Pendant sept ans, Alison Arngrim a joué une môme méchante, intrigante, égoïste, menteuse et manipulatrice dans une des séries de télévision les plus aimées au monde. Alors que les millions de téléspectateurs de La Petite Maison dans la prairie détestaient Nellie Oleson et ses pitreries diaboliques, Alison en vint à aimer son personnage la liberté et l assurance que Nellie lui inspirait.
Mon avis :
Si vous ne connaissez pas la petite maison dans la prairie, c’est que vous avez vécu sans télévision depuis plus de trente ans, et dans ce cas, je vous tire mon chapeau. Sinon, qui n’a pas vu au moins un épisode des aventures de la famille Ingalls, Charles, le père, Caroline, la mère, et les trois filles Mary, Laura et Carrie (bientôt rejointes par Albert, adopté et par Grace) ? A côté de cette famille parfaite, se tenait les Olson et leur fille Nellie, ennemie jurée de Laura. Elle es devenue la plus célèbre méchante des séries télévisées (le plus célèbre méchant restant à mon avis JR Ewing). Son interprète, comme Mélissa Sue Anderson (Mary) et comme Mélissa Gilbert (Laura) a écrit son autobiographie. A ma connaissance, elle est la seule traduite à ce jour en français.
Pourquoi ? D’abord, parce que Nellie Olson a des fans français, nombreux. Ensuite, parce qu’Alisson Arngrim parle sans jamais être larmoyante de sa vie d’enfant-acteur, de sa vie tout court entre des parents bien trop occupés, bien trop égocentrés pour voir ce qui se passait juste sous leur toit (pour ne pas dire juste sous leur nez). Elle nous plonge au coeur du tournage de cette série devenue culte, mais sur laquelle personne, à part Mickaël London, n’aurait parié une cacahuète au moment de son lancement. Elle évoque aussi son amitié avec Mélissa Gilbert ou avec Steve Tracy, son mari dans la série.
Alisson Arngrim a un franc-parler qui fait plaisir à lire, mais jamais elle ne se montre méchante ou rancunière ou prompte à dévoiler les secrets d’autrui – elle a déjà assez à faire avec les secrets de sa famille dysfonctionnelle. En la lisant, je me suis dit qu’elle avait dû parcourir un sacré chemin pour parvenir à dire tout ce qu’elle dit dans son livre, sans jamais être larmoyante. Même dans les pires moments, la pudeur domine – elle ne cache pas que ses années de thérapie l’ont aidées.
Elle aborde aussi, dans la dernière partie de l’ouvrage, de son engagement dans la lutte contre le SIDA ou de son activisme pour les victimes d’inceste. Elle raconte aussi sa crainte d’être perçue comme une célébrité de plus qui parle des abus dont elle a été victime, si ce n’est qu’elle en parle pour agir sur l’opinion publique (et les sénateurs californiens).
La petite garce dans la prairie est une autobiographie qui sort de l’ordinaire.
Il est dans ma PAL, je suis curieuse de le lire, encore plus avec ce que tu en dis.
Il m’a été très difficile de m’arrêter de le lire une fois commencé – c’est dire à quel point il est prenant.
Hé bien le titre est très bien choisi. J’ai la télé depuis ma naissance et bizarrement je n’ai aucun souvenir du moindre épisode de cette série. Ce livre à l’air assez jubilatoire…
Félicitations ! Et pourtant, M6 rediffuse avec une constance rare cette série !
Jubilatoire, oui, car Alisson Arngrim montre tout ce que ce rôle lui a apporté, y compris pouvoir se défouler de ce qu’elle avait enduré. Le public n’a pas les mêmes attentes d’une garce que d’une gentille héroïne.
Personne n’a pu échapper à la petite maison dans la niaiserie ! Feuilleton si typiquement américain dégoulinant de bons sentiments, on en arrive à leur souhaiter tous les malheurs du monde. Heureusement est arrivé Dallas !
Si j’en crois Alison Arngrim, Michaël London s’est débrouillé pour que les malheurs s’abattent sur eux, notamment sur Mary et sur Albert. Pour avoir lu la biographie de la vraie Laura Ingalls Wilder (qui s’était inspirée de trois personnes différentes pour créer Nellie Olson), sa vie ne fut pas si rose que cela.
Quant à Dallas, JR reste le modèle du méchant, toujours imité, jamais égalé.
C’était une vraie terreur celle là!
Oui, alors que dans la vie, elle était très amie avec Mélissa Gilbert (Laura). D’ailleurs, elles le sont toujours.