Au plus profond de la forêt par Holly Black

édition Rageot –  432 pages

Présentation de l’éditeur : 

A Solclair, les humains et les Fæs coexistent. Là, au plus profond de la forêt, celui qui cherche bien peut trouver un cercueil de verre. A l’intérieur, un garçon doté de cornes et d’oreilles aussi pointues que des couteaux, est assoupi depuis des générations. Hazel et Ben, frère et sœur, étaient tous les deux amoureux de lui quand ils étaient enfants. Mais le jour où le garçon fæ se réveille enfin pour sortir de sa prison de verre, le monde bascule. Petite fille, Hazel aimait prétendre être une chevaleresse, brandissant son épée et réparant les torts. Mais ces jeux d’enfant seront-ils suffisants pour échapper aux trahisons et sauver Solclair du danger qui menace ?

Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Rageot et Netgalley pour ce partenariat.

Ceci est un conte de fées, un vrai, c’est à dire qu’il comporte son lot d’horreur, d’épreuves et de désillusion. Ce n’est pas une version douce et édulcorée telle que l’on peut en lire actuellement, pour ne pas choquer les âmes sensibles.

Nous sommes à Solclair, petite ville américaine touristique, sise près d’une épaisse forêt : l’on a tendance à oublier que la forêt est un lieu dangereux, un lieu propice à l’aventure et aux rencontres avec des créatures fantastiques (au sens littéraire du thème). Dans cette forêt, se trouve un cercueil de verre, qu’il est impossible de briser, dans lequel dort un fae. Habitants de la ville comme touristes viennent le voir, tentent de le réveiller, lui confient leurs secrets aussi, pour ne pas dire également les sentiments amoureux qu’ils éprouvent pour cette créature hors du commun. A Solclair, la vie s’écoule presque paisiblement. Il est bien des événements hors du commun qui s’y passent, mais comme la plupart d’entre eux concernent des touristes, l’on n’y fait guère attention. Les touristes aiment inventer des histoires ! Les touristes peuvent se montrer très imprudents ! Enfin… il s’est tout de même passé un événement d’importance près de vingt ans plus tôt, sinon Jack, le « frère » de Carter ne serait pas là. Il s’est passé de curieuses rencontres, sinon Ben n’aurait pas un don si particulier pour la musique, don qu’il ne supporte plus, sinon Hazel pourrait expliquer certains phénomènes qu’elle ne comprend pas.

Tout était déjà un peu compliqué, mais tout bascule quand, un matin, l’on constate que le cercueil est vide. Qu’est devenu son hôte ? Comment a-t-il pu sortir de là après tant de temps ? Que veut-il ? Autant de questions auxquels le récit répondra peu à peu. Si vous avez aimé les précédents livres d’Holly Black, notamment Le peuple de l’air dont la suite est parue récemment, vous trouverez peut-être celui-ci un peu plus doux, un peu moins âpre. Hazel semble presque une adolescente ordinaire, elle qui aime tant flirter avec les garçons et en subit les conséquences (il est des garçons qui regrettent d’avoir embrassé une fille, il est des filles qui ne pardonnent pas que l’on ait embrassé le garçon qu’elles convoitaient), elle qui voit son frère vivre plus ou moins bien son attirance pour les garçons – parce que tous n’acceptent pas l’homosexualité, Amérique puritaine nous voilà. Pourtant, quand les créatures qui peuplent les bois se mêlent aux humains, le lecteur ne peut qu’éprouver un sentiment de malaise teinté d’horreur face à ce qu’il voit, face à ce qu’il lit. Les descriptions ont beau être sobres, l’horreur ne nous en frappe pas moins. Les règles pour se protéger existent, encore faut-il parvenir à les appliquer, encore faut-il que les créatures en face de vous les respectent, et ce n’est pas forcément gagné.

J’ai aimé aussi que le récit nous renvoie dans le passé de Ben et Hazel, nous fasse découvrir leur enfance, leur adolescence, nous confronte aux événements qui ont été vécus, aux conséquences que ceux-ci ont eues, et dont les principaux protagonistes n’avaient pas forcément idée. A plusieurs reprises, Hazel nous rappelle qu’elle aurait aimé avoir des parents ordinaires, qu’elle aurait aimé avoir une vie ordinaire, avant de se rendre compte que cela n’est pas vraiment possible, ni forcément souhaitable. Reste tout de même la force du lien qui l’unit à son frère, l’exploration des liens fraternels étant une des thématiques fortes de cette oeuvre.

Une oeuvre qui m’a donnée envie d’enfin terminé la trilogie du Peuple de l’air.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

 

11 réflexions sur “Au plus profond de la forêt par Holly Black

    • Oui ! Maintenant, comme je le disais, ce n’est pas non plus des rapports d’autopsie de trois page répétés trois fois de suite (oui, j’ai un titre de roman en tête). Pas édulcoré, mais pas de plaisir à étaler des détails sanglants non plus.

      • Si jamais il te prenait l’envie de lire un livre parlant des crimes de Jack, tu auras des rapports d’autopsie détaillés… bizarrement, ils ne m’ont jamais dérangés (serait-ce moi qui suis dérangée ??)

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