Archive | mars 2019

Premier homme de Xavier-Marie Bonnot

Présentation de l’éditeur :

« Mais quel est ton mythe à toi, le mythe dans lequel tu vis ? » Cette question-là, de Palma ne se l’était jamais posée…Jusqu’à ce qu’il tombe sur l’assassin le plus redoutable de sa carrière. Alors qu’il est à deux doigts de la retraite, le commandant de Palma, « le Baron » pour ses proches, se trouve en effet confronté à une affaire hors normes : une grotte préhistorique, des fresques rupestres millénaires, des meurtres sauvages perpétrés selon un rituel bien précis : une main en négatif comme les chamanes du Paléolithique les dessinaient il y a trente mille ans…Voilà les indices que le flic marseillais doit décrypter pour venir à bout de celui qui s’appelle lui-même « Premier Homme ».

Mon avis :

Sixième et dernière enquête du commandant de Palma dit « le Baron », mais bouclage de boucle avec sa première enquête publiée La première empreinte. Déjà, il est agréable, mine de rien, de voir dans ce policier un homme ordinaire. Oui, il est à dix jours de la retraite, et non, cela ne le dérange pas plus que cela. Certes, il ressent un peu de nostalgie face à tout ce qu’il ne fera plus, certes, il ne sait pas encore comment il occupera sa retraite, cependant (je vous spoile un peu), il n’a pas l’intention de se faire tuer sous les balles d’un forcené.
En revanche, ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’une ancienne affaire reviendrait sous les feux de l’actualité. Le Baron n’est pas le genre de policier à ressasser sans arrêt ses affaires passées, et l’affaire Autran, qui l’avait vu arrêter Thomas et Christine Autran, jumeaux et criminels, ne lui avait franchement pas laissé de bons souvenirs. Ces nouveaux développements encore moins.
L’on retrouve, dix ans après, les témoins de cette époque. Pour certains, ils n’ont pas changé, et c’est tant mieux pour eux : l’on n’est pas responsable de ce que font ses voisins. Pour d’autres, par contre, le temps est passé, et la peur est restée : eux savent pourquoi.
Ce que j’ai aimé ? Le questionnement de De Palma sur ce que l’on appelle la « folie » et sur la place que notre société veut bien lui faire. Ah, pardon, la société ne veut pas, justement, leur laisser la place. L’on pense que la psychiatrie a évolué depuis sa création. Oui et non, parce que les infirmiers, les psychiatres ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la psychiatrie en France. Et pour un psychiatre comme le docteur Dubreuil qui paraît vraiment se préoccuper de ses patients, combien d’autres qui ne pensent qu’à leur intérêt propre ?
Autre sujet auquel je suis sensible (forcément) : la maltraitance des enfants. On n’en a pas fini de dire qu’il n’est pas de criminel né, qu’on ne peut pas détecter les criminels dès la maternelle (non, je ne plaisante pas, je pense à une théorie qui avait ressurgi voici quelques années), on ne pense pas assez que les dégâts commis dans l’ensemble par des parents maltraitants, des parents qui ne voulaient pas d’enfants, ou qui ne voulaient pas de cet enfant-là sont difficilement réparables.
Oui, l’on saura tout dans ce dernier volume des zones d’ombre de La première empreinte. L’on comprendra mieux certains faits – et sans dédouaner le meurtrier, on comprendra qu’il est bien plus coupable que lui.

La griffe du chat de Sophie Chabanel

Présentation de l’éditeur :

Une étude américaine a prouvé que caresser un chat diminuait le risque d’infarctus, mais il n’est pas encore dit que cela arrêtait les balles : le propriétaire d’un bar à chats lillois est retrouvé gisant dans une mare de sang au milieu de ses matous. Comble de l’infamie, le chat star du commerce, Ruru, manque à l’appel. La commissaire Romano est mise sur le coup, assistée de son adjoint Tellier aussi terre à terre qu’elle est spirituelle et borderline. Étrangement, ce duo insensé fait des étincelles sur le terrain, et l’assassin voleur de chat (si tant est que ce soit une seule et même personne) va devoir user de mille ruses s’il compte échapper à ces deux enquêteurs de choc…

Circonstance d’écriture :

Presque neuf ans que je décidai d’ouvrir un blog. En tout cas, le 30 mars 2010 n’était pas une bonne journée. Le 30 mars 1998 non plus.

