Archive | novembre 2013

Challenge Halloween : bilan final.

HallowweenJe quitte la maison hantée pour emménager dans le chalet du challenge Il était une fois Noël, mais avant, voici mon bilan d’octobre :

Sacré Vampire d’Angie Sage

Les Nounous fantômes, Tome 5, d’Angie Sage

La Grotte de l’Epée d’Angie Sage

Ma Maison hantée d’Angie Sage

43, rue du Vieux-Cimetière, Tome 2, Il faudra me passer sur le corps de Kate et M. Sarah Klise

43, rue du Vieux-Cimetière, Tome 3, Jusqu’à ce que la morsure nous sépare de Kate & M. Sarah Klise

 Les Sorcières du Beffroi, Tome 1, Les Bas-rouges voient rouge de Kate Saunders

Le Chat Mystérieux de Kate Saunders

Les balais de l’espace de Kate Saunders

Amandine Malabule de Jill Murphy

Apolline et le fantôme de l’école de Chris Riddell.

Skeleton Creek, Tome 1, de Patrick Carman

Skeleton creek, tome 2 de Patrick Carman

Skeleton creek, tome 3 de Patrick Carman.

16 Lunes de Kami Garcia et Margareth Strohl

Le Petit Vampire qui avait peur du noir de Gerda Wagener et Emilio Urberuaga.

Le Prince de la Nuit, Tome 1 d’Yves Swolfs

Le Prince de la Nuit, Tome 2 d’Yves Swolfs

Sorcelleries, Tome 1, Le Bal des Mémés, de Valero & Guarnido

Les soeurs de la lune, tome 5 de Yasmine Galenorn

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Voici les titres que j’ai lu depuis, afin de terminer au mieux ce challenge :

Zombillénium, tome 3 d’Arthur du Pins, la suite très attendue de Zombillenium.
Chasseuse de la nuit, tome 6 de Jeaniene Frost
Goth girl and the Ghost of a mouse de Chris Riddell, un roman jeunesse en VO que je tenais vraiment à lire.
18 Lunes de Garcia et Strohl, la suite de 16 et 17 Lunes.
Le fantôme hante toujours deux fois de Sarah et Kate Klise, le dernier tome traduit de la série.
Gargouilles, tome 1 d’Etienne Jung, une très sympathique bande dessinée et

La mort dans l’âme de Jeaniene Frost.

Merci à Hilde et  Lou ! 

Je vous dis à l’année prochaine !

La mort dans l’âme de Jeaniene Frost

FrostPrésentation de l’éditeur :

Leila souffre d’un pouvoir terrifiant qui la condamne à une vie de solitude : voir les secrets les plus sombres des gens !
Mais, enlevée par des créatures de la nuit, la voici contrainte d’entrer en contact télépathique avec le plus célèbre vampire du monde…Vlad Tepes !
Un être légendaire, révéré et détesté à la fois. Sa maîtrise du feu fait de lui l’un des vampires les plus craints de la planète, mais ses ennemis ont découvert une nouvelle arme contre lui : Leila, la belle mortelle aux pouvoirs aussi redoutables que les siens.
Mais lorsque Vlad et Leila se rencontrent, la passion se déchaîne et menace de les consumer. Ils devront conjuguer leurs efforts pour arrêter un adversaire déterminé à les voir périr dans les flammes.

HallowweenMon avis :

Pourquoi j’aime les vampires est une question que l’on me pose parfois. Pour une raison simple : les vampires n’existent pas, et il peut leur arriver tout et n’importe quoi dans un roman, ce n’est pas grave. Dans la même catégorie je range également loup-garou, zombie et autres trolls.

Dans ma critique du spin-off de la CHasseuse de la nuit, je regrettai qu’un tome ne soit pas consacré à ce cher Vlad. Je suis donc très heureuse de constater que ce n’est pas un tome seul qui lui est consacré, mais une série.

Est-il vraiment utile de vous présenter  Dracula ? Pardon, Vlad Tepes (il n’aime pas qu’on l’appelle par ce surnom qu’il n’a pas choisi). Il est ténébreux, il est télépathe, il vole (dans les airs) et protège sa lignée avec un soin et une cruauté méticuleuse. Bref, il est fort sympathique, y compris dans sa manière très personnelle de cramer ou empaler ses ennemis.

