L’autre côté du paradis de Sally Koslow

Présentation de l’éditeur :

Sheilah Graham, de son vrai nom Lily Shiel, issue d’une famille juive venue d’Ukraine dans les années 1910, est abandonnée par sa mère à l’âge de cinq  ans dans  un orphelinat londonnien.  À  sa sortie, pour survivre, elle vend des brosses à dents, avant de  rencontrer un employeur galant, Sir John Gillam  qui, sous le charme de sa beauté et de son tempérament, l’épouse alors qu’elle n’a que dix-neuf  ans  (il en a quarante-deux). Grâce à  lui,  elle fréquente la haute société britannique, rencontre entre autres Randolph  Churchill, un « amant de première classe  », et le marquis de Donegall, qui voudra à son tour l’épouser. En 1934, avec l’accord de son mari dont elle divorcera peu après, elle part aux  États-Unis  où  elle devient chroniqueuse pour divers journaux. Installée à Hollywood, le monde du cinema est à ses pieds.  En 1937, elle rencontre Scott Fitzgerald. Leur histoire d’amour est fulgurante, tumultueuse, durant les trois dernières années de la vie de l’écrivain, dont la notoriété littéraire est sur le déclin. La dépendance à l’alcool de Fitzgerald est terrible, elle manque à plusieurs reprises de ruiner leur passion, mais malgré ses accès de violence et des comportements insupportables, Sheilah Graham lui conservera son amour jusqu’à la fin (il meurt dans ses bras en 1940), après l’avoir aidé à retrouver un dernier élan créatif pour écrire Le Dernier Nabab,  resté inachevé.
Ce biopic écrit d’une plume alerte, emporte le lecteur dans  une histoire d’amour émouvante et méconnue.

Merci aux éditions Jean-Claude Lattès et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis :

L’envers du paradis, c’était le premier succès de Fitzgerald, c’était aussi, implicitement, le couple Zelda/Francis Scott. Le titre de ce roman biographique est sans doute un clin d’oeil à ce roman. En effet, Zelda est indissociable de Francis, et si on lit ces biographiques, on trouve peu de traces, si ce n’est fugaces, du dernier amour de Fitzgerald.
L’histoire commence d’ailleurs par la fin, quand Francis meurt, à quarante-quatre ans. Sheilah est l’autre femme, celle dont il est amoureux depuis trois ans et demi, celle dont la vie a été bouleversée par sa rencontre avec l’écrivain déchu : en 1936, on ne lit plus, on n’édite plus, on ne publie plus Fitzgerald. Scénariste, tous ses projets ou presque échouent. Il veille sur Zelda, qui est internée. Il entretient une abondante correspondance avec sa fille Scottie, qu’il couvre de conseils. Bref, il n’a pas grand chose pour séduire Sheilah, qui est fiancée à un aristocrate anglais. Il n’empêche : c’est l’étincelle, et l’histoire d’amour commence.
Retour en arrière, comme dans un film : nous découvrons qui est réellement Sheilah, tout ce qu’elle a caché, tout ce qu’elle a mis en oeuvre, ce qu’elle a renié aussi pour en arriver là. L’on découvre alors l’antisémitisme ordinaire du début du XXe siècle, pour ne pas dire un antisémitisme décomplexé, parfaitement assumé par les riches et les heureux de ce monde – et de mieux comprendre pourquoi la petite orpheline ne pouvait dire ses origines. Je ne dirai pas que ce sont les pages les plus intéressantes de ce retour en arrière, parce qu’elles le sont toutes, notamment quand Lily, en Allemagne, ressent le besoin de partir à la recherche de la tombe de son père – et de laisser de côté tous ceux qui apprécient tant la compagnie des officiers nazis.
Retour au présent, après les aléas de sa vie sentimentale, voici sa vie quotidienne avec Fitzgerald, rongé par le doute, par la reconnaissance qui s’est enfui, par l’alcool qui a affaibli son coeur. Ou comment vivre au jour le jour, tout en continuant, pour Sheilah, à exercer son métier de chroniqueuse mondaine. Il ne s’agit pas seulement de faire bouillir la marmite, il s’agit – aussi – de se construire réellement – pour ne plus avoir peur.
Et après ? Oui, nous saurons ce qu’il est advenu après, ou comment Sheilah a, si j’ose dire, accompli ses rêves.
Un livre pour tous ceux qui aiment l’oeuvre de Francis Scott Fitzgerald et qui veulent en savoir plus sur ses années dont on parle peu, et sur l’écriture de son dernier roman inachevé.

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