Archive | 22 mars 2013

Bérénice 34-44 d’Isabelle Stibbe

Bérénice

Présentation de l’oeuvre :

1934. Bérénice, adolescente juive, entre au Conservatoire contre la volonté familiale. La jeune fille, au prénom prédestiné, entame sa formation théâtrale dans la classe de Louis Jouvet. Sa vie est désormais rythmée par l’apprentissage des plus grands rôles du répertoire, elle croise Jean Gabin, Jacques Copeau, Jean-Louis Barrault… Admise à la Comédie-Française, Bérénice de Lignières devient une comédienne de renom.
La montée du fascisme en Europe, les tensions politiques en France, les rivalités professionnelles, les intrigues amoureuses, rien n’entache le bonheur de Bérénice. Mais au tout début de l’Occupation, avant même la promulgation des lois raciales, la maison de Molière exclut les Juifs de sa troupe. La brillante sociétaire, qui avait dissimulé ses origines, est alors rattrapée par son passé.

Merci à Babelio pour ce partenariat.

Challenge petit bac par Enna petit bac

Mon avis :

Le titre donne déjà le ton et sonne comme une pierre tombale  : Bérénice 34-44. Bien sûr, je me dis qu’il peut en être autrement et signifier simplement une période de la vie de Bérénice, de sa passion dévorante pour le théâtre. Je peux me dire aussi que juste poser cette hypothèse, c’est déjà vous éclairer sur l’issue de ce livre. Peut-être. Peut-être pas. J’ai parfois tendance à trop en dire sur l’intrigue.

Bérénice. Un prénom prédestiné lui aussi. Un prénom de reine et de tragédienne. Bérénice n’est pas un prénom de comédie. Le choix du prénom déjà vient de la guerre, la première qui fut qualifiée de mondiale, ou aussi de der des ders. Ce choix, ses parents se le reprocheront quand leur fille unique voudra embrasser une carrière de comédienne. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est qu’une vocation, le parcours de la jeune fille est exemplaire à cet égard, elle qui ne reculera devant aucun obstacle.

Alors… Bérénice 34-44 est bien sûr l’occasion de croiser de grands noms du théâtre, Louis Jouvet, en professeur de théâtre à la fois classique et novateur, ou Robert Manuel, élève du conservatoire. C’est l’occasion de découvrir les coulisses de la Comédie-Française, et  ce qui s’y passa pendant la seconde guerre mondiale.

Mais Bérénice 34-44 est avant tout pour moi la découverte d’une belle écriture : un véritable souffle, un véritable rythme, qui m’a emporté. Rares sont les auteurs qui nous enveloppent de leurs mots, qui savent créer sans musique des envolées lyriques ou retrouver l’ampleur d’une déclamation. Une écriture capable  de caractériser chacun des personnages, tout en gardant un certain détachement, de manière à ne jamais sombrer dans le pathos.

Bref, Bérénice 34-44 est un premier roman sensible et talentueux, à lire si vous aimez les beaux textes.

défi premier roman