La sirène et la licorne par Erin Mosta

Présentation de l’éditeur :

La licorne, c’est Lili.🦄
17 ans, cheveux longs couleur arc-en-ciel, ballerines pailletées. Elle est passionnée par les effets spéciaux et le maquillage au cinéma. Elle a été harcelée sur le Net par les élèves de sa classe. Pour oublier, elle quitte la banlieue parisienne et part en vacances chez sa tante près de l’océan. En apparence, tout va bien et elle assume. La réalité est moins facile.

Mon avis : 

Ce livre est un coup de coeur, c’est aussi simple que cela. Je vous rassure, je vais vous égrener les raisons juste après. C’est un premier roman, et j’espère qu’Erin Mosta, l’auteur, conservera cette liberté d’écriture dans ces oeuvres suivantes.
Le roman est écrit du point de vue d’Elisabeth, dite Lili. Oui, Lili comme licorne aussi. Elle est hors-norme, différente. Le tour de force de ce roman n’est pas de nous montrer le harcèlement, mais l’après, quand le phénomène retombe, quand la victime se reconstruit après ce qu’elle a subi. Lili est suffisamment forte et lucide pour analyser ce qui s’est passé, ce qui lui a fait le plus mal – pour prendre le recul. Surtout, elle n’a pas l’intention de changer. Elle aime la chimie, elle veut être maquilleuse au cinéma, plus précisément dans les effets spéciaux (et, par expérience de prof, il ne faut pas être une bille pour cela), et aime les filles. Voilà, c’est écrit. Je ne dis pas nécessairement que sa famille accueille à bras ouverts tout ce qui fait que Lili est spéciale. Je dis simplement qu’elle sait ce qu’elle veut, et n’hésite pas à profiter de ses vacances en Charente pour perfectionner quelques maquillages et autres effets spéciaux. Elle est de plus accompagné par un magnifique modèle de mâle. Non, pas Rayane, son meilleur ami, Renfield, son chat, option castagneur obèse. C’est grâce à lui qu’elle va entrer en contact avec ses voisins, par la découverte d’une petite boule blanche et poilu. Oui, un gros chat peut être protecteur envers un chaton en détresse.
Ce n’est pas qu’il est difficile de se faire des amis, c’est qu’il est difficile de faire à nouveau confiance. Résister à la tentation de changer pour se fondre dans le moule, Lili y parvient parfaitement, même si ce n’est pas si simple. Elle sait que sa famille n’est pas vraiment dans les normes, elle est même plutôt remplie de non-dits, de secrets, et Lili a aussi pour ambition d’en finir avec ce climat.
Oui, depuis le début, je ne vous parle que de la licorne, et j’oublie la sirène. Non parce que ce second personnage ne m’intéresse pas, il est tout aussi riche que celui de Lili. Nous aurions pu avoir une narration alternée, comme c’est très fréquent, Lili un chapitre, Chris (la sirène) un autre, mais le fait de découvrir Chris par les yeux de Lili, de pouvoir modifier peu à peu notre opinion sur ceux qui entourent Chris -Julien, le meilleur ami, ses parents, presque psychorigides, son frère, futur médecin qui porte bien son prénom (Tristan) – apporte un plus à ce récit, empêche les personnages de se figer.
Oui, nous retrouvons aussi les attendus du roman « de vacances », avec la présence de la plage si ce n’est que l’espace n’est pas du tout occupé de la même manière. Il ne s’agit pas de se montrer pour séduire, mais de partir pour conquérir un autre espace : la mer. Il suffirait de changer une seule lettre pour obtenir tout autre chose.
La sirène et la licorne est un roman fort et émouvant, que je vous recommande fortement.

Une réflexion sur “La sirène et la licorne par Erin Mosta

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