L’énigme de la Blancarde de Jean Contrucci

Blancarde

Présentation de l’éditeur :

Marseille, le 16 décembre 1891. La riche Madame Magnan est sauvagement assassinée. Son fils adoptif, un homme louche et marginal, est immédiatement suspecté, et très vite, témoignages et preuves l’accablant, il est condamné au bagne. Pourtant, ce dénouement paraît trop simple. Surtout lorsqu’on découvre que l’employée de la victime, apparemment inoffensive, était la maîtresse de l’accusé…

Challenge polar

Mon avis :

Bienvenue à Marseille, dans les années 1890. Un sinistre fait divers secoue un quartier bien tranquille – et très respectable. Le coupable est rapidement identifié, accablé, jugé, et condamné. Il ne sauve sa tête du couperet de la guillotine que de justice.

Fin de l’histoire ? Non, c’est ici que tout commence. Une lettre anonyme affirme que Louis Coulon n’est pas coupable du meurtre de sa mère adoptive. L’affaire fascine, par ses zones d’ombre, par le lien entre le coupable (il a été jugé deux fois), la victime et la complice présumée, petite bonne simple d’esprit, sévèrement gouvernée par sa maîtresse, abusée par le fils de la maison.

Plus qu’un roman policier, l’énigme de la Blancarde nous donne à voir le Marseille des beaux quartiers, qui jouxte celui des prostituées, soigneusement réglementé (elles n’avaient pas le droit d’en sortir). J’ai pensé au sort d’Angèle, du roman Un de Beaumugnes, adapté au cinéma par Marcel Pagnol. Le maquereau que l’on croise ici n’a rien à envier à cette crapule de Louis, le souteneur d’Angèle. L’Eglise joue un rôle cruciale dans cette affaire. Pas encore séparée de l’Etat, elle a la mainmise sur les bonnes oeuvres, et se montre secourable envers les pauvres, les laissés-pour-compte – ignorant superbement les vrais principes de la foi.

Pour enquêter, nous avons Eugène Baruteau, policier intègre, et son neveu, Raoul Signoret, son fils de coeur (lui et sa femme n’ont pas eu d’enfants). Ce dernier est amoureux… ce qui ne l’empêche pas d’accomplir son travail et de se battre pour vivre avec Cécile, la jeune femme dont il est amoureux. Les passages sur leur vie privée sont parfois un tantinet long, mais ils sont nécessaires, car nous retrouverons ce jeune couple dans les enquêtes suivantes. Autant savoir tout de suite de quelle ténacité ils ont dû faire preuve pour être ensemble.

L’énigme de la Blancarde est une plaisante manière de découvrir Marseille.

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9 réflexions sur “L’énigme de la Blancarde de Jean Contrucci

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