Mon avis :

Les bars à chats, ce sont de bonnes idées. Cela dépend ce que l’on en fait. A Rouen, le bar à chats sert à socialiser les chats qui appartiennent à une association et à les faire adopter, selon des règles très précises. Le règlement est très strict également – pour le plus grand bien des chats. Ici, à Lille, le but est surtout de surfer sur une vague marketing juteuse, en proposant avant tout de magnifiques chats de race à caresser. D’ailleurs, le propriétaire du bar ne cache pas tout le bien qu’il pense de son entreprise, alors ???
Il ne peut plus protester, il a été assassiné. Le plus beau chat du bar a également disparu ! Le voleur et le meurtrier sont-ils une seule et même personne ?
Je ne veux pas trop en dévoiler sur ce roman très plaisant à lire, roman de la solitude et de la difficulté à se construire, à assumer ses actes. Sur fond de magouilles politiques, l’enquête nous montre qu’il n’existe pas de petits profits : tous les coups sont permis. Toutes les bassesses sont possibles pour parvenir à ses fins, toutes les petites lâchetés aussi.
Pessimiste ce roman ? Sous des couleurs humoristiques, oui : assumer ses actes est important, on ne le redira jamais assez, oser parler aussi, même si c’est facile à dire, derrière son bureau, en tapant un article de blog.
Tendresse particulière pour l’enquêtrice, qui assume son mode de vie. Tendresse aussi pour la solitude du voleur de chats. Oui, même quand son identité est connue. Il n’est pas le pire individu de cette histoire.
Combien de temps tiendrai-je sans lire la suite ?
PS : sur le site des éditions Seuil, ils mettent que si l’on a aimé ce livre, on aimera aussi L’enigme de Flatey. Ils ne se sont pas trompés.

Au service de Sa Majesté la Mort, tome 1 : L’ordre des revenants de Julien Hervieux

édition Castelmore – 320 pages.

Présentation de l’éditeur :

Londres, 1887. Prise dans le carcan de la société victorienne, Elizabeth, jeune journaliste indépendante, n’a d’autre choix pour exercer son métier que de passer un accord avec un journaliste qui lui sert de nom de plume. Un accord funeste : quand ce dernier est assassiné sous ses yeux, Elizabeth, devenue gênante, est sommairement abattue…
… pour se réveiller dans sa propre tombe. Commence alors pour elle une toute nouvelle « existence ». Sous la surveillance d’un étrange chaperon, Elizabeth rejoint, à son corps défendant, les rangs des Revenants, des morts-vivants chargés de traquer ceux qui tentent de repousser la venue de leur dernière heure.
Elle œuvre désormais pour le compte de Sa Majesté la Mort elle-même, une activité bien loin du repos éternel…

Mon avis :

Elizabeth est une jeune fille pleine de rêves. Elle rêve de devenir journaliste, mais quand on est une jeune fille dans le Londres victorien, il est difficile, voir impossible de trouver du travail. Du coup, elle a conclu un pacte avec une ancienne gloire du journalisme, William Ward, trop imbibé en permanence pour parvenir encore à tenir la plume longuement. Seulement, il a tout de même très envie, ce cher William, de récrire vraiment, de retrouver une enquête digne de ce nom. Pas de chance : son véritable retour dans la profession lui vaudra d’être assassiné, et Elizabeth, qui se trouvait au moment endroit au mauvais moment, est tuée à son tour. Ce qu’elle n’avait pas prévu est qu’elle serait sortie de sa tombe. Non, elle n’est pas devenue un vampire, ni une zombie, elle a été recrutée par la Mort en personne pour mettre de l’ordre dans ses affaires : trop de personnes cherchent à repousser l’échéance, et c’est le rôle des services secrets de la Mort de veiller à ce que chacun la rejoigne à l’heure dite.
Ce premier tome (cette série est annoncée comme une trilogie) montre l’apprentissage d’Elizabeth dans son nouveau métier, avec ses difficultés, ses contraintes, ses inconvénients. Elle qui avait choisi ce qu’elle voulait faire dans la vie se retrouve maintenant à ne pas choisir ce qu’elle fait dans la mort, à vivre encore plus douloureusement la séparation d’avec ses parents – les recontacter, c’est les mettre en danger, et pour elle, cela signifie mourir, définitivement. Son mentor ? Turner, un mort fantasque aux méthodes plutôt abrupte, même pour un Revenant. Sa supérieur hiérarchique ? Iseult, prisonnière à tout jamais de son corps d’adolescente, dirigeant la cellule de Londres d’une main de fer.
Seulement, il y a un os, voire même plusieurs, quelque chose qui dépasse la traque habituelle des Trompe-la-Mort, un complot plus vaste. L’ensemble de la cellule doit déployer tout son savoir faire pour en venir à bout – ou pas.
L’intrigue met du temps à se mettre en place, mais il est intéressant de voir, de connaître Elizabeth bien vivante, de ressentir l’amour que ses parents avaient pour elle, pour mieux comprendre la Revenante qu’elle est devenue. Novice, oui, prompte à agir et réagir aussi, pour le bien de tous, morts et vivants.
Le combat ne fait que commencer.

