Présentation de l’éditeur :
L’année de ses six ans, à l’été 1976, Mat a perdu ses parents dans l’incendie de leur manoir en Bretagne. Rien n’a survécu aux flammes, pas le moindre objet.
Mat est aujourd’hui propriétaire d’un dépôt-vente. Comme à chaque retour de congés, il passe en revue les dernières acquisitions. La veille, ses employés ont récupéré un album photos à couverture de velours. Sur chaque page de cet album, des photos de lui enfant. Sauf que cet album ne devrait plus exister. Il ne peut pas exister. Et pourtant…
Mat a toujours aimé se raconter des histoires, mais à quarante ans passés, il semblerait que la sienne lui ait échappé. De Montreuil à la pointe du Finistère, cherchant à comprendre quel message la vie veut lui adresser, il traquera les vérités, ses vérités, celles que recèle un album de famille resurgi brutalement des décombres.
Mon avis :
Ce pourrait être une histoire simple, et au début, s’en est une. Mathieu, le narrateur, a 48 ans, il tient un dépôt-vente. Il vit en couple avec Anna, professeur, divorcée, mère d’une adolescente dont il n’est pas le père de substitution, puisqu’elle en a un. Si Anna et son ex-mari ne sont plus un couple, ils sont des parents responsables puisque leur garde alternée se passe bien. Mathieu a deux employés dont le passé est peut-être trouble, il n’empêche, ils s’entendent bien tous les trois, les journées de travail se passent sans problème. Quand on sait ce qui est arrivé dans la jeunesse de Mathieu, on se dit qu’il aurait pu avoir un destin très différent : ses parents sont morts dans un incendie quand il avait six ans, sa tante l’a recueilli avec son mari, et tous deux l’ont élevé avec beaucoup de dévouement.
Sauf qu’un jour, cela arrive. L’incident, la mouche dans le lait : on porte au dépot-vente un album photo qui aurait dû brûler dans l’incendie qui a tué les parents de Mathieu. Celui-ci a à peine le temps de se questionner que le chaos rentre dans sa vie : son local est cambriolé, sa maison brûle, ceux qui ont agi ainsi sont déterminés… à quoi ? A empêcher Mat de se pencher sur sa jeunesse, sur ce qui s’est passé quand il avait six ans et dont il n’a guère de souvenirs ?
Mat a beau avoir des amis hors-normes, ce sont avant tout des personnes fiables, véritablement prêtes à l’aider. Ce qu’il découvre ? La famille peut vous offrir le pire comme le meilleur. En effet miroir, nous pouvons lire le destin de Catherine Dourdan, qui est une enfant de remplacement. Je m’attarderai sur elle, parce qu’elle est un personnage secondaire mais important. Elle représente un phénomène dont on parle très peu dans notre société : l’enfant qui est née pour remplacer un enfant mort. Annie Ernaux en parle, puisqu’elle ne serait jamais née si sa soeur n’était pas morte. Pour certaines mères, ce sont les médecins qui ont fortement conseillé d’avoir un autre enfant, pour sortir de la dépression. Pour d’autres, elles ont pris elles-mêmes la décision d’avoir un autre enfant, donnant au suivant le prénom de l’aîné décédé (j’espère simplement qu’elles ne parlent pas devant lui comme devant des étrangers, indiquant un numéro après le prénom…).
Mat enquête, à ses risques et périls, lui qui finalement souhaitait continuer la vie qu’il menait. Il est attachant parce que cet adulte bien dans sa vie paie à la quarantaine les errances des adultes – de ses propres parents. Même si certains faits peuvent sembler un peu incroyable… quand on se plonge dans la généalogie (et la tenue de l’état civil) pourquoi pas ? Cela n’ôte rien à la qualité de l’écriture de ce roman, particulièrement prenant, que j’ai dévoré en une soirée.
Dévoré en une soirée ! Voici un bon signe de qualité …
Oui ! Vraiment, un très bon livre !
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On ne s’attend pas du tout à ça ! On est trimballé et on perd nos certitudes, plusieurs fois j’ai cru toucher la vérité, mais j’en étais loin. Un coup de coeur 2018 ❤
Oui, complètement. C’est vraiment un très bon livre.
Fallait être sous pilules roses pour pondre un truc aussi tordu et aussi bien foutu que ça !!
S’il fallait faire des contrôles anti-dopages à chaque auteur, on serait mal barré !
Surtout pour ceux qui en écrivent 2 ou 3 par an, si pas plus…. 😀
Non, là, il faut vraiment être prudent…
Max Gallo en écrivait (en écrit ? Il est mort ou pas ??) plusieurs par an, ce qui est impossible, en plus, des livres historiques, avec toutes les recherches à faire… :p
Il est décédé.
Oui, un collègue professeur d’histoire disait bien que c’est impossible.
Balzac a écrit beaucoup, mais c’était « son » univers, et il écrivait seize heures par jour.
Gallo devait avoir une équipe qui bossait pour lui, pas possible autrement et sans doute des gens pour écrire à sa place…
Dumas en avait bien…
Non, pas possible autrement.
Tel un Dumas…. 😀
Il faut recycler les vieilles techniques !
Ce sont les meilleures !
Oui !
J’avais noté ce livre, et donc sauté sur l’occasion en le trouvant à la médiathèque: bonne pioche !!! j’ai bien aimé
Tant mieux ! C’est vraiment un très bon roman policier.
On sent qu’avec ce roman tu t’es posée plein de questions… c’est plutôt bon signe.
Oui, c’est vraiment un très bon roman.
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