Face à lui, Leila pourrait faire pâle figure, et j’ai hâte de savoir comment ce personnage évoluera. Elle m’a fait penser à une héroïne de Charlaine Harris, par moment, et ce n’est pas forcément une qualité pour moi. Frappée par la foudre, elle a survécu et développé des pouvoirs dont elle se passerait bien, d’autant plus qu’elle est convoitée par des personnages pas du tout recommandables.

Même si parfois, elle se comporte de manière irréfléchie (à sa décharge, elle n’a pas eu une vie très drôle depuis son accident), elle reste elle aussi d’une fidélité sans faille aux siens, et se montre très courageuse quand il s’agit de les tirer d’un mauvais pas – quitte à affronter le charmant Vlad.

Les péripéties ne manquent pas, les retournements de situation non plus. Cerise sur le gâteau : Cat et Bones apparaissent (brièvement) en guest star de luxe.

A lire pour tous les fans de bit-lit.

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La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson

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Présentation de l’éditeur :

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.

Tout d’abord merci à Olivier, à Priceminister  pour ce livre, reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire.

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Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre, même s’il manque un petit quelque chose pour qu’il soit un coup de coeur.

Ce livre est une lettre d’amour, une réponse tardive à la femme aimée, de la part d’un homme qui n’a pas voulu la suivre.

Cet amour n’a rien d’éthéré ou d’inabouti. Il fut sensuel, charnel, et quand Bjarni évoque Helga, ce n’est pas sa belle âme qu’il regrette, mais ses hanches et ses seins. Il m’a fait penser – et les rapprochements en littérature sont parfois étranges – au boulanger de Marcel Pagnol évoquant le souvenir de la belle boulangère partie.

D’ailleurs, l’Islande dont parle Bjarni est très éloigné des romans urbains d’Indridason ou de Thorarinsson, à l’exception des retours en arrière de La femme en vert. Nous découvrons une Islande rurale, où l’on s’occupe des moutons, des modifications à apporter -ou non) à leur race, du fourrage. On utilise des techniques certes étranges, archaïques diront certains, elles ont cependant fait leur preuve. L’isolement, en hiver, lors de tempête, est bien réel et provoque des situations dont on ne sait si l’on doit en rire ou en pleurer.

Dans cette petite communauté, rythmée par les saisons, les cancans vont bon train, vivre sous le regard des autres est parfois difficile. Pourtant, Bjarni n’imaginera pas vivre loin de son village, de sa campagne, de ses traditions. Sensible à la nature, hostile à l’influence de la ville et des modes étrangères, il peut être sensible au vol d’une bergeronnette – il faut admettre aussi que les oiseaux sont un bon prétexte pour acheter des jumelles… En outre, certaines pratiques, certaines techniques, l’emploi de termes crus – il appelle toujours un chat un chat – peuvent heurter des lecteurs amateurs de textes aseptisés, désinfectés, garanti sans aspérités. L’Islande est rude, sa langue et ses sagas aussi.

En effet, les villageois ont beau être coupés du monde, ils ne le sont pas de la littérature. Bjarni est d’ailleurs chargé des achats de livres, et connaît les sagas islandaises, qu’il cite à bon escient. Seule Unnur, sa femme, n’est pas réceptive, elle n’a pas besoin de livres pour vivre (me rappelant en cela les paroles du père dans La Place).

Unnur. Si cette lettre à Helga est centrée sur leur amour, j’aurai aimé savoir ce qui a amené Bjarni à se marier avec Unnur, une femme dure envers les autres, plus encore envers elle-même. L’a-t-il aimé, et si oui, comment son amour s’est-il éteint ? A Unnur, le dur quotidien et les souffrances dans sa chair. A Helga, la lettre d’amour, souvenirs de brefs moments heureux.

Ce roman islandais est l’une des plus belles découvertes de cette rentrée littéraire.

Ma note : 18/20.

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Zombillénium, tome 3 d’Arthur du Pins

Présentation de l’éditeur :

Envoyé par Behemoth dans le parc Zombillénium pour y opérer une restructuration, le vampire Bohémond Jaggar de Rochameau inquiète les employés…

2195744554Mon avis :

Pour ma dernière participation au challenge Halloween, je voulais terminer en beauté avec ce tome 3 de Zombillenium.