Choubi-Choubi de Konami Kanata, tome 3 et 4

Mon avis sur le tome 3 :

La couverture est bien choisi – vous allez me dire qu’elles sont toutes très jolies, très colorées, valorisant réellement le personnage de Choubi-Choubi. La grosse mémère est en effet pour une fois en activité, en train de jouer avec les éléments de la nature – oui, elle ne se contente pas de manger ou de dormir. Elle peut aussi être effrayée par de nouveaux objets ou participer activement au ménage. Elle est aussi proche des autres animaux, n’hésitant pas à se porter au secours de chatons ou à tenter d’attraper un moineau – de ce côté, on peut peut-être dire qu’elle est un peu trop proche de lui. Bien sûr, elle bénéficie toujours de toutes les attentions de Mémé, qui veille à ce qu’elle ne prenne pas froid. Mémé découvre aussi que Choubi-Choubi est assez sélective en ce qui concerne le fait d’entendre, ou pas ce qu’on lui dit : si ventre affamé a une oreille très fine, ventre repus n’entend plus rien, sauf s’il s’agit encore de nourriture.

Quant au bonus, il n’est pas félin, mais présente une charmante petite démone au prise avec la modernité.

Mon avis sur le tome 4:

Ce tome 4, comme tous les tomes de la série ou presque, nous parle de Noël et de jour de l’an. Mais surtout, Choubi Choubi est entourée par d’autres chats et même des chatons très vigoureux – un peu trop peut-être, on est une bonne grosse mémère ou on ne l’est pas. ce quatrième tome reste très mignon, très tendre plus que réellement drôle. Choubi Choubi expérimente de nouvelles choses – ah ! le gâteau de riz ! ah, les croquettes de régime qui font grossir ! et s’épanouit auprès de mémé, qui prend toujours soin d’elle.

Presidio de Randy Kennedy

Présentation de l’éditeur :

Après six années d’une drôle de vie menée au loin en solitaire, Troy Falconer retourne dans la petite ville où il a grandi. Il s’est tôt fait la promesse de ne jamais rien posséder et emprunte depuis la vie des autres : leurs porte-feuilles, leurs valises, leurs costumes et leurs voitures… Pourtant lorsqu’il apprend que la femme de son frère s’est enfuie avec le maigre pécule hérité du père, Troy met le cap sur New Cona (tableau miniature de l’Amérique rurale), bien décidé à aider Harlan à retrouver l’argent. Ils embarquent alors dans un road trip chaotique à travers les paysages austères du Texas. Seul hic, une passagère non déclarée est à l’arrière de la voiture : Martha, une gamine qui n’a pas froid aux yeux et une idée fixe en tête, retrouver son père au Mexique. Les frères Falconer ne sont plus simplement recherchés pour un banal vol de véhicule, mais pour kidnapping…

Mon avis :

