Dans un champ de cannabis planqué dans un parc de l’Iowa, un flic et un dealer sont froidement abattus. Tous s’en mêlent : les stups, le FBI, les services secrets… La collaboration s’annonce difficile. En suivant au jour le jour l’enquête du shérif Carl Houseman, on retrouve le style unique de Donald Harstad : une écriture d’un réalisme étonnant, qui en dit long sur les techniques d’investigation de la police américaine.
Mon avis :
Ami des séries policières bien calibrées, dans lesquels le coupable est toujours arrêté à la fin de l’épisode, bonjour. L’univers de Donald Harstadt est très différent, et pourra en rebuter certains.
En effet, son héros Carl Houseman est au prise avec tout ce qui fait la beauté de ce métier : les tracasseries administratives. Les problèmes de juridiction, en veux-tu, en voilà – c’est fou le nombre d’organisation que comportent les États-Unis, et leur capacité à ne surtout pas collaborer entre elles. Il ne compte plus les heures passées à rédiger des rapports, qui se doivent être le plus précis possible. Quand l’officier de police sera amené à témoigner, des années après, il aura oublié maints faits et s’appuiera très souvent sur la relecture de son rapport. De plus, les suspects se montrent très procéduriers. Qui a tiré en premier, pourquoi, qui était dans son bon droit ? Les enquêtes internes paraissent une formalité en France. Aux États-Unis, elles semblent étonnamment banalisées, et les enquêteurs de se retrouver dans la peau de suspect plus souvent qu’à leur tour.
Revenons à cette enquête ardue, qui met à mal la santé de Carl Houseman : il suit un régime strict, que les conditions de l’enquête ne lui permettent pas vraiment de respecter. Deux hommes ont été abattus, un policier et un dealer. Sauf que les causes apparentes de cette fusillade sont bien trop légères pour justifier cette tuerie : un simple champ de cannabis même pas à maturité, bref, pas de quoi fouetter un chat, et encore moins d’armer un fusil. Que s’est-il donc passé ?
Ils ne sont pas au bout de leur surprise, dans cet état paisible, rural, où sévit l’antisémitisme le plus virulent. Pour faire court, certaines factions sont prêts à croire que la communauté juive aurait sous sa coupe les journalistes, la police, le gouvernement, etc, etc dans le but d’annexer certains Etats, dont, bien sûr, l’Iowa. Incroyable, pensez-vous ? Si ce n’est qu’ils sont très nombreux à le croire, et à être prêts à tout pour défendre leurs biens – dans le même registre, je pense à Femme qui tombe du ciel de Kirk Mitchell, si ce n’est que l’ennemi, celui qui veut voler les terres des bons américains sont les Indiens.
Le fanatisme, la certitude d’être dans son bon droit entraînent des réactions inattendues, incontrôlables, absurdes. Qui a dit que l’Iowa était un état où il ne se passait jamais rien ?
Aaaaah, les procédures en tout genre et la paperasse pour un oui ou pour un non, c’est ce qui fou tout en l’air ! Tiens, les nazis étaient des fanas de la paperasse eux aussi… pour le moindre truc, il fallait du papier en 10 exemplaires… j’aime pas la paperasse, moi 👿
Pas le temps de lire ce livre qui a pourtant l’air sympa 😉
Je n’aime pas non plus, mais c’est une des contreparties du métier de shériff, et ce n’est pas souvent montrer dans les romans (et encore moins dans les séries). Difficile de filmer l’écriture d’un rapport (qui prend deux heures) dans une série de 42 minutes.
Il l’est, oui, et je compte bien lire d’autres livres de cet auteur, que je trouve dans le réseau de bibliothèque où je suis inscrite.
J’ai eu un ami flic et il me disait que le temps d’écrire toute la paperasse, le mec était déjà dehors
On ne met pas assez l’accent, mais c’est vrai que montrer des papiers dans une série, ça l’fait pas, comme d’attendre un mois pour des résultats ADN.