Rien ne va plus dans le parc d’attraction Zombillenium – et quand je dis « rien », c’est « rien ». La crise, dans un parc d’attraction dans lequel les employés ont des contrats à durée illimitée, c’est vraiment moche. Et ce n’est pas l’arrivée de ce tout nouveau vampire, très propre sur lui, qui réjouira les troupes. Il rappelle à s’y méprendre ces directeurs des ressources humaines spécialisés dans la restructuration d’entreprise et les plans de licenciement. Sauf que… les employés sont des vampires, des zombies et autres loup-garous. Tout est bien plus complexe.

Et plus effrayant. Dès les premières pages, le lecteur découvre une réalité qu’il a ignoré jusque là, une intrigue sous-jacente à tout ce que nous avions pu voir et lire jusqu’à maintenant. La part démoniaque a une emprise bien plus profonde sur le parc et ses employés.

La série prend une autre tournure avec ce troisième tome, Gretchen dévoile sa vraie nature et ses projets, aussi. Autant dire que le dénouement de ce tome, qui n’en est pas vraiment un mais tient en haleine le lecteur, ne donne qu’un regret : attendre encore au moins un an pour lire la suite.

Chambre 2 de Julie Bonnot.

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Présentation de l’éditeur :

Une maternité. Chaque porte ouvre sur l’expérience singulière d’une femme tout juste accouchée. Sensible, vulnérable, Béatrice, qui travaille là, reçoit de plein fouet ces moments extrêmes.
Les chambres 2 et 4 ou encore 7 et 12 ravivent son passé de danseuse nue sillonnant les routes à la lumière des projecteurs et au son des violons. Ainsi réapparaissent Gabor, Paolo et d’autres encore, compagnons d’une vie à laquelle Béatrice a renoncé pour devenir normale. Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus supporter la violence du quotidien de l’hôpital.
Un hommage poignant au corps des femmes, et un regard impitoyable sur ce qu’on lui impose.

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Mon avis :

Je le savais. Je savais que je n’aimerai pas ce livre. J’en étais quasiment certaine. Mais, comme il m’est arrivé de me tromper, je me suis laissée tenter.

Dès le premier chapitre, en fait, j’ai coincé. Je n’aime pas, n’ai jamais aimé ce que j’appelle la « poétisation » de la mort d’un nourrisson. Si, encore, dans la vie, cela peut aider les parents à surmonter cette perte… Mais je ne connais, dans la vie, aucun parent d’un enfant mort-né qui ait pensé ainsi. Et ne venez pas me dire que les romans, ce n’est pas la vie, merci. Pour moi, la vie, avec ses douleurs, sera toujours plus forte que ce qu’un roman peut raconter.

Ce roman montre que tout n’est pas tout rose, dans les maternités. Contrairement à d’autres lectrices qui ont trouvé ce roman sombre, j’ai envie de dire que :
– d’un côté, Béatrice ne se concentre que sur les cas douloureux (et ils sont nombreux).
– de l’autre, elle aurait pu encore aller plus loin dans la noirceur (si, je vous assure, c’était possible, et même facile).

Elles étaient pourtant intéressantes, ces rencontres avec des mères en souffrance. Plutôt que de nous en livrer des scènes, brèves, des résumés, parfois, voir (dans un chapitre) une litanie de situations dramatiques, j’aurai aimé que les rencontres avec ces femmes soient développées, que l’on connaisse davantage leur devenir.

J’aurai aimé aussi qu’une image si négative ne soit pas donné des pères. Certes, ce roman est centré sur les femmes et leur corps souffrant. Mais les pères.. A une exception près (il est beau, il est tatoué), ils sont absents, voire lâches quand ils ne sont pas accusés de vouloir prendre la place de la mère. Et je ne vois pas en quoi un père aimant serait un danger pour l’enfant, pas plus que je ne crois à l’instinct maternel.

En effet, la maternité exaltée est vraiment le fond de ce livre, comme le montre les « conversations » entre la mère et le nouveau-né – il a tant à dire – qui m’a rappelé les théories d’une certaine pédiatre.

Je n’ai garde cependant d’oublier l’héroïne de ce livre, Béatrice, et là encore, plusieurs choses m’ont dérangé. Je n’ai pas aimé ce mélange de point de vue interne et de point de vue omniscient. Le narrateur sait en effet tout sur les parturientes, notamment sur celle qui aimait tant jouer à la poupée étant enfant et se retrouve maintenant désemparée avec son bébé – comme si elle pouvait vraiment tout savoir sur elle. Le parcours personnel et professionnel de Béatrice ne m’a intéressée plus que cela, ses compagnons de route non plus. Il m’a même donné envie de relire Lucia Antonia, funambule  que je pense avoir largement sous-estimé.