Connaissez-vous les mennonites ? Non ? Moi non plus, du moins pas du tout avant d’avoir ouvert ce livre, et encore, je n’ai fait leur rencontre qu’au tiers du livre, pour ne quasiment plus les quitter, si j’ose dire.
Nous suivons d’abord le périple de deux frères, Harlan et Troy. Frères ennemis ? Non, pas vraiment. Disons que chacun a vécu sa vie, et que le point de rencontre entre leurs deux existences a bien failli tout faire exploser. La profession de Troy n’est pas vraiment l’activité qui permet de maintenir une famille unie. d’ailleurs, est-ce vraiment une profession que celle de voleur de voiture ? Non. Elle se rapproche presque d’une philosophie de vie puisque Troy ne veut rien posséder. Quant à son frère, un peu à cause de Troy, il ne possède plus rien non plus et il s’est mis en tête de l’aider à récupérer son bien.
Ce n’est pas que leur route croise celle de Martha, c’est qu’en se livrant à son « travail » – la voiture de leur défunt père les a lachés – ils emmènent sans le savoir une toute jeune adolescente avec eux – toujours bien fouiller une voiture avant de l’emprunter devrait être la règle d’or de tout voleur.
Le récit se partage véritablement entre quatre voix. Nous avons d’abord celle de Troy, dans de longs passages en italique. Il nous renseigne sur le passé des deux frères, sur la vie qu’il a menée, sur ses sentiments et ses émotions aussi. Nous avons aussi le voyage à travers le Texas, temps présent presque trop court au regard du récit rétrospectif, temps partagé entre les deux frères. Nous avons aussi le récit de Martha, aînée d’une famille très nombreuse, placée chez sa tante Johanna qui a quitté, des années plus tôt, sa communauté stricte pour une autre qui l’est moins : Johanna a une voiture qu’elle conduit elle-même, ses vêtements sont moins strictes que ceux que portaient Martha, même s’ils sont encore reconnaissables comme mennonite. . Enfin, nous avons la partie du récit qui est centrée sur Aaron, le père de Martha. La religion mennonite a été le centre de sa vie en tout temps, sans que parfois l’on comprenne comment elle a pu l’être, alors que d’autres membres de sa communauté ont choisi de vivre dans des lieux où le culte permettait de vivre de façon plus adaptée au monde contemporain.
Quand je dis « voix », je devrais avant tout parler de voix intérieure, parce que les personnages sont avant tout des taiseux, qui parlent peu, comme les deux frères Falconer. Quant à Martha, elle a été muselée en partie par les hommes de sa communauté – les femmes ne peuvent apprendre l’espagnol. Aaron, son père, est isolé de tous, des membres de sa communauté, de ses enfants, et, finalement, de tous.
Et si le personnage le plus important, c’était le Texas ? Celui des années 70, de ses vastes espaces somptueusement décrits, où l’on peut errer sans presque croiser personne. Ce Texas qui partage une frontière avec le Mexique – frontière dont on parle tant aujourd’hui.
Un roman très réussi.
Merci aux éditions Delcourt et au Picabo River book club pour ce partenariat.

Dans la maison de Philip Le Roy

Présentation de l’éditeur :

Huit lycéens d’une section Arts Appliqués ont l’habitude de faire la fête le samedi soir dans une maison de campagne isolée. Pour changer, l’un d’eux propose d’organiser une soirée frissons. Le but du jeu : effrayer les autres, et les faire boire. Mais avec des ados aussi créatifs, les bonnes blagues laissent bientôt la place à des mises en scène angoissantes. L’ambiance devient pesante. Et quand un orage éclate, le groupe se retrouve coupé du monde. Bientôt, des bruits étranges retentissent dans la maison, des pierres surgissent de nulle part, un garçon disparaît, puis une fille… La soirée bascule dans un huis clos horrifique.

Mon avis :

Attention, la lecture de ce roman peut vous causer un choc thermique. En effet, nous sommes bien face à un roman d’horreur pour adolescents, et pas seulement, les adultes peuvent l’apprécier aussi. Choc, parce que je vous mets au défi de trouver un seul de ses huit adolescents sympathiques. Ils sont tous imbus d’eux mêmes, ils ne vivent que pour leur art dont ils ont une vision très précise – le leur est forcément supérieur aux autres, leur conception de l’œuvre d’art aussi. Ils sont aussi adeptes de performance artistiques et sont capables de disserter indéfiniment sur elles. Ils sont jeunes, riches, beaux, ne vont surtout pas se mélanger aux autres et excluent les autres de leur petit groupe.

