Moi, Chocolat, petite chienne au grand coeur de Delphine Pessin

édition Didier Jeunesse – 160 pages

Présentation de l’éditeur :

Chocolat, une toute jeune chienne labrador, vient d’être adoptée par Gaby et son papa. Elle est aux anges ! Entre elle et le garçon de 8 ans, c’est le coup de foudre… l’inverse, ça ne se passe pas bien avec la belle-mère de Gaby, une mégère maniaque du ménage. Dès le premier jour, elle lui interdit d’entrer dans la maison. Il lui faut se débarrasser de ce maudit chiot qui lui pourrit la vie. Abandonné dans un bois très loin de la maison, Chocolat n’a plus qu’un seul objectif, retrouver son petit maître, et que justice soit rendue !

Merci aux éditions Didier Jeunesse et à Netgalley pour leur confiance.

Mon avis :

Et si l’on commençait ce roman par la fin ? Non, pas en lisant le dénouement, mais en lisant ce qu’écrit Delphine Pessin dans la postface : elle rappelle le nombre d’animaux (toujours croissants) abandonnés en France tous les ans. Elle rappelle aussi que les animaux sont toujours considérés en France comme des objets et qu’il est ainsi facile de les offrir comme cadeau à Noël, et de les abandonner quand ils sont jugés encombrants.

Etre offerte comme cadeau de Noël, c’est ce qui est arrivé à Chocolat, petite chienne labrador, qui a eu la malchance de ne pas avoir la bonne couleur, celle qui est à la mode. Oui, il existe des modes en matière de chiens, il suffit de se rendre dans un refuge pour s’en rendre compte. Elle est donc soldée, comme une robe ou une console de jeux à la limite de l’obsolescence. C’est ainsi que le père Noël, alias le père de Gaby, l’offre à son fils.

Digression n°1 : enfant, j’ai moi-même voulu un cocker, comme Bill, dans Boule et Bill. Il a vécu plus de quinze ans. Mon regret : à l’époque, pour des raisons esthétiques, on coupait les queues des cockers. Regardez à quoi ressemble un cocker maintenant, ils sont nettement plus beaux.

Seulement, rien n’est réellement près pour s’occuper d’un chien dans cette famille, et personne ne semble savoir que laisser un chiot seul toute la journée peut être synonyme de grosses catastrophes, ou de petites catastrophes selon le point de vue adopté. Chocolat ne fait pas exception. Il ne suffit pas d’avoir un jardin pour avoir un chiot, et il est des chiens qui vivent très bien en appartement, à condition de ne pas être trop grand, et de sortir régulièrement (vous vous doutez bien que là aussi, j’ai un exemple en tête, un exemple si âgé qu’elle se promène aujourd’hui dans une poussette adapté, la marche, à presque 18 ans, quand on est un chien, c’est compliqué).

Une première solution est donc trouvée : la niche. Chocolat se retrouve donc… dehors, et c’est là qu’elle fait la connaissance de Saussette (qui a un léger défaut de prononciation) alias le chat du voisin. Je recommence depuis le début : le roman nous est raconté du point de vue de Chocolat, qui découvre e même temps que ses maîtres ce que c’est d’avoir des maîtres, ce que c’est d’être un chien dont tout le monde n’a pas voulu. Oui, la belle-mère de Gaby ne voulait pas d’un chien, elle ne voulait pas vivre dans une maison avec jardin, elle préférait la ville, et les sorties. Et ne pas avoir à prendre soin d’un enfant ? Peut-être aussi. C’est elle, en tout cas, qui abandonnera Chocolat – elle seule. J’ai pourtant envie de dire que ses raisons ne m’intéressent pas tant que cela, parce que nous sommes ici dans un roman, et que, mine de rien, Chocolat aura de la chance. Le taux de survie d’un animal domestique dans la nature est extrêmement faible, il est bon de le rappeler aussi. La petite chienne fera des rencontres qui lui permettront de survivre, alors que d’autres rencontres auraient pu s’avérer fatales. Je ne vous dirai pas non plus si elle retrouvera un maître, ou si elle retrouvera son maître. Le récit montre néanmoins que tous les humains ne choisissent pas nécessairement la solution de facilité, qu’ils sont capables d’attention et de générosité, et ceci n’a rien à voir avec les moyens financiers, la générosité, c’est consacrer du temps à l’autre, prendre soin de l’autre.

 

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