Je vous ferai peut-être sourire… j’ai vu quelques épisodes de Détective Conan, alors que j’enseignais encore en Picardie (soit avant 2006). Les mangas étaient disponibles au CDI de mon établissement d’alors, et pourtant, je n’ai pas été tentée, je n’avais pas le temps de lire à l’époque, les horaires et les deux heures de trajet quotidien nuisaient grandement à la lecture. Fort heureusement et sans regret aucun, je regagnais la Normandie en 2006 et c’est aujourd’hui que je découvre Détective Conan.
Dans ce premier rome, nous n’avons pas encore Conan, pas au début. Nous avons un brillant lycéen, brillant détective, qui n’hésite pas à aider le commissaire Maigret dans les enquêtes les plus difficiles. Il est également très amoureux de sa petite amie, bien qu’il n’ait pas vraiment le temps de le lui dire. Il a toujours une enquête à boucler, ou un livre à lire, ou un hommage dithyrambique sur Sherlock Holmes et Sir Arthur Conan Doyle à prononcer. Même une sortie en amoureux au Parc d’attraction se transforme en une enquête criminelle et si Shinichi Kudo n’y voit qu’une affaire de plus, s’en est un peu trop pour sa petite amie, elle-même fille d’un détective pas très doué, sauf pour célébrer la dive bouteille.
Après cette enquête, le destine de Shinishi prend un itinéraire inattendu : empoisonné parce qu’il vient de découvrir un chantage, il se retrouve dans le corps d’un enfant de six ans. Lui ne pense pas que se retrouver dans un orphelinat est une chance. Son talent intact, il trouve refuge chez un ami, chercheur excentrique, et prend le pseudonyme de Conand Edogawa, réunissant ainsi le maître du roman d’énigme et un auteur japonais bien connu des fans de polars.
Le moins que je puisse dire est que le rythme est enlevé ! L’action bouge, déborde des cases, pour des personnages dynamiques au possible. Les personnages semblent avoir bu trop de café pour être survolté à ce point. Conan/Shinichi découvre très vite les limites de son nouveau corps, il doit à la fois se remettre en question sur ses capacités à mener à bien une enquête et constater que personne ne tient compte de l’avis d’un enfant de six ans. A lui de faire preuve de subtilité pour se faire comprendre – et avec Kogoro Mouri, la subtilité se double parfois de méthode bien plus concrète.
Les deux affaires auxquelles le jeune Conan est confronté ne sont pas des affaires simples ou simplistes, le danger et la prise de risques sont bien réels à chaque fois et il faut toutes les conventions du genre pour imaginer qu’un enfant de six ans puisse être emmené sur une scène de crime. En dépit de cette réserve (et après tout, les potions qui font rajeunir n’existent pas, n’est-ce pas ?), j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce manga, et je compte bien en emprunter d’autres à la bibliothèque.