Ils se sont donc organisés un week-end dans la villa d’un des leurs, dans le but simple de se faire peur. l’objectif ? Etre le plus créatif possible pour effrayer les autres, et là, ils vont se surpasser, un peu trop même puisqu’un de leur camarade ne parviendra jamais à destination, et que des phénomènes réellement inexplicables ont lieu – ou pas : ils sont vraiment très fort pour créer des processus effrayants.

Alors oui, plus le roman avance, plus nous nous demandons jusqu’où nous irons – et si enfin, nous saurons ce qui est réellement arrivé. Effrayant ? Autant que créatif – autant que difficile de lâcher le livre une fois qu’il est commencé. Comme je ne crains pas les insomnies, c’était facile d’aller jusqu’au bout, avec un dernier chapitre tout aussi créatif que le reste du livre. Mention spéciale pour les parents indifférents à leurs progénitures, et pour les secrets de famille pas si bien gardé.

Une réussite ? Oui !

 

Des morts si proches par Robert Dugoni

Présentation de l’éditeur :

Durant l’enquête sur la mort d’un jeune garçon renversé par une voiture qui a pris la fuite, la détective de la Criminelle de Seattle, Tracy Crosswhite, fait une découverte surprenante : le suspect est un militaire en service actif sur une base navale locale. Après la disparition d’une pièce à conviction cruciale, l’homme est disculpé par un tribunal militaire. Mais Tracy a conscience de ne pouvoir tourner le dos à ce type d’injustice.

Merci à Netgalley et aux éditions Amazon Pubishing pour ce partenariat.

Mon avis :

Vous avez devant vous l’avis d’une blogueuse qui s’apprête à s’en prendre plein la figure ou presque de la part des fans de cet auteur et de son enquêtrice. Qu’importe ! Pourquoi bloguer si ce n’est pas pour dire ce que l’on pense d’un livre.
Je n’ai pas d’atomes crochus avec les personnages, ou avec ce type d’enquêtes. Oui, le premier chapitre, qui nous permet de rencontrer la future victime m’avait émue. Après, ce sont les enquêteurs qui rentrent en scène, et leurs problèmes personnels pas toujours intéressants prennent trop souvent le dessus. Oui, je me moque que Tracy, vu son grand âge, ne puisse plus manger tout ce qu’elle veut, sous peine de voir la nourriture ingérée terminer sur ses hanches. Je me moque aussi que Célia fasse du pilate afin de pouvoir manger deux donuts deux fois par semaine et conserver sa silhouette de rêve. L’enquête sera-t-elle résolue plus vite ? Bien sûr que non. Je ne passerai pas sous silence les difficultés à concevoir de Tracy, sauf qu’elle ne m’intéresse pas non plus. Miss Marple, Maura Isles, Bo Bradely n’ont pas d’enfants et elles ne nous n’en parlent pas à longueur de romans. A ce moment, j’en étais à 20 % de ma lecture, j’en avais presque oublié la victime, et je ne vous parle même pas de l’intrigue policière, qui se trouvait à ce moment réduit à sa portion congrue. C’est dommage, parce que les problèmes évoqués par ailleurs sont véritablement intéressants, comme les moyens de lutter contre le nombre croissant d’utilisateurs d’héroïne et des conséquences de la légalisation de la marijuana – à méditer avant toute chose.
Heureusement, après l’intrigue policière prend enfin le dessus et j’ai poussé un soupir de soulagement. Si, si. Je me suis même vraiment senti emportée par l’intrigue, peut-être parce que l’on se préoccupe enfin du jeune garçon qui a été renversé, et pour quelles raisons il l’a été. L’enquête reste lente, non seulement à cause de la procédure, mais aussi des bâtons qui sont mis dans les roues des enquêteurs. Qui a intérêt à la ralentir ainsi ? Serait-ce lié à cette fameuse drogue qui inonde la ville et a causé des victimes, dont la nièce d’un des policiers ?
La deuxième moitié du roman est plus réussie que la première, plus rythmée, mais aussi plus proche de l’humain que de la procédure.
Bref, une héroïne qui ne m’a toujours pas conquise, et, après cette deuxième lecture, je n’ai pas l’impression que cela arrive un jour.

