Crossfire de Miyuki Miyabe

croffire

Présentation de l’éditeur :

La jeune et jolie Aoki Junko possède un don extraordinaire, celui de déclencher le feu à volonté. Elle commence à utiliser son pouvoir pour rendre la justice et punir les criminels violents. Ses exécutions attirent l’attention des Anges gardiens, une organisation de vigilance secrète qui voudrait l’enrôler. Et le service des incendies criminels de la police de Tôkyô se met à sa recherche. Au fil de son enquête, l’inspecteur Ishizu Chikako, une femme patiente et déterminée voit sa vision du monde bouleversée.
Tandis que Junko, poursuivant ses raids fiévreux et brutaux sur Tôkyô, se pose de plus en plus de questions sur le bien-fondé de sa croisade contre le mal…

écrivains

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman de Miyuki Miyabe, et sa longueur (près de six cents pages) ne doit surtout pas effrayer, il se lit très facilement.

Il pourra déconcerter les fans de romans policiers purs, car il mélange les genres : le policier se teinte très nettement de fantastique, puisque l’héroïne a le pouvoir d’enflammer ses adversaires.  Ce pouvoir, elle ne l’a pas toujours maîtrisé, et les conséquences furent lourdes, pas tant pour elle que pour ceux qui l’entouraient à ce moment-là. Le maîtrise-t-elle réellement, d’ailleurs ?  Elle a dû trouver par elle-même des moyens de le canaliser, mais ses émotions prennent souvent le dessus.

Il faut dire que la vision qui nous est donné de la société japonaise contemporaine est assez pessimiste, et j’ai pensé aux romans de Ryu Murakami. Les jeunes, désœuvrés, trouvent dans la violence la plus extrême le moyen de passer le temps, tout simplement. La police, la justice, ne semblent pas avoir les moyens de les empêcher de nuire. Même, ils dégagent une certaine fascination, un peu comme des rocks stars et attirent quantités d’admiratrices – qui auraient pu être leurs victimes, pour peu qu’elles soient au mauvais endroit au mauvais moment. Le sens du bien et du mal ? Disparu ! Quant aux parents, ils ferment les yeux ou s’accommodent de ce que font leurs enfants. Vous avez dit démission ?

L’enquêtrice Chikako est une policière sans aucune illusion, ni sur son métier, ni sur les raisons qui l’ont amené à ce poste. Elle a cependant une grande ouverture d’esprit, et il lui en faudra, vu tout ce à quoi elle sera confrontée. Et l’auteur nous confronte aussi au devenir des familles de victimes. Comment survivre, quand l’horreur vous a touchés ? Oublier, vivre avec, chercher la vengeance, passer à côté de sa propre vie ? L’empreinte laissée par les disparues est forte, quelle que soit la solution choisie. Et la vengeance n’est pas une solution. Il ne s’agit pas de donner des leçons de morale, il s’agit de montrer ce que le désir de vengeance peut faire d’un être humain qui se voulait juste. Effrayant.

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10 réflexions sur “Crossfire de Miyuki Miyabe

  1. J’ai bien aimé ce livre aussi.. J’en suis au troisième de cette auteure et toujours avec autant de plaisir. Elle décrit la société nippone qui parait-il est moins sujette à corruption que la nôtre. Mais à la lire on se pose quelques questions.

  2. Bonjour Sharon, j’ai été découragée par le nombre de pages : j’avais peu de temps et la fin du mois approchait alors j’ai lu Du sang sur la toile qui m’a bien plu et je lirai celui-ci plus tard. Bonne journée.

  3. Pingback: Challenge Écrivains japonais : Récap’ de juillet | Adalana's Imaginary World

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