Le cadavre du Palais-Royal par Laurent Joffrin

Présentation de l’éditeur :

La nouvelle enquête de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet et aux Affaires spéciales, se déroule cette fois à l’aube de la Révolution française dans un Paris au bord de l’explosion.

Mon avis :

Je n’aurai probablement jamais « lu » ce livre s’il n’avait été proposé en audiobook par Netgalley. J’ai postulé, j’ai obtenu, et je remercie Audiolib et Netgalley pour ce partenariat.

Pourquoi ne l’aurai-je pas lu ? Même si Jean-François Parot et ses ayant droit étaient d’accord pour la reprise du personnage, pour que Nicolas traverse la révolution française, pour ma part, j’ai eu du mal avec cette nouvelle aventure. Reprendre un personnage, ce n’est pas facile, n’est pas Carlos Zanon qui veut, lui qui a repris Pepe Carvalho  avec brio. Reprendre un personnage et tenir compte de son évolution telle qu’elle avait été voulue par son créateur, c’est encore plus compliqué.

Non, le souci n’est pas l’intrigue, qui, ma foi, est assez bonne. Le lecteur sait déjà, de toute façon, que la noblesse française ne parviendra pas à prendre les bonnes décisions, ne mesurera pas la largeur du fossé qui s’est creusé entre eux et le peuple français. Il est question d’une élite – la noblesse donc – qui se distingue par l’honneur, non par l’argent. Certes. Cependant, la noblesse ne se rend pas compte que son honneur a été perdu, dilué, réduit en poudres depuis fort longtemps. L’émergence de l’argent qui donne le pouvoir ne vaut guère mieux – comme si les nobles ne couraient pas, depuis des années, après l’argent, comme si les Etats Généraux n’avaient pas été réunis pour lever, encore et toujours, de nouveaux impôts, pour ponctionner, encore et toujours, le peuple. Nous apercevons Louis XVI, totalement dépassé par ce qui se passe, Marie-Antoinette, que les circonstances ont forcé à se dépasser, nous croisons Mirabeau également, et voyons, déjà à l’époque, le pouvoir que les médias pouvaient avoir. Les intrigues de cour n’ont pas cessé avec la prise de la Bastille, et ne laisse pas d’être, à mes yeux, toujours aussi empoisonnés, surtout si les courtisans tentent, par le biais de celles-ci, de se rapprocher du pouvoir.

Alors, si ce n’est l’intrigue, quels éléments ont bien pu me déranger ? Ce sont les personnages et leurs relations. J’ai eu du mal avec l’évolution du personnage de Nicolas le Floch qui dès la première scène d’émeute, sort son pistolet pour contenir la foule. Il est souvent fait référence, dans ce livre, à l’intrigue du Sang des farines que j’ai très envie de relire, du coup : je ne pense pas qu’à cette époque, Nicolas était si prompt à dégainer son arme. Je passe sous silence d’autres traits qui me paraissent également diverger avec ce que l’on savait de lui.

Passage obligé : l’on retrouve les personnages qui sont restés à Paris pendant que Nicolas partait vivre sur ses terres de Ranreuil. J’ai regretté que certains personnages soient évacués en deux temps trois mouvements, comme Marion et Catherine, les fidèles servantes de Noblecourt. Les scènes de repas n’ont pas la même saveur sans elles, et je regrette leur départ. Ce ne sont pas les seuls personnages dont je regrette le peu de présence, ou la distance prise entre Nicolas et d’autres proches. J’ai eu l’impression aussi que certaines rencontres étaient des passages obligés, comme celle avec Sartine, ou celle avec La Paulet, dont la vie ne tient plus qu’à un fil.

Heureusement pour moi, j’ai écouté le livre plutôt que de l’avoir lu, et le talent de Philippe Sollier fait que j’ai passé de bons moments à écouter ce livre.

 

21 réflexions sur “Le cadavre du Palais-Royal par Laurent Joffrin

  1. Moi j’ai découvert Nicolas Le Floch (moi aussi à traver NetGalley et Audiolib) et je dois dire que si j’ai aimé le contexte historique du roman, je n’ai pas vraiment accroché au personnage. Du coup après celui-ci je n’avais pas vraiment envie de lire les intrigues précédente, mais à te lire je me dit que je pourrait lui donner une chance sous la plume de son créateur. Lequel tu me conseillerais ? Lequel as-tu préféré ?

    • Nicolas est différent de ce qu’il est dans les autres romans – du moins, c’est mon point de vue. J’ai préféré Le sang des farines, j’ai bien aimé aussi L’enquête russe, mais j’ai fortement envie de te recommander de lire la toute première enquête de Nicolas, à savoir l’enigme des Blancs-Manteaux.

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  4. Tiens, vous m’apprenez (et je suis heureux de l’apprendre) que la série « Nicolas Le Floch » a pu bénéficier d’une reprise. Nous connaitrons donc peut-être un jour ses aventures durant la Révolution et l’Empire (en France ou à l’étranger)…
    J’espérais cette reprise depuis plusieurs années (le décès de M. Parot étant intervenu en mai 2018).
    Je vais tâcher de lire ce tome pour me faire ma propre idée…
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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