Archive | 10 septembre 2013

Comment les eskimos gardent les bébés au chaud de Mei-Ling Hopgood

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Présentation de l’éditeur :
Jeune mère américaine installée à Buenos Aires, Mei-Ling Hopgood a été choquée par l’heure tardive à laquelle les Argentins couchent leurs enfants. Était-ce bon pour leur développement, tant physique que social ?
Poussée par sa curiosité de journaliste et ses interrogations de jeune maman, Mei-Ling Hopgood s’est lancée dans un tour du monde des méthodes éducatives, étudiant des problématiques aussi universelles que l’heure du coucher, l’apprentissage de la propreté, les repas, ou les activités ludiques.
Aux quatre coins de la planète, elle a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, ainsi que des anthropologues, des éducateurs, et des experts en puériculture.

Merci à Herisson et aux éditions Jean-Claude Lattès pour ce partenariat.

Mon avis :

Le point de départ de ce livre est une différence culturelle. L’auteur de ce livre, américaine, vit à Buenos Aires avec son mari et sa fille Sofia. Très vite, elle constate les différences culturelles entre américains et argentins. Autant les américains sont stricts avec les horaires de coucher (et les français aussi, ai-je envie d’ajouter), autant les argentins mêlent leurs enfants à leur vie sociale au point de les coucher à une heure extrêmement tardive. Mei-Ling Hogwood s’interroge ainsi sur les conséquences de cette différence, et les conséquences pour les enfants.

Elle ne se contente pas de ce domaine. Le livre est divisé en onze chapitres, qui nous emmènent aux quatre coins du monde, et aborde tout ce qui concerne l’éducation (nourriture, portage, apprentissage de la propreté) et aborde aussi la grossesse et l’accouchement, opposant aussi l’extrême médicalisation occidentale et l’approche spirituelle d’autres civilisations.

Elle aurait pu en tirer un ouvrage comique et mordant, stigmatisant ce qu’elle aurait jugé négatif. Elle ne le fait pas, jamais elle ne juge ou pire ne condamne les pratiques des autres. Elle se documente auprès de spécialistes de chacun des points abordés, recueille leur point de vue, et termine chaque chapitre par un « tour du monde » des méthodes concernant chacun des domaines. Bien sûr, elle parle aussi de sa propre expérience avec sa fille, mais ce n’est jamais le sujet central du chapitre, pas plus que les souvenirs de l’éducation qu’elle a reçue, et qu’elle approuve entièrement.

Si elle pointe du doigt la mondialisation qui atténue, pour ne pas dire annule les spécificités de chaque culture, elle inverse la tendance en prenant le meilleur de chacune des cultures, dont elle n’a pu avoir connaissance que parce que l’information est bien plus accessible de nos jours. Bien sûr, en tant que professeur, la partie sur l’instruction m’a particulièrement intéressée, même si je pense que le travail ne fait pas tout, pour certains enfants, les difficultés sont là et bien là, malgré leurs efforts soutenus. De même, l’idée de mettre les enfants au travail très tôt, comme clef de la réussite dans la vie me laisse aussi dubitative. Je connais trop d’enfants qui suppléent littéralement leurs parents auprès de leurs petits frères et soeurs, ou des parents se déchargent sur leurs enfants de tâches qu’ils n’ont pas à accomplir.

Le livre se termine par une très riche biblio – dommage qu’elle soit exclusivement en anglais.

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Le fils de Sam Green de Sybille Grimbert.

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Présentation de l’éditeur :

Un puissant financier prévaricateur entraîne les membres de sa famille dans les vastes escroqueries qu’il organise. Alors qu’il prend conscience des méfaits perpétrés par son père, le fils de Sam Green se demande s’il a été victime ou complice du fraudeur.

Mon avis :

Le fils de Sam Green est un livre que j’aurai aimé apprécier, et ce ne fut pas le cas. Ce ne fut pas non plus une grosse déception, un rejet complet, plutôt un certain ennui, distillé page après page.

Je ne me refais pas : le titre ne m’a pas fait penser du tout à l’affaire Madoff, mais au film Summer of Sam, sorti en 1999 (ancienne blogueuse cinéma, je ne me refais pas). Ce « fils de » nous raconte sa vie, avant et après la catastrophe, l’existence extrêmement aisée, et la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité d’exister par soi-même. Le narrateur, dont le « je » envahit le texte, n’a pu être qu’un « fils de » – et à peine un père pour son propre fils.

Alors, il ressasse, revient sur les indices, les faits qui auraient dû l’alerter, et qui ne l’ont pas fait. Se soucie-t-il des autres ? A peine. J’ai eu trop souvent l’impression que tout tournait autour de sa petite personne, de ses regrets pour lui-même, pour son fils qui n’aura pas la même vie que lui.Le style m’a semblé très réaliste, quasiment sans figure de style, sans fioriture. Si au début, il me plaisait, au bout de quarante pages, la monotonie s’est installée.

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