Archive | 8 septembre 2013

L’hotel hanté de Wilkie Collins

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Mon résumé :

Le docteur Wybrow est un médecin très réputé pour la sûreté de son diagnostic. Aussi, quand une inconnue veut qu’il la reçoive en urgence, alors qu’il doit partir visiter ses malades, il n’est pas franchement ravi. La suite de l’histoire le ravira encore moins.

Mon avis :

L’action débute en 1860 à Londres. Elle nous mènera jusqu’à Venise. Grâce à quelques anticipations, le lecteur sait au fur et à mesure qu’il progresse dans sa lecture vers quel dénouement il s’achemine, tout en ménageant relativement bien le suspense.

L’histoire pourrait être classique : lord Montbarry délaisse sa fiancée Agnès pour une aventurière, la comtesse Narona. Agnès est son opposée : jeune fille pure et innocente (est-ce le prénom qui le veut ?), elle ne nourrit aucune rancune, aucune haine, aucun désir de vengeance vers la femme qui l’a privée de cette union respectable.

Et sa rivale ? C’est tout le contraire ! La comtesse accuse la jeune fille des pires maux, et la rend même responsable de ses mauvaises actions. N’allez pas croire cependant que la comtesse soit folle – enfin, pas au début. Elle-même est à plaindre. Elle est une victime, elle n’a plus de mari pour la protéger, son second mari ne sera pas à la hauteur, et elle ne peut compter sur sa famille, contrairement à la jeune Agnès. Son frère même ajoute à sa réputation sulfureuse – dans les deux sens de l’adjectif.

Ce roman participe à trois genres différents : réalisme, policier et fantastique. Roman réaliste, l’hôtel hanté nous plonge dans l’aristocratie bien pensante du règne de Victoria.  Roman policier, nous avons l’enquête qui vise à démontrer que Lord Montbarry a été assassiné. Les enquêteurs de la compagnie d’assurance feront chou blanc, Lord est mort d’une pneumonie. Une autre enquête se joint à celle-ci, car le courrier du comte anglais est porté disparu – autant dire que la disparition d’un domestique, marié de surcroit (c’est-à-dire ayant une bonne raison de disparaître) n’intéresse quasiment personne.

Restent les manifestations fantastiques, réservés aux seuls membres de la famille Montabarry qui comme par hasard, séjourne dans la chambre où leur frère mal-aimé a succombé. Avouons-le : personne ne l’aimait, et s’il s’est marié si tard, il n’est pas très difficile d’imaginer pourquoi (égoïsme et avarice). Il l’est plus de concevoir pourquoi il s’est marié – il restera lui aussi une énigme, et une personnalité trop fade pour que je l’imagine en train de réclamer vengeance.

L’hôtel hanté est un roman plaisant, sans doute pas le meilleur roman de Wilkie Collins, mais il offre une bonne approche de cet auteur.

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