Je suis heureuse d’être arrivée au bout de l’écriture de ce billet, et de pouvoir passer à un autre livre.

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Moyenne de Laurence Kiberlain

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Présentation de l’éditeur :

 » J’ai toujours été moyenne en tout. Moyenne en cours, j’ai eu le bac avec la moyenne, j’étais moyenne à la fac, moyenne jolie, moyenne intelligente, moyenne intéressante.
Certains événements m’ont obligée à me dépasser.
Depuis je ne peux plus n’être que moyenne.

Mon avis :

J’ai commencé ce livre hier, je l’ai terminé ce matin, je le quitte à regret, je n’ai pas envie de le refermer, je prolonge donc ma lecture par l’écriture de cet avis.

A une époque où les reportages sur les maternités, les merveilles accomplies par la science, foisonnent, et se terminent immanquablement par la « victoire », c’est à dire le retour à la maison, l’auteur nous raconte la naissance de ses jumeaux, la mort de son petit garçon, à huit jours, puis son combat pour sa fille handicapée – combat qui dure depuis quinze ans. Elle en parle sans pathos, sans fioriture aussi, elle montre la réalité du corps souffrant, des parents qui vivent au jour le jour. Elle parle aussi du rôle des proches, et le récit sonne comme un hommage à son père, sa mère et sa sœur. Pas de prénoms, juste la force des liens qui unissent, ou des liens qui se dénouent.

Elle parle aussi de sa vie, de sa volonté de s’épanouir, d’être heureuse, enfin, dans sa vie de femme, malgré tout, ai-je envie de dire. Elle parle de la nécessité de se dépasser, de dépasser ce qui l’avait handicapée dans sa jeunesse – et sa fille de lui répondre « qu’elle ne sait pas ce que c’est d’être handicapée » – de dépasser aussi le regard et les préjugés des autres, toujours vivaces en 2013.

Moyenne est un beau récit, n’hésitez pas à le lire.

Le doigt du sang de Jean-Marc Demetz

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Présentation de l’éditeur :

Chef étoilé, Eric Lallot est en difficulté. Un jour un inconnu lui propose d’effacer ses dettes s’il accepte de cuisiner pour un peintre américain vivant dans un château de Picardie. Il profite de cette offre inespérée sans se douter de ce qui l’attend : le château de ce généreux mécène est celui de son village natal et son retour au pays n’est pas du goût de tout le monde. Pourquoi l’a-t-on fait revenir ? Est-ce vraiment un hasard ?

Merci aux éditions Krakoen pour ce partenariat.

Mon avis :

Bienvenue dans le monde merveilleux de la gastronomie, bien loin des émissions culinaires qui fleurissent sur le petit écran. La vie est loin d’être rose pour Eric Lallot. Bien qu’il soit un excellent chef (son « boulot est de donner du plaisir au mangeur »), il a aussi son franc parler – qui lui coûte cher. Tellement cher qu’il croule sous les dettes et les soucis. La solution se présente non sous la forme d’une couverture médiatique mais d’une proposition d’un riche mécène.

Ce pacte ne me disait rien qui vaille – à Eric non plus, soyons honnête. Derrière ces générosités, je devinais… Un marché de dupe ? Un crime en préparation ? En tout cas, pas un acte désintéressé. Eric est libre de cuisiner ce qu’il veut. Cependant, il découvre très vite que le château où il exercera n’est guère éloigné de l’endroit où il a grandi. Et tout resurgit. Et pire encore.

Nous ne sommes pas dans une ville en train de mourir, non, elle est déjà morte depuis longtemps, avec la famille qui régentait la vie de cette région, au temps de sa splendeur. Nous étions au XXe siècle, et pourtant ce village semblait vivre au moyen-âge, avec son seigneur qui répandait (ou non) ses bienfaits, réglait (ou pas) les problèmes qu’il créait, et assurait l’emploi à tous ceux qui le souhaitaient.

