Ma cousine Phillis d’Elisabeth Gaskell

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Mon résumé :

Paul Manning débute dans la vie active – il a 19 ans. Sous la direction de l’ingénieur Holdsworth, il supervise la construction d’un nouveau chemin de fer. Or, sa mère, avisant le village où il doit se rendre, lui annonce que de lointains cousins y vivent. Paul va faire la connaissance du pasteur, de sa femme, et surtout, de sa cousine Phillis.

10371695_437754543028620_279394323770970294_nMon avis :

Je poursuis mon exploration de l’œuvre d’Elisabeth Gaskell avec la lecture de Cousine Phillis, un court roman (114 pages).

L’auteur nous emmène dans un petit village de l’Angleterre. Et pourtant, comme le pasteur qui règne en ses lieux est progressiste ! Il veille au bien-être de chacun, animaux – il n’oublie pas les soins qu’il doit à une vache malade – ou humains – il procure du travail à un ouvrier agricole dans le besoin, mais très long à la comprenette. Il n’a plus qu’une fille, son fils est mort au berceau, et celle-ci lit énormément, le latin, le grec, s’essaie à l’italien, ce qui n’est pas sans provoquer la peur de son cousin Paul, et les sarcasmes de personnes étrangères à ce petit monde. Une jeune femme n’a pas besoin d’être instruite, heureusement, dès qu’elle sera mère, elle ne s’en préoccupera plus ! Phillis est pourtant loin d’être une bas-bleue, elle aide activement son père et les villageois dans les travaux des champs, tout en restant libre sur le plan intellectuel.

L’avenir s’annonce radieux pour Paul, puisque son père a signé un contrat fort intéressant grâce à l’une de ses inventions. Si ce dernier aime l’argent, ce n’est pas pour lui-même, mais pour le confort qu’il peut apporter à ceux qu’il aime – sa femme, son fils, à qui il souhaite le meilleur dans sa vie professionnelle et personnelle. Paul continue à rendre visite à ses cousins, auprès de qui il se plaît bien. La vie y est heureuse, rythmée par les saisons. Avec lui, il emmène son ami, l’ingénieur Holdsworth. Contrairement aux autres personnages, il ne tire pas son savoir des livres mais de ses voyages, de ses expériences personnelles – il a vécu deux ans en Italie, et peut ainsi enseigner l’italien à Phillis, qui découvre Dante. Comme le récit est fait du point de vue de Paul, celui-ci ne voit pas à quel point son ami peut être séduisant, et légèrement méprisant, parfois. Ne compare-t-il pas Phillis à la Belle au bois dormant ? N’est-il pas sûre qu’elle l’attendra, elle qui est couvée, choyée par ses parents ?

Bien sûr, des péripéties surviennent qui modifient complètement le dénouement attendu – par Paul, pas par les lecteurs. Les conséquences de ce retournement de situation ne tardent pas à bouleverser la vie du pasteur – et de sa fille. Elles nous valent des scènes mémorables, comme celles où deux pasteurs, désapprouvant leur confrère trop tourné vers le bien-être terrestre de ses ouailles et de sa famille, lui explique que cette épreuve est une punition envoyée par Dieu. Je vous avouerai que cette thématique, que j’ai retrouvé dans plusieurs romans (et dans les propos de certaines personnes dans « la vie réelle ») me fascine. Comment peut-on imaginer que la mort des autres puisse être une épreuve qui vous est envoyé à soi ? Quelle absence d’humilité ! Tout tournerait donc autour de notre seul et unique personne, et les personnes qui meurent n’accomplissent-elles pas leur propre destin ! J’imagine aisément ce qu’un autre romancier aurait fait à la place d’Elisabeth Gaskell. Fort heureusement, son héros est trop ancré dans la réalité, dans la véritable humilité, pour écouter ses confrères et si cette épreuve lui apporte quelque chose, c’est de s’apercevoir que sa fille n’est plus une enfant, et que la générosité, l’attention, peuvent venir de qui on ne l’attendait pas.

Ma cousine Phillis, un très beau et court roman d’Elisabeth Gaskell.

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7 réflexions sur “Ma cousine Phillis d’Elisabeth Gaskell

  1. Je finis aujourd’hui Les amoureux de Sylvia d’Elisabeth Gaskell. Je retrouve la même position sociale de l’homme et la femme. C’est agréable à lire mais c’est tout de même de construction classique avec une fin assez prévue par le lecteur.

  2. Pingback: Mois anglais : le bilan | deslivresetsharon

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