Home de Toni Morrisson

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Mon résumé :

Etats-Unis, années 50. Franck revient de la guerre de Corée. Il a perdu ses deux meilleurs amis, et le peu de repères qu’il avait. Un lettre, qui l’appelle au secours, lui fera refaire le chemin à l’envers, en direction de la Georgie qu’il a fui en s’engageant.

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Mon avis :

Le livre est court. Il n’est pas pour autant facile à lire.

Si vous avez lu un ou plusieurs autres romans de Toni Morrisson (comme moi), vous retrouverez dans celui-ci les thèmes qui lui sont chers. Le racisme, la ségrégation raciale ne sont pas des vains mots dans cette Amérique des années 50. Elle parle aussi de l’amour maternelle, ou plutôt de son absence. Ycidra, surnommée très tôt Cee, n’a pas été aimée par sa mère, ni par son père. Certes, et j’ai l’impression de parler comme une sociologue, les conditions de vie étaient terribles, et sa naissance ne s’est pas passé sous les meilleurs auspices, pourtant il me semble qu’il aurait fallu de peu de choses, d’un peu d’attention et d’amour de la part de sa mère, pour que le destin de Cee change radicalement.

Du coup, n’ayant personne à qui se raccrocher, elle s’est rapprochée de son frère, qui l’a prise sous son aile quand elle était enfant. Et c’est par amour pour elle, la seule personne qui compte encore et qui le raccroche à la vie, qu’il affronte tous ses démons pour la sauver. Ils sont nombreux. Tous ceux que la guerre de Corée a fait naître, tous ceux auxquels le racisme ordinaire et autorisé le confronte. Pour ne citer qu’un exemple, un révérend blanc lui vient en aide, mais Franck ne doit pas rentrer dans sa maison – ses filles sont là. Au final, cette traversée des Etats-Unis est l’odyssée personnelle de Franck, qui lui permet de se rappeler ses souvenirs – les pires – et de les regarder en face. Parce qu’il n’a pas d’autres solutions s’il veut sauver sa soeur.

La violence, vous l’aurez compris, est là, souvent, parce qu’elle a été souvent là dans la vie des protagonistes. Elle est toujours narrée presque de façon détournée, comme par un témoin qui n’aurait pas tout compris de ce qu’il a vu. Point n’est besoin de longues descriptions pour raconter les horreurs d’un lynchage, ou de l’eugénisme – quasiment autorisé lui aussi.

Home est un des meilleurs romans de la rentrée littéraire 2012, et un excellent roman, tout simplement.

 

50

pour la Georgie.

12 réflexions sur “Home de Toni Morrisson

  1. Un avis positif de plus ! Ce livre commence à avoir une belle réputation…ça donne envie de s’y plonger ! Ça devient même une lecture incontournable d’un auteur qui aujourd’hui ne supporte aucun contournement puisqu’ayant une place prépondérante dans le paysage littéraire actuel …

  2. Je partage totalement ton avis. Ce roman m’avait chamboulée et extrêmement plu . Je souhaite lire d’autres romans e Toni Mortison lesquels me conseilles tu ?

  3. Je n’ai encore jamais lu cet auteur mais j’ai des livres dans ma PAL. Elle me tente beaucoup ! Dont celui-ci que je n’ai pas 🙂 chaque chose en son temps 😀

  4. Quel bel avis tu as rédigé là. 🙂 Pas facile à lire effectivement, et je pense que mon manque de connaissance ne m’a pas aidée. Mais je pense que je vais persévérer et lire d’autres romans de cette grande dame.
    Bon week-end, j’espère que tu as pu finir ta correction de copies.

  5. Pingback: 50 billets, 50 états – le bilan final | deslivresetsharon

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