Archive | 19 juin 2014

Les évaporés de Thomas B Reverdy

les évaporésédition Flammarion – 300 pages.

Quatrième couverture :

Ici, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze.
Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Mon avis :

J’ai lu ce livre aussi voici plusieurs mois, et il fut pour moi un coup de coeur. Aussi, je n’ai pas eu envie de l’analyser, de le disséquer, tant j’ai eu de plaisir à le lire.

D’abord, ce livre est un hommage à Richard Brautigan, qui a inspiré le personnage principal Richard B***, détective-poète. Inspiration ne signifie pas plagiat, ni opportunisme, contrairement à ce que certains ont dit, ne voulant même pas ouvrir le livre pour cette raison. C’est vraiment se priver d’un excellent moment de lecture, d’une échappée dans un ailleurs.

J’ai vraiment aimé être auprès de Richard, dans sa recherche du père de Yukiko. J’ai aimé aller sur la trace des « évaporés », ceux qui partent, fuguent, parce que souvent, ils n’ont pas le choix. Pas de recherches au pays du Soleil Levant : chacun est libre de partir s’il le souhaite, retrouvant l’anonymat de la poussière. Les catastrophes favorisent ces disparitions, et d’autres circonstances encore, telles que l’endettement (et pas toujours auprès d’une banque).  Pas de recherches, donc, l’humiliation est assez grande. Il fallait donc un occidental pour retrouver Kaze. Si Richard ne le connaissait pas, ses proches non plus, comme le dira sa femme à demi-mot.

D’autres « évaporés » croiseront la route du retour. Se retrouveront-ils ? Auront-ils le courage d’affronter leurs proches, leurs peurs, d’être véritablement eux-même ?

Les évaporés est un excellent roman, tout simplement.

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