Ce roman est intéressant parce qu’il se focalise sur Eric, narrateur à qui on ne la fait pas. Dès qu’il sent quelque chose d’anormal, comme un piège qui se referme sur lui, il rue dans les brancards. Peu importe ceux qui essaient de l’apaiser, de détourner son attention. Il n’est pas prêt à accepter que l’on décide pour lui, il est prêt à reprendre sa vie en main. Là où d’autres se complaisent dans les mesquineries, Eric aspire à régler ses propres problèmes, à retrouver une vie sereine. Le pourra-t-il, lui qui vient tout juste d’être père ? A vous de le lire.

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Instinct primaire de Pia Petersen

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Mon résumé :

La narratrice écrit une lettre à l’homme qu’elle a aimé, qu’elle aime toujours, et qu’elle a abandonné au pied de l’autel un an plus tôt. Elle veut lui faire comprendre ses choix de vie et d’écriture. Elle s’interroge sur la femme, le féminisme et l’écriture.

Mon avis :

J’ai lu beaucoup d’avis positifs, voire très positifs sur ce livre. Je m’attendais  à éprouver un coup de coeur pour lui. Ce n’est pas le cas. Je l’ai bien aimé, sans plus. Pourquoi ?

La narratrice se veut une femme libre. Libre d’écrire, de se consacrer à la littérature. Mariage et enfants ne font pas partie de son projet de vie. Ceci ne me pose pas de problème, loin de là, j’ai toujours su que le bonheur, l’accomplissement de soi ne passait pas nécessairement par la maternité, quoi qu’en dise une génération de soi-disant féministe. Ce qui me dérange est cette thèse comme quoi un écrivain ne peut aussi être mère, avoir une vie personnelle, jongler entre des obligations mais ne peut exister qu’en se consacrant uniquement à son oeuvre. Elle n’est pas neuve, quoi qu’en dise l’auteur, – voir Simone de Beauvoir, Karen Blixen entre autre, qui soutenaient déjà cette thèse. Et si elle a le désir de voir le monde, de s’ouvrir au monde pour écrire, d’autres désirs ne sont pas incompatibles avec la volonté d’écrire.

Je regrette aussi qu’elle ne retienne que deux domaines d’écriture : l’autofiction et les harlequinades. A mes yeux, cette classification est très réductrice, et laisse de côté maintes auteurs. Je pense à Doris Lessing, qui vient de nous quitter, à Jeanne Benameur, Nancy Huston, et j’en oublie beaucoup.

Au fur et à mesure que je rédige cette critique, je me dis d’ailleurs que je me laisse envahir par les souvenirs négatifs, plutôt que les positifs, ce qui serait très réducteur. Je me rappelle aussi cette sensation d’étouffement qui m’avait saisi lorsque, entourée par des femmes/mariées/mère, elle ne trouve personne pour la comprendre, et toutes pour la plaindre. Et là, elle pousse à s’interroger sur les raisons pour lesquelles une femme se marie, a des enfants. [Note : j’en connais qui sont très fières de dire qu’elles ont mis le grappin sur leur mari très tôt, et que maintenant, elles sont tranquilles. Ah, bon ? Drôle d’idée du bonheur]. On interroge toujours une célibataire sans enfant, on calque sur elle des schémas de pensée pré-établis, et même l’homme qu’elle aimait n’y a pas échappé, lui qui pensait qu’elle voulait forcément le mariage, pour forcément avoir des enfants après. On ne demande jamais pourquoi une femme veut des enfants alors que les femmes sans enfant sont priés de se justifier, ou de trouver une cause à leur « incomplétude ».

Puis, comme l’auteur, je ne pense pas que la femme soit meilleure que l’homme, que le monde se porterait mieux si elle le dirigeait. Je ne pense pas non plus que la femme qui a enfanté soit seule capable de générosité. Combien de fois m’a-t-on ressassé qu’une femme devenait « meilleure » quand elle était mère, qu’elle acquérait une meilleure compréhension du monde (pas dans ma famille, je vous rassure tout de suite), et j’ai été heureuse de lire enfin quelqu’un qui ose défendre des thèses bien différentes.

Instinct primaire est un livre qui fait réfléchir, par les thèses qu’il défend. C’est un livre dont j’ai beaucoup parlé autour de moi, et que je compte bien faire découvrir à d’autres lecteurs. A ce titre, il est l’un des livres les plus intéressants que j’ai lus lors de la rentrée littéraire 2013.

