Archive | 9 septembre 2013

Proust contre Cocteau de Claude Arnaud

Proust contre Cocteau

Présentation de l’éditeur :

Peu d’écrivains se sont autant aimés, enviés et jalousés que Proust et Cocteau. Très peu établirent une relation affective et sensible aussi riche, on l’ignore parfois. Tel un frère élevé une génération plus tôt, Proust montrait une admiration sans borne pour ce cadet qui le faisait rire aux larmes et manifestait à 20 ans le brio et la faculté qui lui manquaient encore, à près de 40 ans. Il l’aima d’un amour impossible et frustrant, comme tant d’autres avant lui…
Comment la situation s’est-elle retournée ? Pourquoi Proust pèse-t-il tant sur un paysage littéraire que Cocteau semble toujours traverser en lièvre, un siècle plus tard ? Aurait-il contribué à lui nuire ? Le premier des autofictionneurs aurait-il eu besoin d’éliminer ses modèles ?
Vénérons le saint littéraire, apprenons à connaître l’assassin.

Mon avis :

Merci à Jostein qui a fait voyager ce livre jusqu’à moi.

Aujourd’hui, tout le monde ou presque connaît Proust – de nom, grâce, le plus souvent, à une certaine madeleine. Presque personne ne le lit, pourtant. Je me demande si la situation n’est pas pire pour Cocteau – reste son adaptation de La Belle et la Bête, qui continue de plaire aux plus jeunes, et à être vaillamment étudier en 6e.

Je vous l’avouerai volontiers, il ne m’est pas venu à l’esprit que ses deux auteurs s’étaient côtoyé. J’ai ainsi découvert l’amitié, puis la rivalité des deux hommes, leur jeunesse respective, le réseau social dans lequel ils étaient insérés – ou plutôt, dans le cas de Proust, dans lequel il essayait de s’insérer, fasciné. C’est à un véritable panorama de la littérature du début du XXe siècle que nous convie l’auteur, une petite société dans laquelle l’homosexualité n’était pas un problème (elle ne devait le devenir qu’avec Vichy).

Cet essai fait la part belle à leur vie privée plus qu’à leur oeuvre, comme si, prenant le contrepied du structuralisme, uniformément utilisé pour enseigner les lettres, l’oeuvre pouvait s’expliquer en partie par l’homme. J’ai cependant eu l’impression que Proust était privilégié par rapport à Cocteau – parce que l’auteur a déjà consacré un essai entier à cet auteur, je devrais dire artiste prolifique ?

Proust contre Cocteau est un essai intéressant, qui m’a tout de même laissé un peu sur ma faim.

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