Les aventures du jeune Jules Verne : Aux confins des océans

Présentation de l’éditeur :

Un mal mystérieux touche les eaux nantaises : les poissons meurent par milliers dans une odeur pestilentielle. Intrigués par ce terrible phénomène, Jules et ses fidèles amis décident de mener leur enquête à travers les fonds marins. Ils pourront compter sur le submersible du capitaine Nemo et la nouvelle invention de Jules… le scaphandre.

Mon avis :

Le progrès tue ! Non, ce n’est pas moi qui le dis, ce n’est pas non plus Jules Verne ou le capitaine Nemo, c’est le principal du collège où Jules est élève. Les poissons meurent les uns après les autres, les pécheurs sont dans la peine, et ce ne peut être dû qu’au progrès ! Ce n’est pas le membre d’une organisation criminelle clandestine qui dira le contraire.
Aussi, Jules et ses amis, qui ne sont pas à une invention près, vont repartir à l’aventure afin de trouver ce qui se passe vraiment au fond de la mer. Ils seront bien sûr aidés par le capitaine Némo, et ce qu’ils vivront au fond de l’eau, en compagnie notamment d’un narval, fait irrésistiblement penser à un célèbre roman de Jules Verne, forcément. J’ai presque envie de dire que cette aventure était attendue depuis le début de la série ! Le langage est nettement accessible, parfois même trop moderne – voir les « à plus » qu’échangent les enfants. Cependant, l’ensemble reste sympathique, facile à lire, et se termine pour une fois dans la franche rigolade.

L’affaire Galton de Ross MacDonald

édition Gallmeister – 262 pages.

Présentation de l’éditeur :

Une vieille dame richissime demande à Lew Archer de retrouver son héritier, disparu deux décennies plus tôt en compagnie d’une femme peu recommandable. Sans illusions, Archer se lance sur cette piste refroidie lorsqu’un meurtre surprenant l’en détourne. À défaut d’héritier, Archer débusque un squelette sans tête, un malfrat malin et une blonde terrorisée. Et découvre une combine particulièrement inventive, même pour la Californie.

Mon avis :

Lew Archer pourrait presque dire que l’affaire commence comme une enquête de routine. Après tout, retrouver des personnes disparues, mettre le nez dans les affaires de famille tout sauf heureuses et aimantes, c’est son quotidien. Problèmes : la disparition a eu lieu vingt ans plus tôt et les ennuis débutent immédiatement.
Alors que l’on croit que l’affaire est rapidement résolue, ou presque, une nouvelle piste s’ouvre, avec des péripéties qui plongent Archer dans des difficultés imprévues – et je reste évasive à dessein. Seulement, quoi qu’il lui arrive, Archer n’est pas le genre de détective à baisser les bras, ni à renoncer à mener à bien l’enquête qui lui a été confiée. Les femmes sont très nombreuses dans ce récit. Madame Galton, bien sûr, richissime veuve qui a été si dure avec son fils qu’elle l’a perdu et tente aujourd’hui de trouver un peu de bonheur – si c’est possible. Mme, femme et mère respectable, qui a pourtant un passé à cacher. Sheila, fille du docteur et bien décidé, du haut de ses études approfondies de sociologie – elle est en deuxième année – de comprendre le monde mieux que personne et de vivre son amour au grand jour. Mme Alice Sable, dont le mari prend grand soin.
Être la mère, être la femme, la conjointe, l’amante, la maîtresse, la veuve, être la fille, être la nièce : toutes les femmes sont définies dans ce roman (et dans la société ?) par rapport à un ou plusieurs hommes. Après, passer sa vie avec lui ou non est une question de d’opportunité, de choix, de conséquences aussi.
C’est facile à dire, le roman a été sans doute moins facile à écrire, mais le suspens est vraiment maintenu jusqu’à la toute dernière page. L’intrigue est particulièrement bien construite, entre drame, tragédie et escroquerie. Lew Archer paie largement de sa personne dans cette enquête, pensant toujours à la justice et à la vérité avant ses propres intérêts. L’amour peut faire faire des bêtises, pas l’amour de la justice – il peut simplement vous envoyer à l’hôpital, dans cette huitième enquête. Il m’en reste encore dix à découvrir.