Non, ça l’fait pas ! D’ailleurs, j’ai oublié de préciser que les résultats d’analyse, et bien cela prend du temps aussi. Les enquêteurs se rongent les sangs parce qu’ils n’ont pas de preuves irréfutables et cela retarde la progression de leur enquête. Non, parce qu’un suspect qui craque et avoue tout, je ne crois pas que cela soit fréquent.
Si tu le tabasses à coup d’annuaire téléphonique, il pourrait même avouer que l’avenir du rock, c’est Justin Bieber et que le vase de Soissons, c’est lui même qui l’a cassé 😀
Non, là, même pas d’annuaire : juste le remords.
Sinon, un peu de musique médiévale est très efficace aussi, et cela ne laisse pas de traces (si ce n’est un suspect qui se tord de douleurs).
Sinon, du Lara Fabian plein pot… mais ça, c’est violent, je trouve 😀
J’ai utilisé cette méthode dans un de mes textes, reste à savoir lequel. Effectivement, c’est une méthode très violente, à la limite du supportable.
Tu pourrais pas l’utiliser, Amnesty réagirait de suite… 😀
Je me doute bien !
Sinon, j’ai une autre méthode breveté : lire des extraits du Capitaine Fracasse de Gautier. Je le fais étudier à mes 4e depuis deux ans.
Commentaire : ça fracasse vraiment,suivi de « noooooooon, pitié ».
C’est si terrible que ça ?? 😀
D’après eux, oui, et pire encore !
Mon dieu !! 😛
Si j’avais pu, je les aurai pris en photo, tant leurs visages se décomposaient à l’évocation du souvenir de cette étude. J’ai eu aussi la version d’un des petits frères d’une de mes élèves qui l’a étudié : « les vacances qu’on a passé ! Elle hurlait : j’comprends riiiiiiiiiiiiiiiien. J’aurai une mauvaise note ! »
😆 ça aurait fait des photos avec des visages épouvantés !
La pôvre fille… 😀
Oui, et c’était vraiment très réussi, de quoi en remontrer aux meilleurs acteurs !
Surtout qu’en classe, elle est extraordinairement calme (et excellente élève).
J’étais une élève calme moi aussi… on ne dirait pas, pourtant, quand je fais la folle 😀
J’étais très calme, pour ne pas dire complètement muette !
Comme me disait un de mes élèves, quand il a dû faire un exposé (oui, je sais, je suis très méchante) : madame, comment vous faites pour parler devant tout le monde ??? Moi, je peux pas !
Muette aussi, ce qui fait beaucoup rire mes copines qui ne m’ont pas connues avant et qui ont du mal à m’imaginer muette ! 😆
C’est un art de parler devant toute une classe, pas dit que je l’aurais !
La non-parole est amusante aussi. Je baisse la voix et annonce que je ne veux surtout pas déranger ceux qui sont en train de bavarder. Cela fait de l’effet aussi.
😀 Oh oui, là, ça le fait !! Entre nous, baisser la voix dans une engueulade, ça fait de l’effet aussi, souvent l’autre aura tendance à la baisser aussi ! Bon, paraît que ça marche pas à tous les coups, mais c’est ce qu’on m’a dit.
Je confirme : cela ne marche pas à tous les coups !
C’était un qui bossait dans la sécurité…
Cela peut peut-être fonctionner alors.
Mais pas à chaque fois, comme il me l’avait dit, mais souvent, le fait de ne pas hausser le ton faisait que l’autre qui gueulait le baissait lui aussi.
Tant que cela fonctionne dans la majorité des cas, tant mieux !
J’espère pour lui
Moi aussi !
😀
Hop, billet ajouté (effectivement, 3ème pour l’Iowa 😉 ) Bonne semaine !
Merci !
En fait, le seul Etat qui me manque est l’Idaho.
Bonne semaine à toi aussi.
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