres, écoute ce qu’ils ont à lui dire, leurs problèmes, les soucis qu’ils rencontrent au lycée, et ils sont bien plus nombreux que l’aspect un peu lisse du roman pourrait le laisser penser. Oui, il est difficile de faire sa place au lycée quand on est « pas comme les autres », même si les différences semblent de mieux en mieux acceptées. De nouveaux fléaux sont apparus, comme le harcèlement en ligne (pour ne citer que lui). Alors oui, être président, être réellement président, c’est avoir fort à faire, si l’on veut l’être vraiment. Parler, c’est bien. Agir, c’est mieux. Même si parler, dire ce que l’on a vraiment sur le coeur, c’est important, et Blaine le dira.

Il est important aussi855555555555 (merci Fidélio, un peu souffrant depuis hier) de montrer à quel point certains parents se servent de leurs enfants comme faire valoir de leur réussite  – rien ne doit faire tache, surtout. Bref, certains parents, qui paraissent pourtant être de bons parents, rien ne pouvant leur être reprochés, peuvent être toxiques, et leurs enfants, après, de devoir se construire réellement, sans chercher leur approbation. Pas toujours facile.

La revanche d’un blond – une romance à mettre entre toutes les mains.

Three River Ranch, tome 1 : À l’aube des jours heureux de Roxanne Snopek

édition Milady – 336 pages

Présentation de l’éditeur :

Ayant besoin d’un nouveau départ, Aurora McAllister répond à l’annonce d’un agent immobilier pour une maison d’hôtes dans le beau Three River Ranch. Elle débarque à Three River fatiguée, le coeur brisé et avec pour seule compagnie celle de son labradoodle.
Le cowboy Carson Granger a bien assez de problèmes dans sa vie pour ne pas y ajouter une femme et son chien. Il y a le mustang sauvage qu’il s’apprête à libérer, mais aussi le testament complètement fou de son père stipulant que si Carson veut hériter de Three River, il devra se marier. Carson ne veut rien avoir à faire avec l’amour et encore moins avec un mariage de convenances. Mais il réalise rapidement que Rory, et tout ce qu’elle représente, pourrait bien être exactement ce dont il a besoin.

Mon avis : 

En lisant ce livre, avec une certaine nonchalance (sa lecture ne demande pas une grande concentration), je me suis demandée si j’étais devenue particulièrement exigeante avec le temps, ou si j’avais toujours été ainsi.

Je commencerai par le point fort, à mes yeux : celui de parler, même brièvement, de l’autisme, de la difficulté, pour des familles démunis, de prendre soin de leur enfant, quand ils ne savent pas comment s’y prendre avec lui, à quel point il peut être dur de s’occuper de lui, de l’investissement que cela nécessite, du fait que certains baissent les bras. Il est question des soins nécessaires mais trop onéreux pour la plupart des parents. L’on parle aussi, et tant pis si je spoile un peu, de la réaction des gens quand ils apprennent le décès de cet enfant : tout juste s’ils ne disent pas « tant mieux », niant ainsi la douleur des parents, des frères et soeurs, et l’amour qu’ils ressentaient pour cet enfant.

Je reviens au récit principal, et j’ai trouvé certains faits hautement improbables : Carson tombe presque immédiatement amoureux de la jeune femme, Rory, qui vient s’installer dans « son » ranch. Il la trouve superbe, même si elle est enceinte de sept mois – tomber amoureux d’une femme enceinte est pour moi pour le moins détonnant, tout comme le fait de penser qu’elle devait être une bombe – avant. J’ajoute qu’il est spécifié, p.130, qu’elle a « une taille fine » – je ne connais pas de femmes enceintes de sept mois ayant une taille fine. Elle marche, de plus, sans difficulté, avec des talons. Je sens que de nombreuses femmes enceintes l’envient….

L’intrigue est donc très simple : Carson tombe amoureux de Rory qui est venue prendre un nouveau départ avec Rafale, sa chienne qui doit très prochainement mettre bas. Cela tombe presque bien : Carson prend soin d’une mustang qui doit bientôt mettre bas elle aussi. Nous sommes dans une romance, par conséquent, il est presque dommage que l’aspect écologique et économique ne soit pas mis en avant : l’on préfère sacrifier les chevaux sauvages, au sens propre du terme, pour préserver les bovidés qui rapportent, grâce à leur viande, beaucoup de dollars.

Une intrigue simple, sans grande surprise (l’on sait quasiment dès le début comment tout va se terminer) et des personnages secondaires plus intéressants que les personnages principaux – je pense aux jumelles antagonistes Angie et Grace.

Éteignez tout et la vie s’allume par Marc Levy

Présentation de l’éditeur :

Elle avait entendu l’histoire de gens qui se sont rencontrés au bon et au mauvais moment, de ceux qui se sont aimés jusqu’au bout, de ceux qui ont aimé sans pouvoir le dire, de ceux qui pensent  » au début j’ai tout raté  » et puis ensuite…

Mon avis : 

J’ai aimé écouter cette jolie histoire, qui est joliment racontée par Lorenzo Lefèbvre, Odile Cohen et par Marc Lévy lui-même, narrateur de son propre roman. Jolie histoire, oui, parce que s’en est une, sans prétention aucune, réduite à son expression la plus simple. Un homme, jeune, Jeremy. Il est organiste. Une femme, Adèle, dans la force de l’âge. Elle est maître horloger. Je pourrai dire : « ils n’étaient pas faits pour se rencontrer », ce qui ne voudrait rien dire. Tous les jours, des personnes se rencontrent, et elles n’étaient pas forcément destinées à se rencontrer. Là, nous sommes dans un lieu clos, et effectivement, ces deux personnes, qui n’ont pas vraiment les mêmes moyens financiers auraient pu ne pas se lier. C’est sans compter l’anticonformisme d’Adèle. Peut-être aussi n’a-t-elle pas envie d’être seule, elle qui se rend sur les lieux de sa grande histoire d’amour, elle qui s’apprête à dire adieu à l’homme qu’elle a aimé, Gianni, et avec lequel elle a rompu. Difficile d’ailleurs de trancher puisque lui souhaitait qu’elle rompe. Par orgueil ? Peut-être. Les histoires d’amour sont plus simples si les deux protagonistes ont suffisamment confiance en eux-mêmes, et s’ils sont aussi attentifs, réellement attentifs à l’autre. De Gianni, nous saurons avant tout la grande différence d’âge qu’il avait avec Adèle, et qu’elle n’avait qu’une envie : combler. Paradoxe, de mon côté, parce que si Gianni aimait Adèle, n’était-ce pas aussi pour sa jeunesse ? Nous ne saurons pas, nous ne saurons que ce dont se souvient Adèle, tout ce qu’elle a vécu, et parfois, très mal vécu.

Ce n’est pas que Jeremy fasse pâle figure, c’est qu’il semble parfois plus en retrait, lui qui semble ne pas avoir tant de choses à dire que cela, lui qui est devenu organiste alors que sa passion était autre – le jazz. Lui qui n’hésite pas, parfois, à faire des actes totalement insensé – voir la couverture, qui est véritablement très belle.

Éteignez tout et la vie s’allume m’a permis de passer un bon moment de lecture en compagnie de cinq personnes : les deux personnages principaux, et les trois voix qui m’ont accompagnée. Que demander de plus ?