Présentation de l’éditeur :
Paris, 1898. Au jardin d’Acclimatation, les visiteurs se pressent pour admirer un village dahoméen postiche reconstituant le folklore du peuple d’Afrique de l’Ouest. Mais quand deux villageois sont retrouvés décapités, des bâtons à messages plantés dans le fond de la gorge, il n’est malheureusement plus question de représentation. Louis Denfert embarque alors pour le Dahomey, dans l’espoir de rapporter les premières images animées du continent noir, et s’élance sur les traces d’un insaisissable meurtrier…
Mon avis :
J’ai attendu longtemps cette nouvelle aventure de Louis Denfert, dont la parution a été annoncée, puis repoussée. J’ai lu cette histoire avec plaisir, mais sans ressentir de coup de coeur, contrairement aux précédents opus.
Nous sommes en 1898, personne ne s’oppose à la colonisation de l’Afrique. Il est normal que les peuples vaincus paient un impôt à leurs vainqueurs, il est normal que des occidentaux dirigent l’ex-Dahomey, et exhibent à Paris les membres de la tribu, sans chercher à approfondir les clichés qui circulent déjà sur les sauvages, sans se demander s’ils ne possèdent pas leurs cultures, leurs remèdes, leurs dynastie.
Un meurtre atroce a eu lieu ? Normal, ce sont des sauvages. Le mobile ? Ce sont des sauvages, vous dis-je. N’insistez pas, c’est inutile de chercher à comprendre leurs motivations. Ne nous penchons pas sur leurs querelles, cela ne nous regarde pas – mais attrapons tout de même le coupable, sans nous demander s’il l’est vraiment. Même Louis Denfert, qui est l’un des personnages à l’esprit le plus large de cette enquête, ne se pose pas trop de questions aux débuts. Il faut vraiment que le récit progresse, qu’il se lie presque d’amitié avec Figdabé pour qu’il se décide enfin à se lancer à la poursuite du meurtrier, et accompagne Albert, son ami légiste, dans une expédition sur le continent africain – Camille et Emile sont également de la partie.
L’Afrique : un retour à la maison pour certains, un retour aux sources pour d’autres, comme ce militaire américain défiguré, ou cet avocat, dont les aïeuls ont été vendus comme esclaves. Louis Denfert n’est pas le seul à s’interroger sur ses origines. Il n’est pas le seul à aimer la littérature, et s’il côtoie Proust, certains aiment particulièrement l’oeuvre d’Arthur Rimbaud et gardent jalousement le souvenir de l’homme aux semelles de vent.
Et pourtant….Les personnages passent presque comme des ombres. A peine le temps de s’attacher à l’un d’eux qu’il disparaît, assassiné par le tueur fou, qui n’a rien à envier aux autres tueurs en série que Louis et ses amis ont croisé jusque là. De même, Emile et Albert sont en retrait par rapport aux épisodes précédents, valorisant cette dizaine de personnes secondaires qu’ils croisent, avant de disparaître.
Le royaume disparu est une enquête en demi-teinte, comme une étape intermédiaire dans le voyage de Louis et ses compagnons. Où leurs pas les conduiront-ils ? Le mystère est entier.
La couverture me plaît. J’ai déjà vu cet auteur sur les rayons mais je ne me suis jamais intéressée à elle. Je note Sharon…
Transfixion, un de ses romans policiers, fut pour moi une révélation. La série Louis Denfert est moins sordide, mais certains tomes (comme le secret de l’abbaye) soulèvent des questionnements très intéressants.
J’ai découvert Brigitte Aubert avec l’excellent « La mort des bois ». A part la suite dans la neige, je n’ai rien lu d’autre…
J’ai lu, à ce jour, sept de ces romans. Certains sont plus « crus » que d’autres, mais ils ne sombrent jamais dans l’excès.
J’avais beaucoup aimé les premiers Brigitte Aubert, après j’ai un peu laissé tomber… Ton lien est bien pris en compte pour l’objectif, merci !!
Merci beaucoup !