Dans la cage de Kevin Hardcastle

Présentation de l’éditeur :

Daniel a longtemps régné sur les rings de free fight, jusqu’au jour où une grave blessure à l’oeil l’oblige à raccrocher les gants. Il décide alors de se ranger, se marie avec une infirmière dont il a une petite fille, et se lance dans une carrière de soudeur. Les années passent et le couple peine à joindre les deux bouts. Daniel, pour tenter de sauver sa famille, devient le porte-flingue d’un gangster qu’il a connu dans son enfance. Très vite écoeuré par la violence de ce milieu, il essaye de fuir en s’inscrivant à un combat officiel de free fight. Mais les choses vont rapidement mal tourner…

Merci aux éditions Albin Michel, à Francis et Carole, et aussi à Léa du PicaboRiverBookClub pour cette lecture.

Mon avis :

Il n’est jamais facile de rédiger un avis pour un livre que l’on n’a pas totalement apprécié. Même si les raisons sont là, ce n’est pas toujours facile à lire, et ses raisons sont d’abord personnelles – j’écris d’abord des avis subjectifs.
Il s’agit d’abord d’une histoire de famille, famille que les personnages se sont choisis. il y a Dan, Sarah, sa femme, et Madelyn, leur fille unique. Murray et Ella apparaissent comme des grands-parents de substitution. En effet, dès que l’on nous parle un peu des parents de Dan et Sarah, le lecteur voit bien que ces familles étaient un peu bancales, sur fond d’alcoolisme, de misère sociale et peut-être aussi de maltraitance (voir l’unique apparition du père de Sarah, dans un retour en arrière). La famille que Dan et Sarah ont fondée pourrait être ordinaire, si ce n’est que Dan a des soucis professionnels, que Sarah, même si elle aime son métier, aimerait reprendre ses études (ce qui est difficile financièrement) et que Madelyn, leur fille, a parfois un comportement assez atypique. Note : elle est qualifiée presque constamment de « fillette », et le terme m’a gêné autant par sa répétition que parce qu’il ne m’a pas semblé très bien choisi (Madelyn a presque douze ans au début du récit).
Qu’entends-je par « soucis professionnels ? » Des chapitres en italique nous renseignent sur le passé de boxeur de Dan. « Boxeur » n’est pas forcément le terme adéquate puisque Dan fait du free fight, et que, dans cette discipline, tous les coups sont permis, et les arbitres semblent ne voir que ce qui les arrangent. Une blessure – grave – a stoppé sa carrière au moment même où elle commençait véritablement. Le temps a passé, les cicatrices, les déformations, les séquelles en bref sont toujours là. Depuis, il est soudeur – mais la crise est là, avoir un travail quotidien à plein temps est rare; Conséquence ? Il travaille parfois pour Clayton, le caïd local. Lui aussi est très « famille » puisque Wallace, son bras droit, a recruté son neveu pour les aider. Oui, Clayton veut développer son entreprise, et il a besoin de toute l’aide possible – si ce n’est que Dan a décidé de raccrocher, et de reprendre la boxe. En amateur. Voir plus.
Le récit se déroule alors sur trois plans, les moments où Dan, seul, travaille, s’entraîne, les morceaux de sa vie de famille, et le business de Clayton. J’ai préféré les passages centrés sur le free fight, l’entraînement de Dan, tout simplement parce que la description du monde du free fight est ce qui m’attirait dans ce roman. J’ai eu plus de mal à passer d’un fil narratif à un autre, pas tant à cause du contraste avec l’univers de Clayton, presque classique dans son côté « roman noir » qu’au fait que je n’ai pas ressenti beaucoup d’empathie en lisant les pages qui étaient consacrées à Dan et Sarah, qui multipliaient à mes yeux beaucoup de petits faits ordinaires pour eux. Ils sont présentés comme complices, unis, mais j’ai trouvé qu’il y avait, du point de vue du lecteur, trop d’implicite, de non-dits. Si Dan combat, Sarah trouve d’autres moyens pour oublier (à mes yeux, toujours) la réalité. Il est pourtant des moments de grâce, notamment quand Sarah exerce son métier, ils sont hélas trop rares.
Bref, j’ai eu l’impression de passer un peu à côté de ce livre. Je ne doute pas que d’autres lecteurs l’apprécieront.

12 réflexions sur “Dans la cage de Kevin Hardcastle

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