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Chasseuse de la nuit, tome 6 de Jeaniene Frost

couv13401595Présentation de l’éditeur :

Après avoir évité de justesse une guerre mondiale, Cat Crawfiled n’aspire qu’à une chose : un peu de repos auprès de son vampire de mari, Bones. Malheureusement, l’aide fournie par la reine du vaudou de La Nouvelle Orléans a des conséquences et elle doit retourner au combat, cette fois, contre un esprit malin.
Des siècles auparavant, Heinrich Kramer était un chasseur de sorcières. Maintenant, pour Halloween, il prend forme humaine pour torturer des femmes innocentes avant de la brûler vivantes. Cette année, cependant, Cat et Bones sont déterminés à tout risquer pour le renvoyer dans l’autre monde, pour toujours. Mais comment tuer un assassin déjà mort ?

HallowweenMon avis :

Revoilà Cat et Bones  ! Après un tome 5 un peu en demi-teinte, en tout cas, pas aussi satisfaisant que je l’aurai voulu, ce tome 6 les place à nouveau au centre de l’intrigue. Ils sont un couple, et gare à ceux qui voudraient les séparer, ou bien nuire à l’un des deux. (Note : cette remarque fonctionne aussi pour les meilleurs amis du couple).

Du tome précédent, j’avais beaucoup aimé l’implication de Fabian, et là, bonne nouvelle, le gentil fantôme, proche de Cat, est toujours sous les feux des projecteurs, et pour la bonne cause : aider une amie proche (et fantôme) à se débarrasser d’un dangereux tueur. Déjà mort depuis des siècles. Mais qui continue à torturer et tuer à Halloween, chaque année depuis sa mort.

Jeanienne Frost s’inspire, pour ce personnage, d’un « savant » allemand authentique (à ne pas confondre avec un naturaliste homonyme), et c’est pour cette raison qu’il est plus effrayant que les vampires, les loups-garous et autres zombies. Même si sa désincarnation fantomatique est impossible, il a bel et bien existé, et ses « oeuvres » ont certainement causé bien des tourments (au sens fort du terme) – les siennes, et ceux de ses semblables.

Comme si Cat n’avait pas assez de difficultés à vaincre cet adversaire en partie insaisissables, son oncle Don, devenu un fantôme, lui cause quelques ennuis – il est encore moins coopératifs que de son vivant, c’est dire. Qui plus est, son successeur n’est pas la personne la plus aimable qui soit. Je vous laisse découvrir ses qualités au fil de la lecture.

Ce tome 6 est rempli de rebondissements, qui mettent à mal Cat et les siens. J’ai beaucoup aimé cette lecture, remplie de fantôme et de vampires et j’admets ne pas avoir vu venir certaines péripéties. D’outre-Tombe est à lire absolument si vous êtes fan de la série.

moisamericain

Esprit d’hiver de Laura Kasischke

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Présentation de l’éditeur :

Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d’angoisse inexplicable. Rien n’est plus comme avant. Le blizzard s’est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant…

Mon avis :

Pourquoi rédiger ce billet ? Je n’ai pas aimé le livre – enfin, si, j’ai aimé les cent premières pages, pas plus. Beaucoup de choses m’ont dérangée dans ce roman, des points de l’intrigue que je ne peux vous révéler sans vous gâcher la lecture par avance.

Je dois dire que je n’ai même pas été sensible au style de l’auteur – à vrai dire, je ne m’en souviens pas. Je retiens le questionnement sur la transmission, la filiation, l’adoption. Les étapes, presque les épreuves qui attendent les parents adoptants sont bien montrées – la nécessité de donner quelques « cadeaux » pour que tout se passe bien aussi. Le fait d’avoir multiplié les retours en arrière, morcelant ainsi ce qui s’est passé en Russie, m’a semblé plus gênant que réellement intéressant. J’ai eu une impression de rabâchage, plus que de progression.

De même, ce huis-clos, le jour de Noël, entre une mère (adoptive) et sa fille (adolescente) est oppressant – mais, là, c’était le but recherché, ce n’est pas gênant, même si certaines situations paraissent exaspérantes et/ou exagérées. Le dénouement est censé expliquer tout cela, et donner envie de retourner en arrière, pour relire le livre, débusquer la signification de certains actes, de certains gestes. Ce n’est pas tant que j’ai trouvé ce dénouement absolument énorme, qui me gène, mais la naïveté d’Holly pendant les seize années précédentes. Par le choix de ce terme, j’en dis déjà beaucoup, je n’en dirai pas plus.

Point positif : le roman se passe dans le Michigan, et je n’avais pas encore validé cet état.

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